• Aucun résultat trouvé

Difficultés singulières au statut du membre

Chaque membre a énuméré ses difficultés qui étaient singulières à leur statut.

Les représentants des usagers expliquaient que la difficulté spécifique à leur rôle était de garder ce regard « naïf ». Par exemple, « Depuis le nombre d’années, j’ai par osmose, acquis des compétences. (…) Par porosité, en écoutant les autres, j’ai acquis un certain nombre de compétences... et pour moi, ce que je ressens, et que je trouve difficile, c’est finalement de garder cette virginité de regard ». Un psychologue interrogé, quant à lui, expliquait que c’était difficile de faire valoir son rôle « parce que le psychisme il est à la fois rétractable, dissolu partout. C’est complexe de parler de psychologie avec des non psychologues ».

Parmi les juristes interrogés, tous exprimaient une difficulté à sortir du domaine juridique. Par exemple, l’une d’entre eux disait « Après c’est difficile pour une juriste de se détacher de la loi, sortir des clous juridiques… ». Les médecins interrogés, qui étaient également présidents, exprimaient leur difficulté d’un point de vue management. Par exemple, « C’est difficile de gérer un groupe » ; « Le problème où tout le monde parle en même temps » ; ou encore « Savoir déterminer à quel moment on a fait le tour de la question et on n’est plus en train de répéter les mêmes arguments ».

Des difficultés liées aux activités extérieures des membres

Les membres exprimaient leurs difficultés liées à leur engagement du fait de leur activité parallèle, mais pas seulement. À l’unanimité les membres expliquaient que leur activité de la vie quotidienne ne facilitait pas leur engagement : « Effectivement il y a la vie quotidienne qui fait que c’est pas forcément évident ».

Des difficultés propres aux exigences personnelles des membres

Des difficultés étaient liées aux exigences personnelles des membres. Selon les dires d’un psychologue : « C’est toujours une volonté de vouloir bien faire son travail ». Un membre expliquait par exemple que « Quand ce n’est pas mon dossier, je suis un peu plus démuni parce qu’il faut quand même être assez réactif parce que les dossiers s’enchainent. Donc il faut réagir rapidement… ». Selon une autre personne interrogée, « En général, sur des rapports, j’ai le temps de réfléchir à la question et proposer ma position et après il y a le débat alors que sur les autres dossiers, je suis plus sur la réaction, sur ce que les autres vont dire ». Selon cette même personne « C’est plus frustrant dans le sens où je me dis “tiens, rétrospectivement j’aurais pu dire quelque chose sur ce dossier qui aurait été intéressant“. Et donc c’est ça qui est difficile ».

Un manque de reconnaissance des membres et de leur travail

L’ensemble des membres interrogés revendiquaient une reconnaissance de leur travail du fait que « chaque membre participe à quelque chose de bien, de grand », ou même « de faire quelque chose d’important pour la santé publique ».

Tous étaient découragés et avaient le sentiment de ne pas être reconnus à leur juste valeur ou à leur travail. Par exemple, « Je dois dire que je suis assez effondrée de voir la dégradation de notre travail du fait de gens qui n’ont aucune idée de ce qu’on fait ». Ce manque de reconnaissance se manifestait également par l’absence de consultation des Autorités Administratives vers les membres.

Certains membres étaient découragés « de l’absurdité de tous les textes » qui apparaissaient sans jamais avoir été consultés ; alors que selon certains : « C’est nous qui sommes sur le terrain, qui voyons la réalité des choses, qui comprenons le fonctionnement. Eh bien non ! Ça tombe du ciel si je puis dire, ou plutôt de l’enfer ! ». Une autre personne dénonçait une « maltraitance des membres bénévoles des CPP (…) maltraitance matérielle et maltraitance intellectuelle ! (…) C’est mépriser les membres des CPP ».

D’après des membres ayant une ancienneté dans le CPP, le travail fait en son sein se retrouvait dégradé du fait de ce manque de reconnaissance. Selon des dires, « On faisait un travail qui était positif, qui marchait bien et qui était utile. Et là maintenant, du fait de cette organisation on ne peut plus faire du bon travail. Et c’est très dommage ». Ceci prenait le risque de « dégouter et décourager les gens ».

Un engagement valorisable ?

L’ensemble des membres espéraient, ou estimaient, avoir une revalorisation de leur rôle, avoir une reconnaissance de leur travail fourni. Parmi des propos relevés, « Je pense en tout cas qu’il faut absolument, vu la charge de travail, revaloriser les membres ».Certains expliquaient que cela n’était pas valorisé mais que cela le devrait, notamment dans un cursus. Par exemple, «Être membre d’un CPP, quelle que soit la position dans le CPP, devrait être dans un cursus, un élément revalorisant. Au même titre que des publications, qu’un séjour à l’étranger, au même titre qu’à la participation d’activité hospitalière, faire partie du CCLIN, du CLUD, faire partie d’un CPP ça devrait être dans une carrière d’hospitalier, ou hospitalo-universitaire : des points ».

D’autres expliquaient qu’ils parvenaient déjà à revaloriser leur intégration au CPP dans leur vie quotidienne. Par exemple, notamment des juristes : « C’est une expérience qui peut être valorisée et qui est facilement valorisable. Pour un futur professionnel, le fait d’être membre ça peut traduire l’envie de participer à un certain nombre de choses, la volonté de s’engager aussi. Ça peut révéler un certain nombre de qualités en termes de gestion, d’analyse des dossiers et puis finalement d’avoir été confronté à cette analyse aussi ».

Une difficulté spécifique : lutter contre l’habitude

Enfin, une autre difficulté commune est ressortie : celle de ne pas tomber dans une habitude, une routine. Par exemple, « Si on est toujours les mêmes finalement… On a toujours les mêmes remarques, chacun prend ses habitudes ». Un membre comparait ses habitudes « Comme toute habitude professionnelle, il y a un moment le principe de Pareto quelque part. Dans 20% des dossiers vous trouvez 80% des remarques ». Selon un Président, « Il n’y aurait rien de pire que de rentrer dans une routine… On ne doit pas rentrer dans une routine, c’est une Institution qui évolue et qui est en évolution permanente, du fait de la science et de la société ».