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Décomposition progressive de l'empire

Période de 1122 à 1000. — Mou-vang. — Opposition du Japon, —du Thibet. — Conquête de Rama. — La chute de Troie et les erreurs d'Ulysse. — Les lucomonies étrusques. — Samuel sous David et Salomon. — Seconde période de 1000 à 878. — Marasme universel. — Troisième période de 878 à 719. — Insurrections des princes chinois. — Législation de Lycurgue. — Ère de Nabonassar. — Quatrième période de 719 à 630. — Les guerres fédérales de la Chine. — Les républiques de la Grèce. — La monarchie des Mèdes. — La fédération des Scythes. — L'Égypte en progrès sous les rois.

(1122-630)

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p.261 Commençons parla première période de 1122 à 1000 : c'est la période de la décomposition pacifique, inaugurée de gré à gré : l'empereur se dépouille de son autorité à l'amiable, les princes s'en emparent à l'amiable ; ils prennent leurs apanages sans mot dire ; les anciennes dynasties reparaissent officiellement installées dans les principautés ; on accorde un État même à la dynastie destituée des Chang ; celle des Hia acquiert le privilège de suivre son calendrier, de sacrifier au ciel, de garder sa tradition, privilège qui implique une quasi souveraineté. p.262 À la première translation de la capitale dans le Chen-si, il en succède une autre au bout de treize ans à Lo-yang, ville franchement fédérale, bâtie exprès sous forme carrée, au milieu de l'État de Tchéou qui prend le nom d'État du Milieu, et sous la domination inoffensive de Lo-yang la prospérité s'augmente. En 1053 on voit encore le progrès de la loi agraire, et le ministre Chao-kong fait des partages si heureux qu'à sa mort le peuple, attristé, se fait une loi de ne couper aucune branche de l'arbre sous lequel le ministre a distribué les derniers lots.

« Arbres que la nature chérit, dit la légende populaire, ne craignez rien de la main de l'homme ; vous avez protégé Chao contre les rayons brûlants du soleil : quel téméraire oserait toucher à la moindre de vos branches ?

Cette période finit avec Mou-vang, l'empereur aux palais merveilleux, aux temples féeriques élevés aux esprits de la terre, aux chevaux rapides comme la lumière, aux batailles heureuses contre les Tartares, et aux victoires miraculeuses où les esprits combattent en sa faveur. Sa renommée s'étend si loin, que la mère du roi d'Occident va lui rendre visite. On ne sait ni le nom du roi d'Occident ni celui du royaume, mais la mention de cette visite est déjà un événement exceptionnel, et c'est l'unique fois que les annales chinoises fixent l'attention sur une visite souveraine et notent la réception que l'empereur fait à la reine, les fêtes qu'il lui donne sur un lac, et le chant qui célèbre à cette occasion la paix de la Terre et le bonheur universel.

Cette période chinoise de 1122 à 1000 se reproduit p.263 chez toutes les nations connues à cette époque. Et d'abord, à l'avènement de la troisième dynastie, le Japon paraît pour la première fois, et la nuée des demi-dieux adorés par les solitaires chinois s'abat sur cette île sauvage et se prosterne aux pieds du daïri, aujourd'hui encore vénéré comme un empereur chinois tombé en mythologie, ses femmes ne se présentent devant lui que nu-pieds, les cheveux dénoués, et dans le temps des visites, personne ne fréquente les temples des dieux, qui sont censés à leur tour en visite auprès du daïri.

Les Thibétains, à l'occident du Céleste Empire, paraissent également pour la première fois dans les rangs de Vou-vang, le fondateur de la troisième dynastie. Ils combattent sous ses ordres le dernier tyran de la loi agraire, et c'est ainsi qu'on apprend l'existence de ce peuple destiné à diriger plus tard la plus vaste religion du monde.

