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2.1 Le logement

Le but est de fournir aux ouvriers agricoles des logements décents et salubres lors de la migration et dans leur lieu de résidence.

LeTexas Department of Health(TDH) dispose d’un bureau — leMigrant Labor Camp Inspection Branch— chargé de veiller à ce que les logements

temporaires proposés par les employeurs soient conformes aux normes édictées par le gouvernement fédéral. En 1970, la plupart des camps de migrants du Texas, situés dans les High Plains, souffrent de problèmes divers : construction, approvisionnement en eau potable, écoulement des eaux usées, protection contre les insectes, les rongeurs et les risques d’in-cendie. LeTDHfournit une liste des logements ayant reçu son approba-tion à laTexas Employment Commission, qui inspecte également les camps périodiquement, et ne peut, en théorie, adresser des travailleurs qu’aux exploitants respectueux des règlements1.

Le département du Logement et de l’Urbanisme (USDHUD) et la Farm-ers Home Administration(FHA), qui dépend du département de l’Agricul-ture, sont les deux organismes fédéraux qui s’occupent des programmes dans ce secteur. L’USDHUDet la FHAproposent, entre autre, des prêts pour la construction de logements à loyers modérés. Trois projets voient le jour au Texas : 192 logements à Dimmit, dans le comté de Castro ; 38 et un dortoir pour 16 personnes à Sabinal, dans le comté d’Uvalde ; 128 à Plainview, dans le comté de Hale. Ces logements sont équipés d’une cuisi-nière et parfois d’un régrigérateur, le loyer varie entre 12,50 dollars et 15 dollars par semaine, eau, gaz et électricité compris2.

La FHA aide également les familles à bas revenus des zones rurales à acheter, construire ou améliorer leur résidence. Des organisations comme leMexican American Unity Councilapportent conseil et soutien aux intéressés. Dans le comté de Hidalgo, on a recours à des ouvriers en formation professionnelle dans le bâtiment pour construire de nou-velles maisons, et l’Associated City-County Economic Development Corpora-tion, une société subventionnée par le gouvernment fédéral, sert d’inter-médiaire. Le diocèse de Brownsville de l’Église catholique et laTCC par-ticipent aussi à des projets de construction ou d’amélioration de l’habitat financés par le gouvernement fédéral3.

2.2 La santé

LeTexas Department of Health, qui distribue des fonds à 68 organismes de santé au niveau des comtés ou des districts urbains, gère également lesTexas Migrant Health Projectssubventionnés par le département de la Santé, de l’Education et de l’Aide Sociale (USDHEW), dans le cadre du

Migrant Health Actde 1962. Le but est d’améliorer les services de santé

1. Inter-Agency Task Force on Migrant Labor,Special Report(Austin : Dec. 1970) 101. 2. Inter-Agency Task Force on Migrant Labor 203, 24.

3. National Farmworker Information Clearinghouse (NFIC),Farmworker Programs in Texas, rev. ed. (Austin : Juarez Lincoln U, 1975) 6.

dans les régions où vivent et travaillent les ouvriers agricoles, et de don-ner à la plupart d’entre eux la possibilité de bénéficier, souvent pour la première fois, de soins médicaux. On crée des dispensaires dans une vingtaine de comtés du sud, du centre, et de l’ouest du Texas, ainsi que dans lePanhandle, dans des zones parfois jusqu’alors dépourvues de tout centre de santé. Quelques-uns sont ouverts en permanence et d’autres quelques jours par semaine ou par mois seulement. Ces cliniques offrent examens, traitement et suivi en médecine générale, proposent parfois des soins dentaires, donnent des conseils dans les domaines de l’hygiène et de l’alimentation, s’occupent de prévention. Les patients ne pouvant être traités sur place sont envoyés chez des médecins ou des paramédicaux libéraux de la ville ou de la région, les personnes âgées et les indigents ayant en effet droit à une aide dans ce domaine à partir de 1965 grâce aux programmes fédérauxMedicarepour les premiers, etMedicaidpour les seconds. Le planning familial, laTexas Commission on Alcoholismet le

Texas Department of Mental Health and Mental Retardationouvrent égale-ment des centres de consultation dans les comtés où vivent de nombreux saisonniers et migrants1.

Les ouvriers agricoles quittant leur lieu de résidence pendant des périodes plus ou moins longues, il est nécessaire d’adapter les services de santé à cette migration. C’est le rôle duMigrant Health Referral Project, dirigé par laTexoma Association, dans plus de 30 comtés du sud du Texas et dans l’Idaho, l’Illinois, l’Indiana, le Michigan, le Minnesota, l’Ohio et le Wisconsin. Il s’agit d’assurer le suivi médical des campesinos et de leurs familles pendant leurs déplacements en encourageant la coopéra-tion entre cliniques d’États différents, en informant régulièrement les migrants des possibilités qui leur sont offertes et en les aidant dans leurs démarches auprès des autorités locales. À partir de 1973, leMigrant Hos-pitalization Program, assez semblable àMedicare, permet à ces ouvriers agricoles d’avoir accès à des soins hospitaliers en-dehors de leur région d’origine2.

