• Aucun résultat trouvé

Multiplicité des définitions de la ville en Inde 1 Les contours de l‘urbain

Politiques publiques et processus d’urbanisation par le bas

Chapitre 2. Enjeux autour de la définition des petites villes

1.2.1 Multiplicité des définitions de la ville en Inde 1 Les contours de l‘urbain

La particularité de l‘objet "petite ville" est de se situer à la marge de la hiérarchie urbaine à la limite du monde rural. C‘est pourquoi définir les contours de cet objet passe par le questionnement de ce qui différencie l‘urbain du rural. Le questionnement autour de l‘urbain en sciences sociales relève d‘un large panel de disciplines entre sociologie, politique, géographie et économie. Il apparaît vite que chaque discipline, lorsqu‘elle parle de la ville ou de l‘urbain, engage dans son discours des ensembles de références qui bien que se recoupant les uns les autres définissent des cadres interprétatifs distincts. Définir l‘urbain et la ville, c‘est définir un objet d‘étude dont la forme dépend de l‘analyse entreprise. Il n‘y a donc pas tant de définitions de cet objet qui s‘opposent que des formes d‘analyse complémentaires les unes des autres. Pour prendre un exemple simple, dans une approche politique le terme de ville sera généralement préféré à celui d‘urbain et se raccordera le plus souvent aux enjeux de gouvernance de la ville et aux politiques entreprises. Dans ce cas la ville correspond à l‘entité administrative définie de manière officielle et dont les limites sont celles de la juridiction de son appareil gouvernemental. À l‘opposé quand la sociologie s‘empare de la notion d‘urbain celle-ci renvoie à un espace qui dépasse largement les limites administratives et morphologiques de la ville et s‘étend aux limites de l‘influence de la ville sur les comportements (Flanagan, 2010). Cette polysémie du terme révèle la richesse des concepts de

52

ville et d‘urbain qui trouvent de nombreuses déclinaisons sémantiques : ville, urbain, agglomération, métropole, bourg, etc.

En géographie, le concept de ville est largement débattu aujourd‘hui, mais a été longtemps laissé de côté. Cherchant au début du siècle à s‘affirmer comme une science concrète, la géographie s‘est attachée à l‘analyse de données empiriques et son analyse des villes tenait alors de la monographie et insistait sur la spécificité de chaque ville sans essayer de faire des théories générales sur l‘urbain (Paquot, Lussault et Body-Gendrot, 2000). De plus la géographie, avec Vidal de la Blache en tête, se concentre au début du siècle sur les relations homme-milieu qui correspondent de façon plus large au cadre rural et ainsi la géographie urbaine reste très secondaire jusqu‘au début des années cinquante (Hertzog, 2010). Une exception notable est Élysée Reclus qui aborde le sujet dans L’Homme et la terre de façon assez positive, il voit dans les villes un facteur potentiel de progrès « Quand les villes s‘accroissent, l‘humanité progresse, quand elles diminuent, le corps social menacé régresse vers la barbarie » (1905, p. 72).

Le début de la géographie urbaine en France est souvent considéré comme étant le fait de Raoul Blanchard qui publie en 1911 Grenoble une étude de géographie urbaine, monographie qui reste longtemps une référence du point de vue méthodologique avec une approche basée sur le site et la situation qui laisse une grande place à la géographie physique. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, une volonté d‘institutionnalisation de l‘aménagement des villes soutient le développement de l‘urbanisme qui se dissocie progressivement de la géographie urbaine. L‘urbanisme s‘intéresse davantage aux hommes et « les réseaux techniques restent rejetés dans les bas-fonds de la connaissance » (Offner, 2000 cité dans Hoyaux, 2010, p. 8).

Dans les années 1930, l‘École de Chicago composée de sociologues introduit l‘espace dans les études urbaines, mais celle-ci ne reçoit qu‘un faible écho en France ou la géographie physique continue de tenir une place prépondérante. L‘apport de Christaller et de sa théorie des lieux centraux comme explicative de la localisation des villes et de leur place dans la hiérarchie urbaine est également significatif. Il faut attendre le lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour voir le courant de la géographie urbaine prendre encore de l‘ampleur notamment en raison des grands programmes d‘aménagement du territoire de la DATAR qui

53

impliquent de façon croissante des géographes. Ce lien semblant indissociable du développement de la géographie avec les besoins d‘aménagement rappelle son rôle d‘outil d‘aide à la décision toujours fort, malgré son détachement relatif de l‘urbanisme.