L'Inde reste-t-elle immobile ? On connaît la conquête de Rama, les races hideuses et impies qu'elle met en déroute, et si personne ne s'oriente au milieu de ces nuages dorés, leur agitation est incontestable et laisse soupçonner toute une époque où les lois de Manon peuvent se comparer au Tcheou-li, à moins qu'on ne les recule vers le temps de Moïse. Dans les deux cas, les trois codes marchent de pair, attendu l'impossibilité de les supposer improvisés chacun sous un règne, et la nécessité de n'y voir qu'une tradition d'une latitude semblable à celle qui passe entre le code justinien et le code français.

Comment ce mouvement se propage-t-il du Thibet et de l'Inde à l'Occident ? On ne peut le dire, mais il se p.264 montre évidemment dans les révolutions politiques et dans les institutions sociales des États les plus célèbres. Ici on assiste d'abord à l'incendie de Troie, capitale d'un empire silencieux, qui nous envahit tout à coup par le fracas de sa chute. Semblable au cratère d'un volcan, Troie projette si loin ses aérolithes, que Rome se dit issue d'un fils de Priam. Au reste, ses flammes se communiquent si vite aux vainqueurs, qu'ils peuvent à peine rentrer chez eux, et, une fois dans leurs foyers, ils sont entourés d'ennemis, de conspirateurs, d'insurgés. On connaît le sort d'Agamemnon, la tristesse de Ménélas, la folie d'Oreste ; Hélène disparaît dans une tragédie, de longs exils affligent les héros, et le poète ou la poésie qui a chanté l'Iliade nous fait vivre dans un autre monde éclairé par les lueurs d'une révolution pour le partage des biens.

Ces princes qui se réunissent tous les jours dans la maison d'Ulysse en exil, ces banquets où ils gaspillent la fortune du roi, ces pleurs de Pénélope qui attend son mari, cette impuissance de Télémaque qui ne sait ni défendre sa mère ni trouver son père, sont les scènes où l'on essaye d'obtenir avec les formes de la liberté le progrès que l'extrême Orient s'assurait avec la monarchie entourée de princes apanagés. Le retour d'Ulysse et la ruine des princes ne sont que des dénouements artificiels conçus pour rendre hommage aux souvenirs des compagnons d'Achille. Mais où sont les compagnons d'Ulysse ? Pas un ne reparaît ; ils sont tous morts dans des régions enchantées : le héros a dû armer ses pâtres et disputer sa nourriture aux mendiants. Tout a péri autour de lui ; p.265 il n'est lui-même qu'un survivant, un amnistié du destin, et Minerve l'arrête dans son triomphe pour qu'il puisse mourir en paix avec les honneurs éphémères de sa dernière victoire.

Bientôt le banquet des princes reparaît dans les repas publics de Carthage, nécessairement suggérés par le principe de l'égalité. Le banquet de Sparte nous rappelle à son tour les princes, et nous permet d'y supposer le mouvement chinois sous les formes les plus variées, non seulement dans la Laconie, mais dans la Béotie, qui proclame, en 1126, ses cinq républiques ; à Athènes, où le dernier roi disparaît en

1088 ; à Cumes, que l'on fonde en 1030 ; en un mot dans tous les États helléniques.

L'apparition des lucomonies étrusques, en 1100, répond, en Italie, à l'apparition du Thibet et du Japon, à la chute d'Ilion, à l'avènement des républiques grecques et avec les lucomonies la loi souveraine de l'Italie devient fédérale comme celle de la Chine sous les Tchéou, pour dominer une civilisation qui joint l'élégance de l'hellénisme aux formes solennelles de l'Égypte.

Le mouvement chinois se reproduit surtout chez les Juifs avec une précision de dates et une netteté historique qu'on n'attend pas d'une tradition aussi lointaine de la Chine, aussi solitaire dans le monde. À la chute de Chéou-sin, Samuel, Saül, David et Salomon représentent chacun, à la tête d'une génération, les quatre phases par lesquelles le peuple élu passe de la religion sanglante de l'arche au culte moins sombre du temple.

Sous Samuel, on immole encore à la colère de Dieu p.266 tous les vaincus, jusqu'aux enfants à la mamelle. Mais bientôt on accuse les juges de rapacité, d'incapacité, d'avarice, on rougit de subir encore la cruelle balourdise de cette domination sacerdotale, et on veut un roi à l'imitation des autres peuples.

