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CHAPITRE 3: Le proxénétisme en prostitution juvénile: notre analyse

3.2 Portrait du proxénète

3.2.1 Profil général du proxénète

Au Québec, les garçons de race blanche seraient sous-représentés dans le domaine du proxénétisme. En effet, Normand, intervenant en milieu policier, rapporte que 80% des pimps seraient de race noire, se répartissant entre 60% d’haïtiens et 20% de jamaïcains. Selon ce dernier, les proxénètes originaires du Zaïre seraient de plus en plus présents dans le milieu, tout comme les russes. Richard, intervenant en centre jeunesse, affirme, pour sa part, que 70% à 80% des pimps seraient d’origine haïtienne :

Ben écoute le profil… je te dirais pour 80% de ces gars, c'est des jeunes généralement haïtiens pour au moins 70%-80% du total des gens qu'on a nous autres, que j'ai eu du moins à fréquenter dans le cadre de mon travail (Richard, intervenant en centre jeunesse).

Les pimps ne sont pas québécois. Ils proviennent tous de minorités visibles et se promènent en voiture de luxe (Pierre, milieu policier).

Les proxénètes en prostitution juvénile seraient majoritairement de jeunes adultes de 19 à 25 ans, poursuit Pierre, alors que d’autres, comme Sylvie intervenante en CLSC, parlent plutôt de jeunes proxénètes âgés entre 17 et 19 ans. Selon cette dernière, les plus jeunes (12 à 16 ans) agiraient davantage comme entremetteurs ou recruteurs et seraient graduellement initiés au monde du proxénétisme :

C'est des jeunes qui ont commencé j'imagine, qui ont eu des relations avec le gang comme tel à l'adolescence, 12-13-14 ans, qui ont été pris en charge par le gang, qui se sont valorisés là-dedans, qui ont eu des tâches particulières, et éventuellement en sont venus à être valorisés si tu veux, par le proxénétisme, par ces activités-là. Pis ils ont vu des choses, ils ont vu des choses se passer, ils ont voulu faire leur place là-dedans, le groupe leur a fait la place, pis ils en sont venus avec l'âge 17-18-19 ans à justement être des proxénètes. C'est des gens qui nécessairement ont d'abord commencé par des petits délits peut-être, ou des fêtes d'amis avec le gang, ils ont quand même été acceptés et initiés pour avoir leur place (Sylvie, intervenante en CLSC).

Il n’est pas clair de quel genre de milieu familial ces proxénètes sont issus. Certains disent qu’ils viennent évidemment de familles dysfonctionnelles : pas nécessairement démunies au plan matériel, mais plutôt où le manque de présence et de supervision se fait sentir :

Le profil familial est difficile à établir, plus propice dans les familles en difficulté mais on ne peut pas généraliser. On en retrouve aussi dans des familles monoparentales ou la mère professionnelle travaille de 7am à 11pm et où les enfants se retrouvent laissés à eux-mêmes, où ils ne sont pas supervisés (Pierre, milieu policier)

Mais pour bon nombre des intervenants, les jeunes proxénètes proviennent de milieux sans traits véritablement caractéristiques :

/…/ Ceux que j’ai connu moi ben… oui (ils venaient d’un milieu) moyen. Les parents travaillaient, c’était pas du monde qui étaient sur le bien être social, dans la pauvreté (Luce, intervenante en centre jeunesse).

C’est pas nécessairement des jeunes qui viennent de milieux démunis là comme on penserait. Ça peut être des jeunes qui viennent de milieux stables, pas nécessairement dysfonctionnels, c'est-à-dire un père, une mère qui travaillent, une sœur à l'université ou quelque chose du genre, ça arrive très souvent. Pis quand les parents apprennent ça, ben ils tombent des nues, c'est la panique générale, ils ne veulent pas croire que leur fils est proxénète ou recruteur, ou quoi que ce soit; malgré qu'on a des preuves en béton, ils ont de la misère à croire ça (Richard, intervenant en centre jeunesse).