Plus récemment, certains chercheurs mettent en avant la complexité de la ville contemporaine par rapport à ce qu‘elle a pu être avant la première révolution industrielle. Les limites urbain- rural qui auparavant étaient clairement visibles de façon architecturale tendent à s‘effacer aujourd‘hui avec l‘étalement urbain, aussi « toute définition trop simple qui privilégierait un seul point de vue risque donc d‘altérer la complexité intrinsèque du phénomène urbain » (Pumain, 1994). Les travaux sur la périurbanisation se multiplient témoignant de la difficulté à maintenir des frontières étanches entre espaces urbains et ruraux. Cette interprétation de l‘urbain tend à saisir au maximum la complexité d‘un phénomène en détaillant au mieux les caractéristiques spécifiques de cet espace par rapport à ce qui l‘entoure. « Le Tournant géographique » (Lévy, 1999) multiplie les incursions disciplinaires de la géographie, avec l‘apport notable du développement de l‘informatique et des capacités de traitement de l‘information. Les approches géographiques de la ville s‘étendent alors de l‘étude des représentations à l‘analyse spatiale.

Pour les études, à l‘échelle locale, voire régionale, la recherche de caractéristiques spécifiques de l‘urbain paraît nécessaire afin de construire un objet scientifique délimité le plus précisément possible. Cependant, en passant à des échelles supérieures nationales ou mondiales, l‘épaisseur des caractéristiques spécifiques de l‘urbain diminue et l‘altération de la complexité du phénomène apparaît comme une étape nécessaire pour pouvoir définir un ensemble cohérent. Pour des recherches à l‘échelle du monde la simplification de la définition de l‘urbain est nécessaire, alors qu‘elle pourra gagner en finesse à des plus petites échelles . 1.2.1.2 L‘étude des petites villes, le parent pauvre des études urbaines en France et en Inde La géographie urbaine a tendance à concentrer ses recherches sur le haut de la hiérarchie urbaine qui est supposée représenter le mieux les évolutions les plus récentes du processus d‘urbanisation. Concernant l‘étude des petites villes en particulier il faut attendre la fin des années 1960 pour voir paraître des articles concernant spécifiquement ces espaces qui souffrent de leur positionnement d‘entre-deux, entre village et métropole. En France, on note

54

cependant l‘appel de P. George « pour une étude systématique des petites villes » (George, 1968), mais son écho reste assez limité. Dans les années 1970-1980, quelques publications concernant l‘Afrique du Nord (Troin, 1971, 1979 ; Signoles, 1986) dénotent un certain dynamisme des études concernant les petites villes. Néanmoins un nouveau recul a lieu avec les travaux de l‘école de Los Angeles dans les années 1990 qui vont baser toute leur analyse de l‘urbain sur les processus à l‘œuvre dans cette métropole multimillionnaire. La petite ville est alors laissée de côté comme un processus d‘urbanisation avorté ou inachevé, posant l‘hypothèse que toutes les villes ont pour propension à devenir des métropoles et que la petite ville n‘était qu‘un stade éphémère de l‘urbain. Le rapport de la Banque Mondiale de 2008,

repenser la géographie économique, en mettant l‘accent sur les économies d‘agglomérations

contribue à maintenir l‘attention sur les plus grandes métropoles. Or, plus de la moitié de la population urbaine d‘Afrique, d‘Asie et d‘Amérique latine vit dans des villes de moins de 500 000 habitants (Satterthwhaite et Tacoli, 2003), le biais de la recherche urbaine qui se concentre sur les plus grandes métropoles ne rend donc pas compte de la diversité du processus d‘urbanisation (Bell, 2009).