En 1096, la république cède enfin la place au roi Saül, qui se couvre de gloire et qui, décidé à ne plus sacrifier de victimes humaines, pousse l'humanité jusqu'à épargner le roi des Amalécites, son prisonnier.

Il est donc abhorré par les prêtres, accusé d'humanité, signalé comme un ennemi de Dieu. On suscite David pour le supplanter, on l'introduit dans son palais pour bouleverser le royaume, et la réaction la plus étrange, la plus pittoresque se développe ainsi avec David, le plus célèbre et le moins compris parmi les rois de la Bible. En effet, le saint roi, comme on l'appelle, l'homme du sanctuaire, puise toute sa force dans l'adresse, dans le rêve, dans la dévotion ; encore enfant, il est victorieux du géant ; jeune homme, il séduit la famille royale, sa gloire trouble la raison de Saül, que sa harpe apaise miraculeusement. Saül ne peut ni lui pardonner ni l'atteindre, il ne

semblable aux génies de la religion, David le menace sans qu'aucune épée puisse le transpercer, et, voici le point décisif, il continue les brigandages du vieux temps, massacrant chez les voisins qui le protègent les hommes, les femmes, les enfants, à l'instant même où il leur fait croire qu'il combat les Juifs. Saül tombe, et c'est bien l'ombre de Samuel qui le sacrifie. p.267 David triomphe, et c'est bien là un roi qui attarde son peuple, qui ranime les vieilles mœurs : ses femmes rougissent de le voir nu danser devant l'arche, son peuple s'insurge à la suite d'Absalon, plus tard, on le voit trahir un général pour épouser sa femme, et on l'abhorre tellement, qu'on lui attribue la peste qui désole la Judée pendant trois ans.

Enfin, à sa mort, la réaction cesse et la solution est frappante avec Salomon. Plus de massacres, plus de sacrifices humains, plus de folies sauvages, plus de danses bachiques : la religion se développe par le faste inoffensif des arts, l'humanité par la sagesse du roi que la renommée proclame le plus sage des hommes, et on arrive à l'an mil avec le temple édifié, la royauté consolidée, le peuple en pleine prospérité, l'industrie en relation avec tous les peuples de l'Asie.

Si Mou-vang étonnait la Chine par ses richesses, par ses temples, par ses chevaux et par les fêtes qu'il donnait à la mère du roi d'Occident, Salomon était la merveille de sa contrée, et il recevait à son tour la visite de la reine de Saba, que la tradition de la Bible montre tout à fait semblable à la mère du roi d'Occident et que le Coran dit subjuguée par les esprits aux ordres du roi juif.

Entre la période juive et celle de la Chine, il n'y a que la différence de huit ans, car Samuel commence à régner en 1126, et nous arrêtons la prospérité de Salomon en 996.

La seconde période chinoise, de 1000 à 878, est bien différente.

Triste, décolorée, sans faits saillants, sans p.268 éclats poétiques, sans souvenirs historiques, on ne sait en vérité qu'en dire ; on voit seulement qu'en 934 l'empereur laisse pleine liberté aux poètes de se moquer de lui et qu'en 909 il accorde à l'un de ses palefreniers la principauté de Tsin, plus tard l'un des premiers remparts de l'empire contre les

Tartanes. Le même marasme se retrouve partout ; le Japon, qui s'était laissé entrevoir un instant comme un phare dans la nuit, s'éclipse pendant cinq siècles, la lumière incertaine du Thibet s'éteint à son tour, l'Inde n'offre plus rien de comparable à la conquête de Rama, ni la Grèce à la guerre de Troie, aux erreurs d'Ulysse, à la disparition de Codrus, aux républiques de la Béotie ; dans l'Inde comme dans la Grèce, le sentiment d'une gloire perdue et désormais impossible, l'obscurité de la route nouvelle dont on ne voit pas encore les aboutissants se manifeste enfin avec les deux grandes épopées de Valmici et d'Homère, qui chantent le passé parce que le présent les attriste. Accélérées ou retardées, comme on voudra, les dates du héros et du poète de l'Inde se tiendront toujours comme celles d'Achille et du chantre qui l'immortalise dans le monde.

