• Aucun résultat trouvé

Répartition des 10 classes de districts indiens produites

Exploration des dynamiques démographiques et économiques des petites villes dans le système urbain indien

Carte 11 Répartition des 10 classes de districts indiens produites

182

La concentration géographique de certaines classes de districts est ici mise en avant. Le premier constat est la confirmation de l‘opposition entre Inde du Sud et Inde du Nord qui était ressortie de la régression entre la croissance des petites communes et celles des districts dans lesquels elles s‘insèrent (Carte 10). Toutefois, la croissance de la part des petites villes ne ressort pas comme nettement moins dynamique dans les États du Sud plus tournés vers les services que le Nord. Cette différence de conclusion s‘explique, car la croissance de la part des petites villes ne renvoie pas à la même réalité que la croissance moyenne des petites villes par district. L‘intérêt ici pour la croissance de la part des petites villes permet de situer l‘évolution de leur poids dans la hiérarchie de peuplement et donc notamment de prendre en compte leur capacité de renouvellement par le bas, à faire émerger des petites villes. À l‘inverse, la croissance moyenne des petites villes ayant entre 5 000 et 50 000 habitants en 2001 laisse de côté toutes les villes dont le dynamisme durant les années 1990 les a amenées à dépasser le seuil des 50 000 habitants. Le principal facteur de distinction entre ces deux classes est la surreprésentation du secteur agricole dans la partie nord de l‘Inde par rapport à l‘ensemble des autres classes.

Les dynamiques métropolitaines de certains districts se distinguent également nettement sur la carte avec la classe 9. Cette classe regroupe la majorité des districts en périphérie des grandes métropoles du pays, notamment Kanchipuram, au sud de Chennai, où se situe Sholinganallur. Avec près d‘un quart de son économie dépendante du secteur industriel en 2005, le Chhattisgarh forme une classe indépendante. Ceci traduit la richesse en matière première de cet État, et le développement des secteurs de l‘énergie et de l‘acier notamment. Il mérite d‘être noté que dans cette classe la part des petites villes est inférieure à la moyenne nationale, questionnant l‘hypothèse d‘un lien spécifique entre industrialisation et émergence de l‘urbain en Inde.

La classe 6, la plus représentée par la suite, montre une cohérence géographique forte, avec deux régions où les districts sont regroupés : l‘est de l‘Uttar Pradesh et le Meghalaya. La faible part des petites villes et leur croissance limitée, précisément dans ces régions peut être questionnée. Quelques pistes à ce sujet peuvent être trouvées notamment dans une étude sur plusieurs petites villes situées dans cette région de l‘Uttar Pradesh (De Bercegol, 2012).

183

Enfin, le Kerala s‘approprie la quatrième classe témoignant encore de la spécificité de la structure de son peuplement. Il se distingue en effet par une grande taille moyenne des villages, une forte part des petites villes, une croissance démographique plutôt faible et un fort engagement dans les services. Cette analyse confirme ces caractéristiques finalement déjà évoquées du Kerala, mais de plus elle valide leur singularité à l‘échelle de l‘Inde.

Différentes dynamiques émergent pour les petites agglomérations. Pour celles en périphérie de grandes agglomérations, c‘est la classe 5, concentrée au Punjab, où elles montrent le plus de dynamisme. Ce sont des districts fortement dynamiques économiquement entre 2000 et 2005 qui représentent un cas relativement particulier à l‘échelle de l‘Inde.

Les petites agglomérations isolées sont plus dynamiques dans la classe 10 représentant les districts plus industriels concentrés au Chhattisgarh. L‘hypothèse peut être faite qu‘il s‘agit d‘une dynamique particulière de ces districts, où la part des petites villes est encore faible notamment, car cet État est encore largement rural, avec un pourcentage d‘urbanisation officiel de 23,2% en 2011. De nombreux villages viennent donc alimenter la croissance de la part des petites villes non polarisées qui sont les moins dynamiques et donc les plus sensibles à ce processus. Cette hypothèse semble se confirmer au regard de la Carte 10 (p. 158) où les petites villes du Chhattisgarh sont peu dynamiques.

La classe regroupant les districts où les petites villes sur corridor sont les plus dynamiques ne se structure pas géographiquement d‘après la Carte 11. L‘hypothèse est posée que ceci est dû à la difficulté de définir cet ensemble comme homogène, avec des routes dont la qualité peut très largement varier malgré des statuts communs. Par ailleurs, ces routes sont sans doute le critère le plus dynamique par rapport aux métropoles dont l‘évolution est globalement plus stable. La qualité des routes peut en effet varier de façon conjoncturelle et de nouvelles routes peuvent être construites entre deux recensements, ce qui rend d‘autant plus difficile d‘interpréter leur influence. Dans l‘idéal, une collaboration avec le département des autoroutes nationales pourrait aboutir à la création d‘un SIG intégrant la qualité des routes et leurs évolutions, avec les potentiels d‘impact de la création de nouvelles autoroutes.

184 Conclusion

L‘étude des petites villes à l‘échelle des districts de l‘Inde donne les grandes tendances autour desquelles leurs dynamiques se structurent. La croissance des petites villes ne semble pas tant dépendre d‘une seule variable, mais d‘un ensemble de facteurs à l‘échelle de l‘Inde.

De façon globale, la croissance démographique des petites villes suit la croissance démographique des districts dans lesquels elles s‘insèrent. Une distinction est faite entre le sud et le nord de l‘Inde, la plus forte dépendance au secteur agricole dans le nord concorde avec un dynamisme semblant plus fort pour les petites villes. Ce dynamisme doit toutefois être relativisé dans la mesure où les petites villes de 1991 ne sont pas les mêmes que celles de 2001. Selon les indices de mesure sélectionnés, les résultats peuvent sensiblement varier comme l‘a montré l‘exemple du Chhattisgarh.

La réalisation d‘analyses en composantes principales a permis de décrire de façon synthétique la base de données disponible à l‘échelle des districts, et de proposer une caractérisation des districts selon cinq grandes catégories. Elle a également permis la sélection des variables les plus pertinentes pour la réalisation d‘une classification ascendante hiérarchique des districts étudiés qui a permis de faire ressortir plusieurs sous-ensembles. Au-delà de la relative opposition entre le Nord et le Sud, la spécificité des dynamiques des districts en périphérie de métropoles a été mise en avant tout comme, la spécificité des formes de peuplement au Kerala et la difficulté dans laquelle se situent les petites villes dans l‘est de l‘Uttar Pradesh et au Meghalaya.

L‘apport de ce cadre à l‘étude des petites villes en Inde est de situer avec le plus de précision possible les contextes régionaux dans lesquels se situent les trois cas d‘étude. L‘analyse est par la suite poursuivie à l‘échelle du Tamil Nadu, ce qui permet de travailler sur la répartition des emplois pour chaque commune entre 2001 et 2011.

185

Chapitre 6. Évolution de la structure de l’emploi et croissance des petites

Outline

Documents relatifs