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Différents intervenants expriment toutefois l’avis que le « métier » de proxénète n’est pas fait pour tout un chacun, entre autres parce que faire travailler une femme dans l’industrie du sexe demande d’avoir une image plutôt négative et stéréotypée de celle-ci. Gérer les activités de prostitution nécessiterait de voir la jeune fille dans une position de dominée où elle ne vaut rien d’autre que ce que son corps peut rapporter, explique Louise, intervenante en centre jeunesse :

C'est pas n'importe quel gars de gang qui devient proxénète /…/ Je sais qu'il y a des gars qui trouvent ça dégueulasse. Y a des gars de gangs qui connaissent des gars qui font de la prostitution pis qu'y trouvent ça dégueulasse. Alors je pense que c'est peut-être un peu la même chose, je pense que les proxénètes, on les retrouve dans le 10% des jeunes en difficulté et dans ce 10% là, je ne suis pas sûre que c'est tous les gars qu'y ont une perception de la femme de la même façon. Les gars de gangs les moins à risque de faire du proxénétisme, c'est des gars qui ont une image de la femme qui est beaucoup moins stéréotypée et beaucoup moins dichotomisée, comme d'un côté les bonnes de l'autre côté les mauvaises. Je pense que les gars qui sont à risque de pimper /…/ eux-mêmes doivent avoir eu des modèles de relation hommes/femmes où … je pense que les gars à risque, c'est des gars qui ont été éduqués de façon patriarcale, la femme est là au service de l'homme et l'homme a le droit absolu sur la femme et la femme doit se plier à ses exigences. Je pense que c'est des gars qui ont une perception très rigide de la relation hommes/femmes et qui ne voit aucun problème au fait de …«c'est quoi la différence entre travailler chez nous … pis à fait la vaisselle pis à fait des clients pour ramener de l'argent?» (Louise, intervenante en centre jeunesse)

Un intervenant rappelle, de plus, que le talent de proxénète n’est pas donné à tous et que cette pratique demande d’avoir un minimum de capacités, parmi lesquelles un don pour la manipulation et du jugement:

Le proxénète pur et simple j’en n’ai pas vu beaucoup beaucoup. J’ai vu les gangs, les gars qu’il y avait dedans, ils abusaient des filles du fait qu’ils les faisaient travailler. Pis la plupart des gars que je voyais, ils abusaient des filles, mais de là à les faire travailler, ça demande une certaine jujotte pis un certain don à la manipulation, pis ils l’ont pas tous. Eux-autres, ils étaient bons pour se satisfaire eux-mêmes, mais de là à faire de l’argent, c’est pas donné à tout le monde dans les gangs (Claude, intervenant en centre jeunesse).

Seuls les membres ayant une position privilégiée à l’intérieur d’un gang pourraient assumer le rôle de proxénète, estime Luce, intervenante en centre jeunesse. Ainsi, les proxénètes occuperaient majoritairement des rôles principaux au sein du gang qui opère ce créneau de la prostitution juvénile, parce qu’être pimp demande un minimum d’intelligence et d’organisation (encore là on voit surgir la notion d’organisation) :

Moi je te dirais que ce que j’ai vu c’est plus du monde qui ont du charisme pis qui sont plus en position de leader, qui sont dans des rôles principaux dans le gang. C’est pas des petits boucs, le petit clown. C’est du monde qui sont dans le noyau dur, qui ont du charisme. C’est

soit le leader, le lieutenant, le caïd, dans ces rôles-là. C’est jamais les gars dans les rôles secondaires. Parce qu’il faut être smart pour faire ça. C’est une business. Eux-autres, ils ont pas le droit… ils n’ont pas le droit à l’erreur. Faut être minimalement intelligent, pis être capable d’être organisé pour faire ça. Donc, je pense pas que le petit gars impulsif qui pogne les nerfs à rien, pis qu’y court partout que lui pourrait faire ça. Je trouve plus que c’est ceux qui sont capables d’être organisés, planifier les affaires, qui sont en contrôle, qui ont du pouvoir, qui sont capables de faire ça (Luce, intervenante en centre jeunesse).

