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3.1 Le procédé de la dés-historicisation : un acte de rupture

Nous avons pu remarquer au niveau de la 1ère partie de l’analyse en cours que le recueil « La Préface du nègre » pourrait aisément être classé sous la rubrique « chroniques », car empreint d’une dimension historiographique nettement identifiée. Les divers textes incorporent l’Histoire comme référent à la fiction et adoptent une stratégie assez iconoclaste pour le représenter. Ils insèrent le factuel au sein de leur texture sauf qu’ils se placent en marge des normes en usage. Si chaque récit intègre l’Histoire, ce n’est point pour en célébrer les événements dans une perspective commémorative et encore moins pour glorifier le passé.

Il s’agit bien de dire l’impossibilité d’écrire ou de peindre l’Histoire du fait même que celle-ci est devenue un culte vénéré par le peuple indifférent à son présent, mais paradoxalement obsédé par l’hier qu’il a encore du mal à juguler.

Dans cette optique, Daoud ne témoigne pas de l’Histoire d’autrefois mais plutôt de l’Histoire en cours d’exécution, laquelle trouve ses racines dans un ailleurs colonial et postcolonial.

D’ailleurs, l’histoire en tant que référent absolu d’une nation, est rejetée et contestée. La mémoire plurielle est dévalorisée puisqu’elle privilégie le collectif au détriment de l’individuel. Il est d’évidence que l’histoire et la mémoire demeurent solidement liées car elles alimentent conjointement le corps social, forgent son patriotisme et renforcent son sens du nationalisme. Néanmoins, pour les algériens, l’Histoire d’hier est le fardeau d’Aujourd’hui, un poids lourd qu’ils traînent depuis leur libération.

C’est manifestement ce qui apparaît à la lecture de « L’Ami d’Athènes » où la dénonciation de l’histoire actuelle du peuple se fait via la représentation de l’image parabolique d’un coureur de fond essoufflé, en fuite, dont la finalité n’est autre que la délivrance tant escomptée. Le sujet-narrant affirme sur un ton révolté que :

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« Les autres coureurs de fond couraient plus vite et moi je voyais devant moi les choses qui empêchent tout Algérien de courir avec ardeur dans le monde : lui-même, la certitude que cela ne sert à rien, l’évidence que ceux qui ont couru l’ont fait les premiers jours de l’Indépendance en 1962, (…). L’on pouvait posséder une chose rien qu’en la touchant le premier, accaparer une maison en s’y adossant avant les autres ou devenir l’homme le plus riche en courant plus vite que tous les autres… » (12-13)

Le peuple entier est rivé sur son unique Histoire, celle d’une guerre de révolution (1954) qui ne l’a pas délivré, celle d’une date 1962 qui ne l’a pas libéré. Ce peuple ayant remodelé sa mémoire à sa guise, n’en finit pas d’être hanté par elle. Alors, la seule échappatoire est de fuir cette impasse historique qui paralyse toute tentative d’écriture d’autres histoires.

Aucun effort n’est entrepris suite à l’indépendance : au lieu de s’atteler à labourer une terre péniblement récupérée, certains ont jeté leur dévolu sur les villas, les fermes, les terres, les immeubles sans souci. Les gens se sont alors accaparés les restes du colon sans aucune peine, au lieu de construire leur pays. Ils se sont ensuite chargés de confectionner un récit de guerre tissé de toute pièce tout en supprimant ce qui les dérange. L’écriture historique est ainsi devenue à la portée de tous dans ce pays.

Le 05 juillet 1962 est consacré comme référence absolue, date cruciale et point de repère vers lequel sont rattachés tous les événements ultérieurs survenus en Algérie. Aucun pas vers l’avenir ne saurait être entamé sans un retour presque obligatoire à cette date fatidique, comme si le passé exerçait son droit absolu sur le présent et le futur :

«Toutes les histoires de mon pays, même celles destinées aux enfants, ou celles qui expliquent les noms des villages par des sources d’eau ou celles des meurtres inexplicables, commencent par celle-ci curieusement, à la date du 05 Juillet 1962. » (13) 1962 est donc une date charnière qui marque la fin d’une ère de soumission et le début d’une nouvelle ère de rétablissement. Toutefois, selon le narrateur, cette date marque la chute de toute une nation dans un enfer mordant alors que le paradis était bien à sa portée. L’euphorie palpable de la libération a donné suite à une dysphorie cruelle. Le désenchantement règne en maître dans une société qui commence à s’interroger sur son passé.

