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Les époques séparées l'une de l'autre comme les races. — Nous sommes plus loin d'Achille et d'Agamemnon que des Chinois de Péking.

— Toute époque est une épopée dont les poètes sont les interprètes, — un système que les savants seuls expliquent — et qui domine la géographie, — le gouvernement, — les lois, — les institutions, — les inspirations des hommes supérieurs, — les hasards de la guerre, — les caprices de l'industrie, — les mystères des religions.

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p.083 Ce n'est pas sans effort que nous nous sommes tenus dans les limites de l'animalité ou aux premières impressions que l'homme reçoit de la nature. La civilisation entraîne tout, emporte tout dans sa course.

Partout elle efface les premières suggestions de la nature, partout nous sommes fils de l'art. De là une objection. On conçoit que l'homme varie partout où la scène du monde varie et où son travail doit changer de nature pour corriger les corrélations défaillantes entre ses besoins et les êtres qui l'entourent. On comprend que la vie de l'Américain au milieu des forêts ne soit pas celle du Lapon au milieu des neiges ou du nègre brûlé par le soleil. Mais comment p.084 attribuer à l'instinct le mouvement des sociétés humaines si changeantes dans le temps, si inconstantes à travers les siècles, si diverses d'un jour à l'autre ? Les actions des animaux se réduisent à l'éternelle répétition des mêmes actes, à un mouvement isochrone, à une fastidieuse redite, sans but préconçu, sans préoccupation arrêtée, sans liberté apparente ; or la variabilité continuelle du progrès ne semble-t-elle pas en contradiction avec la fatalité de l'instinct ?

Pour répondre, il suffit d'observer que la fatalité de l'instinct ne consiste pas dans son insipide monotonie, mais dans sa magique corrélation avec le spectacle de la nature. C'est ce qui le modifie sans cesse d'après le milieu, c'est ce qui donne à chaque période cosmique ses espèces, ses variétés à chaque terre et ses races à chaque climat.

Mais, pour changer de milieu, il n'est nullement nécessaire de se

région qu'il habite, et son travail le place sans cesse dans un nouveau milieu. Il abat la forêt, il fertilise le sol : au bois impénétrable succède la terre labourée, au désert le village, à la cabane ouverte aux quatre vents le palais, la forteresse, la ville, la capitale, et l'on vit dans un autre monde. De nouveaux fantômes nous entourent : on les dirait surgis du sillon tracé par la charrue, détachés des forts qui nous protègent, sortis comme des miasmes pestilentiels de l'agglomération des peuples et des armées, des richesses et des misères, et ils grandissent, ils s'élèvent jusqu'à se mêler aux nuages pour former un ciel factice p.085 au-dessus de nos têtes. Un homme nouveau naît alors dans le vieil homme : ses progrès l'obligent à marcher, et il faut qu'il accepte les travaux d'Hercule, qu'il s'aventure à la conquête de la Toison d'or, qu'il assiste aux tragédies de Médée, qu'il paraisse au banquet des Atrides, qu'il prenne part aux luttes fratricides des Thébains.

Le premier pas décide de tout : Ulysse, Achille, Philoctète devraient rester dans leurs palais : le père, la mère, l'épouse voudraient empêcher leur départ. Que de troupeaux dans leurs prairies ! que de trésors dans leurs greniers ! Comment se décideraient-ils à quitter la patrie ! Mais ils sont trop heureux, leurs épouses sont trop belles.