Les intervenants décrivent le proxénète-type comme un garçon charmeur, séducteur mais pas nécessairement beau. Un garçon agréable ayant de grandes habiletés sociales, un sens de l’écoute, de l’intuition et du leadership. En fait, une majorité d’intervenants peignent un portrait plutôt positif des garçons impliqués dans les activités de proxénétisme:

Souvent on va dire que c’est des gens qui sont plus intuitifs. Je pense que c’est des gens qui sont hyper sensibles aussi aux signes non-verbaux qui peuvent être lancés par quelqu’un. Je pense que c’est des gens qui sont particulièrement habiles dans leur… il faut que je fasse attention à ce que je dis, c’est mésadapté quand même, parce qu’ils l’utilisent à mauvais escient, mais c’est quand même des gens qui auraient pu être d’excellents intervenants parce qu’ils sont à l’écoute, à l’affût /…/ Je pense qu’ils ont tout simplement des aptitudes particulières, pis ça c’est sûr que si tu parles de proxénétisme en contexte de gangs, moi c’est toujours ce qui m’a fasciné de voir à quel point dans ces groupes-là on va chercher des individus dans ce qu’on leur reconnaît comme forces pis ont les exploite au boutte, on exploite ces forces-là. Donc c'est ça, c'est souvent des gens qui vont être très charmeurs aussi, qui ont un pouvoir d'attraction, un charisme, c'est souvent défini comme des gens qui… c'est ça, qui se présentent bien, qui ont l'air de savoir où ils s'en vont, pis ce qu'ils disent (Stéphanie, intervenante en centre jeunesse).

Je te dirais que c’est des jeunes qui ont généralement un franc parler, des jeunes qui se présentent bien, qui ne sont pas nécessairement criminalisés, mais plutôt de bons manipulateurs, des jeunes qui ont une approche facile avec les filles pis qui sont très rassurants au niveau de leurs relations (Richard, intervenant en centre jeunesse).

Moi ce que je trouve c’est… les gars que j’ai connus c’est des anges. Malheureusement c’est ça. C’est des beaux gars, qui ont beaucoup d’habiletés sociales, qui ont du charisme, qui ont du charme… on peut difficilement, quand tu les regardes, tu peux difficilement penser qu’ils font ça. /…/ C’est pas des agressifs. Au contraire, dans l’unité c’était pas des agressifs, c’est vraiment des charmeurs, des gars plaisants, beau sens de l’humour (Luce, intervenante en centre jeunesse).

Tous ne partagent cependant pas cet avis. Ainsi, Claude, intervenant en centre jeunesse, souligne plutôt que les proxénètes sont des calculateurs :

Les gars de gangs, les délinquants, les pimps en particulier, sont des calculateurs, ils ne te donneront rien si toi t’offres rien (Claude, intervenant en centre jeunesse).

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Un peu dans le même sens, Stéphanie, intervenante en centre jeunesse, compare les proxénètes à des chasseurs à l’affût qui connaissent le moment idéal pour sortir de leur cache :

Il me font penser à des chasseurs aussi, tsé qui vont être capables de traquer, qui vont savoir quand c'est le bon moment de sortir de la cache, par exemple, ou quand il faut rester caché. Ils vont être capables de bien calculer de cette façon-là (Stéphanie, intervenante en centre jeunesse).

Pour Stéphanie et Claude, intervenants en centre jeunesse, les proxénètes dégagent un tel charisme qu’on a en quelque sorte irrésistiblement envie de s’approcher d’eux :

Il y a quelqu'un chose au niveau de tout le statut aussi. C’est souvent des gars qui ont une image assez forte qui peut être rassurante, je pense au départ. Quand t'es une jeune fille qui sait pas trop où elle s'en va, qui n’est pas bien dans sa peau pis que tu rencontres quelqu'un comme ça qui a l'air d'avoir une tête, ça peut être intéressant. Tu dois avoir envie de rester collé là (Stéphanie, intervenante en centre jeunesse).

