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II. Revue de la littérature empirique dans le cadre du choix des variables

2. Les variables explicatives 1. L’affluence

2.2 La croissance de la population

Parmi les facteurs ayant un impact sur la qualité de l’environnement, nous mettons l’accent sur la croissance de la population. Par ailleurs, l’énergie est indispensable à la vie de toute personne, c’est une nécessité pour la consommation quotidienne en particulier et pour la

production en général. Elle permet de satisfaire les besoins de chaque personne comme la nourriture, le logement, l’eau (etc) dans la mesure où l’agrandissement de la population conduit à une augmentation immédiate de la demande d’énergie, (Anqing Shi, (2003)).

L’accroissement démographique conduit à la détérioration de la qualité de l’environnement et à l’intensification des émissions polluantes ce qui est expliqué par plusieurs raisons. Birdsall (1992) a mis l’accent sur deux principales raisons. En effet, la demande d’énergie s’accroit en contrepartie d’une hausse de la population en raison de la croissance du secteur industriel et celui du transport et de l’accroissement de la production pour répondre aux besoins de la population. Cette augmentation de la demande en matière énergétique va inciter les pays à accroitre la production de l’énergie nécessaire pour l’industrie et autres en ayant recours aux substances et aux matières combustibles générant, de leur part, des émissions de gaz à effet de serre, (Birdsall (1992) ; Anqing Shi, (2003)).

Par ailleurs, Birdsall (1992)a expliqué les effets négatifs de la population sur l’environnement par le fait qu’une très forte hausse de la population engendre une destruction des forêts à cause des actions d’abattage pour la production des produits dont la matière principale est le bois. Il est nécessaire ainsi pour le gouvernement d’attribuer les lieux d’habitation en utilisant les terres des forêts en vue de les exploiter différemment ce qui conduit à la dégradation des ressources naturelles. Certes, une utilisation massive des ressources forestières conduit à une pollution atmosphérique intensive engendrée par les fumées dégagées par divers types de combustions (combustion du charbon de bois par exemple), ce qui renforcera significativement les émissions polluantes, (Birdsall (1992) ; Anqing Shi, (2003)).

Les études antérieures qui ont traité l’impact de la croissance de la population sur les émissions de CO2 se sont focalisées sur deux types d’analyses. Une telle relation a été étudiée suivant des analyses descriptives et a été vérifiée empiriquement,(Anqing Shi, (2003)). En effet, la nature de la tendance des fluctuations des émissions de CO2 en fonction de l’évolution de la population, de la richesse et de l’intensité énergétique a été traitée à partir d’analyses descriptives au niveau des études de (Bongaarts, (1992) ; Holdren, (1991); MacKellar et al. (1995) ; Myers, (1993) ; Raskin, (1995) ; Smil, (1990)).

L’évolution de la population est considérée comme une force motrice qui a été à l’origine d’une amplification remarquable des émissions mondiales pendant ces dernière décennies, (Engelman (1994) ; Anqing Shi, (2003)). Une telle constatation a été prouvée au niveau de plusieurs études. En effet,dans son étude, Engelman (1994) a montré que dans la période qui s’est écoulée à partir de l’année 1970, les émissions de CO2 et la croissance de la population sont évoluées suivant une même tendance à des taux de variation proportionnels suivant une représentation graphique de l’allure sur le long terme des séries des émissions et de la population. Pendant la période des derniers vingt-cinq ans, un rapport de cause à effet entre les émissions mondiales et l’accroissement de la population a été observé au niveau de l’étude

de (Meyerson, (1998)) qui a montré que ces deux éléments évoluent proportionnellement d’une

façon incontestable,(Anqing Shi, (2003)).

Par ailleurs, la nature de la relation liant les émissions polluantes à l’évolution de la population a fait l’objet d’un autre type d’analyse empirique dans les travaux de (Cole et al. (1997) ; Holtz-Eakin et Selden, (1995) ; Shafik, (1994) ; Shafik et Bandyopadhyay, (1992) ; Schmalensee et al.

(1998)). Ces travaux se sont intéressés à l’étude de la relation entre la croissance économique,

mesurée par le niveau du PIB par tête, et les émissions polluantes par le CO2 dans le cadre de l’analyse de la forme de la CEK. Ces analyses n’ont pas intégré la variable de la population comme variable explicative mais a été prise en compte dans la variable exogène relative aux émissions polluantes par habitant. « Ces modèles supposent donc que l'élasticité des émissions par rapport au changement de la population est unitaire », (Dietz et Rosa, (1994) ; Anqing Shi, (2003)).

Cependant, en intégrant d’autres variables de contrôle, d’autres travaux ont trouvé une corrélation négative entre la population et la qualité de l’environnement. En effet, une série d’études menées sur différents indicateurs de l’environnement : pour le cas des émissions de SO2 au niveau de l’étude de (Panayotou, (1997)), pour le cas des émissions de plomb au niveau de l’analyse élaborée par (Hilton et Levinson, (1998)), pour le cas des fumées dégagées par la combustion étudié au niveau du travail de (Grossman et Krueger, (1995)) et enfin pour le cas des particules totales en suspension et un indicateur de la qualité de l’eau traités au niveau de l’étude de (Vincent, (1997)), a illustré une relation non proportionnelle entre la densité de la

population comme indicateur de croissance de la population et les émissions polluantes à la manière de (Borghesi (2000) ; Klick (2002)).