Hélène est ravie, la Grèce outragée : il faut partir, passer dix ans sous les remparts de Troie, et quand on l'a incendiée, quand les Troyens sont exterminés, la vie antique n'a plus de sens : sa scène a disparu, une sorte de nuit enveloppe les héros : l'un tombe sous le poignard qui l'attend dans son palais, l'autre ne découvre plus la voie du retour ; celui-ci est maudit des dieux, celui-là trouve ses peuples insurgés ; Ménélas s'attriste d'avoir conquis son Hélène : un nouveau monde l'accable et de nouveaux héros recommencent la guerre de Troie à la suite de Miltiade contre Xerxès, d'Alexandre contre Darius, de Constantin contre Rome, de Photius contre les pontifes, tandis que tous les peuples ont leur Jérusalem à bâtir ou à délivrer, leur grand œuvre, qui les entraîne, peu à peu, par la disparition de l'ennemi, à d'autres entreprises.

p.086 Telle est notre destinée, telle est l'épopée de l'humanité. La fatalité qui enchaîne chaque peuple à sa terre et le rend étranger à

l'histoire des autres races, ce somnambulisme qui voue l'Esquimau, le nègre, l'Européen, l'Asiatique à ses travaux, sans qu'ils puissent se mélanger, se reproduit dans le temps pour séparer une époque de l'autre, car nous donnerons désormais ce nom aux divers drames de la vie historique. Nous différons plus de nos devanciers de la guerre de Troie que des peuples jaunes de l'Asie. À la seule vue de leurs images, de leurs armes, de leurs costumes, nous sentons qu'ils ont vécu, qu'ils ont rempli leur destinée. Nous les admirons comme on admire un tableau de la nature, l'éléphant dans la forêt, la baleine sous les flots ; mais Achille appartient à un monde qui n'est plus : il n'y a pas un article de nos codes, pas un précepte de nos catéchismes qui ne le refoule parmi les espèces d'un autre temps. Nous ne parlons plus de la sagesse d'Ulysse ou de la justice de ses dieux , nous n'en voudrions pas dans nos écuries, et, à leur tour, ils ne daigneraient pas nous adresser la parole ; nous serions pour eux trop vulgaires, trop humbles, trop dégénérés et leur muse refuserait de chanter nos héros de l'obéissance passive. On ne déplace pas plus les hommes dans le temps que dans l'espace.

Essayons de mêler les époques : supposons-nous un instant au milieu des héros de l'Iliade. Soudain, le tableau poétique qu'on admirait se remplit de contresens : Achille va à la messe, Ulysse voyage en chemin de fer, on passe du sublime au ridicule, et toutes les p.087 parodies se fondent ainsi sur le mélange de l'ancien et du moderne, sur le grotesque des phrases qui commencent dans le ton homérique, pour finir avec des tournures bourgeoises, enfin sur la mascarade continuelle qui affuble de nos habits les héros antérieurs à l'ère des pantalons.

C'est en vain que vous voudriez parfois vous soustraire à la civilisation, retourner à la nature primitive, oublier les soucis de la ville, et vous retirer au milieu des champs, dans l'innocence de l'ère des bergers. Votre champ est près d'un embarcadère, sous la garde des gendarmes, à deux pas de la préfecture ; votre jardin est en communication avec la Chine, qui le pare de ses fleurs, avec l'Amérique, avec l'Afrique qui l'ornent de leurs productions ; votre civilisation est en vous, qui ne pouvez oublier ni la religion qui vous froisse, ni la politique qui vous insulte, ni les hommes qui vous

Florentin d'aujourd'hui pourrait se croire aux temps de la république : ce sont bien les mêmes palais qui se dressent devant lui, ce sont les mêmes meurtrières, les mêmes tours, les mêmes églises, les mêmes couvents qui étonnent sans cesse avec leurs caprices athéniens. Ici on a poignardé Buondelmonte, là on a brûlé Savonarole, voici la petite habitation de Dante Alighieri, voilà les maisons des Strozzi, des Albizzi, des Pazzi, mais ce n'est plus la même ville ; elle ne s'arrête plus devant les remparts de Fiesole, elle ne tremble plus sous les menaces de Lucques ou de Sienne ; elle connaît la mer de Livourne, les voyages d'Espagne, de Gibraltar, p.088 d'Amérique, de l'Océanie ; une autre ère l'anime, et cette énergie concentrée, qui jadis construisait des cathédrales ou éclatait dans des tragédies guelfes et gibelines, fait maintenant de Florence l'une des stations de la révolution italienne.

