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CHAPITRE 3 : Les modes de persistance de l’agriculture autour des villes

B- Les politiques vertes des villes en Europe

L’agriculture urbaine permet de valoriser des terrains non cultivés en les transformant en espaces verts et en ceintures de verdure, éléments auxquels la plupart des pouvoirs municipaux attachent beaucoup d’importance. Dans les pays développés, l’agriculture urbaine doit sa conservation surtout grâce à sa reconnaissance par la planification urbaine au regard des divers rôles qu’elle accomplit au profit de la ville et du monde urbain. Cela coïncide avec une redéfinition des politiques urbaines qui tendent à protéger les espaces agricoles périurbains dans le cadre de politiques vertes (ceinture verte, plan vert, réseau vert, cœur vert, zones naturelles d’équilibre). Ces politiques cherchent à intégrer davantage l’agriculture urbaine comme une composante à part entière de l’aménagement urbain. Il s’agit en fait du maintien de l’activité agricole comme une infrastructure spatiale verte capable d’organiser et de valoriser le tissu urbain. Elle doit contribuer aussi à réduire les coûts de gestion des espaces ouverts, à répondre aux besoins sociaux en matière de cadre de vie non urbain en offrant aux citadins plus d’espace de liberté, de détente et de loisirs, (Donadieu, 2001). En résumé, l’intégration de l’agriculture dans les projets de villes promet de répondre à une partie des attentes sociales urbaines.

B-1- La permanence de l’agriculture urbaine : entre initiatives individuelles et actions publiques

La préservation de l’agriculture dans les villes des pays riches est liée davantage à l’accomplissement de fonctions surtout non économiques (environnementales, paysagères, patrimoniales, etc.), surtout suite au découplage presque total entre bassin de production et bassin de consommation, (Doucouré et Fleury, 2004). Son maintien en zones périurbaines peut s’expliquer par la présence d’initiatives individuelles et/ou collectives émanant des propriétaires fonciers, désireux de pérenniser des legs ancestraux comme les grands domaines ou bien de citadins soucieux de stratégies d’autoconsommation, associée aux formes

nouvelles d’agriculture non marchande (loisir, jardin familial), (Fleury et Donadieu, 1997). Dans le même temps, on se rend compte que depuis la fin du siècle dernier, la résistance de l’agriculture urbaine tient aussi à sa reconnaissance fréquente par les planificateurs comme composante des nouveaux territoires de la ville175. Cela s’est traduit par son intégration dans la planification.

B-1-1- La patrimonialisation des paysages agraires aux alentours des villes

« De grands espaces agricoles sont visibles dans les agglomérations contemporaines, ils

manifestent une résistance à l'urbanisation », écrit André Fleury (2004)176. Selon cet auteur,

la résistance de l’agriculture urbaine est sous-tendue par des stratégies conservatrices dont la finalité ne se limite pas à la production, mais tend à l'affirmation de la dimension patrimoniale de la propriété foncière. C'est le cas de vastes propriétés appartenant à des institutions publiques en Ile-de-Françe ou à Turin ; c’est le cas aussi des institutions religieuses, bénéficiaires de plusieurs siècles de donations comme à Rome ou aux environs de Beyrouth (communautés chrétiennes et musulmanes), ainsi que de grands domaines agricoles et forestiers privés, propriétés de l’aristocratie ou de la bourgeoisie industrielle. Ces derniers conservent leurs domaines agricoles surtout comme une composante de leur image sociale. C’est le cas de la viticulture et de l’oléiculture en Toscane (Italie) et autour d'Aix-en-Provence (France) où des domaines familiaux sont encore maintenus par leurs propriétaires citadins malgré la pression urbaine. Par ailleurs, certains îlots d’agriculture persistent encore aujourd’hui, grâce à leur appui par des politiques novatrices. « A Barcelone, le parc agricole

de Llobregada maintient les formes de l'agriculture traditionnelle ; en Italie, près de Palerme,

des vergers d'agrumes en terrasse s'ouvrent au public citadin tout en restant producteurs »177.

