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Chaque nation soumise à l'instinct comme une espèce animale. — Ses actions fatales, imprévoyantes et néanmoins fatidiques. — Corrélation magique entre sa civilisation et la terre qu'elle habite. — Persistance de cette corrélation depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos jours. — Les naturalistes condamnés à classer les races d'après les divisions géographiques.

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p.059 L'homme se distingue des animaux comme ceux-ci se séparent les uns des autres par la force de l'instinct, par ce fait primitif dont personne ne rend compte, qu'on appelle spontanéité, inspiration, vitalité, ou d'un seul mot, nature, mais qui certes ne se révèle que par ses effets. Toute notre action obéit à ses lois.

La première d'entre elles, l'instinct, condamne à l'action, d'une manière fatale, prophétique et divinatoire, l'animal qui atteint son but à son insu, et les anciens adoraient les animaux comme des êtres surnaturels, parce que leur sagesse silencieuse devance la réflexion, l'enseignement, l'exemple. Dès qu'une action est enseignée, cela seul l'exclut de la classe des instincts. Or, le miracle de l'instinct se trouve dans nos besoins, dans nos passions, p.060 dans l'inquiétude divinatoire qui demande l'action avant d'en connaître le but, qui demande l'instruction avant de la soupçonner ; ce mot seul de recherche, qui s'applique à la chasse, à la guerre, à la science, suppose qu'on cherche ce qu'on ignore, qu'on attend l'inconnu, qu'on obéit, en un mot, à l'attente mystérieuse d'une destinée.

L'instinct protège l'espèce, il suggère les actes les plus utiles, et il pousse aveuglément aux travaux que conseillerait la science la plus initiée aux mystères de la nature. Il choisit les nourritures, les boissons, les mouvements nécessaires pour éviter les dangers soudains ; il éclate surtout dans l'instant de la génération, et il protège tellement l'espèce, qu'il lui sacrifie l'individu et que la mission de la mère est un délire continuel au profit de l'enfant. Là-dessus encore nulle différence entre

l'homme et l'animal, tous deux également poussés à se propager, à se multiplier, également heureux sur toute terre où ils peuvent s'étendre davantage à chaque nouvelle génération, également attristés en présence des disettes, des miasmes, des inondations, de toutes les misères qui dépeuplent le monde et montrent l'image de la mort.

Une fois en action, l'instinct entraîne tout, le jugement, le raisonnement, l'intelligence, ce qu'on appelle la raison, et cette expérience de l'oiseau, qui approprie son nid aux angles des murs, aux sinuosités des rochers, aux branches des arbres, quelquefois au bout des branches pour éviter les serpents, se retrouve dans l'homme, qui aiguise le bâton, en fait une lance, et fortifie ainsi ses p.061 membres par ses outils et ses outils par son industrie. Rien n'est en dehors de l'impulsion primitive, tous les progrès ne font que la développer : l'architecte abrite, l'armurier protège ; chaque besoin enfante sa profession, sa vocation que l'industrie subdivise à l'infini. L'art ne fait que l'embellir, et si les industries des animaux ont leurs élégances, leur beauté, leurs rythmes, si la vipère déroule ses spirales avec grâce, si le paon étale avec orgueil son admirable plumage, le cygne sa forme ravissante, de même l'homme s'embellit naturellement, et si on le contemple dans les tableaux de la vie chinoise, indienne, africaine, on comprend que ses usages, ses mœurs, ses lois forment autant de cristallisations où la nécessité géométrique des molécules obéit aux lois de l'art.

