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NORD-DU-QUÉBEC PRODUIT PAR LA DIRECTION DE L’AMÉNAGEMENT DE LA FAUNE DU NORD-DU-QUÉBEC Société de la faune et des parcs du Québec Chibougamau, septembre 2003

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ASSOCIÉ AUX RESSOURCES FAUNIQUES DU

NORD-DU-QUÉBEC

PRODUIT PAR LA

DIRECTION DE L’AMÉNAGEMENT DE LA FAUNE DU NORD-DU-QUÉBEC

Société de la faune et des parcs du Québec Chibougamau, septembre 2003

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Référence à citer :

SOCIÉTÉ DE LA FAUNE ET DES PARCS DU QUÉBEC. 2003. Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Nord-du-Québec. Direction de l’aménagement de la faune du Nord-du-Québec, Chibougamau, 115 pages.

Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec ISBN : 2-550-41201-X

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La Société de la faune et des parcs du Québec a pour mission, dans une perspective de développement durable et harmonieux sur les plans culturel, social, économique et régional, de s’assurer de la conservation et de la mise en valeur de la faune et de son habitat; elle doit s’assurer également, dans la même perspective, du développement et de la gestion des parcs à des fins de conservation, d’éducation ou de pratique d’activités récréatives.

Les projets exposés dans ce Plan de développement régional associé aux ressources fauniques sont ceux identifiés par la Société de la faune et des parcs du Québec. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive et la Société est consciente que d’autres idées ou plans peuvent leur être complémentaires.

Ce plan ne vise à limiter d’aucune façon tout autre plan ou projet de développement, notamment, provenant d’une zone d’exploitation contrôlée, d’une réserve faunique, d’une aire faunique communautaire ou d’une pourvoirie.

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REMERCIEMENTS

Le projet de Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Nord-du- Québec n’aurait pu voir le jour sans l’expertise et la contribution d’un certain nombre de personnes et d’organismes. Une mention à leur égard s’avère donc essentielle.

Christian Claveau, Commission économique et touristique de Chibougamau

Manon Cyr, ministère du Développement économique et régional du Québec

Guy Desaulniers, Tourisme Québec

René Dion, Administration régionale crie

Steve Donovan, Tourisme Baie-James

Bernard Filion, Canards Illimités

Régis Fortin, Municipalité de la Baie-James

Hélène Gagné, ministère des Ressource naturelles, de la Faune et des Parcs du Québec

Denise Geoffroy, consultante

Marcel Laperle, consultant

Gérald Lemoyne, Ville de Lebel-sur-Quévillon

Myriam Lessard, Tourisme Baie-James

Robert Proulx, Société des établissements de plein air du Québec

Jean-François Rail, Service canadien de la faune

Jean Rodrigue, Service canadien de la faune

Benoît Ross, Municipalité de la Baie-James

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ÉQUIPE DE RÉALISATION

Supervision Denis Vandal

Coordination et édition Roch Allen Recherche et rédaction Mathieu Morin Traitement géomatique et

cartographie François Bujold

Consultation et révision interne Roch Allen

Sylvie Beaudet

Marc Bélanger Sophie Brehain Pierre Bouchard

Liette Gauthier

Donald Jean

Nancy Laflamme

Pascal Ouellet

Stéphane Rivard

Sylvain Roy

Danielle St-Pierre

Louise Trudeau

Denis Vandal

Révision linguistique Josée Boivin et Suzanne Brochu Traitement de texte Josée Boivin

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AVANT-PROPOS

La mise en valeur de la faune et de ses habitats permet une injection dans l’économie du Québec évaluée à environ 1,4 milliard de dollars annuellement et le maintien en emplois de 31 000 personnes-années dans le domaine des activités de pêche, de chasse et de plein air.

Cette contribution est particulièrement cruciale pour l’économie des régions-ressources. Une meilleure mise en valeur des divers potentiels fauniques dans chacune des régions du Québec permettrait certainement une plus grande contribution de cette ressource renouvelable au développement de l’économie et de l’emploi des régions concernées. Poursuivant cet objectif, la Société de la faune et des parcs du Québec a élaboré, pour la région du Nord-du-Québec, un Plan de développement régional associé aux ressources fauniques (PDRRF).

Ce plan intègre les connaissances, les valeurs ainsi que la culture de la Société. C'est une mine d’informations étendue, pertinente et assurément favorable au démarrage ou au soutien de projets importants pour l’économie régionale. La Société espère que le PDRRF suscitera l’intérêt auprès des partenaires associés à la faune, des agents économiques ou des promoteurs ainsi qu’il permettra l’émergence de produits originaux, de qualité et mieux diversifiés.

Après avoir décrit sommairement la région, les infrastructures d’accès et d’accueil ainsi que la demande régionale, le PDRRF du Nord-du-Québec trace le portrait faunique et naturel. Il fait ressortir les forces, les faiblesses ou les contraintes du produit actuel. Il décrit également les potentiels de développement associés à une espèce faunique, un groupe d’espèces ou une partie du territoire pouvant être mis en valeur dans un cadre de développement durable, c’est-à- dire sans que la conservation de la ressource faunique ne soit compromise pour autant. On y retrouve les axes et des exemples de projets de développement d’activités traditionnelles, telles que la chasse, la pêche ou le piégeage, mais aussi, des activités non consommatrices de faune comme le plein air ou l’écotourisme. Les activités liées à la faune et à ses habitats pourront s’exercer en harmonie et en complémentarité avec ce qui existe déjà dans la région.

La Convention de la Baie-James et du Nord québécois et la Convention du Nord-est québécois ajoutent une particularité à la confection du PDRRF. En effet, ces conventions, signées en 1975 et 1978 respectivement, entre le gouvernement du Québec, le gouvernement fédéral et les nations autochtones du Nord-du-Québec, mettent en place un régime faunique conférant aux autochtones le droit de chasser, de pêcher et de piéger toute espèce de la faune sauvage, droit cependant assujetti au principe de conservation. De plus, les conventions prescrivent des régimes environnementaux différents du sud du Québec, de part et d’autre du 55e parallèle, soit un pour le territoire de la Baie-James et un autre pour le Nunavik. À ces égards, les conventions ont prévu la création de divers comités environnementaux et fauniques afin de surveiller l’application de ces régimes. Ainsi, le PDRRF doit donc être conforme à ces conventions et ne pas interférer avec les droits des autochtones en matière d’exploitation de la faune et de développement. Il doit ainsi tenir compte des réalités fauniques, économiques et sociales particulières au Nord-du-Québec.

