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Quantité et type des hydrocarbures transportés

Martin Trépanier Ingrid Peignier

Objectif 5 : Connaître le partage des tâches entre le transporteur et l’expéditeur lors des opérations de chargement et de déchargement des MD

4 Description des infrastructures et des activités existantes de transport ferroviaire des hydrocarbures au Québec

4.3 Caractéristiques du transport ferroviaire des hydrocarbures

4.3.1 Quantité et type des hydrocarbures transportés

La catégorie des hydrocarbures contient divers produits différents : pétrole, essence et carburéacteur, mazouts, huiles lubrifiantes et graisses, huiles de pétrole raffiné ou de minéraux bitumineux et hydrocarbures gazeux. À l’heure actuelle, le réseau ferroviaire n’est pas utilisé pour le transport du gaz naturel, à l’exception des gaz naturels liquides que sont le propane et le butane.

Pour l’instant, l’information disponible sur les marchandises ou les marchandises dangereuses est classée par catégories en vertu du Code unifié des marchandises (STCC), par chemin de fer, et aucun numéro UN n’est fourni. Toutefois, le STCC est assez détaillé pour permettre une correspondance entre le STCC et la classe de marchandises dangereuses, s’il y a lieu.

Le Tableau 4-5 donne la répartition des matières dangereuses par classe (transportés uniquement par le CN et le CP au Canada). Il montre que les matières dangereuses représentent 11 % du nombre de tonnes transportées et 9 % des tonnes-km. Les classes de matières dangereuses les plus couramment transportées en 2008 sont les liquides inflammables (4 %), les gaz (2 %) et les substances corrosives (2 %).

34 Source : Radio Canada, 2014, « Terminal pétrolier de Belledune : la mobilisation gaspésienne contre le projet s'organise », 3 octobre 2014

35 Source : Gagné, Gilles, 2014, « Transport par rail de pétrole: Chaleur terminals ne fait pas l'unanimité dans l'Est », Article paru dans Le Soleil, 25 avril 2014

BILAN DES CONNAISSANCES – TRANSPORT DES HYDROCARBURES AU QUEBEC 89 Tableau 4-5 : Matières dangereuses transportées par le CN et le CP par classe en 2008 (Source : Transports Canada, 2010)

Bien que les quantités de marchandises dangereuses transportées au cours de la période de 2000 à 2008 aient été relativement stables, la figure 12 indique que le nombre de tonnes de liquides inflammables de classe 3 continue d’augmenter, tandis que celui des classes 9 et 2 diminue.

BILAN DES CONNAISSANCES – TRANSPORT DES HYDROCARBURES AU QUEBEC 90 Figure 4-5 : Tonnes transportées par chemin de fer au Canada au cours d’années données par classe de MD (Source : Transports Canada, 2010)

D’ailleurs, selon l’Association des chemins de fer du Canada (ACFC), le volume des envois par rail a augmenté considérablement au cours des cinq dernières années. En 2009, les chemins de fer de classe I ne transportaient que 500 wagons complets de pétrole brut, un nombre infime. Les estimations actuelles se situent pour le moment entre 130 000 et 140 000 wagons complets par année. Selon la moyenne estimative de 600 barils par wagon-citerne complet, cela représente environ 230 000 barils par jour.

L’exploitation continue de ces réserves pétrolières devrait se traduire par le transport d’un volume encore plus élevé de pétrole brut par chemin de fer dans les années à venir.

En 2012, la quantité totale des hydrocarbures liquides transportés par voies ferroviaires au Canada était de près de 500 kb/j. Le transport ferroviaire du mazout et du pétrole brut était de 180 kb/j, jusqu’à 66 % en un an. (ACFC, 2013)

BILAN DES CONNAISSANCES – TRANSPORT DES HYDROCARBURES AU QUEBEC 91 La Figure 4-6 présente le nombre mensuel de wagons qui ont été chargés selon le type de produits. À partir du début de l’année 2012, il y a une croissance très forte pour le mazout et le pétrole brut, passant ainsi d’environ 6 000 wagons par mois à 16 000 en 2014.

Figure 4-6 : Nombre mensuel de wagons chargés selon le type de produit (Source : Compilation de données à partir de CANSIM 404-0002, 2014)

Il est intéressant également de constater les fluctuations du transport ferroviaire de pétrole et de produits pétroliers par semaine. L’Association of American Railroads (2014) permet de faire cette analyse pour le Canada. La figure suivante montre ainsi les fluctuations par semaine pour le transport ferroviaire de pétrole sur 4 années différentes.

Même si globalement, le portrait du transport ferroviaire de pétrole a beaucoup évolué et augmenté au fil des ans, on s’aperçoit que certaines tendances se répètent d’une année à l’autre : il y a un creux dans le trafic ferroviaire autour des semaines 13-14 (fin mars – début avril), ainsi qu’autour des semaines 27-28 (2 premières semaines de juillet), autour de la semaine 39 (fin septembre) puis finalement pendant les fêtes de fin d’année. Les diminutions reliées aux fêtes de fin d’année pouvant facilement s’expliquer,

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Août 2002 vr 2003 Août 2003 vr 2004 Août 2004 vr 2005 Août 2005 vr 2006 Août 2006 vr 2007 Août 2007 vr 2008 Août 2008 vr 2009 Août 2009 vr 2010 Août 2010 vr 2011 Août 2011 vr 2012 Août 2012 vr 2013 Août 2013 vr 2014 Août 2014

Nombre de

BILAN DES CONNAISSANCES – TRANSPORT DES HYDROCARBURES AU QUEBEC 92 il serait intéressant de connaître les raisons des autres semaines creuses. Il pourrait également être intéressant de croiser le trafic avec le nombre d’accident. Y-a-t-il plus d’accident pendant ces semaines « plus creuses » ?

Figure 4-7 : Trafic ferroviaire de pétrole et produits pétroliers au Canada par semaine 2011-2014 (Source : AAR, 2014)

Le nombre de barils qui peut être transporté par wagon-citerne dépend de la qualité du pétrole brut. Le Tableau 4-6 présente les caractéristiques des principaux types de pétrole brut transportés ainsi que les équipements nécessaires à leur transport.

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Wagon optimal 31,800 gal 28,300 or 29,200 gal

Tableau 4-6 : Caractéristiques des principaux types de pétrole brut (Source : tirée de CAPP, 2014)

Le tonnage et le nombre de wagons utilisés permettent de comparer les différents modes de transport selon la quantité de marchandise transportée et selon le nombre de véhicules utilisés. Cependant, chaque mode a ses caractéristiques qui influencent son efficacité par exemple. Ainsi, l’unité de tonnes-km permet de comparer les distances parcourues pour la même quantité de marchandise transportée entre deux modes, ou de comparer les quantités transportées pour une même distance parcourue. De la même manière, le wagons-km est un autre bon outil comparatif.

BILAN DES CONNAISSANCES – TRANSPORT DES HYDROCARBURES AU QUEBEC 94 Le Tableau 4-7 détaille le transport des matières dangereuses de classes 2 et 3 (auxquelles appartiennent les hydrocarbures) selon les deux unités tonnes-km et wagons-km.

Tableau 4-7 : Tonnage-km et wagons-km pour les classes 2 et 3 pour l’année 2008 (Source : tiré de Transports Canada, 2010)