Là où l'instinct cesse, l'animal tombe dans une sorte d'atonie d'où rien ne l'arrache. Chaque espèce vit ainsi dans sa sphère d'efficience, sans communication avec les autres, barricadée par une invincible insouciance dans sa vocation, dans un somnambulisme éternel. Ce somnambulisme nous enchaîne à notre tour à notre espèce, nous sépare de toutes les autres espèces, nous isole dans notre destinée, et toute notre supériorité réside dans nos impulsions plus variées, dans nos actions plus vastes, dans nos corrélations plus diversifiées, dans nos attroupements plus compliqués, dans notre éducation plus longue, plus pénible, plus difficile, et dans la facilité avec laquelle elle devance l'instinct, le débauche, lui donne des désirs précoces, des satisfactions anticipées, des curiosités maladives jusqu'à nous jeter dans cette

indécision qui nous p.062 fait croire que nous sommes raisonnables. Mais nous restons toujours à la merci de la nature ; elle tire de la confusion de nos souvenirs grecs et romains un homme toujours nouveau ; elle tire de la foule les hommes prédestinés réclamés par le monde ; elle fait jaillir en nous cette poésie qui nous anime, sans même nous permettre de compter nos penchants, dont les psychologues et les phrénologues ne peuvent fixer le nombre ; elle tire de ces notes primitives toute la musique de nos actions, sans que nous connaissions son but ; elle nous met de vive force en harmonie avec le spectacle magique qu'elle fait paraître devant nous. Nos religions la suivent en dépit de nos yeux, certaines que la Providence perfectionnera la Terre par le ciel afin de mieux répondre à nos attentes. Nos sciences économiques prêchent la liberté du commerce, de l'industrie, du travail, en se confiant aveuglément au libre essor de nos intérêts, et nos utopies s'insurgent contre l'économie politique, parce qu'elles la trouvent trop timide ; il ne leur suffit pas de laisser libres le travail, l'industrie, le capital, le commerce, les colonies, toutes les nations, il leur faut le règne de la nature, de ses élus, de ses forces primitives, sans que la tradition de la propriété pèse sur le génie des inventions et sur les attraits des créations.

Livré à l'enchantement de ses corrélations avec le monde, l'homme varie quand la scène du monde varie. Telle est l'exigence générale de l'instinct. L'Afrique nourrit le lion, le tigre, l'éléphant ; on voit d'autres vivants au milieu des lianes et sur les prairies tremblantes p.063 de l'Amérique ; l'Océanie a ses espèces, l'Asie les siennes, et il n'y a pas de naturaliste qui ne devine à première vue la partie du monde à laquelle une faune appartient. Chaque atmosphère a ses oiseaux, chaque mer ses poissons ; la baleine du Nord n'est pas celle du Sud, bien que ses formidables moyens de locomotion lui permettent de se jouer des distances. L'homme que nos idées rendent invariable, typique et omnivore, fléchit sous le climat comme l'oiseau, la baleine et l'insecte, et son corps porte le premier l'empreinte du milieu où il vit, L'Apollon du Belvédère et la Vénus des Médicis, que nous admirons comme des modèles, perdent leur sens aussitôt qu'on s'éloigne de l'Europe. Ailleurs on aime des femmes à embonpoint hideux, au teint jaune, noir ou

noirâtre, aux yeux écartés ou de travers, aux mamelles pendantes, aux laideurs les plus variées. L'air, la terre, le climat, la nourriture modifient le corps, et avec le corps les goûts, les penchants, les passions ; la modification s'étend peu à peu aux parures, aux habitations, aux mœurs, aux fêtes, à toutes les industries, et la vie sociale finit par présenter les tableaux les plus opposés.

Ainsi au pôle on a des nuits de trois mois, des jours de la même durée, une terre prise par les glaces de la mer, des fontes où des montagnes s'entre-choquent et s'écroulent avec un fracas épouvantable, presque point de végétation, et à ce climat répondent des hommes rabougris, hauts à peine de quatre pieds, les Lapons, les Samoyèdes, les Groenlandais, les Esquimaux au visage large, plat, à l'œil jaune, au nez écrasé, aux paupières p.064 retirées vers les tempes, au corps trapu. Approchez de l'Esquimau ; son haleine vous chauffe comme si elle sortait d'un four, son odeur de lard vous donne des vertiges ; certes, vous ne partagez pas son pain de farine d'os de poisson mêlée avec de l'écorce de pin ou de bouleau, ni sa boisson favorite d'huile de phoque ou de baleine. Et cependant, très heureux, il vit dans les délices de la chasse, il guette le phoque, il harponne la baleine, il glisse sur la glace, il passe ses nuits de trois mois sous terre, dans des souterrains ensevelis sous la neige, il se fraye un passage, la pioche à la main, dans les souterrains de ses amis ; il a ses fêtes, ses joies que nous ne comprenons pas. Mais ne croyez pas qu'il porte envie à Paris ou à Londres ; il les abhorre, il y mourrait d'ennui ; le spectacle de notre nature ne parle plus à ses instincts.