Le directeur de l’aménagement de la faune, Nord-du-Québec,

Denis Vandal

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« Le défi consiste à être capable de voir, en examinant un site ou un milieu, même détérioré, l’opportunité qu’il offre. Et cela, en étant conscient des autres projets en cours de réalisation localement ou dans la région ainsi que des attentes des citoyens en matière de loisirs. »

(Tourisme Québec, 2000)

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RÉSUMÉ

Le Nord-du-Québec est la plus vaste des régions administratives du Québec. Elle occupe une superficie de 840 000 km2, ce qui représente plus de 55 % de l’ensemble du territoire québécois. Elle s’étend ainsi du 49e parallèle jusqu’au-delà du 62e parallèle. Lors de la révision du découpage régional, en 1987, la région du Nouveau-Québec a été renommée Nord-du- Québec. Cette nouvelle région comprend donc le territoire de la Baie-James ou Jamésie, entre le 49e et le 55e parallèle, et le Nunavik qui couvre tout le territoire au nord du 55e parallèle.

L’immensité du territoire couvert par le Nord-du-Québec fait en sorte que neuf provinces naturelles y sont représentées. Le réseau hydrographique très élaboré contient plusieurs plans d’eau d’importance, entre autres, les lacs Mistassini, Albanel, À l’Eau Claire, Bienville, Guillaume-Delisle, les réservoirs Robert-Bourassa, La Grande-3 et Caniapiscau ainsi que les rivières Harricana, Rupert, Koksoak, George, Koroc, Arnaud et aux Feuilles.

Trois grandes populations humaines résident dans le Nord-du-Québec, soit les Cris et les Jamésiens qui se partagent le territoire de la Baie-James et les Inuits qui occupent le Nunavik.

Les autochtones (Cris et Inuits) représentaient 58 % de la population régionale, en 2001, alors que la population non autochtone constituait 42 % des résidents. Les Naskapis, quoique fréquentant le Nord-du-Québec pour leurs activités traditionnelles, sont recensés dans la région de la Côte-Nord.

La Convention de la Baie-James et du Nord québécois et la Convention du Nord-est québécois confèrent des particularités uniques à la région en instaurant des régimes territoriaux, environnementaux et fauniques différents du reste du Québec. En effet, les autochtones possèdent, par ces conventions nordiques, un droit de prélèvement de la faune à des fins de subsistance partout sur le territoire ainsi que des niveaux garantis d’exploitation. De plus, le territoire est constitué en terres de catégories I, II et III. Les terres de catégorie I correspondent aux territoires municipaux cris, inuits et naskapis, les terres de catégorie II forment des territoires de chasse, de pêche et de piégeage exclusifs aux bénéficiaires des conventions nordiques alors que les terres de catégorie III composent le territoire libre.

La région du Nord-du-Québec possède peu de territoires structurés, mais ils occupent toutefois une superficie impressionnante. En effet, les réserves fauniques des Lacs-Albanel-Mistassini- et-Waconichi et Assinica se classent respectivement au premier et troisième rang du réseau québécois de réserves fauniques avec 16 400 km2 et 8 885 km2. De plus, les aires de mise bas du caribou forment les deux plus grands habitats fauniques cartographiés du Québec avec 26 410 km2, soit près de 58 % du total de la superficie en habitats fauniques au Québec. Il faut également noter que l’ensemble du Nord-du-Québec est constitué en réserves à castor où le piégeage est exclusivement réservé aux autochtones.

Les infrastructures d’accueil au Nord-du-Québec sont nombreuses grâce à la centaine de pourvoiries qui offrent la majorité des possibilités d’hébergement en milieu naturel. Les réserves fauniques et quelques municipalités opèrent également des sites de camping aménagés et rustiques un peu partout en Jamésie. Les entreprises offrant la possibilité de pratiquer des activités de plein air et d’écotourisme sont toutefois peu nombreuses.

Le Nord-du-Québec possède de nombreux attraits naturels qui lui confèrent un caractère unique au Québec en jumelant immensité et diversité. On a qu’à penser à la multitude de lacs et de rivières de toutes tailles, à la forêt boréale, aux vastes tourbières, à la toundra arctique ainsi qu’à la faune diversifiée qui leur est associée. Plusieurs de ces attraits font partie de territoires réservés à des fins de création de parcs nationaux du Québec, dont les monts Otish

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xiv

et les majestueux monts Torngat. Le premier parc national du Québec en milieu nordique, soit le Cratère des Pingualuit (Cratère du Nouveau-Québec), fut créé au mois d’août 2003.

Le doré jaune, le grand brochet, l’omble de fontaine, le touladi, le saumon atlantique et l’omble chevalier sont les espèces vedettes chez les pêcheurs sportifs qui dépensent dans la région près de 28 millions de dollars par année. De plus, le caribou est sans contredit le moteur de l’industrie de la chasse sportive au Nord-du-Québec, puisque près de 20 000 caribous sont récoltés annuellement depuis les cinq dernières années. La centaine de pourvoiries opérant dans le territoire conventionné enregistrent ainsi près de 30 millions de dollars en revenus annuels dont 83 % découlent de la chasse sportive. L’orignal et l’ours noir complètent la liste des gros gibiers qui sont chassés dans la région. La chasse au petit gibier et à la sauvagine est également une activité populaire à proximité des villes et localités. Le piégeage est réservé exclusivement aux autochtones, mais il constitue un moteur économique important, principalement pour les communautés cries.

La faune du Nord-du-Québec est unique et les activités de chasse et de pêche qu’on y pratique possèdent une notoriété mondialement reconnue pour leur qualité. De plus, l’immense territoire nordique possède de très nombreuses attractions naturelles et culturelles qui méritent une attention particulière. Ainsi, la mise en valeur de ces atouts régionaux se révèlera être une avenue de développement économique durable. La Société de la faune et des parcs du Québec a donc identifié des axes de développement, sur la base des constats et des grands enjeux régionaux, à partir desquels des projets de mise en valeur ont été élaborés. Ces axes sont :

¾ Augmenter et maintenir l’offre faunique.

¾ Augmenter la pratique d’activités non consommatrices reliées à la faune.

¾ Augmenter la pratique d’activités de prélèvement.

¾ Augmenter la pratique d’activités de mise en valeur des milieux naturels et culturels.

¾ Mettre en valeur les produits fauniques (2e transformation).

