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Un rôle lié à un statut justifiant une compétence

Les personnes interrogées définissaient tout leur rôle de par le statut qu’elles occupaient au sein du CPP. Autrement dit, leur statut justifiait une certaine compétence singulière justifiant à son tour le rôle attribué. Toutes les personnes interrogées parlaient au nom d’un statut. Par exemple un membre expliquait que « Moi je m’occupais, bien entendu, en tant que juriste, de l’application des bonnes pratiques dans ce domaine et surtout de l’information et du respect du consentement » ; « En tant que pharmacien et méthodologiste, sur le plan scientifique, protocolaire, méthodologique, statistique, là j’étais compétente, performante » ; ou encore « En tant que RU (…), mon rôle était de traiter de ce qui est de mon domaine, c’est-à-dire ce qui est la clarté, la loyauté, la compréhensibilité des documents d’information ». Le psychologue interrogé expliquait que « Ma fonction spécifique c’est vraiment d’alerter sur la dimension psychique des personnes et de la protection de cette dimension-là, parce que les effets ne sont pas ou peu visibles ».

Dans cette continuité, chacun étant expert dans son propre rôle, les personnes interrogées disaient qu’elles avaient le devoir et la responsabilité d’expliquer aux autres, qu’ils soient médecin, juriste ou psychologue. « De parler avec d’autres personnes, d’autres milieux (…) ça oblige à parler de façon plus accessible. L’exercice n’est pas inintéressant ».

Un rôle défini au-delà du statut

Les membres interrogés, même s’ils définissaient de prime abord leur rôle par leur statut, apportaient des éléments de définition de leur rôle qui dépassait leur statut. Par exemple, un membre expliquait : « Je m’investis en tant que juriste mais après c’est vrai que je ne reste pas uniquement dans mon rôle de juriste ». Toutes les personnes interrogées exprimaient que leur rôle dépendait d’autres déterminants. Les propos d’une personne affirmaient « C’est un jugement donc... c’est une interprétation d’un protocole... Selon nos points de vue… donc finalement je pense que chacun a ses convictions, scientifiques ou pas ».

Une évolution dans la représentation du rôle du membre

Sur neuf entretiens, quatre personnes ont mentionné qu’elles avaient une idée préconçue de leur rôle mais également de leur place en intégrant le CPP.

Par exemple, une personne expliquait : « Au début je pensais que c’était une place assez restreinte par rapport justement aux scientifiques. Mais finalement on a beaucoup notre mot à dire » ; ou encore « Je pensais que le côté juridique c’était un peu pour cocher des cases. Mais en fait pas tant que ça ». Un membre du collège 1 exprimait également : « Mais pour moi ça n’a pas été facile car je me suis rendue compte que finalement je me pensais compétente et en fait pas du tout ! Enfin j’étais… Disons plutôt, pas si compétente que ça ».

Un rôle influencé par l’expérience

Les membres interrogés présentaient des différences concernant leur ancienneté et leur expérience. Selon leurs dires, l’expérience a un impact concernant la manière dont ils investissent leurs rôles. D’après l’une des personnes interrogées : « Au début j’ai investi mon rôle de manière plus passive. Bon voilà, premier dossier, on se familiarise. Et puis après on s’investit un peu plus, on propose. On propose des fiches d’analyse, etc… donc le rôle évolue ». Un autre membre expliquait que « Ensuite, effectivement, plus on est ancien dans le comité plus on a d’autorité pour proposer. Enfin, du fait de l’expérience ». L’ancienneté n’était pas un argument, mais l’expérience liée à l’ancienneté l’était et pouvait justifier la proposition. Un autre exemple : « J’avais une légitimité antérieure qui m’a permis un respect de la part des autres mais qui n’est pas du tout donné à tout le monde ».

D’autres membres expliquaient que l’expérience avait ses limites. Par exemple, une personne expliquait : « Écoutez j’ai l’âge que j’ai, il serait peut être bon d’avoir des plus jeunes, parce qu’ils n’ont pas les mêmes idées que moi…et heu... il faut quand même que ça bouge. ». Plusieurs personnes ont d’ailleurs expliqué qu’elles pensaient qu’il existait un nombre de mandat optimal pour assurer son rôle. Parmi des propos relevés : « Le premier mandat que vous faites de trois ans, eh bien vous faites l’effort d’essayer de comprendre comment ça se présente. Et au bout de trois ans c’est peut-être dommage de partir sauf si contrainte personnelle, professionnelle. Parce que c’est là que vous êtes pleinement opérationnel ».

Un rôle spécifique : celui de président

L’ensemble des personnes distinguait le rôle du Président de celui des autres membres. Que ça soit les membres du CPP ou les présidents eux-mêmes (deux présidents interrogés), ils dissociaient leur rôle du fait de la fonction particulière du Président. Selon les membres interrogés, la fonction du Président jouait un rôle majeur dans l’ensemble du CPP.

Des propos relataient : « On a la chance d’avoir un président (…) qui est quand même très pédagogue, respectueux, qui cherche pas à imposer une position dominante de président » ; ou encore « Sincèrement je pense qu’en fonction de la personnalité du… je dis bien personnalité et pas de la compétence hein… La personnalité du président joue un rôle dans la démarche du CPP ». Selon un membre, « (…) le management, pour moi c’est le président qui devrait faire ça… de gérer mieux l’équipe.. » ; ou encore « L’art du président c’est de déterminer à quel moment on a fait le tour de la question et on est plus en train de répéter les mêmes arguments ».

Les deux présidents interrogés accordaient une importance à la gestion du groupe et ont une volonté d’améliorer le CPP. Parmi leurs dires, « A chaque séance je note ce qui peut être amélioré : que ça soit le secrétariat, la convivialité, les moyens de communication etc. » ; ou encore « Que les choses soient dans les règles... heu... que tout le monde puisse parler. Enfin. »