En Europe, l’émergence de politiques publiques de paysage (Donadieu et Perigord, 2007) se traduit par la conservation de paysages ruraux patrimoniaux, même lorsqu’il s’agit d’une agriculture modernisée. C’est le cas de la mutation en cours à Montpellier et dans de nombreuses régions italiennes où la viticulture moderne continue de « faire paysage », c’est- à-dire d’être reconnue comme des cadres de vie appréciés. L’agriculture périurbaine résiste aussi dans le cadre des politiques de conservation des terrasses ou de la reprise citadine respectueuse du bâti agricole (fermes anciennes, cabanes à vigne ou bergeries de la côte provençale, par exemple). En fait, les formes paysagères traditionnelles sont des supports tant pour les produits typiques que pour les produits ordinaires locaux. C’est le cas d’Aubagne, près de Marseille, qui a réaménagé sa zone maraîchère et conçu une marque commerciale pour ses produits, « Jardins d'Aubagne », (Fleury, 2004). On se rend compte en fait que la pérennisation des espaces agricoles en zones périurbaines est possible si on leur accorde une valeur nouvelle afin qu’ils trouvent un statut de paysage reconnu. Ces paysages sont dans la plupart des cas des sous-produits de l’activité agricole qui peuvent prétendre au statut de biens communs, (Fleury et Donadieu, 1997).

B-1-2- Les politiques vertes urbaines

Après avoir été considérés pendant longtemps comme des marges où peuvent être projetés les besoins de la ville en matière d’urbanisme pour divers usages (habitat, établissements

175 Selon A. Fleury (2004), la ville de Rome, peuplée de deux millions d’habitants, comprend 800 km2 d’espace agricole, sans qu’il n’y ait pour autant de politique agri-urbaine.

176

Fleury André, « La multifonctionnalité de l’agriculture périurbaine en Méditerranée, in Interface : agriculture et villes à l’Est et au Sud de la Méditerranée, sous la direction de Joe Nasr et Martine Padilla, éditions, DELTA, 2004, p. 108.

économiques, routes, etc.), les espaces agricoles périurbains ont commencé à susciter depuis une vingtaine d’années l’intérêt des aménageurs pour les divers rôles qu’ils peuvent accomplir au profit de la ville. En effet, l’agriculture urbaine et périurbaine accomplie parallèlement à ses fonctions socioéconomiques, d’autres rôles non marchands comme le recyclage et l’utilisation des déchets urbains, la valorisation des structures urbaines et du cadre bâtis, l’amélioration de l’environnement et du cadre de vie des citadins. Au regard de l’importance des fonctions non marchandes de l’agriculture, les planificateurs, ne cessent de chercher, comment l’intégration de l’agriculture dans la gestion des espaces périurbains peut aider la ville à mieux fonctionner.

Fleury et Donadieu (1997) rappellent d’ailleurs les principes urbanistiques énoncés dès le début du XXe siècle par E. Howard, L.N. Forestier, J. Greber, etc. Leur objectif était la création et la régulation des espaces ouverts périurbains. Ces principes sont devenus des sources d’inspiration voire des références pour l’accomplissement des projets contemporains de ville verte boisée. C’est ainsi qu’en France, des forêts périurbaines comme le bois de Vincennes ou le bois de Boulogne à Paris ont été protégées et sauvegardées par les politiques urbaines comme espaces publics depuis la fin du XIXe siècle, à une époque où les cultures maraîchères se développaient encore jusqu’aux portes de Paris. La production maraîchère avait un caractère local et profondément lié au processus même d'urbanisation, en particulier celle des légumes verts, difficiles à conserver et à transporter, (Fleury, 1998).