Il existe donc un grand nombre de projets potentiels découlant de ces axes qui pourraient être mis en œuvre par des promoteurs. Notons, à titre d’exemple, des projets comme l’ouverture de la chasse sportive au bœuf musqué, l’augmentation de la pêche sportive à l’omble chevalier, la récolte et la transformation de laine de bœuf musqué, la commercialisation de produits dérivés du caribou, la transformation locale de fourrures à des fins artisanales, l’aménagement de circuits écotouristiques et thématiques, l’organisation de nouvelles activités de plein air dans les réserves fauniques et les futurs parcs nationaux du Québec, pour ne nommer que ceux-là.

Le Nord-du-Québec possède donc toutes les qualités et les potentiels nécessaires pour se positionner comme une destination de choix auprès des passionnés de la faune et des amants de la nature; il ne suffirait que de savoir les exploiter et les développer.

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TABLE DES MATIÈRES

page REMERCIEMENTS...V ÉQUIPE DE RÉALISATION ...VII AVANT-PROPOS ...IX RÉSUMÉ ...XIII TABLE DES MATIÈRES ... XV LISTE DES TABLEAUX ... XVIII LISTE DES FIGURES... XX LISTE DES CARTES... XXI

1. PORTRAIT RÉGIONAL ... 1

1.1. CARACTÉRISTIQUES GÉOGRAPHIQUES... 1

1.1.1. Limites ... 1

1.1.2. Provinces naturelles ... 1

1.1.3. Régions hydrographiques ... 5

1.2 CARACTÉRISTIQUES HISTORIQUES ET CULTURELLES... 6

1.3 ORGANISATION DU TERRITOIRE... 8

1.3.1. Les territoires structurés... 13

1.3.1.1. Les pourvoiries ...13

1.3.1.2. Les réserves fauniques ...15

1.3.1.3. Les réserves à castor ...15

1.3.1.4. Les habitats fauniques...16

1.3.1.5. Les refuges d’oiseaux migrateurs...17

1.3.1.6. Les zones d’importance pour la conservation des oiseaux ...17

1.3.1.7 Les territoires réservés à des fins de création de parcs nationaux du Québec ...17

1.3.2. Les territoires non structurés... 20

1.4. CARACTÉRISTIQUES SOCIO-ÉCONOMIQUES ET TOURISTIQUES... 20

1.4.1. Démographie... 20

1.4.2. Profil de l’économie régionale ... 22

1.4.2.1. Le marché du travail ...22

1.4.2.2. Problématiques touristiques régionales...23

1.5 INTERVENANTS RÉGIONAUX EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT... 23

1.5.1. Les organismes issus des ententes avec les autochtones ... 24

1.5.1.1. Nation inuite ...24

(16)

xvi

1.5.1.2. Nation crie ...24

1.5.1.3. Nation naskapie...26

1.5.2 Organismes publics et ministères ... 26

1.5.3 Organismes parapublics... 27

1.6 GRANDS ENJEUX RÉGIONAUX... 28

2. LES INFRASTRUCTURES D’ACCÈS ET D’ACCUEIL ... 30

2.1. ACCESSIBILITÉ À LA RÉGION... 30

2.2. ACCESSIBILITÉ À LA RESSOURCE... 31

2.3. POSSIBILITÉS DHÉBERGEMENT... 31

2.4. INFRASTRUCTURES DACCUEIL... 34

2.5. ENTREPRISES DE SERVICES LIÉES À LA PRATIQUE DACTIVITÉS... 37

3. PORTRAIT DE LA DEMANDE ... 38

3.1. LA PÊCHE SPORTIVE... 38

3.2. LA CHASSE SPORTIVE... 40

3.3. LE PIÉGEAGE... 42

3.4. LES ACTIVITÉS SANS PRÉLÈVEMENT... 43

4. PORTRAIT DE LA RESSOURCE FAUNIQUE DU TERRITOIRE ET DES POTENTIELS DE MISE EN VALEUR ... 45

4.1. LE MILIEU BIOPHYSIQUE... 45

4.1.1. Les habitats aquatiques ... 45

4.1.1.1. Description ...45

4.1.1.2. Potentiels de mise en valeur ...48

4.1.2 Les milieux humides... 48

4.1.2.1. Description ...48

4.1.2.2. Potentiels de mise en valeur ...50

4.1.3 Les habitats terrestres... 51

4.1.3.1. Description ...51

4.1.3.2. Potentiels de mise en valeur ...54

4.1.4 Les routes migratoires... 56

4.1.4.1. Description ...56

4.1.4.2. Potentiels de mise en valeur ...57

4.2. LA FAUNE... 57

4.2.1 La faune aquatique... 57

4.2.1.1. Description ...57

4.2.1.2. Saumon atlantique et ouananiche ...58

4.2.1.3. L’omble chevalier ...61

4.2.1.4. L’omble de fontaine ...63

4.2.1.5. Le doré jaune et le doré noir...64

(17)

4.2.1.7. Le grand brochet ...67

4.2.1.8. Autres espèces...68

4.2.2. La grande faune ... 70

4.2.2.1. Description ...70

4.2.2.2. Le caribou...70

4.2.2.3. L’orignal...75

4.2.2.4. L’ours noir...77

4.2.3. La petite faune... 80

4.2.3.1. Description ...80

4.2.3.2. Traits distinctifs régionaux ...80

4.2.3.3. Principaux aspects réglementaires...81

4.2.3.4. Potentiels de mise en valeur ...81

4.2.4. Les animaux à fourrure ... 82

4.2.4.1. Description ...82

4.2.4.2. Traits distinctifs régionaux ...82

4.2.4.3. Principaux aspects réglementaires...84

4.2.4.4. Potentiels de mise en valeur ...86

4.2.5. L’avifaune ... 86

4.2.5.1. Description ...86

4.2.5.2. Traits distinctifs régionaux ...87

4.2.5.3. Principaux aspects réglementaires...89

4.2.5.4. Potentiels de mise en valeur ...90

4.2.6. Les amphibiens et reptiles... 90

4.2.6.1. Description ...90

4.2.6.2. Traits distinctifs régionaux ...91

4.2.6.3. Principaux aspects réglementaires...92

4.2.6.4. Potentiels de mise en valeur ...92

4.3. PRINCIPAUX SITES DINTÉRÊT... 92

5. ENJEUX ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT ... 97

5.1. PROBLÉMATIQUES RÉGIONALES ET CONSTATS GÉNÉRAUX... 97

5.1.1. L’accessibilité et le transport ... 97

5.1.2. La structure socio-économique ... 97

5.1.3. L’utilisation de la faune et des milieux naturels... 97

5.2. AXES DE DÉVELOPPEMENT... 98

6. STRUCTURE D’ACCUEIL... 104

BIBLIOGRAPHIE... 105

(18)

xviii

LISTE DES TABLEAUX

page

Tableau 1 : Caractéristiques climatiques générales des principales provinces naturelles constituant le Nord-du-Québec. ...5 Tableau 2 : Description de la structure et de l’organisation du territoire du Nord-du-