Beaucoup d’efforts enfin sont faits dans le domaine de la lutte contre la malnutrition. L’Office of the Governor’s Committe on Aging offre aux plus âgés un repas équilibré par jour, le transport jusqu’au centre étant pris en charge, ainsi que des conseils d’hygiène alimentaire. Grâce au

National School Lunch Programcertains enfants peuvent manger gratui-tement à l’école et leFood Stamp Bonus Coupons Programpermet la distri-bution de bons d’alimentation aux plus démunis. Ces deux programmes

1. National Farmworker Information Clearinghouse (NFIC) 40-42 ; « Earthbond Goes to Texas, »EarthbondMar. 1975 : 1.

sont subventionnés par le département de l’Agriculture (USDA), ainsi que leWomen, Infants and Children Nutritional Program, qui s’adresse aux femmes enceintes, ou qui allaitent, et aux enfants de moins de quatre ans — il s’agit là aussi d’un système de bons, échangeables pour des pro-duits bien précis. Les crèches et les garderies s’occupent aussi de l’alimen-tation et du suivi médical des jeunes enfants. Les fonds proviennent de l’Office of Child Development de l’USDHEW et de l’État. Dans la vallée, leTexas Migrant Councilgère ces centres, ouverts d’octobre à mai — et de juin à septembre dans l’Idaho, l’Indiana, l’Illinois, le Michigan, l’Ohio, l’Oregon, le Wisconsin1.

2.3 L’éducation

L’éducation constituant un élément clé dans la lutte contre la pauvreté, de nombreux programmes voient le jour dans ce domaine, par exemple

Head Start, créé par l’Office of Child Developmentde l’USDHEW, et destiné à développer, chez les enfants de trois à cinq ans, la personnalité corpo-relle, intellectuelle et affective, et à favoriser l’apprentissage social. À par-tir de 1967, dans le cadre duTitle I, Migrant EducationduElementary and Secondary Education Act, les États reçoivent des subventions pour des pro-jets destinés aux enfants de saisonniers et de migrants âgés de cinq à dix-sept ans, ceux dont les parents ont arrêté de migrer y ayant encore droit pendant cinq ans.

LaMigrant Divisionde laTexas Education Agencyutilise ces fonds fédé-raux, auxquels s’ajoutent des fonds d’État et locaux, pour leTexas Child Migrant Program: l’Early Childhood Programcouvre le jardin d’enfants, et leMigrant Kindergarten Programpropose des subventions complémen-taires pour le paiement de soins médicaux, l’achat de vêtements, de nour-riture, et de matériel pédagogique aux écoles recevant un fort pourcen-tage de migrants ; le Summer Child Migrant Programoffre des activités diverses, éducatives et autres, pendant les mois d’été ; lesSecondary Pro-gramspermettent aux élèves de bénéficier d’heures de tutorat après la classe ; l’Enrichment Programdonne aux enfants la possibilité de suivre des cours supplémentaires, essentiellement d’expression orale et de lec-ture. Un programme d’éducation complet d’une durée de sept mois, d’oc-tobre à mai, remplace l’ancienSix and One-Half Month Program: parfois regroupés dans une même classe, les élèves prennent souvent les cours après l’école : en plus des activités éducatives, ils ont droit à des services divers — suivi médical, aide psychopédagogique, conseil et orientation,

1. NFIC 73, 8, 46-47 ; Texas Employment Commission,Texas Farm Labor and Rural Man-power, Annual Report (Austin : TEC, 1971) 26.

aide financière. Enfin, grâce à l’Interstate Cooperation Project, des ensei-gnants ont la possibilité de suivre les enfants d’ouvriers agricoles dans leur migration : les professeurs vont dans les camps d’hébergement, éta-blissent des contacts avec les parents, informent les familles, coopèrent avec les écoles locales, et acquièrent eux-mêmes une formation sur le tas en ce qui concerne les besoins des élèves1.

L’éducation bilingue devient une préocupation majeure lorsque le Congrès instaure des programmes spécifiques en 1967 et dégage des fonds en 1968. Le Texas constitue l’Office of International and Bilingual Education, une division de laTexas Education Agency, en juillet 1969. Les enfants dont la langue maternelle est l’espagnol peuvent désormais béné-ficier d’un enseignement bilingue au niveau des garderies, des mater-nelles, de l’école primaire et du secondaire. L’apprentissage linguistique s’accompagne d’une initiation à l’histoire et à la culture des Mexicains et des Mexicains-Américains2.

Pour ceux qui sont exclus de tous ces programmes, car ils ont dépassé la limite d’âge, lesHigh School Equivalency Programspeuvent être une solu-tion. S’adressant à de jeunes migrants et saisonniers de 17 à 24 ans, les

HEPSleur donnent les moyens de terminer leurs études secondaires dans quatre universités de l’État. D’autre part, leSpecial Program for Econom-ically and Educationally Disadvantaged Students(SPEED) propose une remise à niveau — langues, expression orale et écrite, mathématiques. Quant auxCollege Assistance Migrant Programs(CAMPS), ils apportent aux saisonniers et migrants qui ont un niveau de fin d’études secondaires une aide financière et matérielle pendant deux semestres, en vue de la préparation d’un BA ou d’un BS3.

Pour être menés à bien, tous ces projets exigent un personnel ensei-gnant et administratif à la fois conscient des problèmes et des difficultés des migrants, et formé à des techniques appropriées. LaTEA, les centres régionaux pédagogiques et les établissements d’enseignement supérieur proposent stages de formation, matériel pédagogique et méthodes d’éva-luation.