T’es attiré pour aller t’asseoir à côté de lui parce que t’as l’impression d’être quelqu’un quand t’es entouré de cette personne, ça va avec le charisme. Ça va être souvent des personnes qui vont avoir du charisme dans ces choses-là. Je pense que plus le gars est charismatique, plus le gars a des chances de survivre dans ces milieux-là. Il va dealer bien plus longtemps, alors il n’aura pas besoin d’abuser ou de frapper les filles, juste de donner un sous-entendu ça va être amplement suffisant (Claude, intervenant en centre jeunesse).

Claude souligne d’ailleurs que ce charisme leur serait suffisant pour se faire comprendre et qu’il se révèlerait très utile pour exercer un contrôle sur les filles. Ces traits seraient partie inhérente de leur personnalité :

Y en a qui l’ont, qui ont du charisme, ils ont même pas besoin de parler, pis ils l’ont. L’attitude, le non verbal, leur façon de sourire, leur façon de donner leur approbation ou de ne pas donner leur approbation. Ils ont même pas besoin de parler, tu sais ce qu’ils pensent, t’as l’impression d’être capable de lire juste à travers les gestes qu’ils font (Claude, intervenant en centre jeunesse).

Malgré leur position privilégiée et leur grand charisme, les garçons exerçant le proxénétisme juvénile serait plutôt discrets et peu dérangeants lorsqu’ils se trouvent dans les unités de réadaptation, ils seraient surtout très peu bavards quant à leurs activités de proxénétisme. Comme le décrivait plus tôt Luce, intervenante en centre jeunesse, ils s’organisent pour avoir l’air des anges :

Ce que je connais aussi des proxénètes, c’est que ça va être les gens les plus effacés dans les groupes. C’est des gens qui ne font pas de bruit, qui marchent entre les murs et la peinture et qui se font le moins dérangeants. Puis c’est les gens qu’on va le moins chercher. Le twit

de la place, comment je les ai appelés ? Les petits clinclins-là qui se ramassent une fille ou deux dans les classes spéciales, pis qui leur font faire des pipes dans les toilettes pour 10$, eux autres se ramassent 8$. Ben eux autres, ces petits clinclins-là, se feraient aller la gueule, ils se feraient planter tout de suite. Les vrais proxénètes ils se la ferment. Eux autres, ils disent pas un mot, pis ils parleront même pas de ça. Les autres gars sauront même pas pourquoi ils sont là. Ils passent entre le mur et la peinture. Si t'ouvres pas ça en rencontre de groupe, personne le sait. Si tu les déranges, pas ils te dérangeront pas. Moi, ceux que j'ai connu, je les dérangeais pas, ils me dérangeaient pas (Claude, intervenant en centre jeunesse).

C’est pas des choses qui se parle. Ils parlent de leurs activités de fins de semaine, des petites filles, mais c’était jamais très ouvert (Carl, intervenant en centre jeunesse).

De son côté, Pierre, intervenant en milieu policier, décrit le proxénète comme le gars populaire, celui qu’on considère «cool», tout en étant impertinent et nonchalant à la fois:

Quand ils arrivent dans une cour d’école, ils sont louches parce qu’ils jasent avec tout le monde. Lorsqu’ils arrivent, un attroupement se forme autour. Il est la coqueluche, le Joe Cool! Il a toujours une «bonne raison» d’être là. Par exemple, il attend un ami. Il n’est pas du tout gêné, il se sent tout à fait à l’aise dans l’école. Souvent, il est un ancien élève qui dit venir voir un ancien ami. La Direction doit souvent le sortir de force. Il se sent à l’aise parce qu’il a du pouvoir monétaire. La nonchalance et l’impertinence les décrit bien (Pierre, milieu policier).