En France, les travaux de l‘Université de Clermont-Ferrand, où un important colloque sur les petites villes a eu lieu en 2002 peuvent être relevés (CERAMAC, 2003). Un nouveau colloque sur cette thématique est organisé à l‘université de Tours en 2010 (Demazière et al., 2013). Un groupe de recherche se forme en partenariat avec des chercheurs de Clermont-Ferrand, Poitiers et Toulouse, autour du programme AttracVil1. Enfin en 2014 à Avignon, les petites et moyennes villes sont encore mises en avant comme des objets à la frontière de l‘urbain et du rural (Moriconi-Ebrard et al., 2014). Si les petites villes ne concentrent pas la majorité des études urbaines en géographie, elles n‘en sont pas pour autant oubliées.

1

55

Le même biais est observable dans les études urbaines indiennes qui se concentrent principalement sur les six plus grandes agglomérations du pays. Pourtant, en Inde en 2011, 63% de la population urbaine se situent dans des villes de moins de 500 000 habitants et 40% dans des villes de moins de 100 000 habitants, « l‘image de la société urbaine en Inde provient principalement si ce n‘est exclusivement de l‘étude des grandes villes » (Shah, 2012, p. 3). Les premières études de géographie urbaine en Inde ont été réalisées sur les grandes agglomérations comme Varanasi (Singh, 1955), elles se concentrent également sur les classifications fonctionnelles des agglomérations. Puis avec une approche de plus en plus statisticienne la ville va être considérée comme un marché pour ces aires rurales environnantes et les recherches vont tendre à appliquer le modèle des lieux centraux de Walter Christaller pour expliquer la distribution des agglomérations indiennes dans l‘espace. À partir des années 1980, deux champs bien distincts de la géographie urbaine vont émerger : d‘un côté les recherches interurbaines avec un intérêt porté sur la localisation des agglomérations les unes par rapport aux autres et la formation des systèmes urbains, de l‘autre les recherches intra-urbaines avec un intérêt pour la distribution des activités et des populations à l‘intérieur de la ville. Le cas des petites villes est peu étudié dans ce contexte mis à part dans les analyses du système urbain indien où l‘analyse en classes de taille tend à montrer la faiblesse de leurs dynamismes. Un biais régional peut également être formulé avec la concentration des quelques études sur les petites villes dans quelques régions comme le Maharashtra le Gujarat et le West Bengal laissant de côté en particulier la partie Nord-Ouest du pays.

Le peu d‘études sur les petites villes en Inde a conduit un groupement de chercheurs dirigé par É. Denis et M.-H. Zérah à mener un programme de recherche l‘ANR SUBURBIN (Subaltern

Urbanization in India) dédié à l‘étude des petites villes en Inde et dans lequel cette thèse trouve

sa place. Ce programme tend à montrer la diversité du processus d‘urbanisation qui ne peut être réduit à la métropolisation qui laisse de côté le processus d‘urbanisation par le bas.

56

1.2.1.3 Définition administrative de l‘urbain dans le monde et en Inde

La difficulté de faire consensus autour des concepts de ville et d‘urbain dans les sciences sociales est également partagée par les autorités publiques qui de par le monde font preuve d‘une grande variété de choix de critères de définition de leur zone urbaine. Aussi, lorsqu‘il est annoncé, en 2007, que dans le monde plus d‘un habitant sur deux est désormais urbain, cette affirmation largement diffusée dans les médias laisse sous-jacente une question encore irrésolue qui est celle de la définition de la ville dans le monde et donc de la façon dont a été calculée ce chiffre.

Pour un gouvernement, le choix de la définition de ces aires urbaines est un choix touchant à la subdivision de son territoire et donc un choix capital d‘aménagement du territoire. Comme présenté dans le cas indien, des politiques d‘aménagement se définissent selon ces délimitations, définir l‘urbain c‘est donc définir l‘espace de projection des politiques d‘aménagement et de répartition des richesses. Selon les pays, le choix de définition des aires administratives varie extrêmement tant au niveau de la définition des seuils que du choix des critères utilisés (Moriconi-Ebrard, 1994). La définition peut être simplement administrative, comme c‘est le cas en Afrique du Sud, ou bien prendre seulement en compte des critères de population comme c‘est le cas au Mexique. Parfois également il existe des montages plus complexes croisant plusieurs critères. Au Japon, en Israël, en Zambie et en Inde des critères économiques viennent s‘ajouter à des critères démographiques. L‘introduction des critères économiques s‘avère être un frein particulièrement important pour l‘accès au statut de ville en Inde.

