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Chapitre 1 : Problématique de recherche

1.3. Dispositifs visant la participation à la formation de la main-d’œuvre

1.3.3. Dispositifs avec mesures de proximité

1.3.3.1. Proximité des dispositifs auprès de la main-d’œuvre

Nous avons vu que les avantages économiques que procure la formation peuvent se traduire par des salaires plus élevés pour la main-d’œuvre et une compétitivité accrue pour les entreprises. Nous savons toutefois que la main-d’œuvre et les entreprises sont peu au fait de ces avantages (Ballot et al., 2006; Charest, 2006; OCDE, 2005). Un des défis des dispositifs institutionnels en matière de formation est de faire valoir les avantages économiques que procure l’investissement en formation, particulièrement auprès des catégories de main- d’œuvre moins scolarisées et/ou à faibles revenus, ainsi qu’auprès des PME. Rapprocher les dispositifs institutionnels de la main-d’œuvre et des PME a pour objectif non seulement d’améliorer leur rayonnement dans la société en général, mais aussi d’inciter à participer à des activités de formation.

Nous présenterons deux arrangements de dispositifs pour faire valoir les avantages économiques de la formation : l’accompagnement individualisé et l’approche par réseau (Myers et DeBroucker, 2006; OCDE, 2005).

L’accompagnement individualisé

Plusieurs catégories de main-d’œuvre font face à des défis non seulement de faible alphabétisation, mais également à d’obligations familiales et autres contraintes les empêchant de prendre connaissance des dispositifs en matière de formation qui leur sont destinés.

L’accompagnement individualisé est une démarche adaptée à la main-d’œuvre, dans laquelle un échange se déroule en face-à-face. Cet échange peut avoir lieu dans l’enceinte de l’entreprise, par exemple avec les ressources humaines et les représentants syndicaux, ou au domicile de l’employé. Il vise à faire comprendre à la main-d’œuvre peu qualifiée les avantages économiques que procure la participation à des activités de formation. Par exemple, aux Pays-Bas et en Angleterre, d’anciens employés peu qualifiés qui ont participé à de la formation sont recrutés pour encourager leurs pairs : « Leur expérience fait d’eux des modèles d’identification, ce qui augmente leur pouvoir de persuasion » (OCDE, 2005, p. 12). Il s’agit dans ce cas d’entrer en contact avec l’employé non pas seulement en entreprise, mais également dans son milieu social et familial.

Des études montrent que, lorsqu’est mis en place un accompagnement individualisé pour la main-d’œuvre à faible revenu ou ayant de lourdes obligations familiales, l’offre ne suffit pas à la demande (OCDE, 2005). Un tel dispositif peut être plus efficace que de l’information disponible sur Internet ou sur papier (Myers et DeBroucker, 2006; OCDE, 2005). Nous avons vu que les coûts substantiels associés au traitement de l’information sont particulièrement importants pour les personnes ayant de très faibles niveaux de scolarité ou de compétences linguistiques. Les personnes ayant moins de ressources à consacrer à la recherche et au traitement de cette information ont donc moins de chances de prendre connaissance des dispositifs en matière de formation de la main-d’œuvre, et par conséquent moins de chances d’y participer. L’accompagnement individuel de la main-d’œuvre qui n’a ni le temps ni les capacités d’assimiler les informations sur ces dispositifs permet de lui fournir des conseils judicieux au sujet de ses besoins en formation.

L’accompagnement individualisé peut être utilisé par la main-d’œuvre pour accroître ses possibilités de prendre connaissance des dispositifs et ainsi être en mesure de participer plus facilement à des activités de formation.

L’approche par réseau

Elle intègre en un seul mécanisme les différentes parcelles d’information concernant le processus de participation à des activités de formation de la main-d’œuvre. Son objectif est de remédier à la fragmentation des informations et des organisations.

Un élément clé des dispositifs en matière de formation est l’adaptation du contenu de la formation offerte aux besoins du marché du travail. Des organismes qui offrent des services de formation en réseau avec d’autres organismes, tels les services d’orientation professionnelle et les services d’emplois, sont en mesure de contribuer à l’échange d’information concernant non seulement les besoins en formation, mais également les retombées de la formation (Myers et DeBroucker, 2006; OCDE, 2005). Il est par exemple inutile que les personnes peu qualifiées participent à des activités de formation de courte durée pour remédier à leur manque de compétences de base (Maxwell, 2006). Le contenu et la durée des formations doivent être adaptés à leur niveau de compétences de base et l’approche par réseau faciliterait l’identification des besoins de formation de la main-d’œuvre sur le marché du travail. À ce sujet, l’OCDE (2005, p. 12) précise : « Il est en outre important que les prestataires de services de formation soient reliés entre eux de manière à pouvoir partager et échanger des informations ».

De tels services sont toutefois complexes et coûteux à administrer en raison de la diversité des besoins individuels. Le contrôle de la qualité est par exemple difficile à assurer, compte tenu de la diversité des cas individuels.

Nous avons vu qu’il ne suffisait pas que la main-d’œuvre et les entreprises prennent connaissance des avantages économiques que procure une formation, mais qu’il fallait encore qu’elles connaissent les dispositifs appropriés à leurs besoins en formation. Une plus grande proximité des dispositifs auprès de la main-d’œuvre peut être obtenue avec un service d’accompagnement individualisé ou grâce à l’approche par réseau permettant une meilleure

participation à des activités de formation. De tels dispositifs peuvent avoir des impacts sur les problèmes de participation à la formation.

1.3.3.2. Coordination des dispositifs avec l’ensemble des politiques