Québec dans le contexte de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois et de la Convention du Nord-est québécois. ...12 Tableau 3 : Description des réserves à castor sur le territoire du Nord-du-Québec et

identification des nations autochtones y pratiquant le piégeage.. ...15 Tableau 4 : Habitats fauniques cartographiés protégés en vertu de la Loi sur la

conservation et la mise en valeur de la faune et du Règlement sur les habitats fauniques au Nord-du-Québec.. ...16 Tableau 5 : Description des zones d’importance pour la conservation des oiseaux

(ZICO) potentielles répertoriées au Nord-du-Québec...17 Tableau 6 : Répartition de la population du Nord-du-Québec selon les groupes

ethniques et les communautés en 1996 et 2001.. ...21 Tableau 7 : Distances routières entre les villes et les localités de la Jamésie et les

grands centres urbains. ...30 Tableau 8 : Capacité d’hébergement en milieu naturel sur les terres publiques dans le

Nord-du-Québec. ...34 Tableau 9 : Principales infrastructures d’accueil disponibles dans le Nord-du-Québec. ...36 Tableau 10 : Répartition de la fréquentation des pourvoiries du Nord-du-Québec pour

les activités de pêche, en fonction de la zone de chasse et de pêche et du statut de résidence de la clientèle, en 1991 et 2000. ...39 Tableau 11 : Revenus des pourvoiries selon l’activité et la zone de chasse et de pêche,

en 2000...39 Tableau 12 : Répartition de la fréquentation des pourvoiries du Nord-du-Québec pour

les activités de chasse, en fonction de la zone de chasse et de pêche et du statut de résidence de la clientèle, en 1991 et 2000. ...41 Tableau 13 : Caractéristiques des aires d’accumulation de résidus miniers dans le

Nord-du-Québec. ...46 Tableau 14 : Principales caractéristiques du complexe hydroélectrique La Grande

d’Hydro-Québec, en 2001...46 Tableau 15 : Composition et structure d’âge de la forêt exploitable dans le Nord-du-

Québec, en 2000. ...53

(19)

Tableau 16 : Récoltes sportives de saumons atlantiques dans les rivières à saumon de la baie d’Ungava, entre 1984 et 2002.. ...60 Tableau 17: Objectifs de densité et de récolte prévus au plan de gestion de l’ours noir

1998-2002 pour les zones de chasse du Nord-du-Québec. ...77 Tableau 18 : Espèces de mammifères dont l’exploitation est exclusive aux autochtones

bénéficiaires des conventions nordiques. ...82 Tableau 19 : Espèces d’oiseaux aquatiques et marins pouvant être observées dans le

Nord-du-Québec. ...87 Tableau 20 : Espèces de rapaces et de passereaux susceptibles d’être observées

dans le Nord-du-Québec. ...88 Tableau 21 : Espèces d’amphibiens et de reptiles dont la présence est confirmée au

Nord-du-Québec. ...91

(20)

xx

LISTE DES FIGURES

page

Figure 1 : Pyramides d’âge de la population du Nord-du-Québec et du Québec en

1996.. ...20 Figure 2 : Localisation des unités de gestion des animaux à fourrure accessibles

aux trappeurs non autochtones...42 Figure 3 : Pourcentage de terres humides dans la région Nord-du-Québec...49 Figure 4 : Limites des zones d’inventaires forestiers. ...52 Figure 5 : Nombre de feux de forêt et superficies dévastées dans la région du Nord-

du-Québec, entre 1994 et 1999 ...54 Figure 6 : Localisation géographique du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) de la

baie Boatswain sur la côte est de la baie James. ...56 Figure 7 : Localisation des rivières à saumon du Nord-du-Québec. ...58 Figure 8 : Évolution de la taille des troupeaux de caribous des rivières George

(TRG) et aux Feuilles (TRAF). ...73 Figure 9 : Récolte de caribous par la chasse sportive, entre 1973 et 2001. ...73 Figure 10 : Distribution saisonnière des troupeaux de caribous migrateurs du

Nord-du-Québec. ...74 Figure 11 : Ventes de permis de chasse à l’ours noir dans le Nord-du-Québec, entre

1990 et 2000. ...78

(21)

LISTE DES CARTES

page

Carte 1 : Situation géographique du Nord-du-Québec ...3

Carte 2 : Provinces naturelles du Nord-du-Québec ...4

Carte 3 : Régions hydrographiques et principaux bassins versants ...7

Carte 4 : Organisation du territoire et accessibilité (Nunavik)...9

Carte 5 : Organisation du territoire et infrastructures de transport aérien (Jamésie) ...10

Carte 6 : Zones de chasse et de pêche ...11

Carte 7 : Territoires structurés ...14

Carte 8 : Zones d’importance pour la conservation des oiseaux ...19

Carte 9 : Sentiers récréatifs et rampes de mise à l’eau (Jamésie) ...32

Carte 10 : Réseau routier...33

Carte 11 : Zones de végétation et domaines bioclimatiques ...55

Carte 12 : Distribution du caribou au Québec...72

Carte 13 : Distribution des populations d’ours blancs au Nord-du-Québec ...85

Carte 14 : Principaux sites d’intérêt ...96

(22)
(23)

1. PORTRAIT RÉGIONAL

1.1. Caractéristiques géographiques

1.1.1. Limites

Le Nord-du-Québec est la plus vaste des régions administratives du Québec. Elle occupe une superficie de 840 000 km2, ce qui représente plus de 55 % de l’ensemble du territoire québécois (carte 1). Elle s’étend du 49e parallèle jusqu’au-delà du 62e parallèle. La région est bordée à l’est par les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord ainsi que par le Labrador et à l’ouest par l’Ontario. Le sud de la région s’appuie sur les limites des régions de l’Abitibi- Témiscamingue et de la Mauricie (Ministère des Régions du Québec, 2001; Emploi-Québec, 2001).

