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CHAPITRE 3 : Les modes de persistance de l’agriculture autour des villes

A- La résistance des productions alimentaires notamment dans les pays en voie de

Les modalités de recul et donc aussi de résistance de l’agriculture varie en fonction des concurrences qu’exercent les utilisations urbaines et qui génèrent la spéculation foncière. Cela concerne aussi les concurrences des produits agricoles venant parfois de très loin. Malgré cela, on se rend compte que des formes d’agricultures continuent d’occuper une part non négligeable des espaces urbains et périurbains des villes surtout dans les pays en voie de développement. Cela explique que l’agriculture péri-urbaine accomplie encore aujourd’hui des fonctions multiples qui garantissent et légitiment sa préservation.

A-1- L’agriculture urbaine nourrit les villes des pays pauvres

De plus en plus d'habitants des villes du Sud, particulièrement les plus pauvres, se consacrent à l'agriculture (élevage d'animaux, cultures vivrières ou non) à proximité des espaces bâtis, dans les villes où les zones périurbaines. Selon la FAO (1998), l’agriculture urbaine fournit de la nourriture à environ 700 millions de citadins et occupe un nombre de plus en plus important de ménages à travers le monde,156 (Smith et al, 1990 ; Deminger et al, 1998). L’agriculture urbaine se maintient donc actuellement dans de nombreuses villes en faisant

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Nous faisons référence ici aux différentes études réalisées par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) dans les cadres de ses projets de recherche pour le développement durable de l’agriculture urbaine dans les villes des pays en développement notamment en Afrique de l’ouest.

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Sur près de 800 millions de personnes engagées dans l’agriculture urbaine à travers le monde, environs 25 à 65 millions de personnes vivant dans les zones urbaines d’Erythrée, de Kenya, de Tanzanie, d’Ouganda et de Zambie tirent l’essentiel de leur nourriture de l’agriculture urbaine. In Stratégies alternatives de financement des agriculteurs et agricultrices urbains en Afrique de l’Ouest, document de synthèse, Réseau Francophone pour l’Agriculture Urbaine en Afrique de l’Ouest et du Centre (RFAU/AOC), 2005-2008. http://www.capaf.org/

face à d’innombrables contraintes157 et participe, à sa manière, à l’organisation des espaces périurbains et la gestion des ressources naturelles. C’est ce qu’observaient L.J.A. Mougeot et A. Lachance, (1993) en écrivant que dans les grandes agglomérations des pays en voie de développement, l'agriculture urbaine s'impose même de plus en plus comme une réponse concrète et rentable aux criants problèmes de rareté des ressources et de gestion des déchets. Elle est même devenue un trait

omniprésent du paysage urbain et de la réalité socio-économique dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. On produit ainsi des quantités étonnantes de légumes, de fruits, de céréales et même de poisson et de viande à des fins marchandes ou d’autoconsommation. En effet, l’agriculture urbaine et périurbaine tend à se maintenir en profitant des situations avantageuses de la proximité du marché et du consommateur urbain. L’activité se distingue particulièrement par

l’émergence de stratégies

d’agriculteurs agissant pour satisfaire les besoins de leurs familles en nourriture et répondre en même temps à la demande des citadins en produits alimentaires frais. On se rend compte aussi que la résistance de l’agriculture périurbaine dépend des types d’agriculteurs et du statut des terres cultivées (propriété, location, usufruit), (Figure 8).

Pour les agriculteurs pauvres, les cultures pratiquées sont généralement celles qui répondent le mieux à leurs besoins d’autoconsommation et qui peuvent aussi leur rapporter un complément de revenus.

Figure 8 : Une parcelle offerte par la municipalité est

cultivée par une veuve bosniaque. (Source : FAO, 1999)

Pour d’autres plus professionnels, cette agriculture doit leur rapporter suffisamment de revenus et être compétitive tant face aux produits venus d’ailleurs qu’aux autres formes d’emplois disponibles localement. Cela se traduit souvent par l’apparition d’une activité agricole hautement spécialisée. Tel est les cas de l’Afrique de l’Ouest où l’agriculture périurbaine s’est concentrée surtout sur les produits périssables à forte valeur ajoutée (produits maraîchers, fruits, lait, fleurs et légumes), les petites unités industrielles pour les produits permettant des économies d’échelle (poulets, œufs) et la nourriture pour les animaux domestiques. Mais l’importance de la pratique de l’agriculture urbaine dans les pays africains

157 Les contraintes concernent surtout des conditions naturelles difficiles, des facteurs de production limités, des dispositions institutionnelles et réglementaires orientés plutôt à la gestion du foncier urbain et périurbain au profit de la ville.

reste liée en général au fait que les produits alimentaires représentent souvent au moins la moitié du budget moyen des familles (Club du Sahel, 2000).

