• Aucun résultat trouvé

Romain Rolland face aux conceptions anglo-saxonnes de la guerre

3.2 Le temps des confrontations ou comment se positionner ?

3.2.3 Romain Rolland face aux conceptions anglo-saxonnes de la guerre

Les auteurs anglo-saxons Bertrand Russel, George Bernard Shaw ou Herbert George Wells sont rapidement pressentis pour faire parti du parlement moral que Romain Rolland envisageait de créer depuis la Suisse. Il s’adresse à Wells dès le début de la guerre en lui demandant de signer la protestation internationale contre la dévastation de Reims et de Louvain.

Issu d’un milieu modeste, Wells fit des études scientifiques à l’université de Londres avant de se mettre à publier des œuvres d’anticipation. Ces œuvres posèrent le problème de la survie de l’humanité dans le contexte de la fin du XIXème siècle. Il fut marqué par le déclenchement de la guerre et publia notamment un ouvrage Mr. Brittling commence à y voir clair en 1916 dans lequel il voit le premier conflit mondial comme une guerre qui doit tuer toutes les guerres. Il fut un témoin important de son époque. Au même titre que Rolland, il apparaît parfois comme diffamateur de l’Allemagne dans certains journaux, comme dans le Die Wahrheit en décembre 1915271.

En mars 1916, un article de Wells, « An open letter to M. Romain Rolland, the lament of a pacifist », est mal perçu par Rolland qui y voit un

« un monument de rosserie, inattendu de la part d’un homme dont j’estime l’intelligence et le bon sens (sans parler de mon admiration pour son merveilleux pouvoir de renouvèlement artistique). Je serais surpris qu’il n’eût pas subi l’impulsion d’un Français que je connais. »272

La relation se durcit ensuite dans le ton, après que Wells ait reçu et lu attentivement la traduction de « Au-dessus de la Mêlée ». Il lui écrit alors pour lui expliquer qu’il est

271 Cité dans le JAG, op.cit, p.647.

272 Ibid., p.717.

134 choqué et qu’il ne se fait pas du tout l’écho de ces plaintes. Il explique qu’il est facile d’écrire des articles traduisant une crise morale profonde depuis la Suisse, en pleine sécurité. Il s’interroge sur la lutte que Romain Rolland soutient et trouve exagéré qu’en temps de guerre, des écrivains puissent se plaindre de souffrances causées par la remise en question de certains de leurs articles. L’écrivain britannique remet en question un certain nombre des prises de position de Rolland tout comme il critique vivement son comportement. La remise en perspective est ici forcément très intéressante car elle est la vision d’un écrivain britannique sur la position d’un intellectuel français réfugié en Suisse.

Le caractère « supérieur » de Romain Rolland dans ses différents appels aux âmes libres européennes, empreint comme nous l’avons vu d’un profond humanisme dérivant parfois vers le mysticisme, l’irrite considérablement :

« Vous êtes « au-dessus de la mêlée » ; votre sagesse dépasse tout ce qui se dit de part et d’autre ; dans un monde plus sage, il n’y aurait plus de « mêlée. Mais, de notre point de vue à nous autres qui sommes dans la mêlée, qui luttons – maladroitement, sans doute, pitoyablement, et, du point de vue suisse, non sans faire un grave accroc à la dignité littéraire ? – pour vaincre et discréditer un système militariste qui ne voulait pas nous laisser tranquilles et pour former une ligue avec la Russie et nos autres alliés en vue de la paix du monde ; de notre point de vue à nous, vos supériorités sont (pardonnez-moi) sans intérêt. Que proposez-vous ? »273

La critique se termine ainsi :

« Un grand nombre de ceux qui peinent et s’efforcent au-dessous de vous, « dans la mêlée », et qui sont convaincus que ce n’est qu’à la sueur de nos fronts, au prix d’angoisses et de tâtonnements, de sacrifices et de générosités immenses, que nous forgerons une solution quelconque des problèmes soulevés par cette catastrophe, - ceux-là, c’est vrai, trouvent votre attitude au-dessus des nuages, là-bas, en Suisse, empreinte d’une irritante suffisance et d’une irritante futilité. »274

Notons que la lettre de Wells, et qui contient ces passages très critiques, fut publiée dans le Daily Chronicle. La réponse fut faite par un certain Clément J. Bundock dans le journal Labour Leader.

