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Cardiopathies ischémiques

Contexte

Les cardiopathies ischémiques (CPI) recouvrent un ensemble de troubles dus à l’insuffisance des apports d’oxygène au muscle cardiaque du fait du développement et des complications de l’athérosclérose au niveau d’une (ou plusieurs) artère(s) coronaire(s).

Cliniquement, ces lésions se traduisent par différents syndromes, de l’angor stable, au syndrome coronaire aigu (SCA) et à l’infarctus du myocarde (IDM). Les principaux facteurs de risque des CPI sont l’âge, le sexe, le tabac, l’hypercholestérolémie, le diabète, l’obésité, l’hypertension, le stress et la sédentarité. En dépit de la diminution importante de leur fréquence et de la mortalité observée depuis les années 1980, les CPI restent une cause majeure de mortalité et de morbidité dans le monde. En France, elles représentent la deuxième cause de décès, tant chez les hommes que chez les femmes. Un programme pilote (2008-2013) conduit par la HAS a visé à réduire la mortalité et les complications des IDM en améliorant leur prise en charge notamment dans les premières étapes du parcours de soins.

Indicateurs

Mortalité par CPI en 2010

Les données recueillies à partir des certificats de décès montrent que le nombre de décès par CPI, en cause initiale, en France, s’élevait à 35 848 en 2010 dont une majorité d’hommes : 20 592 décès, soit 57 % (tableau 1). Ces décès représentaient ainsi 24,7 % des décès par maladies de l’appareil circulatoire et 6,5 % de l’ensemble des décès. Les IDM représentaient 50 % des décès par CPI avec 17 578 décès en 2010 dont 10 245 chez les hommes et 7 333 chez les femmes.

Le taux brut de mortalité par CPI et IDM était respectivement de 55,3 et de 27,1 pour 100 000 habitants. Ce taux augmentait de manière exponentielle avec l’âge pour atteindre près de 928 décès par CPI pour 100 000 chez les plus de 85 ans.

Après standardisation sur l’âge, c’est-à-dire à structure d’âge identique, les hommes avaient un taux de mortalité par CPI plus de deux fois plus élevé que celui des femmes (86,7 vs.

37,0 pour 100 000). De même pour les décès par IDM le taux standardisé de mortalité était beaucoup plus élevé chez les hommes (41,9/100 000) que chez les femmes (18,3/100 000).

Entre 2000 et 2010, le taux standardisé de mortalité par CPI a diminué de 37 % chez les hommes et de 41 % chez les femmes, tous âges confondus. Chez les moins de 65 ans, le taux de mortalité a diminué de manière plus importante chez les hommes (-33 %) que chez les femmes (-23 %).

L’analyse des taux standardisés régionaux montre des disparités importantes de mortalité par CPI sur le territoire français. En France métropolitaine, les régions du Nord-Pas-de-Calais, de la Picardie, de la Haute et de la Basse-Normandie, de la Bretagne, de l’Alsace et de l’Auvergne présentaient des taux élevés de mortalité par CPI, dépassant de plus de 10 % le taux national moyen. Dans les DOM, la Réunion présentait le taux le plus élevé du territoire français (84,5/100 000). Les régions d’Ile-de-France, de Provence-Alpes-Côte-D’azur et les 3 autres DOM (Martinique, Guadeloupe et Guyane) affichaient des taux inférieurs de plus de 10 % au taux national.

Selon les données 2009 de la base HFA-DB de l’OMS ainsi que celles d’Eurostat regroupant les années 2008 à 2010, la France enregistrait le taux de mortalité par CPI le plus bas parmi les 27 pays de l’Union européenne, suivi du Portugal, des Pays-Bas et de l’Espagne.

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Patients hospitalisés pour CPI en 2012

En 2012, 222 016 patients domiciliés en France ont eu une hospitalisation complète pour CPI. Parmi eux, 123 099 ont été hospitalisés pour SCA et 61 232 pour IDM (tableau 2). Le taux brut de patients hospitalisés pour CPI augmentait de manière importante avec l’âge.

Inférieur à 1 pour 100 000 chez les moins de 25 ans, ce taux atteint 1 239,4 pour 100 000 dans la tranche d’âge des 85 ans et plus. Les taux standardisés étaient de 363,0 pour 100 000 pour les CPI, de 198,5/100 000 pour les SCA et de 97,7 pour 100 000 pour les IDM.

