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2 ème Partie : Une histoire du cinéma en Afrique du Sud

2. Réflexions et initiatives cinématographiques post-apartheid

2.2. Réflexions, recherches et initiatives de

démocratisation du secteur cinématographique

L’État et le secteur privé ont des intérêts à la fois communs et divergents à développer le cinéma. Politiquement et économiquement, cela est nécessaire. Mais ces réflexions révèlent de futures tensions, de futures alliances entre le pouvoir politique et le pouvoir économique.

2.2.1. Les réflexions, les recherches et les initiatives

de l’État

« Une société qui cherche fiévreusement à renverser l'ordre établi ou à en instituer un nouveau trouve dans le développement des techniques et des arts le moyen de dissocier

ce qui reste de l'ordre ancien et d'en préfigurer un autre. »312 L’État sud-africain emboîte

le pas de la société sud-africaine dès 1994, et ce jusqu’à la fin des années 1990. Il cherche à définir des politiques culturelles et cinématographiques stratégiques sur lesquelles il pourra faire reposer les représentations artistiques de la démocratie sud-africaine. Deux positions semblent apparaître en ce qui concerne le secteur cinématographique. La première : renouveler totalement le secteur, de sorte qu’il n’ait plus aucun point commun avec le secteur d’antan. La seconde : le réformer afin de préserver des structures existantes et fonctionnelles pour ne changer que les parties inadéquates au sein du nouveau régime politique.

312 Citant Pierre Francastel in REVAULT D’ALLONES Olivier. La création artistique et les promesses de la liberté. 1ère ed. Paris : Klincksieck, 1973, p. 261

2.2.1.1. L’Arts and Culture Task Group et le White Paper on Arts, Culture and Heritage

L’Arts and Culture Task Group (ACTAG) est fondé en septembre 1994 par le premier ministre de la Culture de l’Afrique du Sud démocratique, le Dr Ben Ngubane. Ce groupe de réflexion doit aider le ministre à proposer une politique culturelle dynamique, cohérente et stratégique. L’ACTAG ne se focalise pas exclusivement sur le secteur cinématographique, il prend en charge une réflexion globale sur les arts locaux − danse, musique, artisanat, peinture, etc. En 1995, l’ACTAG rend un premier rapport au ministre, dont les principales recommandations (préfigurant encore une fois la création de la NFVF) seront intégrées dans un second rapport.

Le White Paper on Arts, Culture and Heritage313 est publié en 1996. Ce rapport a

plusieurs intérêts. Il définit les termes d’art et de culture pour le Department of Arts, Culture, Science and Technology. Il évoque la transition et la démocratisation du point de vue artistique et culturel ainsi que les apports économiques et démocratiques substantiels de ces domaines au pays, d’où la nécessité de concevoir une politique culturelle en Afrique du Sud.

Le ministre lui-même préface le Livre Blanc. Il explique le contexte dans lequel il est produit, celui de la transition. Ce rappel du contexte est présent dans de nombreuses lois et rapports publics des années 1990. Il marque l’instant historique, le nouveau départ du pays, et ainsi amplifie la dimension et la valeur des recommandations présentes dans le rapport. « La société sud-africaine a subi une transformation fondamentale depuis deux ans. Conformément aux principes de justice, de démocratie, de racisme et de non-sexisme, chaque secteur de notre société fait face au changement. Tandis que cette transformation peut être troublante pour certains, pour d'autres, elle apporte l'espoir que leurs besoins, points de vue et aspirations fassent maintenant partie du courant dominant. Le premier gouvernement d'Afrique du Sud élu démocratiquement a contribué à ce processus en créant notre premier Ministère des Arts, de la Culture, de la Science et de la Technologie. L'Afrique du Sud est en effet sur le point de vivre une

313 DEPARTMENT OF ARTS AND CULTURE SCIENCE AND TECHNOLOGY. White Paper on Arts, Culture and Heritage All

our legacies, our common future. Department of Arts and Culture Republic of South Africa [en ligne]. June 1996. Disponible sur :

renaissance culturelle »314. Cette renaissance culturelle est indispensable pour s’éloigner le plus radicalement possible du régime d’apartheid : « Comme tous les autres secteurs de notre société, les arts, la culture et le patrimoine ont été fondamentalement affectés

par notre passé »315.

