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Rôle des technologies de l’environnement dans l’amélioration de la performance des industries

La gestion de l'environnement naturel devient une question de plus en plus importante pour les entreprises manufacturières. En contrepartie, les entrepreneurs ont fixé des objectifs à atteindre en cherchant à mettre en œuvre les changements adéquats pour améliorer la compétitivité des entreprises opérant dans le secteur manufacturier. Pour relever ce défi, une nouvelle construction a été développée et fondée sur la base des ressources de l'entreprise et sur la stratégie efficace de fabrication.

Nous mettons alors l’accent sur la notion du « portefeuille des technologies environnementales »,

(Robert D. K. et D. Clay W., (1999)). Sur le plan des ressources dont disposent les entreprises, la composition du portefeuille de leurs usines et le modèle d’investissement adopté dans les technologies environnementales, affectent la qualité de l’environnement et l’aspect qualitatif et quantitatif des produits du secteur entier.

Comme la réalisation de la performance environnementale est devenue un objectif mondial, les agents de l’environnement économique (les clients, les fournisseurs…) exigent de plus en plus que les entreprises de fabrication réduisent au minimum les effets néfastes de leurs produits et de leurs productions sur la qualité de l’environnement.

À cet égard, un certain nombre d’entreprises internationales publie dans les dernières décennies des rapports annuels distincts sur la qualité de l’environnement et sur les volumes des ressources mondiales, (Hart, (1995) ; Robert D. K. et D. Clay W., (1999)).

Pour répondre aux exigences environnementales, Bragdon et Marlin (1972) ont souligné l’idée que depuis les années 70, la réflexion sur les questions environnementales est passée d’une simple illustration du concept de la lutte contre la pollution à la mise en disposition

d’un ensemble de décisions, de programmes, d’outils et de technologies de gestion dans le but de trouver des solutions fonctionnelles, (Hunt et Auster, (1990) ; Robert D. K. et D. Clay W., (1999)).

Cairncross, (1992), Hart, (1995) et Schmidheiny, (1992) ont mis l’accent sur l’importance de la production en utilisant des technologies et des procédés performants considérés comme une solution essentielle pour les problèmes environnementaux.

Les effets exercés sur l’unité écologiques varient selon plusieurs facteurs, (Sakris, (1995)). Ces effets dépendent de la spécification des matières premières, de l’efficacité du processus productif, de la quantité d’énergie consommée, de la quantité des émissions polluantes engendrées, des systèmes adoptés pour livrer et transporter les produits et de leur recyclage.

Shrivastava, (1995), a défini l’ensemble des technologies capables d’atténuer les effets néfastes des produits et des services sur la qualité de l’environnement par les « technologies environnementales » qui constituent un potentiel pour les entreprises. Selon Shrivastava, (1995), il est nécessaire d’intégrer ce potentiel dans les moyens stratégiques utilisés par les entreprises pour bénéficier d’un avantage concurrentiel. Cette idée a été aussi développée par d’autres auteurs (Hart, (1995) ; Porter et van der Linde, (1995) ; Robert D. K. et D. Clay W., (1999)).

En se basant sur la littérature économique, l'exploration de la relation entre les formes spécifiques des technologies et des performances environnementales nécessite la prise en considération de plusieurs facteurs environnementaux.

Pour chaque entreprise, le choix optimal de la stratégie de fabrication fournit une base d’informations importantes pour la définition de catégories des technologies environnementales et des modèles d’investissement nécessaires, (Robert D. K. et D. Clay W., (1999)).

Nous traitons dans ce qui suit un exemple de modèle relatif au « portefeuille des technologies environnementales ».

1. Le concept du portefeuille des technologies environnementales

La construction d'un portefeuille de technologies environnementales est basée sur la stratégie de fabrication adoptée par l’entreprise. Cette stratégie de fabrication est définie comme le modèle qui résulte des décisions prises pour assurer la fonction de production. Certains travaux antérieurs (Skinner, (1969) ; Hayes et Wheelwright, (1984) ; Anderson et al. (1989)) ont affirmé que la fabrication s’effectue sur la base des stratégies fixées par l’entreprise.