Très souvent, la

production maraîchère,

particulièrement les

légumes-feuilles très

appréciés par les

consommateurs, constitue une source de revenus vitale pour les ménages qui la pratiquent dans les

interstices des

constructions. La part de jardins situés dans la ville et dans la périphérie proche représente 80 % de l'approvisionnement en légumes-feuilles pour Brazzaville ; 100 % pour Bangui ; 90 % pour Bissau et Antananarivo. Le reste de l'approvisionnement est assuré par train ou camion à partir des zones plus

éloignées (Moustier,

1997).

À Harare (capitale du Zimbabwe), la superficie des espaces cultivés a doublé entre 1990 et 1994, passant à environ 16 % de la superficie de la ville (Figure 9); alors qu’au Caire, où la densité de population atteint en

moyenne 32 000

personnes par km2, 16 % des ménages dont 30 % dans les bidonvilles élèvent de petits animaux, surtout de la volaille, (Mougeot, 1995).

Figure 9 : Augmentation des espaces libres cultivés à l’intérieur des

limites de la ville de Harare entre 1990 et 1994. (Source : L. JA. Mougeot, 2006) 158

Selon la FAO (1999), même si la plus grande partie des denrées alimentaires continue d'être produite dans les zones rurales et transportée sur de longues distances jusqu'aux marchés urbains, la production agricole dans les villes mêmes et en périphérie est en progression.

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Certaines de ces cultures, très anciennes comme le maraîchage traditionnel, se pratiquent encore aujourd’hui dans les interstices de la vieille ville de Sanaa au Yémen, (Figure 10).

Figure 10 : Cultures dans la vieille ville de Sanaa au Yémen. Source : Messori, FAO (1999)

Par ailleurs, et dans le cadre de son programme « Ravitaillement des villes », la FAO aide nombre de villes à soutenir l'agriculture urbaine et périurbaine afin qu'elles puissent couvrir une part de plus en plus importante de leurs besoins alimentaires.

Dans les villes colombiennes de Bogota et de Medellin, l’accès limité à la terre n’a pas empêché des centaines de familles pauvres vivant dans les barrios (bidonvilles) à produire des légumes chez eux. Des techniques hydroponiques simples (l'eau se substitue à la terre) sont utilisées à partir d'étalage de réceptacles recyclés incluant bouteilles d'eau, vieux pneus et plateaux. Les récipients sont positionnés sur le rebord des fenêtres, dans les cours et même dans les escaliers. Chaque potager familial produit, mensuellement, quelque 25 kg de nourriture notamment laitue, haricots, tomates et oignons. Tous les excédents sont vendus aux voisins ou à la coopérative mise en place dans le cadre de ce projet.

Dans les villes africaines, l’agriculture urbaine n'entre pas en conflit avec les exploitations traditionnelles rurales, selon Wilfried B., un expert FAO, puisque l’état des routes n’est pas adapté au transport des produits périssables, comme les légumes verts, jusque dans les villes. En République démocratique du Congo, la FAO aide les édiles locaux notamment à Kinshasa, Lumumbashi et Kisangani à transformer 800 hectares de terres urbaines en jardins potagers destinés à produire des légumes frais et assurer des revenus supplémentaires à 16 000 familles, soit près de 80 000 personnes. En Namibie, la FAO a facilité la conclusion d'un contrat entre un groupe de 75 agriculteurs urbains et un supermarché alors qu'à Dakar, au Sénégal, des familles ont installé des points de vente aux alentours pour commercialiser leurs excédents. Cela permet à chaque famille de gagner au moins un dollar de plus par jour, (FAO, 2007).