Fille de l'instinct, toute époque s'explique avant tout par les poètes, auxquels on ne demande ni précision, ni vérité, ni vraisemblance, afin de les laisser entièrement au délire de l'inspiration. Qu'ils créent un univers imaginaire, des êtres fantastiques, des aventures impossibles ! peu importe, la raison se taira devant eux ; ils découvrent la source mystérieuse d'où viennent les grandes pensées, les réponses soudaines que la logique voudrait inutilement combiner. Avant de connaître, il s'agit de sentir, d'être prêt, en arrêt, avec la certitude de trouver les éventualités que la fantaisie déchaîne sous des formes romanesques pour que le possible renferme le réel.

C'est ainsi qu'Homère nous met en présence de Troie et des Grecs, qu'il nous fait comprendre leur civilisation mieux que les plus diligents historiens ; c'est ainsi que Virgile nous révèle Rome et ses destinées, Dante, l'Italie et ses révolutions, l'Arioste, les condottieri et leurs joyeuses profanations. Si nous n'avions pas le Roland furieux, toute une série de scènes historiques se présenterait comme un effet sans cause, comme un tableau sans couleurs, comme une représentation dont on ne connaîtrait pas le sujet, et il importerait fort peu de savoir par cœur tous les exploits des seigneurs, des tyrans et des p.089 condottieri, si on ignorait cette puissance d'ironie, de gaieté et de ruse qui se moquait alors du ciel, de la terre et de l'enfer avec le plus profond respect pour

l'imbécillité universelle. On conçoit donc que chaque nation divinise ses poètes, qu'elle vante ses épopées, que les Espagnols répètent sans cesse le romancero, que les Français sachent par cœur Corneille, Molière, Voltaire ; que l'Angleterre soit fière de Shakespeare ; ce sont les vrais témoins des nations, et chaque enfant, en les lisant, connaît toutes les situations idéales, tous les personnages typiques de son milieu, toutes les divinités tutélaires qui l'assisteront au moment où il défendra sa patrie contre des ennemis réels ou dans des situations déterminées.

Après l'inspiration arrive l'action, et alors c'est au savant d'interpréter la société. Il laisse de côté l'inconnu, le miracle ; il surprend l'instinct au moment où il devient pensée, travail, industrie, civilisation ; il ne s'occupe que du fait, le décrit et l'oblige à se mettre d'accord avec les autres faits, et il est le premier ennemi du poète, car chez lui une erreur, une fiction, une contradiction seraient la mort d'une nation. On conçoit son rôle si on réfléchit que toute action suppose une force, et que tout calcul sur les forces est constamment mécanique. En effet, quand un homme dit : « Je vous aime », on n'apprécie ce mot que par le résultat qu'il promet, par les choses qu'il déplacera, et, appliqué à la femme, à l'ami, à la patrie, il ne sera agréable, ridicule ou terrible que d'après le mouvement qu'il déterminera, les obstacles qu'il brisera, les tragédies qu'il traînera à sa suite. Le p.090 raisonnement mesure et coordonne les effets sur la scène du monde ; il les considère mécaniquement, extérieurement, et les idées dont il se sert ne sont que les classes et les genres de nos forces et de nos mouvements. Le mécanicien transporte un obélisque, le politique écrase un parti, le général une armée, le novateur une époque ; toutes les qualités finissent par subir le joug de la quantité.

L'historien connaît les poètes, mais il suit les politiques, les généraux, les novateurs, les réformateurs ; il les tient à sa merci par les faits qu'il voit, qu'il touche, qu'il mesure à l'équerre et au compas et que de plus il sent. Une fois coulée dans le bronze, la statue reste, Prométhée est enchaîné à une forme, et cette forme, dans la société, s'appelle un système qui coordonne tous les faits et toutes les idées.