1.1.2. Provinces naturelles

L’immensité du territoire couvert par le Nord-du-Québec fait en sorte que neuf provinces naturelles y sont représentées, certaines en totalité et d’autres en partie (carte 2). Ainsi, la portion nord des basses-terres de l’Abitibi et de la baie James et des hautes-terres de Mistassini occupe la partie sud de la région. Au centre, on découvre les basses collines de la Grande Rivière et la quasi totalité du plateau central du Nord-du-Québec et, à l’extrémité nord de la région, se situent la péninsule d’Ungava, le bassin de la baie d’Ungava et les monts Torngat dont une partie est située au Labrador (Li et Ducruc, 1999). Les provinces des Laurentides centrales et des Laurentides méridionales ne couvrent cependant qu’une infime partie du territoire nord-québécois et ne seront donc pas décrites ci-après.

Les basses-terres de l’Abitibi et de la baie James correspondent à une plaine légèrement inclinée vers la baie James montrant quelques buttes et collines plus au sud. Les dépôts glaciaires de limon et d’argile ont favorisé la formation de nombreuses et larges tourbières dans la portion nord de cette province, entrecoupant la forêt résineuse (pessière à mousse) de façon marquée. Le climat passe de modérément froid et humide au sud, à froid et humide au nord (Li et Ducruc, 1999).

Les hautes-terres de Mistassini, quant à elles, ressemblent à un grand plateau parsemé de collines dont certaines peuvent atteindre 500 mètres d’altitude. La partie nord-est se distingue par la présence des monts Otish qui montrent un relief particulier (cuestas) avec une altitude variant entre 600 et 900 mètres. Les forêts résineuses dominent (forêts ouvertes, claires ou denses) mais les tourbières sont aussi très présentes. Les landes boisées et les brûlis comptent pour plus de 15 % du territoire. Le climat y est froid (subpolaire froid) et modérément humide (Li et Ducruc, 1999).

Les basses collines de la Grande Rivière constituent une plaine ondulée à basses collines vers l’intérieur des terres. Les dépôts glaciaires sont minces et on y trouve des affleurements rocheux. Près des côtes, les dépressions sont comblées par des argiles marines et des tourbières. Du sud vers le nord, la pessière à mousse est remplacée par la pessière à lichen (forêts ouvertes et claires) et des avant-postes de toundra à l’extrême nord. Les landes à lichen et les brûlis couvrent près de 40 % du territoire. Le climat y est froid (de subpolaire froid à polaire) et sec (Li et Ducruc, 1999).

(24)

2

Le plateau central du Nord-du-Québec se présente comme un haut plateau incliné vers le nord et l’ouest avec une dépression centrale. Fait intéressant, cette région montre un réseau hydrographique de type radial, c’est-à-dire que l’eau s’écoule dans toutes les directions. La rivière Manicouagan s’oriente donc vers le sud, les rivières Eastmain et La Grande vers l’ouest, la Grande rivière à la Baleine vers le nord-ouest, la rivière Caniapiscau vers le nord et la rivière Churchill vers l’est. Des buttes et quelques blocs de collines à sommets arrondis constituent la périphérie de la dépression centrale. Des dépôts glaciaires épais (moraine de Rogen et drumlins) et de nombreux petits lacs forment un paysage particulier. Les tourbières fréquentes et les forêts résineuses claires et ouvertes laissent la place aux landes à lichen et arbustes. Les brûlis sont encore abondants (environ 10 %) et la toundra est de plus en plus présente. Le climat est très froid (de subpolaire froid à polaire) et modérément humide au sud et sec ailleurs (Li et Ducruc, 1999).

À l’extrême nord de la région, la péninsule d’Ungava constitue un immense plateau incliné vers l’ouest et généralement ondulé. Quelques buttes ou basses collines y sont distribuées de façon éparse, les plus importantes étant les collines de Puvirnituq. L’altitude augmente lentement vers l’est à partir de la baie d’Hudson (de 0 à 300 mètres). L’extrémité nord-est, près de la côte du détroit d’Hudson, possède cependant une altitude pouvant atteindre 650 mètres, dessinant ainsi un littoral abrupt entaillé de nombreux fjords. Les dépôts glaciaires y sont très minces et les affleurements rocheux nombreux. Notons aussi la présence du Cratère des Pingualuit (Cratère du Nouveau-Québec), une particularité géologique de cette province naturelle. La végétation se compose de quelques îlots boisés (pessière à lichen) dans les milieux abrités, mais la toundra domine sur près de 90 % du territoire. Le climat, particulièrement froid (polaire) et très sec (semi-aride), est le plus rigoureux du Québec (Li et Ducruc, 1999).

Le bassin de la baie d’Ungava correspond à une grande dépression inclinée vers le nord où se côtoient deux types de reliefs : des collines subparallèles alternant avec des vallées étroites et encaissées à l’ouest (fosse du Labrador) et une plaine ondulée à l’est. Des dépôts morainiques, des sables et des graviers fluvio-glaciaires recouvrent le territoire à l’exception des sommets des collines où les affleurements rocheux dominent. Le couvert forestier montre une densité plus importante en comparaison avec les provinces naturelles voisines constituant ainsi le «croissant forestier d’Ungava». Les forêts résineuses claires ou ouvertes sont donc présentent dans les stations les plus abritées et sur des dépôts épais qui couvrent plus de 40 % du territoire. Les landes à lichen et arbustes colonisent les parties les plus exposées. Les brûlis occupent près de 10 % de l’espace. Le climat passe de très froid et sec à excessivement froid et très sec (de polaire modéré à polaire semi-aride) (Li et Ducruc, 1999).

Enfin, la province naturelle des monts Torngat, qui n’occupe qu’une faible portion du territoire québécois, la majeure partie étant située au Labrador, inclut la plus importante chaîne de montagnes du Québec (les monts Torngat). Cette chaîne de montagnes se situe sur la limite interprovinciale et abrite le plus haut sommet du Québec, soit le mont d’Iberville qui culmine à 1 622 mètres. Le relief passe donc, au sud, d’un plateau érodé avec une dominance d’affleurements rocheux à une chaîne de montagnes et, au nord, à un contrefort abrupt sur la baie d’Ungava. La toundra et les landes à lichen dominent largement (plus de 80 % du territoire) avec quelques landes boisées ou pessières à lichen très ouvertes dans les endroits très abrités.

