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1. Résultats aux épreuves de théorie de l’esprit

1.1. Résultats avant intervention

1.1.1. Résultats aux épreuves de théorie de l’esprit affective

1.1.1.1. Kévin

Résultats aux épreuves de théorie de l’esprit affective

Epreuves Résultats

Epreuve de « reconnaissance des émotions » En émergence

Epreuve de « compréhension de la cause des émotions » 2.5/6

Echec à l’épreuve

Epreuve de « compréhension des conséquences des émotions » 4/6

En émergence

Dans l’épreuve « reconnaissance des émotions » Kévin fait la différence entre les émotions positives et négatives. Cependant, il ne reconnaît pas et ne nomme pas la peur (« pas content »). Dans l’épreuve de « compréhension de la cause des émotions », Kévin, parfois, ne repère pas l’émotion cible de l’histoire. Il ne réalise pas une analyse de l’ensemble du contexte (élément perturbateur, désirs des personnages) et ne repère pas la cause des émotions. Il use des mêmes stratégies pour justifier (« il est content parce qu’il est amoureux », « il est triste parce qu’il pleure »). Dans la troisième épreuve, Kévin déduit les actions qu’entraînent telle ou telle émotion sauf pour la peur et la colère. Le concept de ces deux émotions n’est donc pas acquis.

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1.1.1.2. Romane

Résultats aux épreuves de théorie de l’esprit affective

Epreuves Résultats

Epreuve de « reconnaissance des émotions » Acquise

Epreuve de « compréhension de la cause des émotions » 3.5/6

Echec à l’épreuve

Epreuve de « compréhension des conséquences des émotions » 3.5/6

Echec à l’épreuve Romane reconnaît les quatre émotions de base. A l’épreuve « compréhension de la cause des émotions », elle n’a que très rarement donné l’émotion cible de l’histoire montrant ainsi qu’elle ne fait pas d’analyse sociale de la situation (des désirs et envies du personnage). Dans la troisième épreuve, Romane attribue des actions au personnage en fonction de ses propres expériences (« il va dormir avec sa maman ») et non en fonction de leurs émotions et du contexte. Elle ne possède pas les concepts des émotions « colère » et « peur ».

1.1.2. Résultats aux épreuves de théorie de l’esprit cognitive

1.1.2.1. Kévin

Résultats de Kévin à l’échelle de Wellman et Liu

Epreuves Résultats

Désirs diversifiés 1 point

Croyances diverses 1 point

Accès à la connaissance 1 point

Contenu de fausse croyance 0 point

Fausse croyance explicite-changement de lieu 0 point

Liens entre croyances et émotions 0 point

Emotion apparente et émotion réelle 0 point

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Kévin est capable dans une situation cadrée de test d’attribuer et de prendre en compte les désirs et croyances des personnages. De plus, il comprend que ces états mentaux vont entraîner certaines actions (épreuves « désirs diversifiés » et « croyances diverses »).

La réussite à l’épreuve « accès à la connaissance » est à nuancer car certains comportements montrent que ces compétences ne sont pas acquises. En effet, au cours de cette épreuve, avant même qu’on lui ait montré le contenu de la boîte, Kévin affirme qu’il y a une figurine « Playmobil » à l’intérieur, ne faisant aucune nuance entre deviner et affirmer. La règle « voir conduit à savoir » n’est pas réellement comprise tout comme le sens du mot « savoir ». Cependant, Kévin est capable dans une situation structurée de prendre en compte le point de vue de l’autre (pour Kévin le personnage ne sait pas, alors que lui-même connaît le contenu de la boîte).

Les épreuves de fausse croyance (« contenu de fausse croyance », « fausse croyance explicite » et « lien entre croyances et émotions ») sont systématiquement échouées car Kévin se réfère à la croyance en rapport avec la réalité, sa croyance. Il ne peut pas faire cohabiter dans son esprit plusieurs représentations de la réalité.

L’échec à l’épreuve « émotion apparente et émotion réelle » n’est pas pathologique car, dans le développement typique, elle n’est réussie qu’entre 6 et 10 ans.

1.1.2.2. Romane

Résultats de Romane à l’échelle de Wellman et Liu

Epreuves Résultats

Désirs diversifiés 1 point

Croyances diverses 1 point

Accès à la connaissance 1 point

Contenu de fausse croyance 0 point

Fausse croyance explicite-changement de lieu 0 point

Liens entre croyances et émotions 0 point

Emotion apparente et émotion réelle 0 point

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Dans des situations de test, Romane peut attribuer et prendre en compte les désirs et les croyances des personnages afin d’en déduire leur comportement (épreuves « désirs diversifiés » et « croyances diverses »).