En Inde, la définition de l‘espace urbain a évolué dans le temps au cours des recensements ce qui rend particulièrement délicates les comparaisons intercensitaires. Par ailleurs, les données de population des communes fournies par le recensement regroupent les habitants d‘une même commune qui peut être composée de plusieurs hameaux séparés. Il n‘y a donc pas d‘information disponible à l‘échelle des agglomérations ce qui parfois se traduit par un certain biais : à population égale il peut y avoir un gros bourg ou bien plusieurs hameaux isolés. Cette limite pose des difficultés en particulier pour les villages et les plus petites villes, dans lesquels les études de terrain apparaissent d‘autant plus indispensables.

57

La première définition proposée date de 1872 et la ville y est simplement définie comme toute localité ayant plus de 5 000 habitants. Dès 1881 se met en place une définition plus précise prenant en compte un critère morphologique qui rappelle la définition de l‘urbain de l‘INSEE en France : « ensemble d‘habitations proches les unes des autres dans un espace limité ». Néanmoins, ces critères apparaissent insuffisants pour différencier des localités qui s‘apparentent davantage à des grands villages qu‘à des petites villes. Aussi à partir de 1891 le recensement précise qu‘une localité ne peut être définie comme urbaine si elle ne dispose pas de « caractéristiques urbaines ». Ce critère hautement subjectif sera suivi jusqu‘en 1951, et pose de nombreux problèmes quant à l‘interprétation de la définition des caractéristiques urbaines, sur lesquelles aucune précision n‘est donnée. Ce manque de précision dans la différenciation d‘espaces ruraux et urbains semble être notamment le reflet du manque d‘attention des études à ce propos dans la littérature scientifique. Ce n‘est qu‘en 1961 que les trois critères utilisés jusqu‘à aujourd‘hui pour définir les villes censitaires sont mis en place : · une population de plus de 5 000 habitants

· une densité de plus de 400 habitants au km2

· une population active masculine engagée dans l‘agriculture inférieure à 25%

Les villes censitaires sont donc des localités répondant à des critères précis néanmoins ces critères ne sont pas appliqués de façon équivalente entre les différents États indiens ce qui ne permet pas de réaliser des comparaisons tout à fait pertinentes à l‘échelle nationale. De plus la ville censitaire est un statut de reconnaissance par le recensement du caractère urbain d‘une localité, mais il n‘entraîne aucune modification quant à la gestion et à la forme de gouvernement de cette localité qui continue d‘être régie par les mêmes réglementations que celles appliquées aux villages. Ces villes sont considérées comme des « villes déniées » dans le programme SUBURBIN (Denis, Mukhopadhyay et Zérah et al. 2012) dans la mesure où elles ont toutes les caractéristiques urbaines requises, mais pas de gouvernement urbain.

58

Il existe un deuxième type de ville en Inde, les villes statutaires qui, elles, ne répondent pas à des critères précis de définition autre que leur définition administrative. Le 74e amendement de la constitution différencie trois types de villes statutaires :

- les Municipal Corporations ou Nagar Nigam qui correspondent aux plus grandes agglomérations : les métropoles

- les Municipalities ou Nagar Palika qui correspondent aux villes moyennes

-les Nagar Panchayats qui correspondent à des entités de transition entre rural et urbain.

La définition des critères séparant ces trois entités est laissée à la discrétion des États aussi des stratégies opposées se mettent en place entre les différents États indiens. L‘exemple du Kerala et du Tamil Nadu entre 1991 et 2011 développé dans le chapitre suivant est bien représentatif de ces enjeux de classifications.