De même, la croissance de la population n’a pas d’effet sur la déforestation ce qui a été constaté au niveau des essais de (Cropper et Griffiths, (1994) ; Rudel, (1989)) en se référant au taux de déforestation comme indicateur de l’environnement. Le lien entre la consommation énergétique et la population a été pris en considération dans le travail de (Bernstam, (1991)) en démontrant que la croissance de la population a un impact négatif sur l’usage de l’énergie,

(Anqing Shi, (2003)).

En se basant sur le modèle STIRPAT la version stochastique évoluée du modèle de base IPAT développée par Ehrlich et Holdren (1971),Dietz et Rosa (1998) ont montré que l’accroissement des émissions de CO2 (variable dépendante) n’est pas proportionnel à la croissance de la population en justifiant qu’il s’agit d’une politique préconisant la limitation de l’accroissement de la population [20], (Anqing Shi, (2003)). Leur étude s’est focalisée sur un échantillon de pays développés et en développement, ils ont utilisé la taille de la population avec la richesse et les indicateurs de la technologie.

Les résultats d’estimation ont montré que les émissions de CO2 ont augmenté de 1.15% suite à un accroissement de la taille de la population de 1% ce qui a été illustré au niveau des pays dont la densité de la population est élevée. Les résultats d’estimation de Dietz et Rosa

(1998) justifient les arguments préconisés au niveau des travaux de(Thomas Malthus (1766–1834))

relatifs à la théorie « Malthusienne », (Anqing Shi, (2003)).

Cependant, des résultats contradictoires ont été illustrés au niveau de l’étude de (Cramer,

(1998)) basée sur une période de 10 ans pour le cas de 56 comités des États – Unis portant sur la

pression de la population sur les émissions d’oxyde d’azote (NOx), de monoxyde de carbone (CO) et celles de gaz organique réactif (ROG) où il a démontré que l’accroissement de la population de 1% a été suivi par une augmentation relative à 0.7%. Un tel résultat s’est justifié

20 Malthusianism : « il s’agit de la doctrine de l’économiste Malthus relative à la restriction volontaire des

par les arguments du schéma « Boserupien » préconisant que l’accroissement démographique est bénéfique pour l’environnement, et toute augmentation de la taille de la population n’aura aucun effet sur l’intensification de la pollution de l’air, (Aicha, Ouharan, (1997) ; Anqing Shi, (2003)).

La pression de la croissance démographique peut conduire à la détérioration de la qualité de l’environnement et au réchauffement atmosphérique. Dans notre étude, nous intégrons la variable de la croissance de la population comme variable explicative de l’impact environnemental. Nous utilisons particulièrement la variable relative au :

 Taux de croissance de la population (Pop_Growth) comme mesure de la croissance démographique à la manière de (Lamla, Michael J., (2007)).

Dans leurs études, (Cole et al. (1997) ; Panayotou et al. (2000) ; Borghesi (2000) ; Klick (2002)) ont transformé la série relative à la densité de la population en logarithme naturel pour mesurer la croissance de la population. Dans notre cas d’étude, nous n’allons pas introduire le logarithme pour cette série car il s’agit d’un taux de croissance pouvant avoir des valeurs négatives. Nous nous attendons alors à un coefficient positif de la variable du taux de croissance de la population expliquant l’effet néfaste de la population sur les émissions de CO2 comme les résultats démontrés au niveau du travail de Hamilton et Turton (2002). Nous vérifierons si la croissance de la population a ou pas un effet sur les polluants locaux relatifs aux émissions de SO2 (cas du travail dePanayotou, (1997)) et celles de NOx (cas du travail de Cramer, (1998)).

2.3 L’industrialisation

Le changement brutal de l’industrie depuis la fin du XVIIIème siècle connu par « la révolution industrielle » a été accompagné par un accroissement au niveau de l’utilisation de divers types d’énergies suite à l’amélioration et l’amplification de l’activité productive, (Issa Sacko, (2004)). Il s’agit d’un passage d’une société basée sur l’activité de l’agriculture et la main d’œuvre rurale en une société dont le secteur industriel est devenu le plus important pour la croissance économique. En général, la place du secteur agricole diminue à mesure que l'économie se développe et s'industrialise. L’industrialisation dans notre travail sera exprimée par la variable de la valeur ajoutée du secteur industriel en pourcentage du PIB

pour exprimer le niveau de développement du secteur industriel. De moins en moins de gens travaillent dans les activités agricoles.

2.4 L’urbanisation

L’activité industrielle dans ce sens, s’est basée sur l’implantation des grandes usines de fabrication dans les zones urbaines ce qui justifie que l’amélioration de la croissance économique est expliquée par l’urbanisation. Ce mouvement d’urbanisation considéré comme éphémère a conduit à des afflux progressifs de la population dans les villes ce qui a poussé les pays à mettre fin à ce type d’agglomération, (Henderson (2003)).

Le sujet de la nature de l’impact de l’urbanisation sur la qualité de l’environnement a connu des contradictions dans plusieurs études intégrant le facteur du regroupement progressif de la population dans les zones urbaines dans la relation pollution – revenu. En effet, dans les travaux de(Cole et Neumayer (2004) ; Liddle et Lung (2010)), nous identifions une relation positive liant l’urbanisation à la dégradation environnementale.

Cependant, dans leur travail (Fan et al. (2006)) ont trouvé une corrélation négative entre l’urbanisation et l’environnement dans les pays en développement, ce qui explique que l’urbanisation conduit à la réduction des émissions polluantes dans ces pays. De même, dans ce travail, nous intégrons la variable de l’urbanisation exprimée en fonction de la population

urbaine en pourcentage de la population totale. 3. Les variables de contrôle