A-1-1- L’agriculture résiste malgré une pression foncière forte

L’intérêt porté à la conservation de l’agriculture urbaine et périurbaine, depuis quelques temps, s’est manifesté après que cette agriculture a été oubliée voire ignorée pendant des années, (Nasr, 2004). Actuellement, cette agriculture continue de se pratiquer dans la ville même ou dans sa périphérie proche, parfois dans ses formes les plus traditionnelles. Cela explique que l’étalement urbain n’est pas parvenu à faire disparaître totalement l’activité agricole dans et aux alentours des villes. À l’inverse, cette agriculture ne cesse de manifester des formes d’adaptation voire de résistance à la pression urbaine, malgré les transformations parfois profondes qui distinguent les espaces périurbains. Elle était et continue d’être pratiquée tant par des ruraux convaincus de l’importance de la proximité des marchés urbains que par des citadins, même aisés, désireux de fournir eux-mêmes leur propre nourriture. Il s’agit dans ce dernier cas de la présence d’économie d’autoconsommation, où des groupes sociaux autonomes organisent leur propre approvisionnement en dehors des filières commerciales. C’était le cas autrefois des formes d’agricultures comme les domaines des classes sociales aisées et des monastères, les potagers des châteaux royaux (Potager du Roi, à Versailles). Cela concernait aussi les ceintures maraîchères dont la production était destinée aussi bien à l’autoconsommation qu’à l’approvisionnement de la ville en produits frais (Donadieu et Fleury, 1997).

L’activité agricole persistante est parfois intégrée par la planification urbaine au processus de développement de la ville comme en France, où l’espace agricole est souvent déclaré inconstructible dans les documents d’urbanisme. Par ailleurs la proximité des marchés urbains a été favorable au développement des activités maraîchères, de l'arboriculture fruitière et ornementale et de la floriculture en zones périurbaines. On découvre que l’agriculture urbaine résiste aussi grâce à l’émergence de nouvelles formes d’agricultures non marchandes (hobby farming)), Fleury et Donadieu, 1997 ; Fleury, 2000). C’est ce qu’observent P. Donadieu et E. de Boissieu (2001) en écrivant que « de nouvelles formes de pratiques, comme l'agriculture de plaisance et les jardins familiaux, liées surtout aux loisirs tendent à se développer tant autour des petites villes qu'à l'intérieur des grandes aires métropolitaines des pays occidentalisés »159. Ce n’est pas le cas dans les pays en voie de développement où d’autres facteurs sont à l’origine du maintien de l’agriculture urbaine et périurbaine.

A-1-2- Dans les pays du Tiers monde, la permanence de l’agriculture urbaine tient surtout à ses rôles alimentaire et socio-économique

Dans les pays en voie développement, l’agriculture urbaine, tend à être pratiquée et conservée dans et aux alentours des villes, avant tout pour des raisons d’autoconsommation et d'approvisionnement des marchés urbains en produits alimentaires frais. De fait, l’importance du rôle nourricier et socioéconomique de l’agriculture urbaine, favorisé par la proximité des marchés urbains, est à l’origine de son maintien autour des villes tropicales pauvres, (Fleury et Donadieu, 1997) et les villes de l’Afrique subsaharienne, (Moustier et Pagès, 1997). Dans ces pays généralement pauvres, l’activité continue de se pratiquer et de résister grâce à l’initiative individuelle de producteurs souvent exclus des statistiques agricoles et qui cultivent leur terres en dehors de tout appui de la part des pouvoirs publics.

La renaissance de l’activité et sa résistance à l’étalement urbain s’explique aussi par sa capacité de fournir de la nourriture et des emplois. Il se trouve aussi que dans certains cas, les producteurs urbains sont soutenus et encouragés, même partiellement, par les pouvoirs publics et surtout par des organismes non gouvernementaux (ONG) et des organisations

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sociales urbaines. C’est le cas certaines villes des pays de la rive Sud de la Méditerranée (Palestine, Algérie, Maroc) ou de l’Afrique notamment l’Afrique subsaharienne (Mali, Sénégal, Cameroun, Zimbabwe, Ouganda, Bénin, etc.).

A-2- Les cas de quelques pays de la rive sud de la Méditerranée

A-2-1- Le cas de Gaza en Palestine : une agriculture de crise

La bande de Gaza en Palestine est plus urbaine que rurale, (GUAC160, 1998). Cela s’explique par l’exiguïté du territoire national qui offre très peu d’espace pour le développement de l’agriculture rurale et l’ampleur de l’urbanisation qui s’étale sur presque tout le territoire "Comité Palestine 33"161. Un territoire considéré parmi les plus peuplé du monde (20 000 à 1000 000 habitant par km2)162.

A-2-1-1- Le conflit politique stimule le développement de l’agriculture urbaine

Le secteur agricole à Gaza occupe en effet une position importante dans la société locale. Il fournit des denrées alimentaires à la majorité de la population locale et contribue à 9 % du produit brut de l’économie palestinienne.