Elle est une réponse très argumentée en faveur de Romain Rolland, notamment sur le caractère particulièrement injuste de certaines attaques. On ne peut pas dire que Romain Rolland ait été totalement « au-dessus de la mêlée » étant donné son engagement auprès de

273 Ibid., p.718.

274 Ibid., p.720.

135 l’Agence internationale des prisonniers de guerre en 1914 et 1915 tout comme par le fait qu’il lui reversa une partie des sommes reçues suite à l’obtention de son prix Nobel.

La relation fut vraisemblablement plus amicale entre Romain Rolland et George Bernard Shaw même si ce dernier refusa aussi de signer la protestation contre la destruction de Reims et de Louvain. Cet écrivain irlandais avait été membre actif d’un groupement d’intellectuels socialistes avant de se lancer dans l’écriture d’ouvrages politiques et sociaux. Il fut critique musical puis c’est comme auteur dramatique qu’il parvint à se faire connaître. Il publia des études sur Wagner et Ibsen, et ses pièces traduisaient une critique des vices de la société victorienne, renouvelant ainsi le théâtre anglais.

Il explique en novembre 1914 que Romain Rolland aurait mieux à faire que de répéter tous ces cancans de journaux sur Reims. Il explique aussi, toujours dans une même lettre à un certain Heinemann, que si la guerre durait assez longtemps, il ne resterait plus de cathédrales en Europe. La seule façon pour lui de sauver les cathédrales était celle de cesser les tirs. Romain Rolland répond à Shaw le 18 novembre 1914 en expliquant qu’il n’aurait pas lui-même signé cette protestation s’il l’avait lu imprimée en caractère monumental sur papier grandiose. Il semble donc que cette lettre de protestation ait échappée à Romain Rolland.

Probablement repris et amplifié, le projet de lettre de Romain Rolland a sans doute été véhiculé de façon disproportionné au détriment de Romain Rolland qui apparaissait alors comme à la fois l’auteur et comme celui qui propageait cette protestation internationale.

Un nouvel échange apparait à la fin de 1916, alors que Shaw s’adresse à une amie anglaise qui est à Sierre et à qui il demande de se mettre en relation avec Romain Rolland. Il lui explique que la lettre de Romain Rolland du début de la guerre est restée sans réponse en raison des craintes qu’il avait qu’elle soit censurée. Il relate sa forte sympathie pour les opinions de l’intellectuel français comme sa proximité d’esprit, probablement née du fait de leur passé de critique musical. Cette lettre, relatée dans Le journal des années de guerre, montre surtout que Shaw cherche un point d’entrée en France pour que ses écrits puissent être traduits. Violemment attaqué par la presse française, présenté comme un pro-allemand, il voudrait s’en expliquer mais aucun de ses articles n’a pu être traduit en français. Shaw cherche probablement par l’entremise de cette amie à qui il demande de se mettre en relation avec Rolland un soutien en vue d’une publication française.

136 Cette demande de mise en relation est vraisemblablement restée sans suite. Romain Rolland s’adressera de nouveau à Shaw en avril 1919 en raison de sa volonté de l’associer à la « Déclaration d’indépendance de l’esprit » :

« Voulez-vous vous y associer ? Vous n’en avez certes pas besoin pour être indépendant ! Vous l’avez toujours été, splendidement ! ... Mais il est, je crois, utile que quelques-uns des principaux indépendants du monde s’unissent pour jeter cet Appel, ce défi de l’universelle réaction, à l’asservissement volontaire de presque toute l’élite européenne. Il est, dans tous les pays, une jeunesse intellectuelle qui attend, désorientée, angoissée, que les ainés la rallient et lui rendent confiance dans le pouvoir de l’Esprit libérateur … 275