Dans le rapport, l’art « ne se limite pas à toutes les formes et les traditions de danse, de théâtre, de musique, de théâtre musical, d’arts visuels, d’artisanat, de design, de littérature écrite et orale qui sont des moyens pour les créativités individuelles et collectives de s’exprimer par le biais de la performance, de l'exécution, de la

présentation, de l’exposition, de la transmission et de l'étude »316. La culture, quant à

elle, se définit, selon le Livre Blanc, comme « la totalité dynamique des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Il inclut les arts et les lettres, mais aussi les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions, le patrimoine et

les croyances développées au fil du temps et sujettes à changement »317. Nous le verrons

plus en détail dans une autre partie, l’art et la culture sont toujours intimement liés à la notion de liberté d’expression qui, dans le rapport, est perçue comme « un préalable fondamental à la démocratie […]. Enracinés dans la liberté d'expression et la création, les arts, la culture et le patrimoine ont un rôle vital à jouer dans le développement, la construction nationale et le maintien de notre démocratie naissante. Ils doivent être

habilités à être utilisés de cette façon »318.

L’enjeu est donc de refaçonner les arts de sorte qu’ils s’intègrent parfaitement dans ce nouveau régime démocratique et qu’ils puissent répondre à l’attente de l’État et de la société, ou du moins des groupes de la société désavantagés dans le passé. Mais les arts en tant que moyen d’expression sont aussi considérés comme des piliers de la démocratie. Les défis pour le nouvel État sont donc « la gestion, l’accessibilité et le

financement »319 de la culture et des arts.

Le Livre Blanc témoigne de la conscience de l’État que « les arts et la culture sont aussi d’importantes industries : elles offrent des emplois potentiels et des opportunités de 314 Ibid.. 315 Ibid. 316 Ibid. 317 Ibid. 318 Ibid.

création de richesse »320. Il est possible de faire deux commentaires sur cet extrait du Livre Blanc. Le premier est qu’il semble y avoir une confusion délibérée entre art, culture et industrie. L’art et la culture sont donc assimilés à des générateurs de ressources et de richesses, à l’image d’autres industries. Admis, par conséquent, comme des mécanismes supplémentaires de gains financiers, ils prennent une valeur encore plus importante. Les arts et la culture sont donc, selon le rapport, des sources d’émancipation démocratique et des piliers économiques dont l’État ne peut se passer. La réalité est tout autre : nous observerons dans une prochaine partie la distance entre les objectifs, les espoirs et la concrétisation actuelle du point de vue du secteur cinématographique.

2.2.1.2. National Film and Video Foundation Act, 1997

Un an après la publication du Livre Blanc, en 1997, est votée une loi capitale pour le secteur cinématographique, la National Film and Video Foundation Act. Cette loi est le résultat des demandes et des recommandations des professionnels du secteur qui désiraient un organisme central, unique et public. Cette loi fixe les raisons de sa création, ses missions, les moyens mis à sa disposition pour atteindre ses objectifs et son fonctionnement interne.

Selon la loi, les objectifs de la Fondation sont : « (a) de développer et promouvoir l'industrie cinématographique et vidéo ; (b) de fournir et d'encourager la création d’opportunités pour les personnes en particulier issues des communautés défavorisées afin qu’elles s'impliquent dans le secteur du film et de la vidéo ; (c) d’encourager le développement et la distribution de films et de vidéos produits localement ; (d) de soutenir l'enrichissement, le développement et l'accès à l’industrie du film et de la vidéo et à l'égard de l'industrie du film et de la vidéo, de remédier aux déséquilibres

historiques dans l'infrastructure et la distribution des compétences et des ressources »321.

L’accessibilité et le rééquilibrage de l’industrie sont dans la loi les missions primordiales de la NFVF. La transition et la notion de démocratie apparaissent ici

319 Ibid. 320 Ibid.

321 Government Gazette. No. 73 of 1997 : National Film and Video Foundation Act. Republic of South Africa. Vol 390. n° 390. Cape Town : Government Gazette, 1997, p. 2

comme l’ouverture au plus grand nombre, dans le sens de donner les moyens à la population sud-africaine dans son ensemble de s’approprier les outils de sa représentation cinématographique, de façon à multiplier les producteurs d’images et ainsi faire croître la diversité des œuvres. La NFVF, pour parvenir à remplir ces objectifs, « peut apporter un soutien y compris, mais sans s'y limiter, un soutien financier, des conseils et des informations à toute personne, organisation ou institution ; peut déterminer quel domaine de l'industrie du film et de la vidéo doit avoir la priorité dans le but de le soutenir, par conséquent elle peut enquêter et déterminer la nécessité de son appui à toute personne, organisation ou institution ; peut mener des recherches sur n'importe quel champ de l'industrie cinématographique et vidéo ; peut établir, compiler et maintenir des bases de données, y compris, mais sans s'y limiter, des bases de données de personnes, d’organisations, d’établissements, d’équipements et d’installations liés à l'industrie du cinéma et de la vidéo ; peut créer des bourses d'études et des prêts aux étudiants pour des études locales et à l’étranger ; peut créer un lien avec un membre du conseil exécutif de chaque province désigné par le premier ministre de la Province afin de promouvoir l'industrie cinématographique et vidéo de manière plus efficace dans toute la République et d'assurer la coordination dans la répartition des fonds au niveau national et provincial ; peut rendre les fonds accessibles […] pour les institutions ; peut accorder des subventions et consentir à des prêts aux personnes, organisations ou institutions, en vue de fournir des installations pour soutenir le développement et la promotion de l’industrie […] ; peut coopérer avec toute personne, organisation et institution ; peut conclure des ententes avec toute personne, organisation

ou institution […] ; peut faire tout ce qui est nécessaire pour réaliser ses objectifs »322.

