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4. PORTRAIT DE LA RESSOURCE FAUNIQUE DU TERRITOIRE ET DES POTENTIELS DE

4.3. P RINCIPAUX SITES D ’ INTÉRÊT

L’immensité du territoire de la région du Nord-du-Québec fait en sorte qu’il supporte une multitude de sites dont l’intérêt faunique ou naturel est remarquable. Sans tous les nommer, mentionnons les principaux sites d’intérêt (carte 14).

¾ Cratère des Pingualuit : Site reconnu mondialement, ce cratère de météorite est le plus récent et montre une forme arrondie très nette. Ses eaux limpides abritent une population captive d’ombles chevaliers dont on explique mal encore la présence en raison de l’absence de tributaire. Un parc national du Québec a d’ailleurs été créé pour mettre en valeur ce site exceptionnel.

¾ Cap Wolstenholme : Situé à l’extrême nord du Québec près du village inuit d’Ivujivik, ce secteur côtier possède une géomorphologie particulière : de hautes falaises arrondies se jetant dans la mer, des cirques glaciaires et des fjords en sont des attraits. C’est sur ces falaises aussi que niche l’une des plus grandes colonies de guillemots du monde. Plusieurs espèces de phoques et de baleines peuvent aussi y être observées. La végétation est unique et la plus dénudée du Québec puisqu’elle est constituée de toundra rocheuse à lichen. Ce site a été mis en réserve pour la création d’un parc national du Québec.

¾ Lac Guillaume-Delisle : Ce vaste plan d’eau saumâtre offre de nombreux attraits et particularités : formations de roches sédimentaires, cuestas les plus élevées au Québec, grottes, plages et palses en sont les principaux exemples. Le béluga, les différentes espèces de phoques et l’omble chevalier sont les espèces dignes de mention de ce secteur.

Une forêt d’épinettes blanches croît dans les milieux plus protégés, des prairies herbacées occupent le versant des cuestas alors que le revers est recouvert de boisés épars d’épinettes noires et de mélèzes (krummholzxv). Un territoire entourant le lac a été mis en réserve pour la création d’un parc national du Québec.

¾ Canyon Eaton : Cette gorge impressionnante de la rivière Caniapiscau est suivie de chutes importantes, soit dans l’ordre : la chute au Granite, la chute aux Schistes, la chute de la Pyrite, la chute du Calcaire et la Gorge du Manitou. La chute du Calcaire est connue comme le site où des milliers de caribous se sont noyés en 1986. Le niveau d’eau dans le canyon Eaton est plus bas qu’à l’origine en raison des dérivations dans le cadre des travaux du complexe hydroélectrique La Grande mais le site a cependant conservé son attrait géomorphologique. Le canyon Eaton est également sur la liste des territoires réservés pour la création d’un parc national du Québec.

¾ Baie aux Feuilles : Ce site abrite une importante colonie de faucons pèlerins et de faucons gerfauts nichant dans les falaises et les îles de la baie. De plus, c’est l’endroit où l’on enregistre les plus grandes marées du monde. Ce site fait également partie des territoires mis en réserve aux fins de création d’un parc national du Québec.

¾ Baies de Rupert et Boatswain et la pointe Louis-XIV : Ces sites présentent un intérêt particulier pour la sauvagine étant situés sur un important couloir migratoire. La baie de Boatswain est désignée refuge d’oiseaux migrateurs. La pointe Louis-XIV possède une végétation particulière en raison de la présence d’un îlot de toundra arctique entouré de taïga. L’ours blanc fréquente aussi les côtes de cette pointe. Ces sites sont des terrains de chasse importants pour les autochtones. La pointe Louis-XIV fait aussi partie d’un territoire mis en réserve aux fins de création d’un parc national du Québec.

¾ Baies d’Ungava et d’Hudson et le détroit d’Hudson : Le vaste territoire côtier de la baie d’Ungava présente plusieurs attraits fauniques. D’abord les quatre rivières à saumon atlantique et les nombreuses rivières à omble chevalier en font une destination de pêche recherchée (ex : rivières Arnaud, aux Feuilles, Koksoak, à la Baleine et George). Plusieurs pourvoiries y sont d’ailleurs établies. De plus, les deux grands troupeaux de caribous du Québec fréquentent les terres intérieures de la région de la baie d’Ungava lors de la mise bas. Enfin, il est possible d’observer des groupes de bœufs musqués dans le secteur de Tasiujaq.

Le havre Douglas, dans le détroit d’Hudson, représente un des plus beaux fjords d’envergure au Québec par ses versants abrupts, ses deux bras taillés dans le plateau et le verrou glaciaire qui garde son entrée.

Enfin, les côtes marines du Nunavik sont fréquentées par plusieurs mammifères marins et comportent de nombreuses îles et archipels qui constituent des sites de nidification pour plusieurs espèces d’oiseaux aquatiques. Notons, plus particulièrement, les archipels Gyrfalcon, Eider, Plover, Nastapoka et les îles Akpatok, Digges, Hopewell et Long.

xv Arbres et arbustes rabougris exposés aux vents caractéristiques des milieux alpins et arctiques.

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¾ Villages cris, inuits et naskapi : Les quatorze villages inuits, les neuf villages cris et le village naskapi sont des sites intéressants et uniques pour le tourisme culturel en plus d’offrir des services pour le tourisme d’aventure et de plein air à proximité de sites naturels exceptionnels.