Les taux de patients hospitalisés étaient près de 4 fois plus élevés chez les hommes que chez les femmes que le diagnostic soit une CPI (575,0 vs. 185,4/100 000) ou un IDM (150,7 vs. 52,5/100 000).

L’analyse de l’évolution entre 2002 et 2012 des taux standardisés de patients hospitalisés pour CPI montre une légère diminution chez les hommes (-9,5 %) et les femmes (-13,2 %) tous âges confondus. La diminution était un peu plus importante chez les hommes de moins de 65 ans, avec une baisse de -11,5 % de patients hospitalisés pour CPI, et -2,5 % chez les femmes. Il existe des disparités régionales significatives, avec des taux élevés en Nord-Pas-de-Calais (431,9/100 000), Alsace (428,4/100 000), Lorraine (467,3/100 000), Basse-Normandie (413,0/100 000), Corse (448,7/100 000) et Provence-Alpes-Côte-D’azur (414,2/100 000), dépassant de plus de 10 % le taux national moyen. Dans les DOM, le taux de la Réunion était supérieur au taux national moyen avec 410,6/100 000. Malgré un taux de mortalité par CPI élevé, la Bretagne affichait le taux de patients hospitalisés pour la même cause le plus bas de France avec 287,4/100 000.

D’après les données 2009 de la base HFA-DB de l’OMS, la France enregistrait un taux d’hospitalisation assez faible et se classait en 8ème position derrière l’Espagne, l’Irlande, Malte, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, le Royaume-Uni et la Croatie.

Organisme responsable de la production de la fiche : InVS SYNTHESE

Les décès par cardiopathie ischémique représentent une proportion importante des décès cardiovasculaires (24,7 % en 2010). Les taux standardisés de décès par CPI ont diminué d’environ 40 % entre 2000 et 2010. L’amélioration de la prévention primaire et secondaire mais également de la prise en charge des patients lors de la phase aiguë ont largement contribué à cette diminution qui s’inscrit dans une tendance à la baisse plus ancienne. Les régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie, haute et Basse-Normandie, Bretagne, Alsace, Auvergne et Réunion présentent les taux de mortalité par CPI les plus élevés de France.

346 Tableau 1 : Nombre et taux de décès par cardiopathie ischémique selon le sexe et l'âge, en 2010

*Taux pour 100 000 habitants.

**Taux standardisés sur l’âge de la population européenne d’Eurostat (IARC, 2010) Champ : France entière

Sources : données de mortalité : INSERM-CépiDc, statistiques démographiques : Insee

Graphique 1 : Évolution des taux* de décès par cardiopathie ischémique selon le sexe de 2000 à 2010

* Taux pour 100 000 habitants, standardisés sur l’âge selon la population européenne d’Eurostat (IARC, 2010) Champ : France entière

Sources : données de mortalité : INSERM-CépiDc, statistiques démographiques : Insee 137,2 Tous âges Hommes Tous âges Femmes

0-64 ans Hommes 0-64 ans Femmes

Cardiopathie ischémique Infarctus du myocarde

Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total

347 Carte 1 : Taux*régionaux de décès par cardiopathie ischémique (2008-2010)

* Taux pour 100 000 habitants, standardisés sur l’âge selon la population européenne d’Eurostat (IARC, 2010) Champ : France entière

Sources : données de mortalité : INSERM-CépiDc, statistiques démographiques : Insee

Tableau 2 : Nombre et taux de patients hospitalisés en soins de courte durée MCO pour cardiopathie ischémique, syndrome coronaire aigu et infarctus du myocarde, selon le sexe et l'âge, en 2012

Cardiopathie ischémique Syndrome coronaire aigu Infarctus du myocarde Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Nombre de patients hospitalisés

Moins de 25 ans 118 60 178 70 33 103 31 12 43

25-44 ans 7 115 1 773 8 888 5 102 1 198 6 300 3 244 659 3 903

45-64 ans 63 729 15 699 79 428 34 307 8 686 42 993 18 206 4 036 22 242 65-84 ans 75 843 35 395 111 238 36 983 19 895 56 878 16 361 9 090 25 451 85 ans et plus 9 672 12 612 22 284 6 872 9 953 16 825 3 681 5 912 9 593 Total tous âges 156 477 65 539 222 016 83 334 39 765 123 099 41 523 19 709 61 232 Taux brut*

