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Martin Trépanier Ingrid Peignier

VOLET 1. I NFRASTRUCTURES ET ACTIVITES DE TRANSPORT DES HYDROCARBURESDES HYDROCARBURES

3 Description des infrastructures et des activités existantes de transport routier des hydrocarbures au Québec

3.2 Le réseau routier du Québec

Cette section est tirée essentiellement de trois rapports sur le transport de marchandises au Québec et au Canada :

 Un rapport réalisé en 1999 par KPMG et AGRA Monenco Québec (KMPG et AGRA Monenco Québec, 1999), rapport qui a été mandaté par Transports Canada et auquel le MTQ a collaboré au contenu et au financement. Les données sur le réseau routier du Québec contenues dans ce rapport, bien que peu récent, nous semblent toutefois être encore d’actualité. Les informations qui suivent représentent le transport de marchandises en général et non nécessairement le transport des hydrocarbures.

 Le rapport du MTQ sur la synthèse des résultats de l’enquête en bordure de route (MTQ, 2013).

 Les rapports de Transports Canada « Le transport au Canada 2013 » et « Le transport au Canada 2012 » ainsi que leurs annexes puisque celles de 2012 sont parfois plus complètes. (Transports Canada, 2014, 2013).

Le réseau routier public québécois, avec ses 157 215 km (Transports Canada, 2014), couvre une grande partie du territoire de la province. Il est plus restreint et moins dense au nord du Québec et de plus en plus important au sud de la province. À l’échelle de la province, le

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ministère des Transports du Québec (MTQ) a juridiction sur environ le quart des routes de la province, le reste étant essentiellement sous juridiction municipale. La proportion de routes sous juridiction fédérale est faible, mais cette proportion comprend les ponts Jacques-Cartier et Champlain, deux liens critiques du réseau routier de la région métropolitaine de Montréal.

(KPMG et AGRA Monenco Québec, 1999)

La carte suivante représente le réseau routier de camionnage sous la gestion du MTQ et sous gestion municipale au Québec.

Figure 3-1 : Réseau de camionnage sur les routes du Québec11

11 Source : Site internet du MTQ, http://transports.atlas.gouv.qc.ca/Marchandises/MarchRestrictionsCamionnage.asp, consulté le 12 novembre 2014

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Le réseau routier est généralement bien développé à l’extérieur de la région métropolitaine de Montréal. La densité de ce réseau est la plus élevée à l’approche et à l’intérieur des zones urbaines, et ce principalement à Montréal et à Québec. (KPMG et AGRA Monenco, Québec 1999)

Montréal est le point de convergence du réseau routier supérieur du Québec. Les axes autoroutiers relient la métropole à ses principaux marchés que sont l’Ontario et le Nord-Est des États-Unis. Ainsi les autoroutes suivantes desservent (Ville de Montréal, Tecsult-CIMA, 2005):

 A-20 est : le centre et l’est du Québec, et les provinces de l’Atlantique;

 A-40 est : le centre et le nord du Québec;

 A-10 : les Cantons de l’Est et le Maine;

 A-10/A-55 : la Nouvelle-Angleterre;

 A-15 sud : l’est et le sud des États-Unis;

 A-40 ouest : le nord de l’Ontario est l’Ouest canadien;

A-20 ouest : le sud de l’Ontario, le Midwest et l’Ouest américain.

Problèmes sur le réseau de transport routier actuel

Cette section est tirée du rapport de la Ville de Montréal et du groupement Tecsult/Cima (2005).

La concentration de trafic en provenance et à destination de Montréal ou en transit par cette région ne fait que souligner l’importance des problèmes qui découlent des lacunes du réseau routier régional.

Le réseau autoroutier de la région de Montréal est inachevé ou interrompu sur plusieurs axes.

Certaines portions d’autoroutes sont non fonctionnelles (zones d’entrecroisement trop courtes, nombreuses entrées et sorties sur de courtes distances). La congestion créée sur le réseau supérieur affecte les activités de camionnage.

D’après l’industrie du transport routier, les points de congestion ayant le plus d’impacts sur le transport routier des marchandises sont l’autoroute Métropolitaine, l’autoroute Décarie, l’autoroute 20 (entre l’A-13 et Turcot), les approches du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, du pont Champlain et du pont Mercier, et les autoroutes 13 et 15 à Laval.