¾ Les lacs et les rivières: La région comporte une multitude de lacs mais certains montrent des caractéristiques particulières qui les rendent dignes de mention. Les lacs Mistassini, le plus grand lac naturel d’eau douce du Québec avec 2 200 km2, et Albanel constituent des destinations réputées pour la qualité de la pêche, car des poissons trophées y sont récoltés, tout comme au lac Assinica qui abrite une souche géante d’omble de fontaine. Le lac à l’Eau Claire, formé par l’impact d’un météorite, est le troisième plus grand lac du Québec et abrite plusieurs espèces de poissons et une population de phoques d’eau douce. Notons aussi que le lac Couture et le lac de la Moinerie ont également pour origine l’impact d’un météorite, tout comme l’île Rouleau sur le lac Mistassini. Les lacs des Loups Marins et le Petit lac des Loups Marins abritent aussi l’une des rares populations de phoques d’eau douce du monde. Le bassin de la rivière Caniapiscau constitue également un territoire d’importance pour la ouananiche, en plus de montrer des particularités géomorphologiques.

Enfin, le lac Bienville constitue un des sites de nidification de la bernache du Canada les plus importants.

Plusieurs rivières de grande taille sillonnent la région et constituent toutes des attraits naturels incontournables, dont les rivières Bell, Harricana, Nottaway, Broadback, Rupert, Grande rivière à la Baleine, Korok, aux Feuilles, Koksoak, Caniapiscau, Arnaud, à la Baleine et George.

¾ Mine Bruneau : Cette mine désaffectée près de Chibougamau, réaménagée en centre d’interprétation de l’industrie minière, abrite une colonie hibernante de chauve-souris. Il s’agit de l’hibernacle le plus septentrional identifié jusqu’ici au Québec. Les aménagements internes de la mine permettent l’observation des chauves-souris dans un cadre sécuritaire pour les visiteurs.

¾ Collines et montagnes : La dernière glaciation a créé, au Nord-du-Québec, un paysage relativement peu accidenté, sur la majeure partie du territoire. Quelques formations montagneuses méritent une attention particulière. Notons d’abord, les monts Torngat qui constituent la plus haute chaîne de montagnes du Québec et dont la forme rappelle les Rocheuses. Le plus haut sommet du Québec, le mont d’Iberville, culmine à plus de 1 600 mètres. C’est aussi le seul endroit au Québec où l’on peut observer un glacier actif.

De plus, un troupeau de caribous montagnards fréquente ces lieux. La rivière Koroc qui prend sa source dans ces montagnes est considérée comme l’une des plus belles au Québec. Ses parois encaissées et abruptes et sa vallée, tapissée d’une forêt boréale dense, font de cette rivière une voie de pénétration privilégiée vers les monts Torngat. Une partie de ce territoire a été mise en réserve aux fins de création d’un parc national du Québec.

Non loin, à environ 150 kilomètres de l’embouchure de la rivière George, se trouvent les monts Les Pyramides qui forment la rive droite de cette rivière sur près de 7 kilomètres. Le pic Pyramide constitue le plus haut sommet, à près de 450 mètres d’altitude. Plus au sud, les collines Ondulées constituent un territoire typique de la région naturelle de la fosse du Labrador. Cette formation géologique montre des plissements orientés nord-sud, entre lesquels s’allongent les lacs et rivières. La végétation passe de la taïga au sud, à la toundra forestière au nord. Dans l’ouest de la péninsule d’Ungava, les monts de Puvirnituq comportent des formes spectaculaires et des vallées abritant des parcelles de forêt boréale.

Ces monts forment une chaîne plissée alignée d’est en ouest, bordée à son extrémité de

versants abrupts qui se resserrent en pointe dans la baie d’Hudson. Les monts Les Pyramides, les monts de Puvirnituq ainsi que les collines Ondulées sont réservés aux fins de création de parcs nationaux du Québec.

Enfin, au sud est de la région, les monts Otish constituent le principal massif de la région sub-arctique du Québec et constitue la ligne de partage des eaux de plusieurs grands cours d’eau, entre les bassins de la baie James et du Saint-Laurent. Cette formation géologique présente un intérêt particulier quant à sa nature (roches sédimentaires du protérozoïque) et son relief en cuestas. Les successions altitudinales d’associations floristiques et fauniques typiques des milieux nordiques y sont aussi évidentes. Ce territoire a été mis en réserve pour les fins de création d’un parc national du Québec.

¾ Les sites archéologiques et historiques: L’occupation humaine dans le Nord-du-Québec remontrait à près de 5 000 ans. Plusieurs sites possèdent des attraits historiques qui doivent être mis en valeur. Notons, entre autres, la colline Blanche sur les rives de la rivière Témiscamie qui constitue un site religieux autochtone ancestral et le lac de la Hutte sauvage, sur la rivière George, dont la vallée comporte des terrasses longtemps occupées par les autochtones. De plus, tout près du lac Cambrien, sur la rivière Caniapiscau, se situent les vestiges du poste de traite Fort-Mackenzie qui constituait un important arrêt sur la route de commerce des fourrures. Enfin, à la baie Kovic, entre les villages d’Akulivik et d’Ivijivik, on trouve les vestiges des plus anciennes habitations de pierre inuites qui dateraient de 3 000 à 4 000 ans.

Enfin, signalons que plusieurs autres sites d’intérêt avaient été identifiés dans un document produit par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec, en 1985. Intitulé «Pitsiataugik, que l’on te protège…», cet ouvrage met en valeur une trentaine de sites, tous situés dans la région du Nord-du-Québec.

Tracé de 1927 du Conseil privé (non-définitif)

Côte-Nord

Source des données : Direction de l'aménagement de la faune du Nord-du-Québec et le Ministère des Ressources naturelles du Québec Territoires réservés à