Le climat y est excessivement rigoureux et sec (de polaire modérément humide à polaire semi- aride) (Li et Ducruc, 1999).

(25)

Île Mansel île de Baffin Ivujivik Salluit

Kangiqsujuaq

Quaqtaq

Kangirsuk

Aupaluk Akulivik

Puvirnituq

Inukjuak

Île Akpatok

Tasiujaq

Kuujjuaq

Kangiqsualujjuaq

Umiujaq

Whapmagoostui Kuujjuarapik Îles

Belcher

Chisasibi Wemindji

Eastmain Waskaganish

Centrale La Grande-3

Centrale La Grande-4

Nemiscau

Kawawachikamach Schefferville

Fermont

Goose Bay

Sept-Îles Mistissini

Chibougamau Chapais

Waswanipi

Lebel-sur-Quévillon Matagami

Valcanton

Radisson Centrale

Laforge-1 Centrale Laforge-2

Val -d'Or

SAGUENAY- LAC-SAINT-JEAN

MAURICIE

Baie d'Ungava

Baie d'Hudson

Baie James

Mer du Labrador

LABRADOR Réservoir de

Caniapiscau Réservoir

Smallwood

Réservoir Opinaca

Réservoir Manicouagan Lac

Mistassini Lac à l'Eau-Claire

Ontario Québec

NORD-DU-QUÉBEC

CÔTE-NORD

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

GASPÉSIE-ÎLES-DE-LA-MADELEINE BAS-SAINT-LAURENT

-75° -70° -65°

50°

50°

55°

55°

60°

60°

Tra

de

1927duConseil

Privé

(non -dé finitif)

Tracé de 1927 du Conseil privé (non-définitif)

Datum : NAD 83

Projection : Conique Conforme Lambert Assise planimétrique : Base de données géographiques et administratives à l'échelle 1 / 8 000 000.

Source des données : Ministère des Ressources naturelles du Québec

LÉGENDE

Échelle : 1 / 7 500 000 Chemins

Régions administratives (limites)

Communautés cries :

Terres de catégorie II Terres de catégorie I Communauté naskapie :

Terres de catégorie II Terres de catégorie I Communautés inuites :

Terres de catégorie II Terres de catégorie I

Carte 1 : Situation géographique du Nord-du-Québec

0 150 300

Kilomètres

(26)

2 1 3

4 5

7

6

8

9

!

!

Centrale Laforge-2

!

Schefferville

Ministère de l'Environnement du Québec

Ministère de l'Environnement du Québec

Ministère de l'Environnement du Québec

Ministère de l'Environnement du Québec

Ministère de l'Environnement du Québec

Ministère de l'Environnement du Québec

Ministère de l'Environnement du Québec

Salluit

Kuujjuaq

Matagami Chisasibi

Chibougamau

!

!

!

!

Carte 2 : Provinces naturelles du Nord-du-Québec

Baie d'Hudson

Baie d'Ungava

Source des données: Ministère de l'Environnement du Québec

Baie James

Labrador

Échelle: 1 / 15 000 000

Kilomètres

0 400 800

LÉGENDE

Bassin de la baie d'Ungava (2) Péninsule d'Ungava (3)

Plateau central du Nord-du-Québec (4) Basses collines de la Grande Rivière (5) Hautes-Terres de Mistassini (6)

Les Laurentides méridionales (8) Les Laurentides centrales (9) Basses-Terres de l'Abitibi et de la baie James (7)

Monts Torngat (1)

Nord-du-Québec (limite)

Provinces naturelles

Nord-du-Québec Échelle : 1 / 50 000 000

$

(27)

Tableau 1 : Caractéristiques climatiques générales des principales provinces naturelles constituant le Nord-du-Québec.

Source : Li et Ducruc, 1999.

Températures moy. annuelles

(°C)

Précipitations totales annuelles

(mm) Provinces Naturelles Climat

Min Max Min Max Basses-terres de l’Abitibi et

de la baie James

Subpolaire froid

modérément humide -2,4 1,1 727 930

Hautes-terres de Mistassini Subpolaire froid

modérément humide -2,5 0,6 850 1 014

Basses collines de la Grande Rivière

De subpolaire froid à

polaire sec -5,9 -2,4 650 794

Plateau central du Nord-du- Québec

De subpolaire froid à

polaire sec -5,9 -4,1 650 932

Péninsule d’Ungava Polaire semi-aride -9,3 -6,6 457 562 Bassin de la baie d’Ungava De polaire modéré à

polaire semi-aride -5,9 -5,4 548 761

Monts Torngat Polaire semi-aride -7,7 -5,6 230 243

1.1.3. Régions hydrographiques

Le Nord-du-Québec possède un réseau hydrographique très élaboré et très vaste. Il contient la quasi totalité des régions hydrographiques 08, 09 et 10 qui couvrent près de 838 000 km2. Les régions 08 et 09 forment le bassin versant de la baie James et de la baie d’Hudson alors que la région 10 constitue le bassin versant de la baie d’Ungava (carte 3).

La région hydrographique Nottaway-Broadback-Rupert (08) s’étend de la baie James jusqu’au lac Mistassini, le plus grand lac naturel du Québec avec 2 200 km2. On y trouve de nombreux lacs et un réseau très dense de petites rivières qui s’écoulent vers la baie James. Ce sont, par contre, les cours d’eau à fort débit qui méritent d’être mentionnés, tels que les rivières Nottaway, Broadback, Rupert, Bell et Harricana (Gouvernement du Québec, 1997).

La région hydrographique de la baie James et de la baie d’Hudson (09) est la plus vaste région du Québec. Elle renferme 65 rivières d’importance, dont La Grande rivière, la Grande rivière de la Baleine, la Petite rivière de la Baleine et les rivières Nastapoka, Puvirnituq, Kogaluc, Decoumte et Innuksuac. Notons aussi la présence d’un nombre incalculable de lacs, dont certains de taille considérable comme les lacs Bienville, Nichicun, à l’Eau Claire, Guillaume- Delisle, des Loups Marins et les grands réservoirs du complexe hydroélectrique La Grande (Gouvernement du Québec, 1997). Il faut noter que le bassin versant naturel de la rivière La Grande a été modifié par des ouvrages de détournement sur les rivières Caniapiscau, Eastmain et Opinaca. Ces rivières ont donc vu leur débit réduit considérablement, permettant ainsi de doubler le débit à la centrale Robert-Bourassa (Hydro-Québec, 2001).