Mathématicien, logicien et philosophe britannique, Bertrand Russel montra lors de ses études à Cambridge un très vif intérêt pour la philosophie des mathématiques. Théoricien du fait que la logique est la base des notions et propositions mathématiques, il inspira et domina pendant plusieurs années la philosophie anglaise. Mais Russell est aussi connu pour avoir imposé ses positions antireligieuses, éthiques, sociales et politiques. La Grande Guerre lui donna l’occasion d’affirmer son antimilitarisme et son pacifisme. Un procès lui avait été intenté et il perdit son poste à Cambridge. On n’imagine aisément que ses prises de postions, au détriment même de sa situation académique, ne pouvait qu’attirer l’attention de Romain Rolland. Ils échangèrent notamment de longues lettres au sujet de la

« Déclaration d’indépendance de l’esprit ».

Romain Rolland avait par ailleurs relaté le procès intenté à Russell, dont le compte rendu avait été proposé par le Labour Leader en juin 1916. Il le cite comme un des mathématiciens et philosophes les plus remarquables d’Europe qui avait été poursuivi pour avoir écrit et fait distribuer une feuille où il prenait la défense d’un instituteur. Il est intéressant de noter que la défense de Russell d’une libre conscience britannique n’avait en fait rien d’illégal puisqu’il ne mentionnait à aucun moment le gouvernement. Cette défense est reprise par Rolland :

275 JAG, op.cit., p.1796. Bernard Shaw réponds à Rolland qu’il se refuse à condamner les intellectuels. Il lui retourne son texte avec ses propres commentaires, nombreux et intéressants : « A la guerre comme au naufrage, on n’est plus savant, artiste, philosophe, on est poilu, loup de mer, patriote […] La guerre nous a obligés à mettre notre science, notre art, notre raison, au service de nos gouvernements. ». La différence de vue est dès lors profonde entre les deux hommes.

137

« Nous désirons qu’il soit admis que l’Etat est tenu de reconnaitre les droits des citoyens et leurs principes, indépendamment de la valeur bonne ou mauvaise de ces principes. Nous n’essayons pas de contraindre les Juifs à manger du porc, bien que nous considérions peut-être leur répugnance comme irrationnelle… Si le Parlement imposait de nouvelles croyances à l’Eglise d’Angleterre, comme il a fait à plusieurs reprises sous la Réforme, nous reconnaitrions au clergé le droit de refuser d’obéir à la loi… Il importe peu que je sois acquitté ou condamné ; mais ce n’est pas seulement moi qui me tiens à la barre des accusés, c’est toute la tradition de liberté que nos ancêtres ont édifiée pendant des siècles de lutte et de sacrifices. D’autres nations peuvent nous surpasser sous d’autres rapports ; mais la tradition de la liberté est le bien suprême que dans notre patrie nous avons conservé jalousement ; et c’est la liberté de l’individu que je représente ici… »276

Cette longue défense, pleine de bon sens et qui s’inscrit dans une tradition britannique de défense des libertés, ne suffira pas. Cette condamnation fut suivie d’une autre où Russell fut condamné en 1918 à six mois de travaux forcés pour avoir écrit que si la guerre se prolongeait, le gouvernement anglais devrait demander une garnison américaine pour contenir les mouvements grévistes.

Comme nous l’avons évoqué, Bertrand Russell avait pris à cœur la demande de Rolland de signer la « Déclaration d’indépendance de l’Esprit ». Il lui écrit le 7 avril 1919 :

« Cher Monsieur. Je ne saurais vous exprimer combien je me suis réjoui en recevant votre lettre et la déclaration qui l’accompagnait. Elle marquait la fin de l’isolement des temps de guerre. Je n’ai reçu presque rien de la Suisse depuis près de quatre ans, et les articles dont vous me parlez me sont restés inconnus. Quant à la Déclaration, je la signerai très volontiers, avec une petite réserve que je vais signaler tout à l’heure. »277

Cette réserve fut celle d’exclure par principe l’ensemble des écrivains qui avaient « trahi » pendant la guerre. Russell pensait en effet que beaucoup d’intellectuels avaient envie de se repentir et n’admettait pas que Rolland fût contre. Ce dernier pensait en effet que ceux qui avaient trahi une fois pouvaient trahir une seconde fois.