Ces stratégies servent à orienter les investissements structurels et infrastructurels pour soutenir les objectifs globaux. Les investissements imprévus qui ne sont pas réalisées dans le cadre des stratégies initiales doivent être inclus dans la mise en œuvre de nouvelles stratégies de développement technologique, (Skinner, (1969) ; Wheelwright, (1984) ; Hayes et Wheelwright, (1984) ; Anderson et al. (1989)). Les investissements destinés à l’amélioration de la structure de l’entreprise comprennent ceux réalisés dans plusieurs domaines tels que la capacité de l'usine, les équipements et les technologies de production (etc).

Les investissements dans l’entreprise concernent aussi ceux réalisés dans la planification de la production, dans la structure organisationnelle, dans les pratiques du travail, dans la formation et dans les systèmes de mesure du rendement. En d’autre terme, il s’agit des investissements dans le domaine des capacités des entreprises. Garvin, (1993) a appelé l’ensemble de ces investissements « les initiatives de stratégie de fabrication ». Par ailleurs, ils sont définis par le « portefeuille de stratégie de production », (Robert D. K. et D. Clay W., (1999)).

2. Spécificité des technologies environnementales

La classification des technologies environnementales est une première étape nécessaire pour caractériser l’ensemble des technologies environnementales, surveiller les changements et évaluer leurs impacts sur la performance des entreprises. Shrivastava (1995) a proposé de classer les technologies environnementales en cinq thèmes en fonction de leur orientation générale en matière de gestion. Il s’agit de la conception, la fabrication pour l'environnement, la gestion environnementale, l’impact sur l’écosystème et l’évaluation de la technologie.

Cependant, ces thèmes sont difficiles à mesurer avec le temps. Ils ne peuvent pas être facilement superposés à la recherche sur la stratégie de fabrication existante. Ils comprennent des aspects du développement et d’une mise en œuvre des stratégies efficaces pour assurer l’amélioration de l’environnement.

D’autres analyses ont définie l’ensemble des technologies environnementales suivant des typologies directes. Cairncross, (1992) ; Freeman et al. (1992) et Schmidheiny, (1992) ont développé la première catégorie définie par la notion de la « prévention de la pollution ». D’autres ont mis l’accent sur une deuxième catégorie relative à la notion des systèmes de gestion (Dillon et Fischer, (1992) ; Marguglio, (1991)). Enfin une troisième catégorie définie par la notion de la « lutte contre la pollution » a été développée par d’autres auteurs, (Hart, (1995) ; Russo et Fouts, (1997)). En utilisant ces catégories, nous pouvons classer l'allocation des ressources entre les technologies environnementales utilisées au cours du temps et tout au long de la réalisation des projets des entreprises.

3. Technologies de prévention de la pollution.

Cette catégorie est définie comme des investissements structurels dans des opérations appliquant des changements fondamentaux à un produit de base ou un processus primaire. Selon Freeman et al. (1992) et l’OCDE, (1995), ces technologies réduisent ou éliminent les polluants en utilisant des alternatives plus propres.

Les technologies de prévention de la pollution peuvent être caractérisées comme une adaptation des produits ou des processus liés les uns des autres. L'adaptation du produit englobe tous les investissements qui modifient de manière significative l’aspect du produit existant afin de réduire tout impact négatif sur l'environnement durant les périodes de production et de consommation de ce produit. Dans le secteur industriel, la prise en considération de toutes ces étapes est cruciale.

La fabrication, l'utilisation, l'élimination ou la réutilisation sont des actions importantes à prendre en considération dans les industries de production en générale et les industries de l’environnement en particulier. L'adaptation d’un produit se réfère à des changements

fondamentaux dans le processus de fabrication permettant par la suite de réduire tout impact négatif sur l'environnement lors de l'acquisition, de la production ou de la livraison de ces biens.

Pour mieux bénéficier des politiques environnementales, il faut qu’elles soient stratégiquement intégrées pour améliorer les performances des entreprises et par la suite améliorer la gestion de l’environnement, (Porter et van der Linde, (1995) ; Schmidheiny, (1992) ; Shrivastava, (1995)).

Section III. Validation empirique par le modèle à équations structurelles :