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Dès lors, les sentiments de malaise et de doute s’installent car les gens sont confrontés à des silences imposés et des zones d’ombre qui rendent l’histoire suspecte. C’est le rapport du peuple à sa mémoire collective qui se fait tumultueux :

« J’étais l’enfant d’un peuple pour qui la mémoire n’est pas une arrière-cour, un vieux coffre ou une racine comestible mais un mauvais animal muni d’une seule narine, un trou mouvant qui vous poursuit partout, à l’odeur de sueur, un poids dont on ne peut distinguer que le maigre porte-faix. Une mémoire sous la forme d’un véritable pays trompeur où rien ne pousse de ce qu’on pourrait cuire et manger… » (15-16)

Le narrateur continue plus loin :

« Il suffit de rien, d’un moment de distraction ou d’une intense réflexion sur quelques ʺ pourquoi ?" pour que la mémoire tire le siphon, vous vide de vous-même, vous remplace par une pancarte cassée et vous transforme en spectateur de votre propre corps et de votre propre vie… » (16)

Le pays tourne en rond, voué à l’errance. Le lendemain est énigmatique et fait du passé un refuge rassurant aussi enjolivé ait-il été. Daoud explique dans une langue décapante l’impossibilité pour ce peuple mortifié par son passé, de se construire et d’édifier la nation.

Derrida pose dans ses travaux la question de « l’impossible héritage » : chaque peuple quel qu’il soit hérite de son Histoire. S’il réfute l’hier et se tourne essentiellement vers le présent, il y a alors cette possibilité qu’il devienne un peuple sans mémoire, sans vécu. C’est radicalement le contraire de cette thèse que développe Daoud dans ses écrits : si le peuple s’accroche à sa mémoire au détriment de l’actuel, il est alors possible qu’il s’enfouisse dans le passé et enterre à jamais son présent. Miliani Hadj écrit à cet égard :

« L’Histoire peut être contestée comme mode de référence par sa prétention à valoriser le collectif au détriment de l’individuel. C’est le procédé de la dés-historicisation que l’on voit en acte dans l’œuvre de K. Daoud, qui semble être à la recherche d’une essence des choses et des êtres. » 1

C’est ainsi que la mémoire se voit peinte sous son mauvais jour, présentée de manière dépréciative, considérée non plus comme un héritage pluriel mais comme un « mauvais animal » ou comme un « poids » dont on ne distingue que le porte-faix.

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Si à priori, « la mémoire est une reconstruction…, reconstruite en fonction du présent »1, l’œuvre de Daoud procède, pour sa part, à une véritable dés-historicisation de la mémoire qui fait l’objet d’un démantèlement rude la réduisant à néant. Elle se retrouve désacralisée et reconsidérée en fonction des données qu’offre le présent. La stratégie adoptée freine et ébranle toute référencialité historique comme pour donner la priorité au discours frondeur de la désapprobation et de la révolte.

L’Histoire est perçue dans ses déroutes car évoluant à contre-courant. Le sujet –locuteur n’hésite pas, à cet effet, à proposer quelques consignes didactiques et moralisantes. Il emploie un langage violent à même de défigurer toute forme d’héroïsme historique. Il construit tout un paradigme de segments discursifs qui condamnent tout héritage mémoriel accusé d’être coupable des maux du présent.

La figure de l’anti- héros qui domine la fiction, est un être de l’écart, à la vie déchiquetée. En cela, nous pouvons dire que le meilleur profil que puisse choisir la fiction pour représenter un peuple aux prises avec son passé, est bien le héros de la marge, le rebelle et l’insurgé.

R. Mokhtari explique dans « Le nouveau souffle du roman Algérien »2 que la production littéraire contemporaine tend à privilégier le profil de l’anti- héros à dessein d’entraver toute forme d’héroïsme épique. Selon lui, l’environnement fictionnel place au cœur de l’action un être anticonformiste qui se débat contre soi et contre les autres, suivant un trajet diégétique qui malmène tout projet héroïsant.

Il en est de même dans la nouvelle « La Préface du nègre » où Daoud s’attaque cette fois-ci aux faux combattants ou Moudjahidines, les falsificateurs de l’Histoire et de mémoire, les usurpateurs de mérite.