Comme à son habitude, Romain Rolland ouvrait constamment le débat et défendait tous ceux qui portaient un message libre et pacifiste au nom d’un idéal de justice et de vérité.

De même, il n’admettait pas que l’on puisse condamner sans connaitre ni comprendre,

276 Ibid., p.828.

277 Ibid, p.1791.

138 quelle que soit l’origine de celui qui condamnait. Un exemple frappant vient illustrer son comportement le 7 mai 1917 alors qu’un Allemand de Berlin (Heinrich Wollheim) lui téléphona avant de lui écrire. Ce dernier était venu en Suisse pour rencontrer l’intellectuel français car il semblait plein d’admiration pour ses idées. Il avait le projet de créer une

« Ligue Européenne » avec des citoyens suisses, hollandais, scandinaves, italiens et allemands.

Romain Rolland prit le soin de lui répondre :

« J’ai le regret de vous dire qu’il m’est impossible d’accepter un entretien avec un homme qui a et qui exprime de telles pensées. Vous vous dites « Européen », et vous commencez par exclure de l’Europe l’Angleterre, qui a été la source de la liberté européenne.

[…] Mais au lieu qu’en Angleterre une élite a toujours continué de défendre héroïquement l’indépendance de la pensée et le libre jugement, en Allemagne, tout s’est tu, à part quelques socialistes. Le jour où nous entendrons en Allemagne l’équivalent des grandes voix libres de Bertrand Russell, de Norman Angell, de E.D. Morel, de Bernard Shaw, et de tant d’autres, ce jour-là, nous aurons plaisir à nous entretenir avec ces vrais « citoyens du monde ». 278

Ce plaidoyer en faveur à la fois de l’Angleterre et de ses écrivains prouve l’intérêt international de l’écrivain français pour l’ensemble des forces vives intellectuelles venues d’Europe ou d’outre-Atlantique. Romain Rolland avait ainsi dès le début du conflit écrit au président Wilson, président des Etats-Unis depuis novembre 1912 (réélu en 1916). Cette lettre est datée du 1er octobre 1914 :

« Monsieur le Président, dans cette guerre néfaste, dont le résultat, quel qu’il soit, sera la ruine de l’Europe, les yeux de ceux qui ont le triste privilège d’échapper aux passions de la mêlée, se tournent souvent vers vous et vers votre pays. Puissiez-vous bientôt faire entendre votre voix juste et ferme, au milieu de ces frères ennemis ! Il n’y va pas seulement de l’intérêt des peuples qui sont aux prises, mais de la civilisation toute entière menacée par ces luttes sacrilèges. Que les Etats-Unis d’Amérique rappellent à l’Europe démente qu’aucun peuple n’a le droit, pour satisfaire son orgueil et ses haines,

278 JAG, op.cit., p.1166.

139 d’ébranler l’édifice du progrès humain qu’il a fallu tant de siècles de génie et de peines pour élever ! »279

Au-delà du caractère symbolique de la part de l’écrivain français qui s’adresse ici au Président des Etats-Unis, Romain Rolland attendait-il une réponse ? On est en droit de se poser la question car la teneur du message tient plus de l’alerte et d’une attention que Rolland souhaite porter. Il n’y a pas dans ce court message de discours politique ni d’argumentation très développée, contrairement notamment aux nombreux articles que Romain Rolland a rédigé.

Il est donc si non étonnant tout du moins paradoxal que la grande force intellectuelle de Rolland pendant la guerre, à savoir sa capacité d’analyse et son côté visionnaire, ne s’exprime pas dans ce message à Wilson. Les Etats-Unis furent en outre très importants pour l’intellectuel français car il y est au centre d’un débat comme le relate Bernard Duchatelet :

« Si Alvan Sanborn publie dans le Transcript plusieurs articles contre lui, d’autres s’insurgent contre les accusations portées. Neilson envoie au Transcript une protestation qui célèbre son égoïsme. Dans The Nation, Marion E. Bowler publie un article élogieux.