Jusqu’en 1960, l’espace agricole périurbain était pratiquement considéré comme libre et ouvert à tout usage, notamment dans l’Île-de-France (Fleury, 2004). Ce n’est que seize ans plus tard (1976) que le deuxième schéma directeur crée des « zones naturelles d'équilibre

(ZNE) séparées du tissu urbain par des limites de discontinuité fortes : l'espace ouvert est mis au centre du projet urbain »178. Ensuite, le troisième schéma directeur (1994) a prévu la création de la ceinture verte, sur le modèle de la Green Belt de Londres, zone où la moitié de l’espace est consacrée à l’agriculture. Ces deux formes de planification de la conservation de l’agriculture ont été souvent soutenues par les pouvoirs publics notamment régionaux. En 1994 le Plan Vert Régional a vu le jour. Ce document d'orientation réalisé par l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région d'Ile-de-France (IAURIF), pour la mise en œuvre des politiques régionales et locales de mise en valeur des espaces verts, urbains et ruraux avait pour objectifs :

- La protection de la "Ceinture verte" de l'agglomération parisienne, composée de tous les espaces naturels, boisés et agricoles situés entre 10 et 30 km du centre de Paris. - La création, dans l'agglomération centrale et de ses abords, de parcs et de jardins de

proximité, en particulier dans les secteurs carencés en espaces verts ; - L'acquisition de forêts en vue de leur ouverture au public ;

- La protection des zones agricoles péri-urbaines ;

- L'aménagement de grandes liaisons et de coulées vertes, promenades pour piétons et cycliste, pour relier la ville à la campagne et les grands espaces verts entre eux ;

- La mise en valeur et la sauvegarde de milieux naturels remarquables, tels que les "ZNIEFF179", et dont certains sont intégrées au réseau européen Natura 2000180. L’objectif de ces politiques vertes est de créer de nouveaux espaces non bâtis de biens et de services qui répondent à des activités économiques (productions agricoles) et la satisfaction

178 A. Fleury, « Agriculture périurbaine et projet urbain », In Donadieu P. et Rejeb H., Deuxièmes Rencontres Horticulture et Paysage, ESHE, décembre 2004.

179 ZNIEFF : Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique

des attentes des citadins en matière de loisirs. Cela peut apporter des réponses concrètes à des questions locales d’aménagement. La politique grenobloise et le Parc des Lilas (un nouveau type de parc public) constituent à cet égard des exemples intéressants.

B-1-2-1- L’exemple de la politique grenobloise

À partir de la fin des années 1960, les espaces périphériques grenoblois se distinguaient, par l’émergence d’une spéculation foncière forte que favorisait une pression urbaine croissante. Cela coïncidait avec la réorientation des pratiques agricoles vers les cultures intensives. Ces transformations émanaient de l’initiative d’agriculteurs et de responsables locaux qui étaient à l’origine de la reconstruction de l’agriculture périurbaine grenobloise. La réussite de cette agriculture tient à la conjugaison de plusieurs facteurs dont les principaux sont les suivants : - la reconquête des marchés urbains des produits frais locaux, tout en rétablissant la confiance

des citadins notamment sur la qualité et la manière de produire des denrées qu’ils consomment au quotidien ;

- la réintroduction de la culture agricole dans la société urbaine (réseaux pédagogiques de fermes à visiter, fréquentation nouvelle des fêtes rurales, etc.) ;

- la reconnaissance du rôle de l’agriculture dans la construction des territoires périurbains (gestion de l’environnement, production et maintien du paysage);

- la reconnaissance de l’activité par la planification en légitimant sa place dans le plan urbain, (A. Fleury et P. Donadieu, 1997).

