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II. Revue de la littérature empirique dans le cadre du choix des variables

2. Les variables explicatives 1. L’affluence

3.2 Le commerce international

Le commerce international et le degré de l’ouverture des pays à l’international ont été pris en considération par les travaux antérieurs de (Antweiler et al. (2001) ;Frankel et Rose, (2002) ; Cole, (2004) ; Lamla, Michael J., (2007) ; Jie He et Patrick Richard, (2009) ; Thomas B. et Vally K.,

(2009) ; Sharma S.S., (2011)) dans la discussion des sujets de la dégradation de l’environnement. En se référant à ces analyses, les auteurs justifient l’importance de la prise en compte de la composante du commerce dans la relation entre pollution – revenu tandis que

21 Sélima Ben Zineb, (2010). Mémoire de mastère de recherche ; « Les liens de causalité entre la croissance économique, la consommation énergétique, les émissions de CO2 et la consommation d‘électricité : une évidence empirique par l‘approche du VAR et sur des données de panel dans les pays du MENA ». Travail de recherche encadré par le professeur Ghazi Boulila.

22 Sélima Ben Zineb, (2010). Mémoire de mastère de recherche ; « Les liens de causalité entre la croissance économique, la consommation énergétique, les émissions de CO2 et la consommation d‘électricité : une évidence empirique par l‘approche du VAR et sur des données de panel dans les pays du MENA ». Travail de recherche encadré par le professeur Ghazi Boulila.

l’environnement peut être influencé par les mouvements de la libéralisation des échanges qui possèdent un effet prépondérant sur la croissance des différents secteurs de l’économie,

(Frankel et Rose, (2002) ; Thomas B. et Vally K., (2009)).

Le sujet de la nature de l’impact du commerce international sur la qualité de l’environnement a connu des contradictions dans plusieurs études intégrant le facteur du commerce dans les études de l’environnement. En effet, le commerce international est l’un des facteurs explicatif de la relation entre croissance – pollution dans le cadre de l’analyse de la CEK. C’est un facteur de croissance dans la mesure où il permet d’améliorer l’économie nationale, d’élargir les marchés et d’accroitre la production d’où l’intensification de la pollution atmosphérique (Soumyananda Dina, (2004)). Cependant, il en résulte de l’analyse des travaux de (Birdsall et Wheeler, (1993) ; Lee et Roland-Holst, (1997) ; Jones et Rodolfo, (1995)) que la libéralisation des échanges et l’ouverture des mouvements commerciaux ne sont plus les raisons déterminantes de la dégradation de l’environnement. Pour cette raison, nous introduirons les variables du commerce comme variables de contrôle dans notre estimation.

Dans notre étude, le commerce international est exprimé suivant deux variables spécifiques. En effet, nous intégrons la variable relative à l’intensité de l’ouverture à l’étranger. Les niveaux de polluants dégagés dans l’air dépendent aussi de l’effet de l’intensité des échanges commerciaux avec les pays les plus avancés économiquement. Dans ce cas, nous prenons en considération dans notre estimation la variable relative à l’intensité de l’ouverture à l’étranger des pays à revenu bas, à revenu moyen et à revenu élevé avec les pays développés, (Anna Kukla-Gryz, (2008)). Les variables sont définies et calculées comme suit :

 L’intensité de l’ouverture à l’étranger (Trade) : exprimée en fonction de la part de la somme des exportations et des importations dans le PIB réel.

 L’intensité de l’ouverture face à l’étranger des pays en développement avec les pays développés

(Trade_Dev) : calculée en fonction de la sommation des exportations vers les pays développés et des importations provenant de ces pays en pourcentage du PIB réel.

L’impact du commerce international sur la nature de l’environnement a été à l’origine de débats polémiques dans la mesure où le commerce international a un effet sur le niveau des

émissions polluantes, (Grossman et Krueger, (1991) ; Copeland et Taylor, (2004)). Comme il a été déjà démontré dans les analyses de l’hypothèse de la CEK, l’accroissement du revenu est la cause principale de la détérioration de la qualité de l’environnement, la libéralisation des échanges est un facteur de croissance d’où son impact direct sur l’environnement qui n’a pas été pris en considération par les travaux antérieures de (Shafik (1994), Selden et Song, (1994) ; Grossman et Krueger, (1995)).

En effet, le commerce international permet aux pays de bénéficier d’un avantage concurrentiel plus important. Il est considéré comme un facteur primordial permettant aux pays de bénéficier des techniques de production les plus évoluées et d’accéder « aux meilleures technologies vertes de production », (Cole, (2004) ; Lamla, Michael J., (2007)). Nous pouvons alors justifier le rôle du commerce international dans l’amélioration de la qualité de l’environnement où il permet de réduire les émissions nocives pour l’environnement, (Cole, (2004)). Le commerce international peut améliorer (effet technique) et détruire (effet d’échelle) la qualité de l’environnement à la fois. Donc son effet sur l’environnement est contradictoire.

L’effet du commerce international est décomposé en trois effets spécifiques (effet d’échelle, effet technique et effet de composition). L’estimation de leur impact sur l’environnement fera l’objet d’étude du deuxième et troisième chapitre de la thèse. En effet, l’effet d’échelle du commerce international conduit à l’intensification de la pollution à cause de l’augmentation du niveau de la production en raison de l’accroissement de l’ampleur des marchés. Par ailleurs, l’effet technique exercé par le commerce s’explique par l’introduction de nouvelles technologies de production améliorées et la réalisation des progrès techniques à travers les échanges commerciaux. Enfin, si une économie opte pour une stratégie de spécialisation ayant pour conséquence la modification du processus de production, il s’agira alors de l’effet de composition du commerce international,(Lamla, Michael J., (2007)).

En raison de la décomposition de l’effet global du commerce international (par exemple un effet positif (voir négatif) de la libéralisation des échanges sur le niveau de revenu (le niveau de la pollution)), la nature de son impact sur la qualité de l’environnement ainsi que son signe restent encore imprécis ouvrant la possibilité à plusieurs champs d’interprétations, ce qui est justifié dans

plusieurs études, (Grossman et Krueger (1991) ; Antweiler et al. (2001), Cole et Elliott, (2003) ; Cole, (2004) ; Lamla, Michael J., (2007) ; Thomas B. et Vally K., (2009)).

Dans leur travail, Antweiler et al. (2001) ont identifié une relation négative entre le commerce et les émissions de SO2 justifiant le rôle du commerce dans l’atténuation des émissions de ce type de polluant. De même un impact négatif du commerce sur les émissions de CO2 a été prouvé au niveau de l’étude de Sharma S.S., (2011) portant sur les déterminants des émissions de CO2 en se basant sur une analyse en données de panel dynamique de 69 pays classifiés selon le niveau de revenu durant la période 1985 – 2005.