façon différente. Cet apport aux études de migrations, ne peut que renforcer et ouvrir à une
meilleure compréhension des migrants diolas, et au-delà, de mieux cerner les problèmes
que posent les populations migrantes ou les nouvelles générations issues de l’immigration.
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C’est dans cette optique que nous proposons de présenter le groupe des Diolas. Il
y’a, bien évidemment, un contexte de départ, une géographie, une culture qui participe à
forger la personne. Il y’a aussi l’histoire que nous ne saurions ignorer et qui joue un rôle
prépondérant dans le devenir de ces personnes. Nous avons puisé dans le répertoire des
chercheurs qui nous ont précédés, mais aussi des rapports et livres des administrateurs
coloniaux, qui ont été les premiers étrangers à entrer en contact avec les diolas. L’histoire
de ces premiers contacts nous parait très importante. Ces administrateurs ont beaucoup
participé à l’écriture de l’histoire des diolas et aux transformations sociétales. Les facteurs
historiques et psychologiques ne sont pas à négliger dans l’histoire migratoire des
populations. C’est une partie que nous allons analyser également. La dynamique migratoire
est un ensemble qui commence dans le groupe de départ. La question principale est : quels
sont les facteurs qui encouragent ou découragent au départ les individus. Chaque peuple a
sa propre histoire migratoire et sa propre politique migratoire. Les gens ne partent pas de la
même façon, suivant qu’ils sont diolas ou peuls. Au sein d’un même groupe, nous avons pu
observer des différences d’un village à un autre. Ce qui, nous, amènera à revoir les
formations des groupes ethniques, et en même temps des frontières ethniques très
élastiques. Le vécu migratoire que nous verrons dans le troisième chapitre, permettra de
mieux comprendre les transformations identitaires des diolas en France. Comment se
sont-ils adaptés dans un pays étranger et comment sont-ils ont adapté leurs cultures ? L’immigration
des diolas si elle est plus discrète, plus individuelle, il n’en demeure pas moins que nous
constatons un groupe très présent numériquement et qu’il est intéressant de suivre.
Les archives que nous pouvons trouver sur des groupes intéressants d’un point de
vue politique, sont absentes sur ce point. Les diolas font partie de ces groupes qui
paraissent très peu attractifs pour des chercheurs. Il y’a plusieurs explications possibles à
cela. Nous ne pouvons ignorer le fait que d’un point de vue numérique, ce n’est pas le
premier groupe de populations migrantes. C’est un type de population qui a surtout
intéressé d’abord les ethnologues. Nous sommes tentée de qualifier ces groupes comme
étant très exotiques, d’un point de vue non seulement européen mais aussi africain. Le
traitement et l’approche sont logiquement ethnologiques.
D’un point de vue sociologique, la question si elle est intéressante, impose une
analyse ethnographique avant une dissection purement sociologique. Cela est loin d’être
inintéressant, puisque permettant aussi bien, au chercheur, qu’aux personnes intéressées
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par la question de faire une plongée dans les méandres de la société diola, pour mieux
cerner les philosophies migratoires. Les perceptions du groupe ressortent mieux, ou plutôt,
sont mieux comprises par les analystes.
L’intérêt d’une thèse sur l’immigration diola, réside au fait, que c’est aussi un
groupe dont, les différences, entre les sous-groupes, sont exacerbées, en contexte
migratoire. C’est peut-être un point commun aux populations étrangères de s’agripper à
des traits et des marqueurs qu’ils pensent être les plus représentatifs de leur identité
culturelle.
Il n’est pas évident pour le chercheur de situer son objet d’étude dans un premier
temps. La raison, on pourrait la trouver dans la complexité d’une hiérarchie sociale
égalitariste. Nous sommes bien loin des grands ensembles qu’offrent les groupes à pouvoir
centralisé. Les études de migrations se sont beaucoup appuyées initialement sur des
critères et des faits qui permettent de comparer et d’analyser les phénomènes migratoires.
Il y’a notamment les endroits, plusieurs fois étudiés, et considérés comme des lieux de
retrouvaille des immigrés. Il y’a par exemple, les foyers sociaux, endroit par excellence et
qui ont servi plusieurs fois, de terrain aux sociologues.
Dans le cas de l’immigration diola, ces lieux d’études manquent. Les foyers sont
considérés, ainsi, comme réservés aux maliens. Ce qui nous fait avancer que ces
considérations sont un indicateur identitaire très fort. Cela ne veut pas dire, que les diolas
ne résident pas dans les foyers. Mais ces habitations, sont vues comme des endroits
temporaires, et représentent un échec pour ceux qui y résident de façon permanente. À ce
jour, les diolas qui ont parlé de cette expérience, parlent de dépannage. Dans leur
conception, un homme n’est abouti, que s’il construit sa maison. Dans le contexte
migratoire, il s’agit de se trouver un logement, et d’y loger avec sa famille. Il y’a ici la
notion d’un ancrage réel qui apparaît à travers cette obligation de se construire une maison.
Nous en revenons au territoire individuel, à la terre. Le lieu par excellence de
regroupement des diolas est donc l’association. Les migrants diolas ont grandi avec cette
notion d’association. Ils en ont la culture. C’est un lieu neutre et qui symbolise le village
d’origine. C’est donc le terrain propice à notre étude.
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Cette population a une longue tradition associative. C’est une forme de
rassemblement qu’ils développent depuis l’enfance. C’est dire, que les associations font
partie de l’histoire des Diolas. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce point. Les
associations nous apparaissent de ce fait, comme le terrain incontournable pour étudier
l’immigration diola. L’inconvénient c’est que ces structures ne sont pas des endroits fixes
et permanents. La plupart n’ont pas de locaux. La vie associative est très ponctuelle. Elle
est rythmée par des événements. Mais ce qui est intéressant, c’est que malgré ce fait, elles
restent une micro société et offrent l’occasion d’analyser les migrations des diolas. Les
associations, sont une réponse logique, à beaucoup de questions liées à l’isolation des
migrants. Mais elles sont encore très informelles, même si ce sont des associations loi 1901
pour la plupart.
Il est quasi impossible d’aborder la question des migrations diolas, sans faire une
première approche de celle des sénégalais de façon générale. Nous n’ignorons cependant
pas que les diolas sont une population qu’on trouve aussi en Gambie et en Guinée Bissau.
Chapitre 5 : Les migrations Sénégalaises
II.1
Dans le document
Enjeux de pouvoirs et rapports au pays d’origine dans les associations d’immigrés diola en France
(Page 179-182)