L’essor de l’agriculture urbaine est lié aux problèmes politico- économiques qu’ont rencontré les résidents pauvres et les personnes ayant perdu leur travail en Israël après la seconde

intifada enclenchée en septembre

2000. Selon Laeremans et

Sourani (2004), le secteur agricole occupe une grande partie de la population. Plantes et animaux font traditionnellement partie de la société urbaine palestinienne (Figure 11). Elle cultive dans les jardins des

légumes, des plantes

ornementales, des agrumes et d’autres fruitiers surtout des oliviers.

Figure 11 : Jardin potager, vergers, poulailler et pots

d’herbes sont autant d’activités agricoles productives localisées autour d’une maison de la banlieue de Gaza City. (Source : Laremans et Sourani).

Il est rare de trouver une maison dans les camps palestiniens sans lieu d’élevage domestique. L’élevage ovin, la pisciculture et l’aviculture sont des traditions qui font partie de la culture

160 GUAC c’est l’ONG Comité d'agriculture urbaine (Gaza Urban Agriculture Committee). Laeremans L. et Sourani A.J., «L’agriculture urbaine dans la bande de Gaza, Palestine », in Interface : agriculture et villes à l’Est et au Sud de la Méditerranée, sous la direction de Joe Nasr et Martine Padilla, éditions, DELTA, 2004, P. 186.

161 L’association "Comité Palestine 33" est une ONG ayant pour mission le soutien au Peuple palestinien notamment en matière de lutte contre la pauvreté urbaine. Elle mène des actions de solidarité en collaboration avec d’autres ONG palestiniennes comme le PARC (Palestinian Agricultural Relief Committees) en vue d’améliorer les revenus des familles pauvres notamment par la pratique de l’agriculture urbaine. Ces actions se sont traduites par la plantation d’arbres fruitiers entre 1993 et 1996 avec les agriculteurs du village de Al Qarara, et la mise en place d’un projet d’agriculture urbaine dans le camp de Jabalya en 2003-2004.

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palestinienne. Outre leurs fonctions alimentaires et socioéconomiques, les jardins domestiques de Gaza ont longtemps tenu des fonctions de décor et d'ombrage.

Les difficultés économiques, l'insécurité alimentaire et le déficit d'emplois en ville ont ramené les Palestiniens aux pratiques anciennes d'agriculture domestique, surtout depuis la première Intifada de 1987. Ce qui a permis d’approvisionner les populations des camps en légumes, lait et autres denrées particulièrement pendant les moments les plus difficiles163. Une étude réalisée en 1997 par l’université Al-Azhar de Gaza révèle que 60 % des 570 fermes à poulet de chair et 120 fermes de poules pondeuses se trouvaient dans les zones résidentielles à Gaza (Shanti, 1999) 164.

A-2-1-2- Les institutions soutiennent les activités agricoles

Le développement de l’agriculture urbaine à Gaza est appuyé par des structures gouvernementales et des ONG. Lors d’un atelier de réflexion sur l'avenir de l'agriculture urbaine qui s'est tenu à Gaza City à la fin de 1998, les groupes d'acteurs présents165 ont manifesté leur intérêt et leurs intentions de concevoir une stratégie pour promouvoir et faciliter les pratiques de l'agriculture urbaine de Gaza. L’atelier s’est achevé par la création d’une ONG, le Comité d'agriculture urbaine de Gaza (Gaza Urban Agriculture Committee, GUAC).

La sécurisation des ressources naturelle (eau et sol) pour l'agriculture urbaine, le développement et le renforcement des ressources humaines et des institutions d'appui à l'agriculture urbaine à différents niveaux étaient les principaux objectifs formulés lors de cet atelier. Pour ce faire, il était tenu compte de la création d’un cadre législatif d'appui, et d'investissements pour sécuriser les ressources de la part des autorités, de l'acquisition des savoir-faire et de l'assistance technique aux agriculteurs et leurs organisations. L’objectif était de créer un environnement favorable aux pratiques d'agriculture urbaine.