La NFVF a donc trois moyens d’agir en direction du secteur cinématographique : le conseil, l’information et le financement. C’est donc à la fois un organe consultatif et financier. Elle ne peut de son propre fait réglementer le secteur, mais elle assure la centralisation de la gestion du secteur et devient le « porte-voix » public de l’État. En ce qui concerne l’aspect financier, la NFVF est pourvue de deux fonds pour financer ses missions, le Film and Video Iniative et le Film Development Fund. Le premier fonds est

destiné au financement de longs-métrages et de projets vidéos323. Le second est affecté

322 Ibid, p. 3 323 Ibid, p. 8

au financement des bourses d’études en cinéma, des projets de premiers films ou pour les producteurs débutants, au financement des courts-métrages et au développement de

scenarii324.

La Fondation est liée à l’État, et plus particulièrement au Department of Arts, Culture, Science and Technology, de plusieurs façons. En plus d’appliquer la politique culturelle du ministre de tutelle et du gouvernement, le président de la NFVF est nommé par le

ministre325. Les financements principaux sont publics, même si la loi précise qu’elle

pourra recevoir des contributions, des donations, des règlements pour ses services ou

percevoir les intérêts de ses potentiels investissements326. En raison de sa gestion de

fonds publics, la NFVF devra rendre des comptes, chaque année, certifiés par l’« Auditeur général ». Elle doit être en mesure de présenter l’état de ses finances dans le cours d’un exercice annuel et ne peut engager plus de dépenses que son budget ne le

lui permet327. La Fondation est, en conséquence, une extension de l’État, l’un de ses

organes. Cependant, la NFVF ne verra réellement le jour que deux ans plus tard, en 1999.

2.2.1.3. The South African Film and Television Industry Report

Entretemps, en 1998, un autre rapport vient formuler des stratégies, spécifiquement pour le secteur cinématographique et audiovisuel : le Cultural Industries Growth

Strategy (CIGS) The South African Film and Televison Industry Report.

L’une des missions centrales du CIGS était de « stimuler le dialogue au sein du gouvernement, en particulier entre les départements du commerce et de l'industrie et celui des arts et de la culture en utilisant une approche stratégique […]. La recherche avait quatre objectifs principaux : créer une ouverture d’esprit au sein du gouvernement sur le potentiel de croissance des industries culturelles ; fixer des objectifs ambitieux mais réalistes pour le développement des industries culturelles ; encourager une prise de conscience de l'importance de leurs industries au sein même des industries culturelles ;

324 Ibid. 325 Ibid, p. 4 326 Ibid, p. 7

planifier la mise en œuvre de "Creative South Africa" »328. Creative South Africa était l’une des premières études sud-africaines à utiliser la notion de chaîne de valeur créative en parlant du secteur cinématographique. Cette approche visait à faire un contrepoint aux études se concentrant sur l’exercice de l’art pour l’amour de l’art − nous analyserons cette caractéristique dans une prochaine partie.

Dans l’introduction du rapport du CIGS sur l’industrie audiovisuelle et cinématographique, la description du contexte politique pointe de nouveau la relation entre l’État, l’art et la culture dans la situation de transition des années 1990. « L’héritage culturel, la diversité et le dynamisme des arts sont parmi les ressources […] les plus importantes de l’Afrique du Sud ; elles ont en plus la capacité de générer d'importantes retombées économiques et sociales pour la nation. Tout aussi important, mais moins bien compris, est le potentiel d’une culture et d’arts vivants et dynamiques pour contribuer de manière significative à l'économie du pays. Le ministère des Arts, de la Culture, de la Science et de la Technologie (DACST) contribue à la stratégie de croissance, d’emploi et de redistribution (GEAR) du gouvernement à travers un certain nombre d'initiatives destinées à accroître les avantages économiques et sociaux des arts et de la culture. La stratégie de croissance des industries culturelles (CIGS) est une initiative de ce genre et s'est concentrée sur l'élaboration de stratégies pour la croissance et le développement des industries culturelles, pour qu’elles réalisent en particulier leur

potentiel à créer un marché d'exportation, à créer des emplois »329.

Ce rapport dessine une carte de l’industrie cinématographique et audiovisuelle des années 1990 afin de considérer de la façon la plus réaliste des tactiques de développement du secteur. Il en détermine l’histoire, les apports et les défis, les handicaps inhérents, les liens avec l’État et les gouvernements.