Quittons ces climats effroyables, transportons-nous sous la zone torride, en Afrique, sous un soleil que notre tête ne supporte pas, sur un sol brûlant où la Portugaise avorte ; là nous voyons d'autres hommes en harmonie avec le sol, les nègres avec le tronc court, le cou également raccourci, le crâne simien, les cheveux de laine, le pied plat, la démarche incertaine, les parties génitales monstrueuses. Ils exhalent une odeur de chair morte ; leur sang, leur bile, toutes leurs humeurs présentent une teinte plus foncée que chez nous, enfin les penchants, les instincts, les passions ne sont plus les mêmes. Quelle fougue dans leurs combats !

son de la p.065 musique la plus grossière ; terribles dans les vengeances, ineptes dans les batailles ; chez eux, tous nos objets changent de prix, et ils vendraient un homme pour une paire de bottes.

Tournons-nous vers l'Amérique ; c'est, dit-on, un continent nouveau, une création récente, où les Andes s'abaissent à vue d'œil, où le feu central fait entendre sous les pieds les explosions de l'artillerie. Ancien ou nouveau, c'est le monde de la race cuivrée, ou, d'après l'expression vulgaire, des Peaux-Rouges, une race faible, réflexive, mélancolique, apathique, paresseuse, orgueilleuse et fortement nuancée, jusqu'à présenter chez elle des géants et des hommes au thorax colossal. Les noms seuls de Caraïbes, d'Araucains, de Patagons, de Pécherais rappellent que nous sommes au milieu d'autres cabanes, d'autres industries, d'autres habitudes ; une autre chasse poursuit des animaux inconnus à l'ancien monde, et d'autres chants, d'autres fêtes, d'autres batailles animent ces peuplades d'après les langues que la statistique évalue jusqu'à quatre cents. Rien qu'à voir une idole du Mexique ou le costume d'un Inca, on rêve un monde fantastique, et aucune histoire ancienne ou moderne ne ressemble aux dernières scènes où s'arrêtent soudainement, au quinzième siècle, le mouvement inconnu de ces peuples, insensibles à la douleur, incapables d'arriver à la gloire, héroïques dans la souffrance, nuls dans la résistance. Ces caciques d'Ana-Caona, qui fêtent Christophe Colomb ; ce Montezuma, qui voit descendre chez lui les demi-dieux de l'Espagne : ces hommes p.066 qui se laissent égorger à Cassamalca, au nombre de six mille, sans lever la main, sans qu'un seul Espagnol soit blessé ; ces insulaires qui se laissent déporter au nombre de quarante mille à Saint-Domingue, où ils espèrent voir les ombres de leurs pères dans un paradis hispanique, ne vivaient, ne sentaient, n'agissaient pas comme nous, n'avaient pas dans leurs veines le sang du nègre ou de l'Européen.

À l'orient de l'Asie, on découvre un autre peuple au milieu d'une végétation si bizarre et si pittoresque que longtemps elle a passé pour un caprice des artistes chinois. C'est une autre famille de vivants, la race jaune du Mongol sans coloration sanguine, sans nuances vives au visage ; sa taille est ordinaire, son ossification forte, sa chevelure rude,