La région hydrographique du détroit d’Hudson et de la baie d’Ungava (10) occupe tout le grand nord du Québec, des monts Torngat au grand plateau hudsonien, à l’ouest de la baie d’Ungava.

(28)

6

La façade maritime du détroit d’Hudson est fortement découpée en fjords alors que la baie d’Ungava, avec ses grands estuaires, est le site de très fortes marées pouvant atteindre 20 mètres dans la baie aux Feuilles. À titre de comparaison, la marée dans la baie de Fundy, considérée comme un des sites recevant les plus grandes marées du monde, atteint près de 16 mètres. Les rivières les plus importantes sont, entre autres, les rivières Koksoak, Koroc, Arnaud, aux Feuilles, aux Mélèzes, Caniapiscau, à la Baleine et George (Gouvernement du Québec, 1997).

1.2 Caractéristiques historiques et culturelles

Les autochtones occupent le Nord-du-Québec depuis très longtemps. À mesure que la calotte glaciaire reculait, la végétation et les animaux réapparaissaient, suivis par l’homme. Ce dernier y serait présent depuis environ 5 000 ans. En effet, il semble que des petites bandes de chasseurs amérindiens venant du sud et des prairies de l’ouest s’installèrent sur le territoire (Gouvernement du Québec, 1984; Secrétariat aux affaires autochtones, 1995). Ils pratiquaient la chasse aux gibiers terrestres, la pêche et la cueillette de façon saisonnière. Ce sont vraisemblablement les ancêtres des Cris, des Naskapis et des Montagnais (Gouvernement du Québec, 1984). Les Inuits descendraient de peuplades autochtones venues de l’Alaska, les Thuléens, il y a environ 1 000 ans. Ces derniers chassaient la baleine et c’est en poursuivant leurs proies qu’ils auraient colonisé l’est de l’Arctique canadien. Cependant, ils ne constituaient pas les premiers habitants de l’Arctique. En fait, deux peuples s’y sont succédés, soit les Paléoesquimaux et les Dorsétiens qui y résidèrent entre 5 000 et 1 000 ans avant notre ère.

Ces derniers auraient donc été supplantés par les Thuléens en raison de leur aptitude à chasser la baleine ce qui leur conférait une grande prospérité (McGhee, 2000).

Ce sont donc leurs descendants Cris, Inuits et Naskapis que les premiers colons européens ont rencontrés il y a 400 ans. La traite des fourrures constitua alors pour ces peuples une activité économique très importante, du 17e jusqu’au 20e siècle, époque où les populations d’animaux à fourrure et le prix des peaux ont chuté (Gouvernement du Québec, 1984). La présence non autochtone s’est fait sentir de façon marquée en Jamésie dans les années 30 et 40, avec l’émergence d’activités économiques reliées à l’exploitation des ressources naturelles (forêt, mines et hydroélectricité). C’est d’ailleurs essentiellement autour de ces activités économiques que s’est développée la région. Les mines, la forêt et la production d’électricité sont encore les pierres d’assise de l’économie régionale, même si on note une certaine diversification des activités (services, tourisme, pourvoiries, etc.).

C’est en 1966 que le gouvernement du Québec procédait à sa première organisation territoriale en créant dix régions administratives, dont le Nouveau-Québec qui couvrait tout le territoire au nord du 50e parallèle. En 1987, le découpage régional est révisé et la région du Nouveau- Québec est renommée Nord-du-Québec. Cette nouvelle région comprend le territoire de la Baie-James (Jamésie), entre le 49e et le 55e parallèle, et le Nunavik qui couvre tout le territoire au nord du 55e parallèle.

On y rencontre trois grandes communautés humaines, soit les Cris et les Jamésiens qui se partagent le territoire de la Baie-James et les Inuits qui occupent le Nunavik. Les autochtones (Cris et Inuits) représentaient 58 % de la population régionale en 2001, alors que la population non autochtone constituait 42 % des résidents. Les Naskapis, quoique présents dans le Nord- du-Québec, sont recensés dans la région de la Côte-Nord. Les communautés autochtones ont conservé leur langue traditionnelle (inuktitut, cri et naskapi) et utilisent l’anglais comme langue seconde, mais de plus en plus de jeunes parlent le français comme troisième langue. Les Jamésiens sont essentiellement francophones mais on observe quelques familles anglophones.

(29)

Tracé de 1927 du conseil privé (non-définitif)

Réservoir Gouin

Kuujjuaq

Radisson

Chibougamau

Schefferville

Lebel-sur-Quévillon

Lac Payne

Lac Naococane

Lac Nichicun

Lac Le moyne

26

6 8

9

2

23

4 10

21 28

25

11

22

27 17 15

16

3

18

7 5 14

1

20 19

24

13 12

-75° -70° -65°

50°

50°

55°

55°

60°

60°

-80° -60°

BAIE D'HUDSON

BAIE D'UNGAVA

BAIE JAMES

MER DU LABRADOR

DÉTROIT D'HUDSON ET

BAIE D'UNGAVA (10)

BAIES JAMES ET D'HUDSON (09)

NOTTAWAY-BROADBACK- RUPERT (08)

BAIES JAMES ET D'HUDSON (09)

ONTARIO QUÉBEC

Côte-Nord

Saguenay- Lac-Saint-Jean

Île de Baffin

Abitibi-

Témiscamingue Îles

Belcher

Île Akpatok

Labrador Île

Mansel

Lac Couture

Lac Faribault

Lac Guillaume-

Delisle Lac à

l'Eau Claire

Réservoir Robert-Bourassa

Réservoir

La Grande 3 Réservoir La Grande 4

Réservoir de Caniapiscau Lac Bienville

Réservoir Smallwood

Lac Goéland Île

Akimiski

Lac Evans

Réservoir Manicouagan

Lac Saint-Jean Mauricie

Lac Mistassini

Tra de

1927duConseil

Privé

(no n-d éfin itif)

LÉGENDE (1) Koroc

(2) George (3) Tunulic (4) Baleine (à la) (5) False (6) Caniapiscau (7) Koksoak (8) Mélèzes (aux)

(9) Feuilles (aux) (10) Arnaud (11) Puvirnituq (de) (12) Déception (13) Foucault (14) Kovic (15) Kogaluc (16) Innuksuac

(17) Nastapoca (18) Roggan (19) Eastmain (20) Pontax (21) Rupert (de) (22) Broadback (23) Nottaway (24) Missisicabi

