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souris sont co-injectées ou non avec des splénocytes syngéniques WT (Splénocytes) et des lymphocytes T régulateurs Le chimérisme est ensuite

10) Vers un protocole clinique

Notre protocole permet donc d’établir une tolérance durable et spécifique vis- à-vis d’une greffe de moelle osseuse, de cœur ou de peau. Pour autant, aussi prometteur qu’il soit, de nombreux obstacles doivent encore être franchi pour envisager une application à l’Homme. La première limite consiste dans la purification et l’expansion des lymphocytes T régulateurs CD4+ CD25+. En effet, si chez la souris cette population renferme en très grande majorité des cellules régulatrices, en raison de l’absence de cellules activées chez ces animaux naïfs, il n’en est pas de même chez l’Homme. L’expression de CD25 ne permet pas de différencier les effectrices des régulatrices. Ainsi, purifier sur ce seul marqueur pourrait conduire à isoler puis amplifier des lymphocytes T effecteurs qui pourraient altérer l’efficacité du protocole voire pire. La découverte récente du marqueur de surface CD127 permettant de bien séparer les populations effectrices (CD127high) et régulatrices (CD127low) devrait permettre d’améliorer la spécificité des procédures de tri cellulaire. De plus, la culture des fractions triées avec de la rapamycine pourra assurer l’obtention post-culture d’une population cellulaire encore plus pure. L’expansion in vitro des Treg humains pourrait elle-aussi constituer un obstacle car si des progrès ont été réalisé sur ce point (318), la maitrise de leur expansion reste encore délicate. D’autant que, dans notre protocole, afin de permettre l’activation des Tregs durant la phase d’expansion via les deux voies d’alloreconnaissance, nous utilisons des CPAs semi-allogéniques ce qui s’avèrent extrêmement restrictif, et donc inapplicable, chez l’Homme. Une alternative à ceci pourrait être d’utiliser, comme suggéré par les travaux de Lechler, des lysats cellulaires de cellules allogéniques et d’en « charger » des CPAs du receveur afin de permettre une protection efficace contre les phases de rejet aigu et chronique. De tels travaux sont actuellement en cours, au sein du laboratoire.

Autre limite de taille : l’irradiation totale des receveurs. Celle-ci présente l’avantage de libérer de la place pour la moelle injectée au niveau des niches hématopoïétiques mais affaiblit en contrepartie le système immunitaire. De plus, quoiqu’utilisée en clinique, celle-ci est de plus en plus délaissée au profit des traitements myéloablatifs et/ou d’irradiation d’une petite partie du corps. Afin de

remplacer cette étape, il serait intéressant de tester différentes drogues myéloablatives, telles le BuSulfan. Ceci nous permettrait également d’établir la

capacité des Tregs à inhiber le rejet chez un individu dont le système immunitaire n’a pas été affecté. De même, pour des raisons « cinétiques », il conviendra de tester des stratégies à base de drogues immunosuppressives qui permettront de contenir les mécanismes de rejet du temps de la culture in vitro des Tregs. En effet, dans le cas de greffons prélevés sur un donneur cadavérique, les lymphocytes T régulateurs CD4+ CD25+ ne pourront être précultivés avant l’implantation de l’organe ou de la moelle osseuse. Aussi, notre stratégie thérapeutique n’est envisageable que si des drogues immunosuppressives sont capables de suppléer les lymphocytes régulateurs pendant l’étape d’expansion in vitro et que ces cellules par la suite, parviennent à prendre le relais des traitements médicamenteux sans que ceux-ci n’aient d’effets indésirables sur elles. Ainsi, si la Cyclosporine ne pourrait être utilisée en raison de ces effets similaires sur les Tregs comme sur les effectrices, la Rapamycine ou le FTY720 pourraient parfaitement correspondre. La rapamycine, en effet, favorise le développement in vivo des cellules régulatrices, celles-ci ne répondant pas à l’inhibition de mTOR, et pourrait donc être utilisée. Toutefois, elle ne semble pas à même d’inhiber seule le rejet. Le FTY720, pour sa part, est une nouvelle molécule pleines de promesse qui, en séquestrant au niveau des organes lymphoïdes secondaires les lymphocytes T, pourrait être fortemente intéressante. En effet, si elle était utilisée pendant l’étape d’expansion des Tregs, elle permettrait de contenir la pathogénicité des cellules alloréactives tut en les regroupant dans des sites anatomiques précis, hors de l’organe transplanté. Ceci pourrait permettre d’une part de potentialiser l’action des Tregs injectés qui n’aurait plus alors qu’à inhiber les cellules effectrices dans les organes lymphoïdes secondaires et d’autre part, de réduire les dommages subis par le greffon.

Notre travail a ainsi permis de mettre en lumière l’immense potentiel thérapeutique des lymphocytes T régulateurs dans la transplantation de moelle osseuse, mais également d’organes solides. La tolérance induite est alors durable et surtout spécifique des antigènes ayant servis à l’activation des cellules régulatrices. Nous avons montré que l’établissement d’un chimérisme hématopoïétique ne suffit pas à induire une tolérance vis-à-vis des alloantigènes. Plus important encore, les Tregs nécessitent une activation par la voie d’alloreconnaissance indirecte afin d’être capable d’inhiber l’apparition du rejet chronique. Nous nous sommes enfin intéressés aux mécanismes impliqués dans l’induction de cette tolérance. Nous avons pu montrer que le TGF-b est impliqué dans l’induction de tolérance tandis que l’IL-10 ne semble intervenir que lors de la greffe d’organes solides. La production d’IFN-γ par les Tregs de même que l’intéraction entre CTLA-4 à leur surface et CD80/86 sur les effectrices ne sont pas impliqués dans la protection de la moelle osseuse.

ANNEXES

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M/S n° 8-9, vol. 24, août-septembre 2008 689

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Utilisation des lymphocytes T