lisse, épaisse, presque toujours noire, sa tête quasi européenne se dessine en losange et finit au sommet en pyramide. L'angle externe des yeux s'y relève, les paupières se brident, le front s'aplatit, le nez s'élargit, la face se développe. Cette race embrasse une foule de nuances, depuis les Kalmouks, les plus horribles des hommes, jusqu'aux Chinois, les plus adroits, les plus vigoureux, les plus prolifiques des mortels. Les usages, les mœurs, les traditions, tout s'harmonise dans le monde tartare-chinois ; un singulier mélange de naïveté et de ruse, de raffinements et de puérilités, de convoitise et de fourberie, de réflexion et d'imbécillité, varie les combinaisons ici pour créer de hordes errantes qui rêvent la conquête de la terre en parcourant à cheval leurs steppes démesurées, là pour construire l'empire p.067 indestructible qui surpasse depuis des milliers d'années les plus grandes centralisations d'Occident, ailleurs pour imiter Venise à force d'espionnage, de cruautés, de méfiances d'ailleurs si heureuses, que jamais l'étranger n'a foulé l'île du Japon. Aucune des merveilles de l'Europe n'étonne ces peuples ; s'il le faut, ils les copient, mais d'une manière si originale, qu'ils nous déroutent ; aucune de nos gloires ne réveille leur jalousie, car au besoin ils nous surpassent par des conquêtes inopinées, par des inventions qui nous humilient ; aucune de nos séductions ne les arrache à leurs habitudes, et ils savent au contraire nous faire aimer leurs singularités.

Ils sont nos seuls rivaux sur la Terre, mais le mur d'airain de la race les sépare de nous avec une force proportionnée à la distance de l'Europe à la Chine.

Dès que les naturalistes ont essayé de classer les races, leur premier soin a été de les considérer dans leurs relations avec les climats, et Linnée les divisa d'après les quatre continents ; Buffon les porta à six en tenant compte de deux races des pôles et de l'Australie ; Leibnitz s'attacha à faire ressortir l'opposition entre les Lapons et les nègres, entre l'Orient et l'Europe. Mais la race n'est pas seulement dans la couleur, elle est dans les instincts, dans les passions, dans le caractère, et même pour la classer physiquement il faut noter des signes organiques. Ainsi Camper, Blumenbach, Virey, Cuvier donnèrent d'autres classifications d'après le crâne diversement conformé, les cheveux soyeux ou laineux, lisses ou crépus, la barbe riche ou

indigente, les yeux p.068 bleus, gris ou noirs, les dents droites ou obliques, le nez camus, écrasé ou aquilin, le pied avec ou sans talon, les mamelles ovales ou en forme de poire, la stature haute ou rabougrie, svelte ou épaisse, le thorax ample ou ordinaire, les jambes, le bassin, l'occiput, la couleur du cerveau, du sperme, de la bile, une foule de détails anatomiques ont fourni d'autres différences. Que résulte-t-il cependant de toutes les recherches ? Que les nuances se multiplient à chaque pas, qu'elles échappent désormais à la plume comme au pinceau, que le crâne, les traits du visage, les formes du corps se combinent avec une mobilité qui confond les voyageurs. Combien de différences entre le Français et l'Allemand, entre l'Allemand et l'Italien, entre le Sicilien et le Napolitain ! Il n'y a pas une région dont les habitants noirs, noirâtres, rouges ou jaunes ne se subdivisent indéfiniment, et pour ne pas tomber dans une foule de signalements vagues, indécis, confus, on les indique encore, d'après le pays, et sans le nom des localités le discours même serait impossible.

La persistance des races dans leurs corrélations avec le sol est le fait le plus constant de l'histoire. En Grèce, les hommes ressemblent aux statues de leurs anciennes divinités, et leurs assemblées actuelles, leurs armées, leurs insurrections contre le sultan rappellent sous des formes nouvelles l'audace, le fractionnement et le génie des aventures qu'ils montraient jadis en combattant Xerxès. Leur poésie antique revit sans cesse même chez leurs pirates. Plus loin on dirait que les Tadjiks sont des Persans détachés des bas-reliefs et de monuments les p.069 plus antiques. Qu'on parcoure les rues de Rome, on rencontrera des hommes semblables aux statues des Césars ; même visage large, même crâne carré, le front borné, la face courte, le nez séparé du front, courbé à l'origine et s'abaissant en ligne droite pour se terminer sur une base horizontale. La majesté du port se retrouve chez les derniers gueux, la dureté des traits est générale et la beauté des matrones se reproduit sans cesse chez les dernières femmes de la plèbe.

