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PARTIE II. CADRE THEORIQUE, CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE LA RECHERCHE

CHAPITRE 6. ANALYSE DU QUESTIONNAIRE ET DES ENTRETIENS AVEC LES PEM ET PES DE FRANÇAIS PEM ET PES DE FRANÇAIS

6.1. Analyse du questionnaire des enseignants

6.1.1. Profil des enseignants

Cette partie permet d‟avoir des détails sur le profil des enquêtés. En effet, les enseignants qui ont répondu à notre questionnaire se différencient sur plusieurs plans. Le total des enseignants de l'échantillon est au nombre de 75, (35 PEM et 40 PES). Ils exercent tous dans la wilaya de Tiaret.

6.1.1.1. Les établissements scolaires

Les trente cinq PEM et les quarante PES qui ont bien voulu répondre au questionnaire sont répartis géographiquement dans les collèges et les lycées comme suit :

Au collège

Le nombre des enseignants Le nom des collèges

9 3 4 3 5 4 3 4

CEM Hamdani Malika CEM Bakr Ibn Hamad CEM Wassel Mustapha CEM Sidi Khaled CEM El Mamoun CEM Bey Menaouer CEM Omar El Farouk

CEM Saidi El Haoues

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Au lycée

Le nombre des enseignants Le nom des lycées

4 5 4 2 5 4 4 3 3 3 3 Lycée Aflah

Lycée Med Ben Abd Elkrim Lycée Mohamed Dib

Lycée Belhouari Lycée Colonel Lotfi Lycée Zahloul Youcef Lycée Addaoui Hbib Lycée Larbi Benmastroura Lycée Zemalet El Emir AEK Lycée Abi Ali Alouan El Gharissi Lycée Tarik Ibn Ziad

Tableau 37 : Répartition géographique des lycées des PES enquêtés

Nous notons que la moitié des PEM et des PES sont des enseignants qui exercent dans la commune de Tiaret dans des collèges et des lycées classés parmi les premiers au niveau de la wilaya en ce qui concerne les résultats du BEM et du BAC et l‟autre moitié exerce dans plusieurs communes périphériques à la commune de Tiaret. Généralement ces collèges et lycées sont réservés aux classes sociales pauvres. Cette différence va nous permettre d‟avoir plusieurs avis d‟enseignants qui exercent dans l‟enseignement moyen et secondaire.

6.1.1.2. Le sexe

Nous pouvons répartir, comme le montre les tableaux 38 et 39, les PEM et PES (femme et hommes) qui ont répondu à notre questionnaire comme suit :

Au collège

Réponses Nombre de réponses Taux

Femme Homme 22 13 62,85% 37,14% Tableau 38 : Sexe des PEM enquêtés

Au lycée

Réponses Nombre de réponses Taux

Homme Femme 22 18 55% 45% Tableau 39 : Sexe des PES enquêtés

143 En ce qui concerne les PEM, nous remarquons que ceux de sexe féminin sont plus nombreux que ceux du sexe masculin. Par contre, le tableau 39 montre que dans notre échantillon, le nombre des PES de sexe masculin est légèrement supérieur à celui du sexe féminin. Cela peut montrer que le choix du métier d‟enseignement surtout l‟enseignement de la langue française au niveau du secondaire est devenu, ces dernières années, le choix des hommes plus que des femmes, alors qu‟au niveau des collèges ce sont les femmes qui enseignent le français plus que les hommes.

6.1.1.3. Le nombre d’années d’exercice dans l’enseignement du FLE Au collège

Réponses Nombre de réponses Taux

Plus de 10 ans Moins de 10 ans 10 ans 15 14 6 42,85% 40% 17,14%

Tableau 40 : Nombre d’années d’expérience professionnelle des PEM enquêtés

Au lycée

Réponses Nombre de réponses Taux

Moins de 10 ans 10 ans Plus de 10 ans 17 13 10 42,50% 32,50% 25%

Tableau 41 : Nombre d’années d’expérience professionnelle des PES enquêtés

Plus de la moitié des enseignants (PEM et PES) interrogés ont accumulé 10 ans et plus d‟ancienneté dans le domaine d‟enseignement du français. Donc nous pouvons dire que ces enseignants ont enseigné le français avant la réforme éducative et après la réforme. Ils sont également expérimentés et par conséquent, leurs avis ne peuvent être qu‟intéressants et pertinents.

