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10.3 L’ ANALYSE DES EXEMPLES

10.3.5 Rubrique « Statut du cours »

Les tableaux s’y référant sont les « Tableaux exemples 10 -12 » annexés.

10.3.5.1 « Offre nouvelle »

Offre nouvelle ou avec peu de recul car c’est la première année que le cours est proposé.

Commentaire :

Nous n’avons pas de citations qui circonscrivent les offres nouvelles, mais nous constatons qu’il s’agit d’un éventail de cours dont trois en soins techniques. Suite à une commande ou une demande deux autres cours tournent autour de la mort (les deux seuls d’ailleurs dans les cours de l’offre globale retenue), deux cours sont en lien avec le développement personnel abordant les deux la problématique du stress chacun à sa manière et les deux dernières offres concernent des sujets particuliers.

10.3.5.2 « Offre depuis deux ans ou plus » et « Offre depuis « toujours » »

Nous traitons ces deux rubriques ensemble car les différences se montrent surtout dans la façon comment le statut « fond de commerce » de ces cours est exprimé par les responsables de formation. Ce sont des cours qui « marchent », qui « roulent », qui se renouvellent par une demande soutenue.

Quelques commentaires des responsables de formation concernant ces cours :

En fait ce chapitre là c’est venu du projet qui avait été fait par la personne qui est en charge dans l’institution qui a dit j’aimerais pouvoir former des référents sur le terrain et puis du coup on a mis sur place ces cours et il reste encore parce que le personnel se renouvelle encore et il y a toujours des nouveaux candidats. (HôpNE, 187-190)

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Tous les ans et puis après si je me rends compte que les gens ne les suivent plus, ça veut dire que le besoin s’estompe, mais il y a toujours un gros tonneau d’heures de personnes malgré tout, donc le besoin il se fait toujours sentir. (HôpCdF, 564-566) C’est des offres qui sont toujours apparues alors elles bougent quant à la technique de massage, vous dites le massage minute, on a le massage assis, on a toutes sortes de massages… mais c’est une préoccupation qui reste constante et il y a toujours une demande dans ce registre là. (EC, 232-234)

Un sujet qui marche tout le temps… que se soit à Genève à Fribourg, et quand on a lancé ça, il ya plusieurs années, […] ça a pris tout de suite. Quand on élabore un programme on prend quelques sessions qui on bien marchées pour assurer nos arrières financièrement et on s’autorise à lancer du neuf. (AsiFR, 15-19)

« Je ne peux pas vous donner l’histoire, […] les ateliers techniques de soins ça existent depuis très longtemps ici avant moi et ça a toujours marché » (AsiGE, 274-285).

« Alors les massages des pieds et des mains, la réflexologie de confort, on a depuis des années » (AsiGE, 304-314).

Commentaire :

Ces cours représentent une bonne partie de l’offre globale. La plupart des pôles sont concernés. Ils sont proposés par les deux types de centres.

Des cours qui se renouvellent « automatiquement » ne sont pas des cours à se faire trop de soucis, ils ne suscitent pas beaucoup de réflexions et commentaires. Ce sont des cours non-problématiques, mais bien sûr importants parce que les finances et la légitimation nécessaire à la survie des centres de formation dépendent de leur succès.

10.3.5.3 « Offre sans succès » et « Offre sans succès plusieurs fois »

Ce sont des cours mis au programme une à plusieurs fois sans connaitre de succès, suscitant peu d’intérêt dans le public cible.

La seule différence entre les deux groupes est que dans le deuxième groupe un cours a été remis au programme rapidement, malgré un échec.