On sait que les Français d'aujourd'hui portent les têtes rondes et ovoïdes de leurs ancêtres les plus reculés, et les chevelures des Gaulois donnent maintenant à Paris les premiers coiffeurs du monde. Quand

César les a visités, il en a parlé comme s'il avait vu les révolutions de France ; légers et terribles, prodigues de la vie et faciles à la démoralisation, tournés au merveilleux, mais trop exposés à passer les confins du sublime, leur caractère reste encore aujourd'hui dans les lignes, on dirait presque ostéologiques, des Gaulois constamment aimables chez eux, intolérables à l'étranger. À leur tour, les Germains ont-ils varié ? Les voilà toujours avec leurs têtes blondes, leurs mœurs virginales, l'obstination intelligente, la raideur de la machine, et aujourd'hui encore ils ne pourraient être libres sans méthode, ni philosophes sans scolastique, ni héroïques sans pédanterie. Qui habite la Russie ? Toujours le Scythe aux cheveux blonds, au teint blanc, aux yeux bleus, aux mœurs sauvages. Qui habite l'Espagne ? Toujours l'Ibère, aussi fier que sobre : Sagonte résiste comme Saragosse, le cid Campéador fait trembler p.070 l'ennemi comme les capitaines de Charles Quint, et l'âme des premiers combattants contre les Romains se retrouve tout entière dans le peuple qui repoussait l'invasion de Napoléon Ier.

La corrélation de la race et du climat se montre avec une merveilleuse exactitude chez les Arabes, dont l'histoire répète sans cesse le drame d'Abraham avec ses tentes, ses troupeaux, son Dieu toujours adoré avec une exaltation exceptionnelle, et ses brigandages où le vol devient poétique. Les populations libyennes, de la Barbarie, de l'Algérie, du Sahara, de Barca ne changent pas, et l'expédition d'Alger les retrouve en 1830 telles que les avaient vues les Romains à la prise de Carthage. L'Inde ne met pas même de dates à son histoire ; à quoi serviraient-elles ? Ses hommes comptent des milliers de millions d'années, certains de ne jamais quitter leur sol, leurs traditions, leurs dieux, leur indolente et poétique méditation. Sous tous les conquérants ils vivent inaltérables avec leurs castes et leurs éléphants et ils respectent le singe aujourd'hui comme au temps de Brama. Les Anglais en parlent maintenant comme les Grecs du temps d'Alexandre. Il est inutile de citer les nègres, les Polynésiens, les Lapons, les Peaux-Rouges, les habitants de l'Océanie ; sans industrie, asservis à la vie animale, qu'y aurait-il derrière eux ? Ils sont à zéro, ils viennent du néant ; quand même ils se diraient anciens d'un million d'années, ils n'en seraient pas moins les témoins éternels de l'immobilité des races.

On pourrait facilement ajouter bien des exemples, mais p.071 les noms seuls de la Tartarie, de la Chine, du Japon rappellent les civilisations et les races les plus obstinées dans leur autonomie, et on doit conclure que l'étude comparée des langues, des monuments, des traditions, confirme l'immobilité des races sur les lieux où l'histoire les signale pour la première fois, et que les innombrables nuances des peuples affinés montrent, par leur constance, la séparation décisive des grandes familles du genre humain. On ne peut dire s'il y en a quatre, six

On pourrait facilement ajouter bien des exemples, mais p.071 les noms seuls de la Tartarie, de la Chine, du Japon rappellent les civilisations et les races les plus obstinées dans leur autonomie, et on doit conclure que l'étude comparée des langues, des monuments, des traditions, confirme l'immobilité des races sur les lieux où l'histoire les signale pour la première fois, et que les innombrables nuances des peuples affinés montrent, par leur constance, la séparation décisive des grandes familles du genre humain. On ne peut dire s'il y en a quatre, six