Deux projets d’agriculture urbaine ont vu le jour, respectivement en juillet 2000 et en mars 2003. Le premier projet «Activités d'agriculture urbaine à Gaza» était réalisé à l’initiative de l’ONG palestinienne « Palestinian Agricultural Relief Committee (PARC) ». Environ 200 sites choisis (maisons en aires urbaines, écoles, jardins d'enfants, centres de soins, hôpitaux, cimetières et rues) ont reçu une collection complète de différentes espèces et variétés de légumes, d'arbres fruitiers et ornementaux. Un suivi technique a été assuré pendant les trois premiers mois de l’action. Améliorer la sécurité alimentaire, initier des activités productrices de revenu et agrémenter les différents sites, tels étaient les principaux objectifs alloués à ce projet. Le deuxième projet, intitulé «Aider et encourager l'agriculture urbaine dans les camps de réfugiés de Gaza», a été recommandé pour trois camps de réfugiés. Le projet a concerné 300 familles (dont 150 parmi elles ayant accès à un toit ou une cour de 50 à 150 m2) qui ont été choisies dans 24 sites et ont reçu des arbres, des plantes et des graines. Le reste des familles (150), privés d’espaces pour cultiver, ont été encouragés pour l’élevage de pigeons domestiques. L'insistance sur la participation communautaire à toutes les étapes du projet et l’utilisation économes des ressources notamment de l’eau font partie des enjeux de ces projets.

163

Il s’agit des périodes long siège imposé par l’armé israélienne ou d’isolement de longue qu’ont subi les habitants des camps.

164 In Laeremans L. et Sourani A.J., op. cit., p. 184.

165 Il s’agit de représentants des ministères et des municipalités, des agriculteurs individuels (hommes et femmes), des ONG et des universités.

Les techniques de collecte des eaux de pluie (figure 12) et la conservation des eaux de nappes phréatiques

sont considérées

comme des éléments

de réussite de

l’agriculture urbaine de Gaza. D’autre part, l'amélioration locale de la santé et de l'environnement est proposée comme indicateur de mesure de la valeur de ce projet en terme de

«soutenabilité». Figure 12 : Récupération des eaux pluviales (eau des terrasses) au profit de l’agriculture urbaine. (Source : PARC – Gaza).

A-2-2- Le cas de l'oulja de Rabat-Salé au Maroc : produire des aliments sains

Au Maroc, l'agriculture urbaine, dans l'espace urbain et périurbain n’a jamais intéressé les pouvoirs publics, note Aziz Iraki (2004). Les services du ministère de l’Agriculture chargés du développement et de la vulgarisation disposent de peu de moyens et ne mènent pas d'actions particulières envers les agriculteurs et les agricultures des zones périurbaines. Ils sont davantage préoccupés par les aspects sanitaires de cette agriculture, notamment celle utilisant les eaux usées non traitées pour l’irrigation et ce en dépit de l’interdiction, depuis 1971, de l’irrigation des jardins cultivant les légumes et les arbres fruitiers par les eaux usées. Mais l'aspect environnemental de l'agriculture urbaine qui a le plus préoccupé les pouvoirs publics et le mouvement associatif national et international semble favoriser le développement de l’agriculture urbaine. C’est le cas de l'oulja de Rabat-Salé (zone inondable de l'oued Bouregreg, (Figure 13)où le maintien de l’activité agricole a nécessité l’intervention des pouvoirs publics et des ONG en vue de produire des légumes et des fruits de bonne qualité sanitaire.

En effet, et tout en reconnaissant implicitement l’importance de cette agriculture pour les ménages pauvres qui la pratiquent, les pouvoirs publics ont préconisé l’assainissement des eaux usées avant leur utilisation pour les cultures. Par ailleurs, les concepteurs du SDAU (1991-1992) qui y voient dans l’oulja un capital touristique, l’ont déclarée zone protégée par le SDAU. Parallèlement, le maintien de l’agriculture dans la zone a été encouragé par l'ONG internationale ENDA-Maroc qui a entrepris en partenariat avec les services du ministère de l'Agriculture, des actions visant la gestion des résidus (parcelles expérimentales...). En fait, il semble que la création de document à thèmes spécifiques portant sur des aspects comme l’environnement ou le tourisme pourraient dans le cas d’absence d’une reconnaissance globale de l’agriculture urbaine permettre à cette activité de se maintenir dans certains espaces du milieu périurbain non constructibles.

Figure 13 : Localisation d’Al Oulja (wilja) de Rabat-Salé sur l’atlantique au Maroc, entre les

agglomération urbaine de Rabat et Sale. (Source : http://www.selwane.com/)

A-2-3- Le cas de Sétif en Algérie

En Algérie, et dans le contexte d’une agriculture strictement encadrée, les pouvoirs publics