Régions administratives (limites) Régions hydrographiques (limites) Région Nord-du-Québec (limites) (25) Harricana

(26) Grande Rivière (la) (27) Baleine (Petite,de la) (28) Baleine (Grande,de la) Bassin versant sans désignation Basse-terre

Carte 3 :

Régions hydrographiques et principaux bassins versants Nord-du-Québec

Source des données:

Ministère des Ressources naturelles du Québec

Échelle: 1 / 8 000 000

0 100 200 400

Kilomètres

(30)

8

1.3 Organisation du territoire

Le territoire du Nord-du-Québec est constitué de deux grandes entités, soit la Jamésie qui s’étend du 49e au 55e parallèle et le Nunavik situé au nord du 55e parallèle (cartes 4 et 5). Ce dernier territoire abrite les 14 villages inuits alors que la Jamésie comprend les neuf villages cris et les cinq municipalités non autochtones, soit la municipalité de la Baie-James (MBJ) et les villes de Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon, Matagami et Chapais. Ces dernières municipalités sont enclavées à l’intérieur du territoire de la MBJ et fonctionnent toutes selon la Loi sur les cités et villes du Québec (L.R.Q., c. C-19). Les localités de Radisson, Valcanton et Villebois de même que les hameaux de Desmaraisville, Miquelon et Rapide-des-Cèdres sont sous la gouverne de la MBJ (Proulx, 2000). Le principal pôle urbain est Chibougamau qui comptait 7 922 habitants en 2001. La MBJ est depuis peu administrée par un conseil municipal formé des élus des villes enclavées et des localités du territoire, lui donnant donc des compétences à l’égard d’un ou de plusieurs domaines qui relèvent des municipalités régionales de comté (MRC), ce qui renforce son rôle régional.

Les villages cris et le village naskapi, situé dans la région administrative de la Côte-Nord, sont régis par une loi québécoise particulière qui constitue en municipalités de villages les terres de catégorie IB octroyées aux Cris et aux Naskapis. Les terres cries et naskapies de catégorie IA sont par contre régies par une loi fédérale, la Loi sur les Cris et les Naskapis (S.C. 1984, ch.18) (Beauchemin, 1992). Le territoire situé au nord du 55e parallèle, à l’exclusion des terres de catégories IA et IB de Whapmagoostui, est couvert par la Loi sur les villages nordiques et l’Administration régionale Kativik (L.R.Q., c. V-6.1). Cette loi québécoise constitue l’Administration régionale Kativik, une entité supramunicipale, ainsi que les 14 villages nordiques tout en précisant les pouvoirs accordés à chacune de ces instances (Ministère des Régions du Québec, 2001). Les terres de catégorie II sont des territoires exclusifs de chasse, de pêche, de piégeage et sont rattachées aux différentes communautés autochtones alors que les terres de catégorie III forment le territoire libre accessible à tous (cartes 4 et 5). Aussi, il existe actuellement une entente de principe entre les Inuits et le gouvernement du Canada pour la création de la région marine du Nunavik pour laquelle les Inuits posséderont les droits de propriété, y compris les droits de surface et souterrains, de 80 % des îles revendiquées s’y trouvant. Cette région marine comprendrait une partie des îles et des eaux de la baie d’Hudson, du détroit d’Hudson et de la baie d’Ungava. Ces îles sont utilisées par les Inuits pour leurs activités traditionnelles de chasse et de pêche.

Le territoire nord-québécois est aussi organisé en zones de chasse et de pêche, tout comme le reste du Québec. Ces zones servent à la gestion de la faune et ont été tracées suivant la distribution des espèces exploitées. Globalement, on compte cinq de ces zones dans la région, dont certaines sont subdivisées pour tenir compte des particularités fauniques (carte 6). Ainsi, on découvre, dans le secteur de la baie James, les zones 16, 17 et 22, alors que tout le territoire situé au nord de la zone 22 est occupé par la zone 23 nord. La zone 23 sud, quant à elle, est située dans la région de la Côte-Nord, mais sa gestion est assurée par la Direction régionale du Nord-du-Québec de la Société de la faune et des parcs du Québec. La zone 24 est enclavée dans la zone 23 nord et constitue une zone libre réservée uniquement aux résidents du Québec. Les non-résidents peuvent se rendre pêcher dans la zone 24, mais toujours en utilisant les services d’un pourvoyeur. Toutefois, notons que la gestion de la zone 16 est sous la responsabilité de la Direction de l’aménagement de la faune de l’Abitibi-Témiscamingue.

Certaines différences entre les zones de chasse et de pêche dans la zone 22 existent toutefois.

En effet, pour les activités de chasse au caribou, elle est divisée en zones 22, 22 A et 22 B, alors que pour la pêche, elle est subdivisée en zones 22 sud et 22 nord.

(31)

!

!

!

!

! ! ! ! ! ! ! !

!

! !

Ivujivik Salluit Kangiqsujuaq Quaqtaq Kangirsuk Aupaluk TasiujaqKangiqsualujjuaq Kuujjuaq Kawawachikamach Schefferville

Kuujjuarapik

Umiujaq

Inukjuak

Puvirnituq

Akulivik Whapmagoostui!!

-80°-75° -75°

-70° -70°

-65° -65°

55° 55°

60° 60°

NU NA VIK

Carte 4 : Organisation du territoire et accessibili Nunavik Jasie (Nord-du-Québec)te-Nord

< <

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=

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Labrador

BAIE D'HUDSON

BAIE D'UNGAVA Source des fichiers numériques de ba Gouvernement du Québec, Ministère Ressources naturelles Datum: NAD 1983 Projection: Conique Conforme Lambe Assise planimétrique: Base de données géographiques et administratives à l'échelle 1/8000000 Source des données : - Direction de l'aménagement de la faune du Nord-du-Qbec, - Ministère des Transports du Qbe Échelle 1: 5 500 000

Île de Baffin Île Mansel Île Akpatok =

< c

< c < c < c

LÉGENDE

< <

< < c <

=

Lac Chavigny Lac Minto Lac Guillaume- DelisleLac à l'Eau-ClaireLacs des Loups Marins Lac Bienville

Lac Le Moyne Lac aux Goélands 08016040 Kilomè

Terres de catégorie IIITerres de catégorie II Terres de catégorie I =Hydrobase

roport

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Installation portuaire

c c

Installation portuaire à venir

c

Tra de 1927 du Conseil Privé

(non-définitif) Limites: Nunavik gions administrative

c < c

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