On se rend compte qu’en fait, la pérennisation de l’agriculture dans les espaces périurbains dans des pays développés comme la France est liée à la mise en place de politiques vertes ainsi qu’à l’émergence de nouveaux rapports d’échange entre les espaces cultivés et les citadins. A cet effet, les agriculteurs ont adopté, avec l’aide des pouvoirs publics de nouvelles stratégies locales pour valoriser leurs agricultures et pour faciliter l’écoulement de leur production. La vente directe (aux champs) ou bien par le biais des marchés locaux, et la fourniture de services pédagogiques sont autant de pratiques adoptées par les agriculteurs périurbains pour s’inscrire dans les politiques vertes des villes

B-1-2-2- L’invention du Parc agricole des Lilas

La couronne rurale de Paris a connu une urbanisation intense pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Cela s’est traduit par la disparition presque totale des activités horticoles et maraîchères du début du siècle, à l’exception de quelques espaces reliques encore occupés par l’agriculture comme à Vitry-sur-Seine (département du Val-de-Marne) au Sud de Paris. Le recul de l’activité agricole s’explique par la diminution progressive du nombre des exploitations d’un recensement à un autre181 face à la progression d’une urbanisation diversifiée (zones d’habitat, zones industrielles, …) et très peu maîtrisée.

Afin de contenir l’étalement urbain aux dépens des terrains agricoles et préserver de fait l’agriculture périurbaine, la ville de Vitry a modifié son POS, en 1987, pour classer l'ensemble du plateau en zone ND (inconstructible). Plus tard, au début des années 1990, le Conseil Général de Val-de-Marne s'est engagé à transformer ce plateau en un parc urbain : le parc départemental des Lilas. Le programme d'aménagement des 98 hectares qu’occupe le parc a intégré les espaces agricoles existants (38 hectares) dans le projet de paysage car ils sont, selon la paysagiste J. Varier-Gandois, capables de «donner au site une image séduisante de jardin». Il s’agit en fait de la construction d’un nouveau type de parc public qui accueille

181 Dans les années 1960, il existait plus 800 exploitations agricoles dans le département du Val-de-Marne. Le recensement de 1986 a compté presque 200, alors que dix ans plus tard (1996), on n’en compte que près de 100 exploitations. in Prudhon G., Diagnostic préalable à l’intégration de l’agriculture val de marnaise à un projet urbain, Mémoire de fin d’études, ENSA Rennes, 1996, p.8, cité par M. Bouraoui (2000).

un ensemble d’activités distinctes. Les espaces cultivés vont être considérés comme une composante essentielle dans l'organisation spatiale et paysagère du parc, au même titre que la roseraie, le conservatoire des Lilas, l'écomusée du gypse qui participent à l’identité historique du lieu, puisque le parc repose sur les anciennes carrières de gypse, et qu’il succède aux célèbres forceries de lilas. On y trouve aussi des jardins familiaux et des exploitations horticoles, héritage patrimonial, mais aussi témoignage de modernité technico-économique de l’horticulture locale. Ces exploitations pourront trouver, à travers les visiteurs et grâce à la mise en paysage, un nouveau créneau de commercialisation tout en offrant les aménités habituelles d’un jardin public. Se trouvant en contact direct avec la ville, ces espaces assureront aussi une transition progressive et harmonieuse entre les quartiers d'habitation et les espaces publics

(Fleury et Donadieu 1997 ; Bouraoui, 2000).

B-1-3- Résistance de l’agriculture grâce à la reconnaissance de sa multifonctionnalité

Les agriculteurs urbains notamment dans les pays riches cherchent depuis ces deux dernières décennies à trouver de nouvelles raisons pour résister aux contraintes qui les expulsent de la ville. En effet, certains agriculteurs sont en passe d’inventer de nouvelles formes d’activités agricoles. Ainsi à Amiens et Bourges, deux villes où l’eau était au centre de l'économie traditionnelle, le maraîchage dont les origines semblent remonter à l'époque romaine, figurait dans les sculptures des cathédrales, (Fleury, 1998). Le développement du maraîchage dans ces deux villes était lié à la proximité du marché urbain et la production maraîchère avait « un

caractère local et profondément liée au processus même d'urbanisation, en particulier celle

des légumes verts, difficiles à conserver et à transporter »182. La régression des maraîchers à

Bourges (120 au début du XXe siècle, 80 dans les années 30, une douzaine dans les années 50 et le dernier maraîcher s'est arrêté en 1976) s’est accompagnée du développement des jardins familiaux qui ont relayé le maraîchage et de plus en plus de jardins de plaisance vers la fin du siècle (A. Fleury, 1998). Ces nouvelles formes d’agriculture urbaine (des jardinages) sont en fait le résultat des seules pratiques sociales et de stratégies individuelles ou collectives de production qui se déroulent en dehors de toute intervention de la part des pouvoirs publics.

