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Bronchopneumopathie Chronique Obstructive 125 Contexte

Les données épidémiologiques sur la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont peu nombreuses. L’estimation de la prévalence de la BPCO est difficile. En effet ce sont des critères spirométriques qui permettent de porter le diagnostic et de déterminer le stade de sévérité de la BPCO, et la réalisation d’explorations fonctionnelles respiratoires est difficile dans le cadre d’études épidémiologiques en population générale. D’autre part, la prévalence de cette pathologie lorsqu’elle est mesurée via autodéclaration (qu’elle ait été ou non confirmée par un médecin) est estimée en raison de l’importance du sous-diagnostic. Les exacerbations126 de BPCO sont un facteur de mauvais pronostic sur l’évolution de la maladie. Les plus sévères nécessitent une hospitalisation. Une partie de ces hospitalisations pourraient être évitées grâce à une prise en charge optimale dès les signes d’aggravation. Il est donc pertinent de chercher à évaluer le poids global de ces hospitalisations et d’en suivre les tendances au cours du temps. Les indicateurs retenus ici concernent les hospitalisations pour exacerbation de BPCO et la mortalité liée à la BPCO.

Indicateurs

Taux d’hospitalisations pour exacerbation de BPCO

En France, en 2012, le nombre annuel d’hospitalisations pour exacerbation de BPCO se situait entre 95 000 et 145 000 par an selon l’indicateur utilisé. Les taux bruts d’hospitalisations pour exacerbation de BPCO (indicateur strict) étaient de 29/10 000 adultes âgés de 25 ans ou plus chez les hommes et 14/10 000 chez les femmes (tableau 1). Entre 2000 et 2012, les taux standardisés d’hospitalisation pour exacerbation de BPCO ont augmenté chez les hommes (+ 2 % par an en moyenne) comme chez les femmes (+ 6 % par an) (figure 1). Bien que l’augmentation des taux d’hospitalisation soit plus rapide chez les femmes, l’écart entre hommes et femmes reste important.

Tendances régionales : en 2010-2012, les taux d’hospitalisations pour BPCO les plus élevés étaient observés en Lorraine, en Picardie, dans le Nord Pas de Calais et à la Réunion (figure 2).

Comparaisons internationales : les taux d’hospitalisation en rapport avec la BPCO observés en France sont parmi les plus bas d’Europe. Toutefois, les pratiques de codages sont très hétérogènes, les comparaisons internationales sont donc difficiles.

Taux de mortalité liée à la BPCO

En France, en 2010, environ 18 000 décès étaient liés à la BPCO (BPCO en cause initiale ou en causes associées), dont 43 % en cause initiale. En 2010, les taux bruts de mortalité liée à la BPCO étaient de 98/100 000 adultes de 45 ans ou plus chez les hommes et 38/100 000 chez les femmes (tableau 2). Depuis 2000, les taux de mortalité liés à la BPCO sont en diminution chez les hommes (environ -1 % par an en moyenne) mais en légère augmentation chez les femmes (+0,6 %) (figure 3).

Tendances régionales : en 2008-2010, les taux de mortalité liée à la BPCO les plus élevés étaient observés en Lorraine, à la Réunion, dans le Nord-Pas-de-Calais, en Alsace, et en Champagne-Ardenne (figure 4).

125 La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique définie par une obstruction permanente et progressive des voies aériennes.

126 Aggravation prolongée de l'état d'un patient atteint de BPCO, à partir de l'état stable et au-delà des variations quotidiennes normales, d'apparition brutale et nécessitant une modification du traitement habituel

421 Comparaisons internationales : les taux de mortalité par BPCO observés en France sont parmi les plus bas d’Europe. Parmi les explications possibles on peut évoquer une exposition moindre aux facteurs de risques (tabac, défavorisation sociale) mais également un sous-diagnostic plus important. Les tendances temporelles observées dans les autres pays de l’Union Européenne et aux Etats-Unis sont similaires à celles observées en France, avec une diminution globale des taux de mortalité par BPCO et une réduction du sexe ratio.

Organisme responsable de la production de la fiche : InVS SYNTHESE

Les hospitalisations pour exacerbation de BPCO ont augmenté entre 2000 et 2012, cette augmentation est plus importante chez les femmes (+6 % par an) que chez les hommes (+ 2%). La mortalité liée à la BPCO a diminué d’environ 1 % par an chez les hommes entre 2000 et 2010 mais elle a augmenté chez les femmes (+0,6 %).

Ainsi, l’écart de morbi-mortalité liée à la BPCO entre hommes et femme tend à se réduire.

Pour les hospitalisations comme pour la mortalité, il existe d’importantes disparités régionales, les taux les plus élevés sont observés dans le Nord et l’Est de la France ainsi qu’à l’île de la Réunion.