Quelques dires :

J’ai fait tout un projet de…pour soutenir en fait ces intégrations de transmissions ciblées et on avait eu un petit peu de succès mais pas tellement. Parce que là aussi…en anticipant sur ce qui se passait sur le terrain et alors les gens ils n’ont pas encore vu l’intérêt ou alors la nécessité était une transformation de l’institution et ça allait au delà de nos possibilités, en fait. (AsiNE, 283-311)

Les raisons sont parce que…bon j’avais vu des conférences dans les congrès infirmiers, que je trouvais intéressant. Moi je viens de la pédiatrie dans la formation de base et…ben ça c’était quelque chose qui m’a parlé assez par rapport à l’ouverture face à l’enfant…enfin ce sont des notions qui me semblaient assez pertinentes et pourquoi pas dans un autre public que l’enfant, parce que finalement effectivement c’est utilisé dans tous les âges de la vie selon la problématique. Et je trouvais que c’est une alternative intéressante toute à fait dans le rôle propre de l’infirmière et pour moi c’était quelque chose qui pouvait être performant. (AsiNE, 615-669)

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Si vous prenez peut être l’offre de l’ASI comme arrière font il y a des offres qu’on a mis sur le marché parce qu’on estimait qu’elles devraient être mises pour être dans l’ouverture que les soins devrait avoir. Je pense par exemple à l’éthique. On a mis pendant des années des offres d’éthique même si ça ne marchaient pas avec l’idée qu’il fallait que dans une offre de soins infirmiers l’éthique en fasse partie. Même si finalement la population n’y est pas. (EC, 88-93)

Oui alors ça en général se sont des cours qui ne fonctionnent pas très bien parce que…je pense particulièrement des cours liés à l’éthique…qui sont des cours très importants et aident au positionnement professionnel, mais qui n’ont pas un succès très grand au niveau des professionnels, parce que le lien avec la pratique n’est pas toujours très évident ». Mais « les réflexions du type éthique il y en a vraiment tous les jours et tout le temps et ça, qu’il faut qu’on arrive à montrer. (AsiNE, 201-209), (AsiNE, 241-242)

Nous on a quelque chose sur la recherche depuis très longtemps, depuis qu’on parle des HES et qu’on dit que c’est le pôle recherche qui est important. Moi j’ai mis quelque chose sur la recherche mais ça ne marche pas du tout. (AsiGE, 605-607) Sur la communication on a beaucoup, et c’est des cours qui marchent en général, c’est pour ça qu’on les maintient et je pense que c’est une spécificité qui est vraiment importante […]. Donc la communication non verbale c’est typiquement… quelqu’un qui est venu une fois avec une approche poétologique. Parler de la communication non verbale en psychiatrie on en parle beaucoup on est d’accord, c’est quand-même quelque chose dont on parle beaucoup. Ce qui m’a intéressé là dedans, c’est cette approche poétologique, parce que c’est une femme qui a fait beaucoup de choses qui a travaillé là dedans […], donc ce type là, mais, moi je me dis que c’est vraiment intéressant parce qu’il y a quand-même des gens avec lesquels on a de la peine à communiquer et où il y a des choses qu’on pourrait avoir en apprenant à observer les gens pour se mettre en accord avec eux, parce que communiquer ce n’est pas seulement les autres qui doivent, amener les autres à communiquer avec nous, ce que souvent les infirmiers croient. « Non on ne peut pas communiquer avec celle là parce que j’ai tout essayé » mais on n’a juste pas essayé de se mettre là où elle est. Donc voilà comment c’est venu, mais ce cours il n’a jamais eu lieu. Il n’y a jamais eu d’inscription. (AsiGE, 340-363)

« Ce cours qu’on a fait, « psychologie du travail » c’est quelque chose qui est dans l’air du temps et il y avait eu des demandes…beaucoup…mais aucune inscription parce que c’est privé, c’est émotionnel… » (AsiVS, 462-465).

Commentaire :

C’est d’abord intéressant de constater que ces cours viennent uniquement des centres ASI.

Mis à part des rares exceptions où il y a une demande partielle, les cours remis au programme malgré un non-succès sont à relever. En effet nous apercevons un investissement personnel important de la part des responsables de formation dans ces cours et non seulement parce que la proposition vient d’eux, mais surtout parce qu’ils sont sous-tendu par une conviction, parfois très forte, que ces cours sont importants pour l’infirmière et bien sûr aussi (explicitement) pour le patient. Nous pouvons sentir la frustration et une partie d’une non-compréhension que ces cours n’ont pas plus d’écho.