Ce qui se dit de l'Inde et de la Grèce doit se dire de l'Étrurie, qui a paru dans la grande époque. Que fait-elle maintenant ? On sait qu'elle existe, qu'elle vit, qu'elle continue de fabriquer, de peindre ses vases inimitables, mais que sait-on de plus ? Quels exploits fait-elle connaître ? On cesse d'en parler comme du Thibet et du Japon. Même remarque sur l'Égypte en pleine décadence et la Judée, où Salomon finit ses derniers jours honteusement, p.269 où son harem admet toutes les femmes et adore tous les dieux, où sa mort donne lieu à la scission entre Juda et Israël, l'un centralisé par Jérusalem, l'autre fédéral comme les dix tribus. Désormais, si on cherchait dans l'histoire de ce double royaume la régularité des intervalles et des alternatives révolutionnaires ou réactionnaires, on verrait une rivalité fortement constituée, deux gouvernements organisés en sens inverse l'un de l'autre, l'orthodoxie victorieuse à Jérusalem quand en Israël règne l'impiété et, réciproquement, l'impiété interrompant l'orthodoxie de la Judée quand Israël obéit aux prophètes. Mais des personnages comme Samuel, des rois comme Saül, David ou Salomon ne se trouvent pas plus chez le peuple élu qu'Ulysse à Ithaque, ou Agamemnon à Argos, ou Vou-vang et Mou-vang à la Chine. Cette décadence relative au passé tandis que l'on ne connaît pas l'avenir donne enfin le mot de la période antérieure, et puisque désormais on se trouve au milieu des hommes, nous découvrons que nous avons quitté l'époque des héros.

De 878 à 719, on s'arrache à l'incertitude universelle, et la Chine se développe par la fédération à la suite des princes qui tournent le dos à l'empereur.

Le prince de Tchéou prend le titre de roi, celui de Lou entre dans son alliance, les vassaux cessent de payer le tribut, les empereurs se trouvent sans argent, sans ressources, et sous Li-ouang, la dignité impériale devient une calamité publique. Avare, jaloux, cruel et entouré de rebelles, le tort de Li-ouang est évidemment p.270 d'être pauvre et de vouloir continuer le faste d'une tradition opulente. Il soulevé une haine si générale, qu'il doit défendre à ses sujets de se parler à l'oreille, et qu'il pousse la tyrannie jusqu'à faire venir des magiciens de la principauté d'Ouei, auxquels il ordonne de lui dénoncer les mécontents, aussitôt exécutés sans examen. Mais l'insurrection extermine sa famille et se ménage un interrègne de quatorze ans, permettant à peine à la dynastie de survivre. En 823 on fonde l'État de Yuei et Mi, en 824 la principauté de Chin, en 822 on accorde de nouvelles terres aux princes de Tsin. Que reste-t-il au souverain ? En 779, on lit l'histoire de la belle Pao-ssé, que les peuples de Pa lui livrent pour désarmer sa colère. Subjugué par son esclave, ce ne sont plus que fêtes pour l'amuser, que tours de force pour la distraire ; mais celle-ci est naturellement sérieuse, et quels que fussent les efforts de son amant couronné, il ne pouvait pas la faire rire.

« Après avoir épuisé sans succès tous les moyens, disent les Annales, il s'avisa de celui-ci, qui lui réussit. C'était une coutume, lorsqu'il arrivait quelque trouble considérable qui demandait un prompt secours, d'allumer de grands feux sur les montagnes ; on battait la caisse partout, jusque dans les plus petits hameaux. À ces signaux, les princes voisins, qui les communiquaient successivement aux plus éloignés, rassemblaient les troupes toujours prêtes à marcher au premier ordre et se rendaient à la cour. L'empereur ordonna donc un jour de faire ces signaux. Les princes alarmés, croyant p.271 qu'il était survenu quelque grande affaire, mirent aussitôt leurs troupes sur pied et se rendirent successivement à la cour. Pao-ssé, les voyant arriver les uns après les autres,

se mit à rire de toutes ses forces, ce qui fit un si grand plaisir à l'empereur, qu'il fit souvent allumer des feux sur les montagnes pour tromper les grands et faire jouir Pao-ssé de leurs alarmes.

