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Processus de carcinogénèse

LES PRINCIPAUX MECANISMES DE L’IMMUNITE

E. Les cellules lymphoïdes non conventionnelles

IV.2 Processus de carcinogénèse

Chacune de nos cellules à la capacité de se dupliquer elle-même (sauf les neurones), tout au long de notre vie, ce qui permet de déplacer les cellules vieillissantes par d’autres neuves. C’est-à-dire que le corps se régénère en permanence, à des vitesses variables selon les organes et les fonctions que remplit chaque cellule individuelle.

Le cancer est la conséquence de la dysrégulation de ceux qui contrôlent la prolifération cellulaire (les oncogènes et les anti-oncogènes) :

 les (proto)-oncogènes (ex: ras, Bcl2, C-myc, HER2) les mutations délétères décuplent leur pouvoir d’accélération de la mitose.

 les gènes suppresseurs de tumeurs: ils ralentissent la mitose et contribuent à l’élimination des tumeurs grâce à trois actions primordiales : le maintien de la stabilité du génome (ex: p53, ATM), la réparation de l’ADN (ex: BRCA1, BRCA2) et l’induction de l’apoptose (ex: p53). La cancérogénèse résulte de mutations inhibitrices de leur activité.

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 les gènes de prédisposition au cancer : leurs mutations létales sont héréditaires et expliquent ainsi la susceptibilité accrue de certaines familles face aux cancers. Les plus connus sont les gènes des cancers mammaires et ovariens, et le gène BRCA-2 localisé en 13 p dont les mutations prédisposent au cancer du sein seul. [18]

Un problème de réplication de l’ADN peut être à l’origine de cette défaillance. L’ADN qui est le constituant des gènes présents dans nos chromosomes au sein de chacune de nos cellules (à l’exception des globules rouges).

Pour qu’une cellule puisse créer sa remplaçante à l’identique, il est indispensable que le code génétique qu’elle contient soit dupliquer à l’identique et qu’elle préserve sa fonction différenciée selon l’organe dans lequel se trouve.

L’ADN peut alors se retrouver défectueux de deux façons : par lésion ou par mutation. Les lésions sont réparables par le mécanisme chargé de vérifier l’exactitude de la réplication. Alors que les choses sont difficiles en cas de mutations, car il n’existe pas de modèle pour corriger l’erreur. La mutation se transmet alors aux nouvelles cellules à la division suivante. (Il faut cependant garder à l’esprit que toutes les mutations ne sont nécessairement pas néfaste), elles peuvent être :

 Positives : aboutissant à un fonctionnement plus efficace de la cellule  Neutres : sans influence notable sur la suite

 Néfastes : la cellule nouvelle n’est plus opérante pour le travail qui est supposé être le sien, et elle est normalement détectée et détruite.

Il est aussi important de se rendre compte que les lésions de l’ADN sont en réalité monnaie courante, évaluées à plus de 20 000/jour pour une cellule donnée, sous l’effet entre autre du stress oxydatif lié à la respiration cellulaire. (Mécanisme d’autorégulation)

Plus une cellule se renouvelle, plus la probabilité d’erreur lors de sa duplication augmente. Mais là encore la nature veille, et chaque cellule présente des télomères à l’extrémité des chromosomes qui au départ protègent l’extrémité des brins d’ADN de la détérioration. Ces télomères rétrécissent au fur et à mesure des réplications, dans un processus de vieillissement qui constitue une protection supplémentaire contre la multiplication infinie de cellules porteuses de défaut.

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Lorsque le télomère devient trop court, la cellule cesse de se dupliquer. Elle ne meurt pas nécessairement, mais elle devient sénescente. Elle fonctionne alors généralement moins bien. De nombreuses cellules de ce type ont été repérées au voisinage immédiat des tumeurs cancéreuses, voire en leur sein, suggérant un lien entre les deux phénomènes.

Les cellules cancéreuses deviennent éternelles car elles échappent aux mécanismes de vieillissement, voire d’autodestruction par la réparation de leurs télomérase, composé chimique adéquat, normalement dormant dans la majorité des cellules adultes de l’organisme sauf dans les cellules souches.

Ces cellules souches sont présentes dans toutes les différentes formes des tissus, à un nombre limité, afin d’assurer la régénération. Elles ne se multiplient qu’en cas de besoin. Leurs compétences particulières de multiplication a cependant attiré sur elles l’attention des chercheurs qui les estiment actuellement à l’origine probable de la majorité de cancers, car elles présentent presque les caractéristiques d’une cellule cancéreuse à plusieurs niveaux ; d’abord elles se multiplient peu par rapport à leurs homologues différenciées, l’occasion de vérification de leur ADN lors d’une division est donc plus rare, permettant le maintien d’un ADN défectueux. Enfin la capacité de préserver leurs télomères grâce à la télomerase leur assure une survie potentiellement infinie.

Pour devenir maligne, une cellule doit ainsi : être auto-suffisante pour ce qui concerne ses signaux de croissance, être insensible aux message d’arrêt de cette croissance, échapper au processus d’apoptose, disposer d’un potentiel de réplication illimité, maitriser l’angiogénèse et les processus d’invasion tissulaire et de métastase. Même si ces compétences anormales ne sont pas acquises au même moment et dans le même ordre selon le type de tumeur, elles doivent à terme être réunies pour que le cancer s’installe et prolifère.

Cette maladie est donc un processus complexe qui recouvre une succession d’erreurs et de dérèglement, faisant portant chacun l’objet de procédures de vérification et de contrôle : ce n’est lorsque ces divers systèmes échouent dans leurs fonctions qu’une tumeur peut se développer. Cela ne se fait pas en un jour, cela prend même le plus souvent plusieurs années à se mettre en place, huit en moyens, d’où l’incrédulité à imaginer qu’un stress ponctuel, aussi violent soient-il, puisse être à l’origine du déclenchement de la maladie. [1 p.168-171]

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IMPACT DU STRESS