Tableau 1 : Taux d’hospitalisations pour exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive : taux bruts par classe d’âge et par sexe, France entière (hors Mayotte), 2012

Graphique 1 : Hospitalisations pour exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive, France métropolitaine, 2000-2012

* Taux standardisés sur l’âge, population européenne 2010 (Eurostat) Source : PMSI-ATIH

422 Carte 1 : Variations régionales des taux d’hospitalisation pour exacerbation de

bronchopneumopathie chronique obstructive, taux moyens 2010-12

Tableau 2 : Taux de mortalité par BPCO (cause initiale) et liée à la BPCO (causes multiples), taux bruts par classe d’âge et par sexe, France entière (hors Mayotte), 2010

Taux/100 000

Cause initiale Causes multiples Hommes

45-64 ans 65-84 ans 85 ans ou plus Total

6,7 72,5 355,5

40,6

19,6 175,4 793,6 97,9 Femmes

45-64 ans 65-84 ans 85 ans ou plus Total

1,9 20,4 123,8

17,6

4,8 45,0 252,0

37,5 Source : CépiDC-INSERM

Graphique 2 : Mortalité liée à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), causes multiples, France métropolitaine, 2000-2010

* Standardisation population européenne 2010 Source : CépiDc-INSERM

0 50 100 150

2000 2002 2004 2006 2008 2010

Taux standardisés*/100 000

Hommes Femmes

423 Carte 2 : Variations régionales des taux de mortalité liée à la BPCO, causes multiples, taux moyens 2008-2010

INDICATEUR : Hospitalisations pour BPCO

CHAMP : France entière hors Mayotte, adultes âgés de 25 ans ou plus

SOURCE : Fichiers de résumés de sortie anonymes issus du PMSI (ATIH) ; statistiques démographiques (INSEE).

MODE DE CONSTRUCTION DE L’INDICATEUR : Séjours avec -(a) diagnostic principal (DP) de maladie pulmonaire obstructive chronique avec infection aiguë des voies respiratoires (J44.0) ou avec épisode aigu non précisé (J44.1) ou -(b) DP d’insuffisance respiratoire aigüe (J96.0) avec un diagnostic associé significatif (DAS) de maladie pulmonaire obstructive chronique (J44) ou d’emphysème (J43) ou -(c) DP d’infection respiratoire basse (J10-J18, J20-J22) avec un DAS de maladie pulmonaire obstructive chronique (J44) ou d’emphysème (J43) ou -(d) DP de maladie pulmonaire obstructive chronique (J44) ou d’emphysème (J43) avec un diagnostic associé d’infection respiratoire basse (J10-J18, J20-J22) ou d’insuffisance respiratoire aiguë (J96.0). Les séjours de moins de 2 jours dont l’issue n’est pas le décès sont exclus afin d’éviter de prendre en compte les hospitalisations programmées. Taux standardisés sur l’âge (population de référence : Eurostat, population Europe, 2010).

LIMITES D’INTERPRÉTATION ET BIAIS CONNUS : Certaines hospitalisations pour exacerbations de BPCO peuvent ne pas être reconnues ou codées comme telles. De plus, compte tenu des comorbidités fréquentes, la BPCO peut ne pas apparaître en diagnostic principal sur le résumé de sortie anonyme. Un deuxième indicateur construit au moyen d’un algorithme moins spécifique permet de prendre en compte d’éventuels transferts de codage et de vérifier la robustesse des tendances au cours du temps (données non présentées, disponibles sur le site web de l’InVS).

RÉFÉRENCES :

http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-et-traumatismes/Broncho-pneumopathie-chronique-obstructive-et-insuffisance-respiratoire-chronique ORGANISME RESPONSABLE DE LA PRODUCTION DE L’INDICATEUR : InVS

424 INDICATEUR : Mortalité par BPCO

CHAMP : France entière hors Mayotte, adultes âgés de 45 ans ou plus

SOURCE : Causes médicales de décès (INSERM-CépiDC) ; statistiques démographiques (INSEE).

MODE DE CONSTRUCTION DE L’INDICATEUR : Certificats de décès ayant un code BPCO en cause initiale de décès (mortalité par BPCO) ou en cause initiale ou associée (causes multiples, mortalité liée à la BPCO). Codes CIM10 J40-J44. Taux annuels standardisés sur l’âge, par sexe et classe d’âge (population de référence : Eurostat, population Europe, 2010).

LIMITES D’INTERPRÉTATION ET BIAIS CONNUS : La broncho-pneumopathie chronique obstructive est globalement déclarée sur les certificats de décès. En effet, il s’agit d’une maladie sous-diagnostiquée, y compris aux stades sévères, et quand elle est sous-diagnostiquée, elle peut ne pas être rapportée sur le certificat de décès quand il existe d’autres causes concurrentes de décès.

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RESPIRATOIRE