Que ce soit un conte ou une histoire, à partir de la belle Pao-ssé les princes cessent de se rendre à l'appel de l'empereur, et quand le prince de Chin et les Tartares l'attaquent, en 772, abandonné de tous il succombe. Son successeur ne se soustrait à leur rapacité que pour tomber à la merci des princes de Tçin, Ouei et Tsin ; les récompenses qu'ils le forcent de donner étendent l'État de Tçin et créent l'État de Fong et Kin. En 749, les peuples de ses terres émigrent et laissent les champs en friche ; bientôt les princes s'arrogent le droit de créer d'autres princes. Mais ils fixent leurs capitales, les embellissent, les fortifient, fondent des tribunaux, sacrifient au Chang-ti. L'histoire commence enfin à parler des dynasties de Tsi en 878, d'Ouei en 866, de Tsai en 863, de Tchi en 854, de Tching en 836, de Tsao en 864, de Ki en 750, de Song en 856, de Tçine en 818. La dynastie de Tsou précède les autres de neuf ans. Au lieu de soixante-dix États, il y en a près de cent.

On le voit, on ne pouvait s'attendre à une plus grande vitalité, à une direction plus décidée, à des innovations plus fortes ; aussi les autres peuples du monde trouvent à leur tour de nouvelles directions, chacun d'après sa loi p.272 souveraine. Cette fois la Grèce commence à compter ses olympiades ; sa fédération se connaît. Sparte, État modèle, montre enfin la loi agraire en action avec ses lois, ses guerriers, ses colons, ses esclaves. Auparavant, on en était à deviner son organisation, maintenant comment pourrait-on révoquer en doute le principe d'égalité qui dicte le partage de ses terres ? On voit même qu'il est ancien, que Lycurgue se borne à le rétablir, à le modifier, et la singularité de Sparte tient précisément à son effort pour maintenir l'égalité antique au milieu d'un monde qui la rend difficile par la force des inventions, de l'industrie, du commerce. Aussi son législateur combat le luxe ; ne pouvant l'exclure sans se perdre, il l'accorde aux femmes et l'interdit aux hommes. Il combat de même la famille, en condamnant les citoyens aux repas publics, à une sobriété monacale, à

successions. L'agriculture pourrait en souffrir, mais il livre les terres de la Laconie à la caste inférieure des periœki divisés en 30.000 familles qui se les partagent. Le travail lui demande des bras dont la force, jointe à l'agriculture, rétablirait l'inégalité ; mais il le livre au peuple des Ilotes aussi opprimés que jadis les Juifs en Égypte. On penche vers la république qui pourrait favoriser l'inégalité par la liberté ; mais Lycurgue s'obstine dans la monarchie mitigée par la création de deux rois, par le sénat des vingt-huit qui fait tout et ne décide de rien, par le vote du peuple qui ne sait rien et décide de tout : c'est ainsi que 9.000 guerriers

successions. L'agriculture pourrait en souffrir, mais il livre les terres de la Laconie à la caste inférieure des periœki divisés en 30.000 familles qui se les partagent. Le travail lui demande des bras dont la force, jointe à l'agriculture, rétablirait l'inégalité ; mais il le livre au peuple des Ilotes aussi opprimés que jadis les Juifs en Égypte. On penche vers la république qui pourrait favoriser l'inégalité par la liberté ; mais Lycurgue s'obstine dans la monarchie mitigée par la création de deux rois, par le sénat des vingt-huit qui fait tout et ne décide de rien, par le vote du peuple qui ne sait rien et décide de tout : c'est ainsi que 9.000 guerriers