• Aucun résultat trouvé

Dans cette sous-section, nous mettons l’accent sur les différentes nouvelles conceptions de l’environnement afin de combler les lacunes des analyses de la CEK. Nous exposons une simple revue de la littérature traitant l’importance d’autres facteurs dans l’explication de la relation entre la croissance économique et la qualité de l’environnement dans le cadre de l’approche de la « durabilité forte ».

1. Conception de la théorie de la « durabilité forte »

Les analystes qui sont en faveur de l’approche de la « durabilité forte » ont veillé à la préservation et à la protection du « capital naturel ». En effet, selon les adeptes de cette théorie, l’environnement est considéré comme un élément solide mais encore « un capital naturel limité » pour maintenir en position un ensemble d’actions et d’opérations effectuées par l’être humain formé antérieurement par le phénomène de la production et de la transformation des ressources naturelles et postérieurement par le phénomène de la consommation et de l’utilisation de ces ressources sous forme d’un output final, (Constantinescu ML et al. (2009)). Donc, l’environnement est considéré comme un élément de base pour maintenir en position toute activité assurant un niveau de développement humain respectable. Nous nous basons alors sur une nouvelle combinaison des facteurs de l’environnement et de développement contrairement à l’approche de la « durabilité faible » illustré dans la Figure (2)

ci-dessous.(Aurélien Boutaud et al. (2006))

Le développement humain s’exprime en fonction de la bonne gestion des ressources naturelles dont dispose l’environnement à travers l’activité de production, d’où l’article suivant : « Développement humain = f (Consommation des ressources naturelles) ».

L’environnement est un potentiel naturel. Il est approvisionné par un ensemble de ressources capables d’être développées et reproduites pour assurer un niveau de développement favorable pour les nations. Dans ce sens, la variable des ressources, dont dispose l’environnement, est considérée comme un input (variable d’entrée placée en abscisse) et le niveau de développement humain réalisé est placé en ordonnée (conséquence).

Figure 2 : Modèle sous-jacent de la présentation des CEK

Source : Boutard A., Brodhag C. et Gondran N., (2006). « Lorsque le développement perd le Nord », page 31.

Nous parlons alors de l’apparition d’un nouveau modèle développé par Ehrlich et Holdren (1971) qui sert à évaluer « l’impact d’une société sur l’environnement » en associant à la fois la population, le degré d’utilisation des ressources pour satisfaire les besoins spécifiques (affluence) et les catégories de technologie déterminées pour assurer la généralisation progressive de l’activité économique (technologie),(Aurélien Boutaud et al. (2006)). En d’autres termes, il s’agit de la naissance d’une nouvelle analyse au début des années 70 qui attribuait une grandeur mesurable de l’influence que peut exercer « une société » sur l’environnement par le biais de la « population, le niveau de la consommation et le type de technologie disponible »

(Constantinescu ML et al. (2009)). Nous aurons donc le modèle IPAT défini dans la Figure (3)

(ci-dessous).

Selon les analystes qui ont soutenu l’approche de la « durabilité forte », la croissance sera admise si elle satisfait la contrainte dont la quantité des ressources et les biens générateurs de la valeur ne varient pas en fonction du temps. En d’autres termes, le recours aux ressources naturelles dans le processus de production doit être suivi d’une nouvelle plantation en vue de compenser l’épuisement de ces ressources.

Ressources naturelles

Société

Développement humain

Figure 3 : Le modèle IPAT : l’Impact Environnemental en fonction de la Population - la Richesse et la Technologie

Source : Présentation de l‘auteur.

Durant une courte période, la consommation des ressources naturelles peut être compensée par l’ensemble du « capital physique ». Cependant, à long-terme, il sera impossible de substituer la réduction de ces ressources par l’ensemble de constructions destinées à servir de logements, de l’ensemble d’équipements nécessaires aux activités économiques et d’autres éléments dont dispose le « capital physique ». De même, l’usage contenu des ressources naturelles conduit à la réduction et à la dégradation à néant du « capital naturel ». Donc les ressources restantes doivent être gérées suivant des mesures devant être prises par prudence tout en respectant toutes les lois de la nature et de l’environnement. [8]

2. Indice de performance environnementale : définition

L’indice de performance environnementale (IPE) a été créé en vue d’évaluer, comparer et améliorer l’efficacité des politiques environnementales [9]. Il s’est basé sur les critères suivants : « l’accès à l'eau potable –

8Nous exposons dans l‘Annexe (1-c) deux autres nouvelles conceptions de l‘environnement : la conception de l‘empreinte écologique et le développement des indicateurs qualitatifs.

9 Source : PopulationData.net. Modèle IPAT

I = P x A x T

T

Technologie

A

Affluence

P

Population

l’assainissement – la mortalité infantile – la pollution intérieure – les particules dans l'air urbain – l’ozone dans l'air – les Nitrates dans l'eau – la consommation d'eau – la protection des régions sauvages – la protection des écorégions – l’exploitation forestières – la surpêche – les subventions agricoles – l’efficacité énergétique – les énergies renouvelables – les émissions de CO2 [10] » . [11]

En analysant la littérature des analyses de la CEK, certains analystes ont indiqué qu’à mesure que les pays atteignent un niveau de développement élevé, la pollution ne diminue pas au cours de la deuxième phase de développement mais plutôt déplacée vers les pays en développement. Une version de cet argument est l'hypothèse dite « havre de pollution, (Pollution Haven Hypothesis) », qui soutient que la fabrication à forte intensité de pollution se transporte des pays développés vers les pays en développement caractérisés par des réglementations environnementales moins rigoureuses. Nous essayons dans ce qui suit de mettre l’accent sur le facteur commercial dans l’analyse de la relation entre l’environnement et la croissance économique.

Section II. Importance du commerce international comme facteur