1.2.1.4 Implication récente des politiques de classification sur la croissance urbaine

Jusqu‘en 2011 la croissance du nombre de villes en Inde a été relativement constante et près des trois quarts des villes disposaient d‘un gouvernement urbain. En 2011, le recensement reporte une impressionnante augmentation de 2 774 nouvelles villes censitaires, davantage que le nombre de villes censitaires reconnues depuis l‘indépendance (Kundu, 2011). En parallèle le nombre de villes statutaires connaît une très légère augmentation si bien qu‘aujourd‘hui il y a pratiquement autant de villes avec un gouvernement urbain que de villes sans.

59

Graphique 1 Évolution du nombre de villes par statut entre 1981 et 2011 [Source ; Divers Recensements]

La prolifération du nombre de villes a joué un rôle majeur dans la croissance urbaine du pays durant la dernière décennie. Le nombre de villes officielles est passé de 5 161 à 7 935 contre une augmentation de seulement 472 villes entre 1991 et 2001. Cette augmentation du nombre de nouvelles villes révèle donc une nouvelle structure de la croissance urbaine indienne dans laquelle les petites agglomérations jouent un rôle prépondérant.

Les villes de moins de 100 000 habitants représentent 40% de la population urbaine en 2011, à elles seules les nouvelles villes censitaires contribuent à près de 30% de la croissance urbaine de la dernière décennie (Pradhan, 2013). Cela équivaut à une taille moyenne des nouvelles villes censitaires de près de 12 000 habitants et à une multiplication par cinq de la part des petites villes à la croissance urbaine par rapport à la précédente période intercensitaire entre 1991 et 2001.

60

Ce constat amène à plusieurs réflexions. Si la part des petites villes est si importante dans la croissance urbaine, cela signifie que sans elles il y aurait eu un ralentissement conséquent de la croissance urbaine par rapport aux dernières décennies. D‘autre part, ce ralentissement pourrait être l‘explication même de cette augmentation du nombre de villes censitaires qui viserait dans ce cas à soutenir de façon artificielle le processus d‘urbanisation. Certains auteurs avancent dans ce sens la thèse d‘un activisme du recensement qui aurait élargi ces critères de définition (Kundu, 2011).

1.2.1.5 Vers une définition homogène de la ville

La définition de la ville et de l‘urbain est donc influencée selon les pays où l‘on se trouve et même dans le cas de l‘Inde selon les États et les recensements. Afin d‘éviter les biais statistiques entraînés par une dépendance aux comptabilisations officielles il sera régulièrement fait référence dans cette thèse au programme e-Geopolis dirigé par F. Moriconi- Ebrard qui vise à créer une base de données urbaine harmonisée à l‘échelle du globe. Les potentiels critères de définitions communes de l‘urbain à cette échelle sont beaucoup plus complexes à identifier qu‘à l‘échelle locale. Passer le seuil national, voire régional dans le cas de l‘Inde, les critères de définitions administratives divergent. Les différences de niveaux de développement entre pays rendent très difficile également le recours à des critères économiques ou fonctionnels. Le choix a donc été de prendre une définition simplifiée de l‘urbain qui permet de faire des comparaisons à l‘échelle du monde :

- tout ensemble de bâti continu regroupant plus de 10 000 habitants.

Ces ensembles ainsi définis sont dénommés agglomérations morphologiques. Leur définition est basée sur le croisement de deux critères simples : un démographique et un morphologique. Le critère morphologique permet de mettre l‘espace au cœur de cette définition de l‘urbain ce qui intègre bien cette définition dans le corpus de réflexions géographiques. Il donne de ce fait un caractère dynamique à l‘urbain dont les frontières évoluent avec l‘étalement de l‘agglomération et ceci de façon indépendante des frontières administratives. Le critère démographique a l‘avantage de pouvoir être quantifié dans la grande majorité des pays du monde et de plus la population « résume en une information simple l‘action de plusieurs

61

forces appartenant à des domaines aussi divers que les sciences économiques et sociales, la géographie humaine et physique, l‘histoire (…) elle représente l‘un des paramètres les plus synthétiques de la mesure du fait urbain » (Moriconi-Ebrard F., 1994, p. 12).

Entre volonté synthétique et volonté d‘appréhension de la complexité, la définition de l‘urbain

Outline

Documents relatifs