Le récit raconte le périple d’un nègre embauché par un ancien combattant de la guerre de révolution afin de retranscrire ses bravoures de guerrier libérateur. Faute d’être analphabète, c’est le scribe qui se charge de mettre noir sur blanc tous les propos du vieux. Sauf que le nègre n’est manifestement pas partisan de la version des faits du vieil homme, c’est pourquoi il décide de modifier son récit. Course effrénée au pouvoir, mémoire faussée et héros fictifs sont les jalons

1

Liauzu, Claude, « Entre histoire nostalgique de la colonisation et posture anticolonialiste : quelle critique

historique de la colonisation ? », dans ABECASSIS, Frédéric et al. (dirs.) « La France et l’Algérie : leçons d’histoires », Lyon, INRP, 2007, p. 160.

2 Mokhtari, Rachid, « Le Nouveau souffle du roman Algérien : essai sur la littérature des années 2000 », Alger : Chihab éditions. 2006.

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du discours fondeur mené par le scribe en vue de procéder au démantèlement du référent historique comme mot d’ordre de toute une nation.

Le nègre est né après l’Indépendance, il est lettré et maîtrise la langue orale et écrite. Un faussé le distingue donc du vieillard ignorant qui ne se prive pas de lui rappeler que c’est grâce à son héroïsme aux dimensions mythologiques que celui-ci a pu apprendre à lire et à écrire. Ceci ne manque pas de gêner le nègre. Le vieux estime, de surcroît, que le jeune homme doit l’assister non parce qu’il est payé, mais parce qu’il lui a offert l’Indépendance de son pays. Le bonhomme est alors dans l’obligation de se soumettre aux volontés de l’ancien combattant et lui servir de « Nègre » :

« Le pire était qu’il estimait que je devais lui servir de Nègre non parce qu’il me payait mais parce que je devais payer une dette en quelque sorte, une dette à celui qui m’avait offert ce pays sur un plateau sans s’apercevoir qu’il en avait déjà mangé plus de la moitié.» (59-60)

Le vieux « déséquilibré par son fusil imaginaire qu’il n’arrivait pas à déposer alors que le pays était indépendant depuis des décennies », rêve d’un livre ultime, une sorte d’épopée exaltant ses exploits, peut-être une dernière vengeance sur l’ennemi de guerre qui l’avait contraint à prendre les armes et à se détourner de l’école. Cependant, le nègre change les dires du vieux et entame l’écriture de sa propre histoire. Le vieillard était fourbe et trompeur, son histoire était donc un mensonge tissé de toute pièce :

« Le héros était un menteur et elle (histoire) devait être publiée sous un nom de guerre ridicule. » (72)

« Son histoire sentait parfois le mensonge mais le livre que je prétendais écrire pour lui était encore plus faux. Encore plus infâme que cette petite misère de la vanité. » (77)

Le nègre veut ainsi réécrire l’histoire comme il l’entend dans un pays où l’écriture de l’Histoire est tout à fait possible car offerte à tous. C’est une manière pour lui d’assouvir une certaine vengeance à l’égard du vieux. En évoquant le récit épique du vieillard, le scribe raconte :

« Une seule histoire qui, bien qu’entamée dans des chants et des fusils, ne pouvait finir qu’ainsi, dans des bégaiements, comble de cette Indépendance qui lui avait donné la victoire mais pas les moyens de la raconter et qui me donnait les moyens d’écrire dans un pays où il ne se passait plus. » (59)

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Le nègre critique sur un ton persifleur et véhément toute la génération de faux combattants qui se sont approprié les mérites d’autrui en ramenant tout à cette date du 05 juillet 1962 :

« C’est parce que nous nous sommes sacrifiés pour vous que vous pouvez aujourd’hui être fiers de pouvoir lire et écrire » répétait longuement sa génération à la mienne. » (60) L’emploi du « nous » et du « vous » n’est pas anodin, il ne s’agit plus de parler du scribe ou du vieux comme deux uniques instances de l’action, mais plutôt de deux générations : une ancienne qui ne voulait point déposer les armes même après la fin de la guerre, et une nouvelle qui a tellement écouté les serments et les épopées des anciens guerriers qu’elle culpabilise, puisque sans eux, elle n’existerait peut être même pas. C’est précisément ce sentiment de culpabilité injuste qui pousse le nègre à se venger d’un héros de 72 ans acharné à tout prix à ne pas se faire oublier, comme « perché sur une montagne dont il ne voulait plus descendre » :

« Vous comprendrez alors pourquoi je devais jouer le pourrissement, attendre qu’il crève en montant trop haut dans son propre ciel, qu’il change d’avis ou raccourcisse son épopée pour en venir à l’essentiel : il avait fait la guère et voulait que la Création s’arrête et le salut à chaque fois qu’elle le croisait. » (60)