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Il semble aussi avoir des réflexions d’ordre éthique derrière la volonté de proposer certains cours. Ceci dans le sens que pour le centre de formation de l’association professionnelle c’est une question d’éthique professionnelle de proposer certains sujets.

Les tableaux donnent l’image suivante de cette rubrique « statut » : Statut cours

Statut % (nb)

Offre nouvel 20.5 (9)

Offre depuis 2 ans ou plus 40.9 (18)

Offre depuis toujours 20.5 (9)

Offre sans succès 9.1 (4)

Offre sans succès plusieurs fois 9.1 (4)

Total 100 (44)

Grosso modo nous retenons un bon 60% des cours qui semblent avoir du succès, 20% d’offres nouvelles et 20% d’offres qui n’ont pas de succès. En excluant les offres nouvelles, car il n’y a pas encore une évaluation possible, et les offres « sans succès plusieurs fois », nous arrivons à un taux de succès de 86% de cours, ce qui nous semble être un bon chiffre. Nous nous apercevons aussi qu’il y a une disposition à prendre des risques sous forme de nouveautés et même de la « ré-proposition » des cours qui n’ont pas eu de succès.

Tableau exemples 10 – Statut/Centre en %(nb)

Hôpitaux ASI Total

Offre nouvel 67 (6) 33 (3) 100 (9)

Offre depuis 2 ans ou plus 44 (8) 56 (10) 100 (18)

Offre depuis toujours 22 (2) 78 (7) 100 (9)

Offre sans succès 0 (0) 100 (4) 100 (4)

Offre sans succès plusieurs fois 0 (0) 100 (4) 100 (4)

On voit là aussi que les hôpitaux ont plus de nouvelles offres que l’ASI, celle-ci s’appuie davantage sur des anciens cours qui « marchent », mais se lancent par contre plus dans des cours « critiques » dont leur résultat est une non-réussite.

Tableau exemples 11 – Statut/Pôle en %(nb) Offre nouvel Offre depuis

2 ans ou plus

Offre depuis toujours

Offre sans succès

Offre sans succès plusieurs fois

TECH 37.5 (3) 38.9 (7) 50 (4) 25 (1)

PART 25 (2)

DIV 12.5 (1) 5.6 (1) 25(1)

ALT 5.6 (1) 25 (2) 25 (1)

COM 27.8 (5) 12.5 (1) 25 (1)

GEST 25 (1)

ETH 25 (1)

ENC 12.5 (1)

RECH 5.6 (1) 25 (1)

DEV 12.5 (1) 16.7 (3) 12.5 (1) 25 (1)

Total 100 (8) 100 (18) 100 (8) 100 (4) 100 (4)

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Dans les offres nouvelles il n’y a pas une tendance très marquée, malgré une légère majoration des sujets techniques. Dans les offres « à succès » (« Offre depuis 2 ans ou plus » cumulées avec « Offre depuis toujours ») il y a une nette prépondérance pour les cours techniques (42.3%), mais aussi pour ceux autour de la communication (23.1%) et encore autour du développement personnel (15.4%).

Si nous considérons que les cours de communication, même en étant considéré comme quelque chose de nécessaire pour être compétente professionnellement en tant que soignante, sont aussi proche d’une thématique « développement personnel », utilisable avec le patient mais aussi avec d’autres personnes, il apparaît deux grands domaines : les sujets touchant aux soins techniques de l’infirmière et les sujets touchant elle-même.

Dans les rubriques « Offres sans succès », si nous osons une interprétation malgré le faible nombre de cours, il y a une répartition étonnamment homogène. Pour certains cours le «non-succès » est suite aux interviews attendu (éthique, recherche…) chez certains autres plutôt inattendu (cours techniques, soins alternatifs, développement personnel…). Dans le cas d’un cours de soins techniques, une analyse plus approfondie montre que le « non-succès » est à relativiser, car l’échec était semble-t-il passager, lié à une exigence du sponsor d’un nombre élevé de participants et non au désintérêt des participants potentiels.