Moins de 25 ans 1,2 0,6 0,9 0,7 0,3 0,5 0,3 0,1 0,2

25-44 ans 85,7 20,9 53,0 61,5 14,1 37,5 39,1 7,8 23,3

45-64 ans 761,1 178,1 462,2 409,7 98,6 250,2 217,4 45,8 129,4

65-84 ans 1 799,5 663,0 1 164,4 877,5 372,7 595,4 388,2 170,3 266,4

85 ans et plus 1 777,8 1 005,8 1 239,4 1 263,1 793,7 935,7 676,6 471,5 533,5

Total tous âges 494,0 194,3 339,5 263,1 117,9 188,2 131,1 58,4 93,6

Taux standardisé** 575,0 185,4 363,0 305,3 108,9 198,5 150,7 52,5 97,7

*Taux pour 100 000 habitants

**Taux standardisés sur l’âge de la population européenne d’Eurostat (IARC, 2010) Champ : France entière

Sources : Base nationale PMSI (ATIH), statistiques démographiques : Insee

348 Graphique 2 : Évolution des taux* de patients hospitalisés avec un diagnostic

principal de cardiopathie ischémique selon le sexe de 2002 à 2012

*Taux pour 100 000 standardisés sur l’âge selon la population européenne d’Eurostat (IARC, 2010) Champ : France entière

Sources : Base nationale PMSI (ATIH), statistiques démographiques : Insee

Carte 2 : Taux*régionaux de patients hospitalisés avec un diagnostic principal de cardiopathie ischémique, en 2012

* Taux pour 100 000 habitants, standardisés sur l’âge selon la population européenne d’Eurostat (IARC, 2010) Champ : France entière

Sources : Base nationale PMSI (ATIH), statistiques démographiques : Insee 635,2

595,3

575,0

213,7 196,3 185,4

313,9

288,7 277,8

66,8 65,4 65,1

0 100 200 300 400 500 600 700

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Tous âges Hommes Tous âges Femmes

0-64 ans Hommes 0-64 ans Femmes

349 INDICATEUR : Patients hospitalisés pour cardiopathie ischémique

SOURCES : Base PMSI (ATIH), exploitation InVS, statistiques démographiques : Insee CHAMP : France entière, population tous âges

CONSTRUCTION DE L’INDICATEUR : Effectifs, taux bruts et taux standardisés selon la population européenne de 2010. Ont été retenus les patients hospitalisés pour un diagnostic principal codé en I20 à I25 pour les cardiopathies ischémiques ; I20.0 et I21 à I23 pour les syndromes coronaires aigus et les codes I21 à I23 pour l’infarctus du myocarde.

LIMITES ET BIAIS : Ces chiffres ne permettent pas de différencier les premiers événements des récidives. Les décès prématurés avant l’arrivée à l’hôpital ne sont ici pas comptabilisés.

ORGANISME RESPONSABLE DE LA PRODUCTION DE L’INDICATEUR : InVS

INDICATEUR : Mortalité par cardiopathie ischémique

SOURCES : Données de mortalité : INSERM-CépiDc, statistiques démographiques : Insee.

CHAMP : France entière, population tous âges

CONSTRUCTION DE L’INDICATEUR : Effectifs, taux bruts et taux standardisés selon la population européenne de 2010. Ont été retenus les décès comportant en cause initiale un des codes CIM-10 de I20 à I25 pour les cardiopathies ischémiques ; les codes I21 à I23 pour l’infarctus du myocarde.

LIMITES ET BIAIS : Sous-estimation des cardiopathies ischémiques en tant que cause initiale de décès, en particulier en cas de mort subite coronaire inaugurale (Ducimetière, 2006).

RÉFÉRENCES : Ducimetière P., Jougla E., Haas B., Montaye M., Ruidavets J.-B., Amouyel P., Arveiler D., Ferrières J., Bingham A., 2006, « mortalité coronaire en France selon les sources d’information », Revue Epidémiologique de santé publique », 54 : p. 453-461

ORGANISME RESPONSABLE DE LA PRODUCTION DE L’INDICATEUR : INSERM-CÉPIDC

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CARDIOVASCULAIRE