Qu'on décompose la civilisation en autant de parties que l'on voudra, on la verra toujours systématique.

S'agit-il du sol ? Ce n'est plus le sol naturel, c'est la terre labourée, avec les fleuves domptés, les routes tracées, les communications établies, les villes bâties, la capitale organisée de manière à éviter toute contradiction économique. Partout, la direction des travaux publics veut que la capitale puisse transmettre ses ordres à la frontière, que la frontière soit fortifiée, que les villes soient en harmonie. Si elles étaient rivalisées, si la capitale, au lieu d'être un point de ralliement, était hors de route ; si elle ne pouvait connaître les dangers des provinces, si elle avait moins de population que les centres p.091 de second ordre, si les routes manquaient, si les inondations séparaient une partie du royaume des autres parties, si les forteresses étaient faibles, en contradiction avec le principe de la défense, la nation serait comme en délire, elle ne formerait pas un système.

On applique les mêmes idées au gouvernement. Dès qu'on proclame, par exemple, la monarchie absolue, il faut qu'on inculque la plus profonde vénération pour le roi ; qu'on soumette tout à son action ; qu'on considère la république comme le plus grand des crimes, la liberté comme la sœur germaine de l'anarchie, que l'on propose les césars à l'imitation du roi, les satrapes à l'édification des fonctionnaires, et l'obéissance passive comme le chef-d'œuvre de la civilisation.

Admettre dans un pareil état l'éloge de Brutus, des apologies républicaines, un catéchisme d'indépendance individuelle, ce serait détruire l'édifice que l'on veut construire. Dans l'hypothèse opposée, c'est le même raisonnement interverti, et tous les discours politiques, tous les débats, depuis les clubs jusqu'aux parlements, ne sont que des discussions pour faire concorder les institutions, de telle sorte que la folle contradiction soit vaincue.

Dans nos codes, on ne cherche qu'à coordonner les lois de manière que le mariage, la famille, la propriété se tiennent, qu'il n'y ait aucun conflit entre les droits et les devoirs du père, du fils, de la femme, de l'État et des citoyens. Que de cas douteux ! Que de froissements entre les diverses lois ! Que de contradictions entassées par les siècles ! Que

de contrastes entre les anciennes p.092 législations et le nouveau milieu où l'on vit ! C'est aux Papinien, aux Tribonien, aux Bartole, aux Cujas de dissiper les ténèbres, de dominer les antinomies, de mettre l'ordre, l'harmonie dans la jurisprudence, de faire que les tribunaux soient d'accord avec la loi et la loi avec la politique ; c'est là ce qu'on appelle le travail de la raison : il n'a d'autre but que d'anéantir la contradiction.

Mais le milieu où nous vivons n'est pas seulement constitué par la terre, les villes, les édifices, le gouvernement, les lois. On croit au ciel, à l'enfer, à des divinités invisibles ; on peuple le monde de fantômes ; ici les morts attendent le jour de la résurrection, ce sont presque des vivants ; là ils nous assistent miraculeusement dans nos entreprises ; ailleurs les dieux descendent sur la terre et se montrent ou se cachent dans les temples, dans les fleuves, dans les forêts, même dans le pain et dans le vin ; parfois tel individu n'est pas un homme, mais un représentant de Dieu, une divinité travestie. Notre véritable milieu est la religion, qui dépasse le monde, s'étend au passé, à l'avenir, jusqu'à l'infini ; et ici encore, le pontife, le prêtre, le théologien n'ont d'autre mission que de résoudre les problèmes de ce milieu fantastique. Ils se demandent si le monde a commencé, s'il a toujours été tel qu'il se présente, s'il disparaîtra, s'il est sous la domination d'un dieu ou de plusieurs dieux, si ce sont eux ou leurs serviteurs ailés qui donnent le mouvement aux fleuves, à la terre, qui déchaînent les flots de l'Océan, qui éclairent les astres du ciel, qui nous inspirent les meilleures pensées, qui nous p.093 assistent dans les combats, qui nous livrent ou nous enlèvent les victoires, et toutes les réponses qui se font sur les miracles, les oracles, les prophéties, les auspices, les enchantements, les épiphanies, les incarnations, etc., coordonnent les plus importantes révélations sur notre destinée. Le physicien qui découvre les éléments de l'eau ou de l'air, le géologue qui compte les siècles nécessaires à la formation des terrains, le législateur qui entoure de garanties l'administration de la justice ne mettent pas plus de sagesse dans leurs recherches que le théologien dans ses divagations. Que de subtilité ne voit-on pas prodiguée dans la formation de l'Église catholique ! Tout y est prévu, analysé, combiné, depuis l'arbre de la science du bien et du