Tableau exemples 12 – Statut et Origine en %(nb) Nouvelle Depuis 2

ans ou plus

Depuis toujours

Sans succès Sans succès plusieurs fois

Commande 11.1 (1) 11.1 (2)

Demande 66.7 (6) 16.7 (3) 25 (1)

Mix de « demande » et de « sans

commande ni demande »

27.8 (5) 100 (9) 25 (1) 25 (1)

Sans commande ni demande

22.2 (2) 44.4 (8) 50 (2) 75 (3)

Total 100 (9) 100 (18) 100 (9) 100 (4) 100 (4)

C’est intéressant que les nouveaux cours soient des cours sur demande explicite, ce qui peut montrer un esprit des centres de formation plutôt conservateur ou frileux, car l’offre de nouveau cours n’est pas développée, dans un esprit innovant, par le centre même. Il y a néanmoins un bon 20% qui semble aller dans cette direction. Dans les cours à succès il y a apparemment une sorte d’ « autorotation » qui n’a plus besoin la demande explicite. Dans les cours à « non-succès » (surtout ceux à « non-succès plusieurs fois ») ce n’est pas très étonnant que l’origine est une demande implicite, supposée (ou fantasmée), mais infirmant en passant certains interviews qui expriment qu’il y aurait beaucoup de cours « demandés » sans succès.

Mais encore une fois il faut dire que l’échantillon est assez petit.

11 Conclusion

Les cours de formation continue de courte durée des infirmières en Romandie ont lieu principalement dans deux grands types de centres de formations, ceux intégrés aux établissements hospitaliers et ceux de l’association suisse des infirmières l’ASI. L’offre est ainsi répartie en même temps en offre intra- et extramuros.

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Il existe une certaine relation concurrentielle entre ces deux types de centres de formation modérée par un monde de « soins infirmiers en Romandie » en commun, assez circonscrit et perméable pour les acteurs des soins. Une concurrence est aussi perceptible entre le grand centre de formation continue de l’ASI (Espace compétences,), et les centres de formation des sections de l’ASI mais non entre les différents centres hospitaliers.

Les changements dans le paysage des formations de base des professions soignantes, la mise en réseaux des centres hospitaliers et une réduction des moyens financiers en général a accentué cette situation qui engendre des problèmes quasi existentiels pour un certain nombre de centres de formation de l’ASI.

La participation aux cours proposés est en grande partie volontaire. Il y a néanmoins une incitation par une longue tradition et par un droit plus ou moins formel et formalisé des infirmières travaillant dans les institutions de soins à quelques jours de formation continue par année, se traduisant par une participation financière de l’employeur.

Une différence apparaît dans l’offre entre les deux types de centre.

En effet les centres hospitaliers proposent des cours afin de couvrir surtout leurs besoins internes visant un public infirmière issu de leurs propres établissements où les centres de l’ASI visent à travers leurs cours de répondre d’une part à un besoin de formation des établissements de soins n’ayant pas leur propre centre de formation, d’autre part de répondre à un besoin de cours plus transversaux voir de proposer des cours dans une visée en générale de qualité des soins infirmiers.

Les équipes des centres de formation sont pour la plus grande partie constituées d’un ou d’une responsable de formation et de quelques formateurs. Les qualifications en tant que formateur sont variables.

Ces équipes semblent jouir d’une assez grande liberté dans leurs activités, même si les décisions des centres de formation intra institutionnels sont soumises à l’approbation des directions (soit direction générale ou direction de soins) pour la plupart des centres de l’ASI aux comités des sections.

Le public cible et le public réel est à quelques exceptions et détails près identique. Il s’agit de l’infirmière diplômée dont un trait particulier semble être une attirance soit pour les soins techniques soit pour les soins alternatifs. Les deux comportent une forte symbolique sous-jacente où un lien avec une recherche d’identité professionnelle peut être supposé.

En examinant la formation continue en soins infirmiers il en ressort deux particularités. La première c’est qu’il ne s’agit pas (mise à part quelques mandats très précis) d’une entreprise, d’un organisme, d’un groupe ou d’un individu cherchant une réponse à un problème par la formation, mais il s’agit plutôt d’une tradition, d’une intention, d’une idée qu’il faille de la formation continue en vue d’un maintien de qualité des soins ou d’une valorisation de la profession. Le mandat derrière l’offre globale n’est souvent pas très clair, il n’y a pas de commanditaire. Même dans les grands centres ayant une unité de formation il n’y a que peu de formations qui sont clairement demandées par l’institution, par exemple dans le cadre d’une adaptation à un changement.