Lucien Price, dans le Boston Sunday Globe, défend « l’homme qui n’a pas voulu haïr. » Aussi, quand Rolland reçoit de New York une lettre de Waldo Franck, lui annonçant le lancement d’une revue, The Seven Arts, il lui adresse un longue lettre où il exprime tous les espoirs qu’il met en l’Amérique, capable de prendre le relais du Vieux Continent. »280 Comme il l’exprima dans une de ses lettres à Sofia Bertolini en février 1914, Romain Rolland voyait dans la nation américaine « les plus riches et plus puissantes natures morales. Dans aucune autre nation du monde, je n’ai eu cette impression de force et de pureté héroïque que me donnent certains de mes jeunes correspondants ».281

C’est du Massachusetts qu’il reçoit différentes lettres dont celle qui lui annonce la création de la revue, The Seven Arts. Cette revue avait pour vocation à exprimer des voix américaines mais sans trop de but précis en réalité. Waldo Franck, le créateur de la revue, s’adresse à Romain Rolland afin de savoir s’il peut dire un mot à ce sujet. Il lui répond par une longue lettre et ces mots :

279 Ibid., p.66

280 Bernard Duchatelet, Romain Rolland tel qu’en lui-même, op.cit., p. 192.

281 Cahiers Romain Rolland 2, op.cit., p.197.

140

« En résumé, nous attendons de vous, écrivains et penseurs américains, deux choses d’abord : que vous défendiez la liberté, que vous gardiez ces conquêtes et que vous les élargissiez : liberté politique et liberté intellectuelle, renouvèlement incessant de la vie pour la liberté, le grand fleuve de l’esprit, toujours coulant, jamais stagnant. En second lieu, nous attendons de vous que vous ayez et que vous donniez au monde comme idéal l’harmonie des libertés diverses, l’expression symphonique des individualités associées, des races associées, des civilisations associées, de l’humanité intégrale et libre. »282

Le journaliste américain à l’origine du projet lui répond et une fois de plus, cette réponse est pleine d’empathie et de profond respect et d’admiration pour Romain Rolland. L’aspect mystique dont nous avons parlé à plusieurs reprises s’incarne de nouveau ici. Le ton du journaliste est rempli de respect et d’admiration : « Je me suis toujours imposé de ne vous envoyer de mes écrits que ceux qui valaient un peu votre attention. Cher Maitre, si l’Amérique était prête à la mission que vous lui ordonnez ! »283

Le rôle paternel, l’autorité morale que Romain Rolland incarnait malgré lui, même s’il l’entretenait du fait de la tonalité et de la posture intellectuelle de certaines de ses réponses, avait donc aussi eu un impact outre-atlantique. Cela dit, la première impression de Romain Rolland à l’égard de The Seven Arts fut une réelle et rapide désillusion :

« Je reçois le premier numéro de The Seven Arts, New York, novembre 1916, contenant ma lettre à Waldo Frank ; mais la traduction en est très inexacte, brise le rythme, ne serre jamais le texte, intervertit parfois l’ordre des phrases. Par moment, c’est une paraphrase. Je ne m’y reconnais plus. Le titre même qu’on y a ajouté ne convient nullement. Je m’en plains assez vivement à Waldo Frank. »284

Cette cruelle désillusion et déception de la part de Romain Rolland sera suivie d’effets puisque la revue est supprimée à la fin de l’année 1918. Les initiatives nées du commerce spirituel entretenu par Romain Rolland ont donc parfois eu du mal à trouver un réel impact voire une continuité dans le temps. De nouveau ici avec l’histoire de la revue The Seven Arts, on prend conscience d’une initiative isolée de la part de ceux que Romain Rolland

282 JAG, op.cit., p.865.

283 Ibid., p.913.

284 Ibid., p.974.

141 avait inspirée. Bien que Romain Rolland ait pu encourager nombre d’initiatives de ce type,

141 avait inspirée. Bien que Romain Rolland ait pu encourager nombre d’initiatives de ce type,