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Distribution de l’emploi et dynamisme démographique au Tamil Nadu Les données d‘emploi du recensement indien sont partagées en quatre catégories :

Exploration des dynamiques démographiques et économiques des petites villes dans le système urbain indien

Chapitre 6. Évolution de la structure de l’emploi et croissance des petites agglomérations au Tamil Nadu entre 2001 et

2.3.1 Distribution de l’emploi et dynamisme démographique au Tamil Nadu Les données d‘emploi du recensement indien sont partagées en quatre catégories :

- Les cultivateurs : personne gérant une exploitation agricole que ce soit sur ses propres terres ou des terres qu‘elle loue ;

- Les travailleurs agricoles : agriculteurs travaillant sur des terres qu‘ils ne possèdent pas et pour le compte d‘autres personnes en échange d‘un salaire ;

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- Les industries artisanales : petites industries développées par les ménages et uniquement à l‘intérieur des lieux d‘habitations en ville ;

- Autres emplois : recouvre le reste des emplois soit le secteur industriel et le secteur tertiaire.

À partir de ces données, il n‘est donc pas possible de différencier les secteurs industriels classiques et tertiaires qui sont regroupés dans la même catégorie. Le secteur de l‘industrie artisanale est pour sa part assez peu représenté dans l‘ensemble des villes par classe de tailles, avec une légère diminution dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants où il représente 3,5% de l‘emploi contre 5,5% dans les agglomérations de 5 000 à 50 000 habitants. La principale information issue de ces données est l‘évolution de la part du secteur primaire qui peut être notamment étudiée selon les classes de taille des communes.

2.3.1.1 Structure de l‘emploi au Tamil Nadu en 2011 par classe de taille des communes La structure de l‘emploi au Tamil Nadu varie fortement en fonction des classes de taille des communes. En 2011, 57,5% des emplois des communes de 5 000 à 50 000 habitants étaient dans le secteur agricole contre seulement 2,4% dans les communes de plus de 100 000 habitants.

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Graphique 23 Part des emplois du secteur primaire en fonction des tailles de communes [Source : Recensement 2011]

Dans le détail, la part du secteur décroit fortement en proportion de la population des communes (Graphique 23). Les différences significativement perceptibles à l‘intérieur même du groupe des communes de moins de 50 000 habitants montrent que la diversification de leurs activités économiques est largement tributaire de leur poids démographique. À l‘opposé de la hiérarchie urbaine, les emplois agricoles sont presque inexistants, et ceci dès le seuil des 100 000 habitants. Cette répartition de l‘emploi en fonction de la taille des communes apparaît stable dans le temps et le graphique pour l‘année 2001 est presque équivalent à celui de 2011.

À l‘intérieur de cette classe d‘emploi du secteur primaire, les travailleurs agricoles peuvent être différenciés des cultivateurs. Pour la première fois depuis 40 ans à l‘échelle de l‘Inde, le recensement de 2011 dénombre davantage de travailleurs agricoles que de cultivateurs, le nombre des premiers augmentant alors que celui des seconds diminue. Au Tamil Nadu cette tendance était bien avancée et en 2001 l‘État compte déjà moins de cultivateurs, 5,1 millions, que de travailleurs agricoles, 8,6 millions. En 2011 la tendance se confirme avec un rapport de 4,2 millions de cultivateurs pour 9,6 travailleurs agricoles.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Communes par classe de taille

5000 à 10 000 10000 à 15000 15000 à 20000 20000 à 30000 30000 à 50000 50000 à 100 000 100 000 à 200 000 200 000 à 500 000 plus de 500 000

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Ce phénomène peut s‘expliquer par la diminution de la taille moyenne des exploitations agricoles de 9% entre 1996 et 2006 pour le Tamil Nadu, phénomène qui s‘étend à l‘échelle du pays (Dev, 2012). En 2006, leur taille est de 0,83 hectare en dessous de la moyenne indienne de 1,23 hectare. Dans ces conditions, il devient difficile pour les exploitants de subvenir à leurs besoins toute l‘année et ils sont de plus en plus souvent obligés d‘aller travailler pour d‘autres personnes afin de compléter leurs revenus, et ils recrutent moins de salariés pour les aider. Une autre raison avancée par les autorités serait que le National Rural

Employment Guarantee Scheme permettrait aux ruraux d‘ajuster leur budget par un travail

agricole saisonnier moins contraignant que de gérer une petite exploitation en continu. Des enquêtes complémentaires à l‘échelle de l‘Inde doivent être réalisées pour pouvoir conclure plus précisément sur le sujet, nous verrons néanmoins que la première hypothèse s‘impose davantage dans les cas d‘étude de cette thèse.