Dans un premier temps, le rapport met en lumière les contributions potentielles du secteur à l’Afrique du Sud contemporaine dans un chapitre intitulé « What makes the film industry important ? » : « Premièrement, cette industrie joue un rôle puissant dans la communication des idées, des informations et de l'idéologie. Pour les particuliers, le

327 Ibid, p. 8

328 JOFFE Avril, NEWTON Monica. The Creative Industries in South Africa. Sector studies. Research project. HSRC, December 2007, p. 4

329 The south African film and television industry report. Report to the Department of Arts, Culture, Science and Technology. Final report. Cultural industries growth strategy (CIGS), 1998, p. 8

cinéma et la télévision fournissent au moins un lien indirect avec le reste de la société. Elle a le potentiel de créer une culture et un système de valeurs communes, ainsi que d’informer les gens sur la diversité des cultures et des idées. Elle peut fournir aux communautés minoritaires des actualités et des divertissements locaux pour leur permettre de voir le monde à travers leurs propres perspectives. Deuxièmement, sur le plan politique, cette industrie fournit un forum de débat et de discussion ainsi que des informations, ce qui est essentiel pour la participation individuelle à la vie communautaire. Elle joue donc un rôle central dans le fonctionnement d'un État démocratique. Économiquement, c'est une industrie qui s’appuie sur des milliards de dollars et génère des millions d'emplois à travers le monde. L'industrie cinématographique et télévisuelle contribue aussi au développement de l’économie en générant des emplois directement dans des sociétés de production et de postproduction, à travers les agences de casting et d’équipes techniques, les entreprises de location de matériel, de fabrication de décors, et les autres fournisseurs. Cette industrie crée aussi des emplois indirectement dans d’autres branches telles que l'industrie hôtelière, et

l'industrie du transport »330. Contributions culturelles et artistiques, contributions

politiques et économiques : c’est de cette façon que le secteur cinématographique et audiovisuel concourt à la vitalité de la société. Mais pour que l’Afrique du Sud puisse profiter pleinement de ses apports, le cinéma a de nombreux obstacles à contourner. Dans un second temps, le rapport présente donc les difficultés qui s’opposent aux apports directs du secteur. En ce qui concerne l’industrie dans sa globalité, l’accès au financement est limité, l’accès à la distribution et à l’exploitation est rendu difficile, les politiques de développement du public sont insuffisantes et inefficaces, l’éducation et la formation des nouveaux entrants dans l’industrie (comme les producteurs, les réalisateurs et les scénaristes) ne sont pas adaptées, le marché local est trop petit, les opportunités d’exportation des films et des productions audiovisuelles sont trop rares, les besoins des cinéastes ne sont pas pris en compte, enfin il n’y a pas de standardisation

de la formation331. Les défis s’articulent alors autour des cinéastes, de l’enseignement

du cinéma, du public et de la distribution.

330 Ibid, p. 18 331 Ibid, p. 11

Bien que l’on trouve une poignée de cinéastes de talent en Afrique du Sud, ce n’est pas assez pour développer un secteur viable. Il faut augmenter leur nombre et pour cela assurer un bon niveau de formation. « Ces problèmes incluent un manque de normes dans l'industrie ainsi qu’un manque de coordination des institutions de formation. L'établissement d'une commission de formation dans l'industrie du cinéma et de la télévision permettrait de surmonter ces problèmes. […] Cependant, tous les acteurs de l'industrie n’ont pas été impliqués dans cette initiative. Il doit y avoir une plus grande implication de tous les acteurs de l'industrie dans ce conseil de formation, créé sous les auspices du ministère du Travail qui en assurera la coordination. Un audit de toutes les institutions de formation doit être effectué […], pour évaluer les prestataires de formation, les besoins de l'industrie et pour fournir des recommandations quant à la

nouvelle école nationale »332. En effet, l’approche éducative du cinéma est vue comme

centrale ; le rapport concrétise donc sa stratégie de création de formations par la fondation d’un établissement public d’enseignement du cinéma. Cette idée d’école nationale du cinéma est toujours d’actualité. Les raisons de cette stratégie sont issues de la peur de l’appauvrissement du vivier de compétences que constituent les cinéastes et les techniciens sud-africains ayant officié sous l’apartheid. La crainte est de voir disparaître ou se réduire les ressources humaines et donc la capacité de la société sud-africaine à produire ses films.

Le public sud-africain est à comprendre comme l’ensemble des Sud-Africains potentiellement attirés par la visualisation d’un film et l’ensemble des Sud-Africains, dans les faits, habitués à voir des films. « Environ 44 % des spectateurs de cinéma sont blancs, 40 % sont noirs et les 16 % restants sont d'origine indienne et coloured. Il y a encore, par conséquent, un grand marché noir inexploité […]. Environ 23 % des adultes