Mais alors que la plupart des intervenants décrivent les proxénètes comme de fortes têtes, d’autres voient plutôt en eux des garçons blessés, ayant une faible estime d’eux-mêmes, dépendants affectifs en quête de valorisation :

D'abord, c'est ni plus ni moins que des adolescents, des jeunes adultes avec des besoins, des envies, des désirs, des… mon dieu c'est du monde comme tout le monde. On est porté à leur donner le méchant rôle, à les dénigrer, mais c'est ni plus ni moins que des jeunes en quête d'identité, qui ont besoin de se valoriser. Les moyens qu'ils ont trouvé qui leur apportaient de la valorisation, de l'argent… Il y avait un groupe autour d'eux autres, pis le sentiment de pouvoir, ben c'est de se valoriser à travers une activité de proxénétisme (Sylvie, intervenante en CLSC).

Je pense que les gars qui s'embarquent là-dedans ce sont aussi des dépendants affectifs d'après moi. Les gars que j'ai vu là-dedans, même si ils ont des fois plusieurs filles, c'est des gars qui ont besoin d'être avec des filles et aussi un réseau autour de ça… Accès à la drogue, accès à l'argent, accès aussi à une image narcissique renforcée… Si t'as du fric, tu peux t'acheter du linge, tu peux aller dans des restaurants, tu peux vivre dans un appartement qui est mieux. Alors quand on parle d'estime de soi, quand on regarde la société comment elle regarde les gens avec leurs signes de distinction narcissique, c'est-à-dire les gros chars, les grosses chaînes /…/ C’est des gens qui essaient d'avoir une reconnaissance sociale par des signes distinctifs de gratification narcissique. C'est-à-dire des symboles, de l'argent, des restaurants, des ci ou des ça, alors ça, ça peut rehausser leur estime d'eux-mêmes. Pis nos petits pimps là-dedans, ce que je vois moi c'est que c’est des gens bien souvent blessés narcissiquement. /…/

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Moi je pense que les pimps, à quelque part, ceux que j’ai vus, c’est des dépendants affectifs. Ils ont autant besoin des filles finalement (que les filles ont besoin d’eux) (Marc, avocat).

Ces garçons seraient affectivement blessés et, par conséquent, incapables d’établir une relation intime stable, explique Luce, intervenante en centre jeunesse :

Est-ce qu'il y en a des gars qui arrivent à avoir des blondes qui sembleraient être des vraies blondes ? Je les compte sur les doigts d'une main ceux que j'ai vus en 10 ans. Non pas beaucoup. C’est toujours des relations… utilitaires. De toutes façons, ça va de soi parce que les gars ici qui viennent sont pockés affectivement, sont pas capables de s'attacher, sont débranchés de leurs émotions. Même si ils réussissent à trouver une bonne fille, quand elle commencerait à dire: «je t'aime », pis je sais pas quoi, je pense qu'ils paniqueraient pis qu’ils s'en iraient aussi. Ils feraient des gestes qui feraient que la relation se casserait. J'en ai vu, mais j'en n'ai pas vu beaucoup que c'était vraiment stable (Luce, intervenante en centre jeunesse).

Un constat intéressant ressort chez les intervenants concernant les rapports des garçons à la sexualité : ceux qui s’impliqueraient dans des activités de proxénétisme et, même, la plupart des membres de gangs n’auraient reçu aucune éducation sexuelle. Ce qui n’est pas sans importance dans la compréhension du phénomène ici étudié :

Mais c’est clair, je suis convaincue que la réponse à nos questions n’est pas au niveau du profil socio-démographique : vient-il d’une petite famille en couple, pas en couple? Je pense que ça vient vraiment, d’une part, de comment ils ont été éduqués à la sexualité et, d’autre part, éduqués aux relations égalitaires. Je pense qu’ils en ont pas d’image de relations égalitaires pis ils en ont pas d’image de sexualité. Autant que les filles qui se retrouvent dans ces activités-là ont aucune connaissance de la sexualité, les gars en ont pas non plus. Ça c’est clair. Y a des gars qui