L’autre particularité est qu’il s’agit en fait d’une construction à deux niveaux : un niveau de la construction d’un programme dans son ensemble dont les critères de la construction n’ont pas directement un lien avec le contenu, l’autre est la construction d’un cours particulier, souvent par d’autres personnes, pouvant être vu chaque fois comme mini-formation avec la nécessité d’une mini-démarche d’ingénierie.

Ces cours proposés sont (en tout cas dans certains établissements et si c’est un nouveau cours) seulement définis à travers des objectifs laissant encore beaucoup de place à l’interprétation par l’intervenant. Ces cours ne sont pas entièrement prédéfinis, ni dans leur contenu et encore moins en ce qui concerne les moyens didactiques. Ces cours donnés à un public « formation

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adulte », suivent souvent en partie les souhaits et besoins du groupe classe et peuvent ainsi prendre chaque fois une autre coloration.

La construction de l’offre des centres de formation passe soit par l’accueil de commandes ou de demandes explicites, soit par la reconduction de cours qui ont eu du succès dans le passé, soit par un recueil de données sous différentes formes afin de « collectionner » des idées pour les sujets des cours. Ce recueil de données essaie de saisir d’une façon plutôt « intuitive », informelle, des demandes implicites qui sont des interprétations de certains indices venant des individus ou des groupes du terrain et qui sont interprétées en termes de besoin en formation.

Nous retenons qu’il y a une sorte de culture de construction commune aux centres de formation et même s’il y a des différences dans les priorités des deux types de centres, chacun des acteurs semble avoir conscience et compréhension de la politique de formation de l’autre.

C’est même étonnant que les démarches sont finalement assez proches. Cela donne parfois l’impression d’une histoire de famille. Il y a de la concurrence, de la compréhension, des jalousies, des querelles. Les liens semblent être assez étroits pour que des mécanismes de la systémique puissent jouer et se faire remarquer.

Ceci peut aussi dire que nous pouvons parler d’une offre de formation continue globale en soins dont la construction est soumise à certaines règles de la systémique.

Il n’y a pas une évaluation systématique et formalisée des besoins en formation, la construction de l’offre dans les centres se base le plus souvent sur le bagage expérientiel des formateurs. Leur expérience du terrain semble jouer un rôle essentiel, non seulement d’un point de vue « technique », mais dans la mesure où ils étaient ou sont des professionnels du terrain, font par ce fait corps (et âme) avec le métier ce qui permet ainsi une construction depuis l’intérieur. Et même dans un cas où le responsable du centre de formation n’est pas issu d’une culture infirmière, l’appui est dans ce cas pris sur des formatrices infirmières, où nous supposons, sans avoir pu le vérifier, que les mêmes mécanismes se jouent à un niveau plus « bas ».

Les centres de formation ne sont pas passifs et « attendent » les mandats. Toujours à l’affut d’informations ils bougent, ils gardent un contact permanent avec des personnes du terrain, ils essaient de flairer les tendances qui pourraient donner lieu à des démarches de formation.

Loin d’une ingénierie « classique » qui essaie de relever d’une façon systématique l’écart entre compétences actuelles et souhaitées, loin d’un travail prescrit par les manuels de l’ingénierie, cette façon « intuitive » de faire, semble plutôt être enracinée dans une appréciation extrêmement fine de la condition infirmière forcément toujours contextualisé plus ou moins localement. Ceci est mélangé avec une conscience et une connaissance de l’offre du marché.

Cette façon « intuitive » de faire, ne veut donc en ce moment pas dire « venant de nulle part »,

« arbitraire » ou « essai-erreur », mais une prise en compte de tout un système d’offres et de demandes sous-tendus par une expertise doublement professionnelle : celle de l’infirmière et

« arbitraire » ou « essai-erreur », mais une prise en compte de tout un système d’offres et de demandes sous-tendus par une expertise doublement professionnelle : celle de l’infirmière et