Selon l’industrie, la région de Montréal ne possède pas encore de vision globale et intégrée pour une réglementation municipale uniforme. Cette situation rend les parcours des camionneurs plus complexes. L’industrie demande une planification urbaine répondant mieux aux besoins d’espace du transport par camions, notamment en regard d’espaces suffisant pour les

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manœuvres de chargement et déchargement. Dans ce contexte, les coefficients d’occupation du sol minimaux fixés au voisinage des autoroutes sont trop élevés, limitant la grandeur des stationnements ou les espaces de manœuvres et obligeant les camionneurs à faire des manœuvres hors site.

3.2.1 Les principaux axes

Si l’on considère le transport de marchandises en général, les principaux axes est-ouest du réseau routier québécois sont les autoroutes 20 et 40 qui longent les deux rives du fleuve Saint-Laurent et se prolongent à l’ouest vers l’Ontario. L’autoroute 20, à laquelle se rattache la route 185 qui rejoint le Nouveau- Brunswick12, fait le lien entre les provinces de l’Atlantique et celles situées à l’ouest du Québec. L’analyse des flux de marchandises sur le réseau routier vient confirmer la prépondérance du corridor de l’autoroute 20 comme grand axe de transport routier des marchandises au Québec. L’autoroute 10, qui traverse les Cantons de l’Est jusqu’à Montréal, est un important corridor reliant le sud du Québec et le nord-est des États-Unis. Trois routes partent de l’autoroute 10 (autoroutes 15, 35 et 55) et donnent accès aux états du nord-est des États-Unis, soit New York, le Vermont, le New Hampshire et le Maine. (KMPG, AGRA Monenco Québec, 1999).

Depuis le 15 décembre 2012, le dernier tronçon manquant de l'autoroute 30, entre les municipalités de Châteauguay et de Vaudreuil-Dorion, a été ouvert à la circulation. L'autoroute 30 est une autoroute interurbaine québécoise qui relie la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent au Centre-du-Québec en passant par la Rive-Sud de Montréal. Cette autoroute, avec son nouveau tronçon s'étalant sur 145km, facilite grandement le transport entre Ottawa, Toronto, la Montérégie, l'Est-du-Québec et les Etats-Unis. Le parachèvement de l'A30 favorise la circulation de «grand transit» entre l'est et l'ouest de la métropole en permettant de contourner Montréal.

Malgré un péage, qui a connu une augmentation très controversée le 1er février 2014, cette autoroute demeure toutefois très empruntée par les camionneurs13.

En ce qui concerne plus spécifiquement les matières dangereuses (non spécifiquement les hydrocarbures), l’observation de la carte des flux de transport permet de constater que le transport de telles marchandises se fait majoritairement dans le corridor Maritimes-Québec-Ontario. De plus, une portion importante de ce flux se situe entre la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et celle de la Capitale Nationale ainsi qu’entre la région de Montréal et celle de Gatineau, et transite en majorité par l’H-417 en Ontario. (MTQ, 2013)

12 La route 185 fait l'objet d'une réfection majeure qui la transformera à terme complètement en l'autoroute 85.

13 Source : A30 Express. (2013). Autoroute 30 : 1 an déjà. Communiqué de presse CNW Telbec.

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Figure 3-2 : Flux de camions transportant des matières dangereuses selon la réponse du camionneur (Source : tirée de MTQ, 2013)

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3.2.2 Les postes frontières

Le Québec partage 28 postes frontières avec les États-Unis. La porte d’accès numéro un au marché américain pour les camions est le poste frontalier de Lacolle (A-15 / I-87), avec 37% des déplacements internationaux (notons que l’on tient compte uniquement de camions qui ont circulé sur le territoire québécois sans considérer les voitures). Le deuxième poste est celui de Phillipsburg (R-133 / I-89), suivi de près par celui de Lansdowne, en Ontario, avec chacun 12,3% des déplacements internationaux. (MTQ, 2013)

Aucune information n’est disponible en ce qui concerne la part des hydrocarbures dans le transport des marchandises aux postes de frontières.