L’épreuve « accès à la connaissance » est réussie. Cependant nous nuançons les résultats car Romane, avant même d’avoir vu le contenu de la boîte, affirme qu’il y a un animal dedans. Elle ne fait pas de différence entre deviner et savoir. De plus, elle ne fait pas le lien entre la perception et la connaissance puisqu’elle justifie le fait que le personnage ne sache pas par « il ne sait pas parce qu’il ne sait pas ». Cependant, dans cette même épreuve, Romane est en mesure de prendre en compte le point de vue de l’autre puisqu’elle attribue un non-savoir au personnage alors qu’elle-même sait ce qu’il y a dans la boîte.

Les épreuves impliquant une fausse croyance sont échouées (« contenu de fausse croyance », « fausse croyance explicite » et « liens entre croyances et émotion »). Romane n’a pas encore accès à la fausse croyance puisqu’il lui est très difficile de faire cohabiter deux visions différentes de la réalité dans son esprit : elle ne prend en compte que les croyances qui sont en accord avec la réalité.

L’échec à l’épreuve « émotion apparente et émotion réelle » est à nuancer puisque c’est une compétence qui s’acquiert dans le développement typique entre 6 et 10 ans, Romane ayant 7 ans au moment du test.

1.1.3. Résultats au questionnaire

1.1.3.1. Résultats pour la théorie de l’esprit affective 1.1.3.1.1. Kévin

Dans la vie quotidienne, Kévin reconnaît les émotions sur expressions faciales et fait la différence entre les émotions positives et les émotions négatives. Néanmoins, il n’emploie pas toujours le bon vocabulaire pour nommer les émotions. De plus, en empathie, Kévin peut avoir un comportement de réparation et d’aide mais il ne repère pas toujours quand autrui est en difficulté.

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1.1.3.1.2. Romane

Romane reconnaît les émotions sur les expressions faciales dans son quotidien mais elle n’emploie pas le bon vocabulaire pour parler des émotions. Romane a des compétences en empathie émergentes. Elle peut avoir des comportements d’aide et de réparation mais elle ne repère pas toujours les situations dans lesquelles les autres en ont besoin.

1.1.3.2. Résultats pour la théorie de l’esprit cognitive 1.1.3.2.1. Kévin

Selon le questionnaire, Kévin est parfois en difficulté pour saisir l’intention des autres dans les situations de vie quotidienne. Il ne repère pas toujours les tentatives d’attention conjointe d’autrui et ne fait pas la différence entre « faire exprès » et « ne pas faire exprès ».

Le questionnaire confirme le fait que Kévin comprend le concept des « désirs » puisqu’il utilise le verbe « vouloir » à bon escient. Kévin est également en capacité de prendre en compte les désirs et croyances d’autrui car il peut ne pas monopoliser les conversations sur ses centres d’intérêt.

Le questionnaire relève des difficultés pour jouer au jeu de cache-cache, Kévin se cachant fréquemment au même endroit et de manière peu efficace. De plus, il ne joue pas aux devinettes et adapte peu son discours en fonction d’autrui. Ainsi, Kévin semble en difficulté dans son quotidien pour prendre en compte le point de vue d’autrui.

Dans son quotidien Kévin n’accède pas à la compréhension de la fausse croyance. Aucun comportement relatif à la fausse croyance (blague, mensonge, tromperie) n’est présent.

1.1.3.2.2. Romane

Selon le questionnaire, Romane accède à la compréhension des intentions d’autrui même lorsque celles-ci sont assez implicites comme dans les comportements d’attention conjointe. Seule la distinction entre « faire exprès » et « ne pas faire exprès » n’est pas acquise.

Dans son quotidien, Romane n’utilise pas toujours bien à propos le vocabulaire se rapportant aux désirs et aux croyances montrant que ces concepts ne sont pas réellement acquis. De plus, dans certaines situations de la vie quotidienne, Romane monopolise les conversations avec ses centres d’intérêt ne prenant alors pas en compte les états mentaux d’autrui.

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Dans la vie de tous les jours, Romane a beaucoup de difficultés à jouer aux devinettes, à donner assez d’informations et à adapter son discours en fonction de ses interlocuteurs. Tout ceci s’explique en partie par une gêne à prendre en compte le point de vue et le niveau de connaissance d’autrui.

L’ensemble des compétences nécessitant la fausse croyance (blague, mensonge, tromperie) sont peu présentes chez Romane dans la vie quotidienne montrant encore une incapacité à accéder à la compréhension de la fausse croyance.