Très souvent, l’activité agricole est considérée comme l’affaire de celui qui la pratique, le paysan, tout en négligeant le contexte général de déroulement de l’activité, notamment les rapports qui peuvent avoir lieu grâce à la proximité de la ville. C’est ce qu’observe en ce sens A. Fleury (2004) en écrivant : « dans aucune société, l'agriculture n'est la seule affaire des

agriculteurs ; elle est toujours étroitement imbriquée dans un tissu social, avec des

articulations fortes d'ordre socio-économique183 ». Il s’agit dans ce cas de l’existence de

multiples formes de l’articulation socio-économique qui peuvent s’expliquer par les relations sociales entre le propriétaire foncier et le travailleur effectif de la terre, entre la production et le marché (donc le consommateur) d’une part ; la pluriactivité des agriculteurs (en ville) et leur rapport aux politiques publiques, d’autre part.

En fait, l’espace cultivé, lieu du travail agricole, est aussi dans certaines cultures un lieu de plaisir pour le citadin, (A. Fleury, 2004). La superposition des deux regards, l'un technico-

182 André Fleury, «Nature, agriculture et ville les mutations d'usage des marais cultivés au coeur des villes », in Symposium international Paris-Québec, La réhabilitation des cours d'eau en milieu urbain, 28-30 septembre 1998. http://www.inra.fr/

183 André Fleury, « La multifonctionnalité de l’agriculture périurbaine en Méditerranée, in Interface : agriculture et villes à l’Est et au Sud de la Méditerranée, sous la direction de Joe Nasr et Martine Padilla, éditions, DELTA, 2004, P. 95.

économique (lieu de production pour les ruraux) et l'autre socioculturel, portés sur l'espace agraire, (lieu de loisir pour les citadins) constitue selon A. Fleury, non seulement l’espace de l'agriculture en territoire de la ville mais leur coexistence est à l'origine même de la multifonctionnalité de l'agriculture. La reconnaissance de la multifonctionnalité de l’agriculture, surtout périurbaine constitue un des facteurs de résistance de l’activité. Il existe certes d’autres formes d’agricultures périurbaines (non marchandes) qui participent au maintien de l’activité et du paysage agraire en zones périurbaines. C’est ce qu’observe Donadieu (2001) en écrivant : « de nouvelles formes de pratiques, comme l'agriculture de

plaisance et les jardins familiaux, liées surtout aux loisirs tendent à se développer tant autour des petites villes qu'à l'intérieur des grandes aires métropolitaines des pays

occidentalisés »184. L’agriculture de plaisance n’est en fait qu’une des formes d’adaptation et

de résistance de l’agriculture urbaine notamment dans les pays riches. Certains ménages urbains sans terre s’adonnent encore aujourd’hui à l’agriculture de plaisance et de loisirs. Ces pratiques agricoles se développent, le plus souvent, dans de petits jardins potagers localisés dans ou à l’extérieur de la propriété individuelle ou avec de petits élevages. Il s’agit parfois de petites parcelles cultivées sur des espaces publics inconstructibles, à l’image de ceux qui accompagnent les lignes de chemins de fer ou bien sur les rives des canaux et des fleuves en zones urbaines et périurbaines (jardins familiaux).

L’agriculture urbaine est une activité présente dans beaucoup de villes du nord et du sud. Les systèmes de culture et surtout les fonctions essentielles de l’activité ainsi que la reconnaissance de cette forme d’agriculture par la planification semblent faire une différence majeure entre l’agriculture urbaine et périurbaine dans les pays riches et ceux en voie de développement. Qu’en est-il alors de l’agriculture urbaine en Tunisie ?