Toutefois, compte tenu du taux d‘accroissement annuel moyen de la population de 1,46% de l‘État c‘est bien une baisse générale de l‘emploi agricole qui est observée. La précarité associée au secteur agricole serait l‘une des raisons de son déclin. Celle-ci est perceptible notamment au travers la diffusion du travail temporaire, plus développé dans le secteur primaire que dans les autres secteurs notamment en raison de l‘intermittence des besoins en main-d‘œuvre du secteur : une personne sur cinq au Tamil Nadu employée dans ce secteur travaille moins de 6 mois par an, contre une personne sur dix dans la catégorie regroupant l‘industrie et les services.

Dans la définition des collectivités locales urbaines, le recensement indien, en prenant en compte le pourcentage d‘homme travaillant en dehors de l‘agriculture impose une contrainte de diversification économique forte pour les plus petites communes afin qu‘elles accèdent au statut de villes. Cette contrainte constituée par le gouvernement de l‘Union Indienne n‘est pourtant pas toujours appliquée, si bien qu‘en 2001 325 villes de plus de 5 000 habitants avaient plus de 25% d‘emplois primaires dans le secteur agricole chez les hommes, ce taux montant jusqu‘à 84%.

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Graphique 24 Part des emplois du secteur primaire chez les hommes en fonction du nombre d’habitants par ville.

[Source : Recensement 2011]

En sélectionnant uniquement les villes et en s‘intéressant plus particulièrement à l‘emploi dans le secteur primaire chez les hommes la limite des 25% imposée par le recensement ressort nettement dans les plus petites villes de 5 000 à 15 000 où l‘ensemble des communes au statut de village a été mis de côté. Passé ce seuil la variation par taille de commune reste équivalente à celle observée précédemment confirmant bien l‘importance de la taille des petites communes sur leur diversification économique ceci indépendamment de leur statut.

2.3.1.2 Structure de l‘emploi au Tamil Nadu des petites agglomérations en fonction de leur localisation

En reprenant la classification des petites agglomérations de 5 000 à 50 000 habitants en fonction de leur distance aux principaux axes de transport et aux métropoles, la distinction de chacun de ces groupes d‘agglomérations ressort nettement dans leur structure de l‘emploi (Tableau 10).

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Types de petites villes 2001 2011 2001-2011

Isolées 50,1% 44,4% -11,3%

Sur corridor 39% 31,6% -19%

Proche métropole 29,5% 19,2% -34,7%

Tableau 10 Évolution de la part d’emploi agricole selon le type de petite agglomération [Source : Recensement 2001 et 2011]

Le premier constat de cette comparaison est l‘écart considérable qu‘il existe entre les trois types d‘agglomérations, celles en périphérie de métropole ayant en 2011 19% de leur population engagée dans l‘agriculture contre 32% pour celles sur corridor et 44% pour les agglomérations isolées. La localisation des petites agglomérations ressort bien comme un facteur déterminant dans la structure de l‘emploi des populations. Leur taille reste cependant un facteur de distinction assez nette par rapport au reste de la hiérarchie urbaine. Les petites communes situées à moins de 30 kilomètres d‘une ville de plus de 500 000 habitants ont toujours près d‘un cinquième de leur population dépendante du secteur agricole alors que ce secteur ne représente que 2% des agglomérations de plus de 100 000 habitants (Tableau 10). La localisation ressort comme une caractéristique forte de différenciation entre les petites agglomérations, mais ne transcende pas pour autant leur distinction avec le haut de la hiérarchie urbaine et leur attachement intrinsèque à une économie plus tournée vers l‘agriculture.

Durant la décennie 2001-2011, la tendance générale à la diminution de l‘emploi rural se confirme dans les petites agglomérations et ceci, quelle que soit leur localisation. L‘évolution ne se produit pas néanmoins à la même vitesse selon l‘emplacement de ces agglomérations et ce sont les agglomérations en périphérie de métropoles dont l‘économie se diversifie le plus rapidement avec 34,7% d‘emploi agricole en moins sur la décennie contre seulement 11,3% en moins pour les agglomérations isolées.

Le poids de la localisation des petites agglomérations sur la structure de leurs emplois est donc de plus en plus fort et la diversification économique de celles qui sont les mieux connectées au reste du pays s‘est faite à un rythme soutenu, creusant l‘écart avec les agglomérations plus isolées. Si la proximité des métropoles apparaît comme le facteur dominant de ce changement, l‘accès à un réseau de transport ressort également comme un

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facteur d‘émulation de cette diversification avec un taux d‘évolution de 19% entre 2001 et 2011 pour les petites agglomérations sur corridor bien supérieur à celui des agglomérations isolées.

Carte 12 Part des emplois du secteur industriel et tertiaire dans les communes de la zone

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