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6.1.1.4. Le diplôme obtenu en formation initiale Au collège

Réponses Nombre de réponses Taux

Licence BAC Niveau 3ème AS 20 9 6 57,15% 25,71% 17,14% Tableau 42 : Diplôme obtenu par les PEM enquêtés en formation initiale

Au lycée

Réponses Nombre de réponses Taux

Licence Ingéniorat Magistère 26 13 1 65% 32,50% 2,50% Tableau 43 : Diplôme obtenu par les PES enquêtés en formation initiale

En ce qui concerne, le diplôme obtenu lors de la formation initiale, nous remarquons :

 En ce qui concerne les PEM interrogés

Plus de la moitié des PEM interrogés ont une licence classique d‟enseignement en langue française (en quatre ans). Généralement ces enseignants ont moins de dix ans d‟expérience professionnelle. Nous observons que 17 % des PEM interrogés ne sont pas bacheliers. Ces enseignants sont ceux qui ont une expérience professionnelle de plus de 10 ans. Enfin neuf PEM interrogés sont des bacheliers. Ils ont été formés pour enseigner avec des enseignants non bacheliers au niveau de l‟Institut Technologique d‟Education (désormais I.T.E.). Nous relevons donc l‟hétérogénéité des profils des PEM qui peut influencer leurs pratiques d‟enseignement.

 En ce qui concerne les PES

Un seul PES détient un magistère en langue française (trois ans plus les quatre années de la licence), les 26 autres enquêtés sont détenteurs d‟une licence classique d‟enseignement en langue française (en quatre ans). En outre, plus du tiers des PES ont un diplôme d‟ingénieur d‟état, ce qui veut dire qu‟ils ne viennent pas de l‟éducation et non pas été formés pour être des enseignants. Ces enseignants ingénieurs ont été recrutés et intégrés dans leurs postes durant les années 2000 pour pallier le manque criant d‟enseignants de langue française.

145 Le problème essentiel de ces enseignants ingénieurs se situe dans le manque de formation pédagogique et théorique en langue française. En effet, cette difficulté causée par l‟absence des stages pratiques et de formation continue se pose avec acuité pour ces enseignants.

En principe, avoir le diplôme de licence permet aux PEM comme aux PES d‟acquérir les outils méthodologiques, surtout théoriques, qui leur facilite d‟exercer leur métier. Mais la possession de ce diplôme permet également, comme l‟indique Benamar, A.67 (2004 : 5) de « […] renforcer les défenses des enseignants […]. Ce savoir leur sert, à coup sûr, de protection, de faire valoir et débouche inévitablement sur la mise à distance des autres collègues sans licence ». Ce qui veut dire qu‟avoir la licence ne suffit pas à elle seule à faire un bon enseignant que ce soit au collège ou au lycée. Selon toujours Benamar, A. (idem) un enseignant compétent (on parle ici de compétence professionnelle c‟est-à-dire la mise en œuvre, dans l’exercice d’un métier, de capacités permettant de réaliser des tâches précises) est celui qui est capable d‟agir avec pertinence dans toutes les situations de classe et sait faire face au imprévus de la classe. Il est performant dans le sens où il est capable « d’installer des compétences chez ses élèves. ».

En bref, nous pouvons dire que même à l‟université au niveau des départements de langue française, les futurs enseignants suivent des modules articulés essentiellement sur des notions théoriques dépourvus de tout travail pratique ou de terrain et cela pendant les trois premières années de formation en licence (cf. les modules enseignés dans les trois années de la licence classique). En dernière année seulement c'est-à-dire à la fin du cursus universitaire, on donne deux choix aux étudiants : le premier est d‟élaborer un mémoire de fin d‟étude et encore là il s‟agit d‟un travail, à la fois, théorique et pratique (sont traités des thèmes littéraires, linguistiques ou didactiques), et le second choix est d‟effectuer un stage pratique de deux semaines dans l‟enseignement primaire, et de deux semaines dans l‟enseignement moyen (le collège) et deux semaines dans l‟enseignement secondaire (le lycée). A la fin de ce stage, les étudiants doivent élaborer un rapport de stage à partir de leurs remarques et observations. La période passée dans les trois paliers est jugée courte par la majorité des étudiants, des enseignants formateurs et même par les inspecteurs.

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Benamar, A., 2004, « Enseignants de français à l’école de base en Algérie : avec ou sans licence ! Quelle

différence ? Cette communication a été présentée dans le cadre de la 7ème biennale de l‟éducation et de la formation à Lyon INRP.

146 En ce qui concerne les modules enseignés en quatrième année de licence, nous relevons les deux modules de « didactique générale » et de « psychopédagogie » qu‟initient vraiment les futurs enseignants au domaine de l‟enseignement des langues mais encore là, nous notons la prédominance de l‟aspect théorique sur l‟aspect pratique. Tous ces facteurs font que la formation initiale des futurs enseignants est à notre avis insuffisante sur plusieurs plans (absence de modules qui portent sur l‟enseignement des langues, insuffisance de la durée du stage pratique effectué par les étudiants, etc.).

Après avoir analysé le profil des enquêtés, nous passons au dépouillement des réponses des questionnaires.