canonisations des saints, à la valeur de la moindre prière dans tous les cas possibles ; la contradiction entre la réalité et l'hypothèse éclatait à chaque pas, mais la solution arrivait sur-le-champ, et l'ensemble des solutions, toutes prises à la fausse lumière de la foi, étaient à leur tour coordonnées par les décisions des pères, des docteurs, des papes et des conciles. Un même travail rendait harmonique le paganisme en Occident, le brahmanisme dans l'Inde, la métempsycose en Égypte, le sabéisme en Asie.

Une illusion fait opposer l'individu à la société comme s'il était d'une autre nature. D'après certains philosophes, le genre humain, enchaîné au sort de quelques hommes supérieurs, serait leur jouet, et s'ils réclamaient de lui ce qu'ils lui ont donné, tout, les inventions, les p.094 découvertes, les lois, les religions, la civilisation même, disparaîtrait. On ôterait aux Romains Romulus, aux Spartiates Lycurgue, au bouddhisme Bouddha, au christianisme le Christ, il ne resterait rien à l'humanité. On tend ainsi à présenter l'histoire comme une série de coups de dés alternés, les uns heureux, les autres malheureux ; les jours de bonheur prennent le nom des inventeurs et durent des siècles ; la foule passive vit alors de l'aumône des grandes pensées que le génie a bien voulu lui prodiguer ; dans les jours de malheur, on marche au hasard, on mendie, on cherche d'autres chefs. Dans cette hypothèse, le génie, la force, le système serait dans les individus et non pas dans la société, et Descartes, qui méprisait la foule, comparait les œuvres individuelles à des villes régulières bâties d'un coup par un seul homme, avec des places aérées, des maisons alignées, des carrefours droits, des formes géométriques, tandis que celles construites lentement pendant le cours des siècles se réduisent à un amas des maisons avec des rues tortueuses, des ruelles rabougries aboutissant à des places obscures, à des carrefours bizarres.

Mais c'est au contraire par l'analyse du génie que se confirme la force systématique de la société. Qu'est-il par lui-même ? Dirons-nous qu'il est une bosse, une névrose, de l'attention surexcitée, une raison supérieure ? Ce sont des mots ; nous connaissons le génie par les œuvres et les œuvres par la gloire, nous n'avons pas d'autre guide pour nous diriger. Vous pouvez vous croire l'égal d'Homère ; mais comment

vous croire sur parole ? Avez-vous écrit l'Iliade ? Avez-vous enchaîné l'admiration des p.095 peuples à votre suite ? Pouvons-nous de notre chef vous assurer trois mille ans de renom, vous certifier que pendant cet intervalle il ne paraîtra aucun poète supérieur ni aucun événement pour

vous croire sur parole ? Avez-vous écrit l'Iliade ? Avez-vous enchaîné l'admiration des p.095 peuples à votre suite ? Pouvons-nous de notre chef vous assurer trois mille ans de renom, vous certifier que pendant cet intervalle il ne paraîtra aucun poète supérieur ni aucun événement pour