Révolté, le scribe accuse le vieux et tous ses congénères héros d’une guerre qui n’était plus aujourd’hui d’aucune importance, d’avoir offert à la descendance un pays libre mais désœuvré et inutile. Il dénonce aussi cette possibilité que possède tout un chacun, moudjahid ou pas, de manipuler le passé national à sa guise, de l’occulter, de l’enjoliver ou de le falsifier :

« Je savais qu’il en rajoutait, il ne laissait plus, à ses anciens frères de combat, que la lessive, la préparation du couscous ou le ramassage des mauvaises herbes au maquis pendant que lui tenait tête à des bataillons de Français… » (60-61)

C’est ainsi que le « roublard guerrier » s’embarque dans des récits épiques aux proportions légendaires retraçant le parcours d’un combattant « mort sans le savoir depuis longtemps », et qui célébrait la victoire sur l’ennemi jour et nuit comme s’il avait été le seul à avoir fait la guerre. Un guerrier qui exhorte sans relâche la descendance à la reconnaissance de son sacrifice car sans lui, le pays serait peut-être encore entre les mains du colon. Le scribe en parle avec sarcasme :

« A cette épave, je devais servir de nègre, d’interlocuteur muet mais aussi de fils payé à l’heure, pour renouer une filiation perdue, servir à la mécanique de l’héritage, offrir la

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plante de mes pieds à quelques corrections à la baguette d’olivier " pour mon bien ʺ, et porter le poids lourd de la reconnaissance. » (63)

Le dialogue est alors rompu entre les deux générations, car le peuple ne croit plus en ses héros d’antan, il leur est hostile et les méprise du fait qu’ils ont perdu toute crédibilité à ses yeux. Par ailleurs, les guerriers d’autrefois ne veulent point tourner la page du passé, se retirer de la scène nationale qu’ils se sont accaparée, et déposer enfin leurs fusils plus de cinquante ans après l’indépendance. Le vieil homme détraqué, à la mémoire embourbée, ne daigne laisser place à la jeune génération, il est alors vu comme un « vampire », une « araignée » qui se cramponne de force au pouvoir et n’accepte de descendre de son piédestal :

« Le vieux avait souvent, en me racontant son histoire, les allures d’un vampire, d’une araignée ou, mieux encore, d’un être humain complètement désossé. Je devenais la figure de son drame essentiel et l’image avec laquelle il surmontait sa castration, son impuissance ou la légendaire infécondité de toute sa génération…toute l’histoire de ce pays réduite à une immense mastication cosmique, alors que lui prenait les apparences d’un animal gigantesque, puant la laine, affolé. » (63)

Selon le nègre, cette vieille génération est impuissante car elle a perdu tous ses droits sur le présent qu’elle a elle-même anéanti en réduisant l’Histoire d’un pays à l’épisode d’une seule guerre. Cette génération est tel « un animal gigantesque » qui a tout ingurgité, dévoré et dévasté, et qui se sent à présent effrayé parce qu’il se rapproche progressivement du cercle funeste de la disparition définitive. Les acteurs de la révolution sont affolés à l’idée d’être destitués de leur trône et de s’éteindre vraiment, définitivement :

« Je le voyais tirant sur la laisse de sa propre tombe et sentais sa panique à l’idée de devoir mourir vraiment, absolument, pire qu’avec une balle : d’un simple coup de balai, ou de chiffons, entre deux meubles d’époque. » (63)

Ces hommes qui se veulent « immortels » paniquent à l’idée de disparaître des horizons, de tomber dans l’oubli ou d’être chassés par un peuple qui leur est totalement indifférent. Ces héros ont été les premiers à se servir après la libération : ils se sont emparés des biens abandonnés par le colon. Le vieillard s’est offert une belle et grande villa digne d’un paradis sur terre. Autant de faits qui attisent la rage du nègre, lequel développe une haine accablante à l’égard de cette

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génération encore « vivante ». Il affirme qu’il est dans l’incapacité d’avancer ou agir en faveur de son pays car il est écrasé par ces gens-là :

« J’avais comme tous ceux de ma génération, détesté ces anciens combattants mais, jusqu’à une date récente, je ne savais pas qu’ils avaient une odeur qui leur collait à la peau : celle de la mort qu’ils avaient ratée. On se sent toujours trahir la moitié de ce peuple lorsqu’on fréquente ces gens-là. Pire encore, on se sent écrasé, incapable réduit à la figuration et, au final, et sale de l’intérieur comme une tombe. » (64)

C’est un véritable discours opposant pris en charge par le locuteur dénonciateur de l’actualité macabre d’une Algérie dont la révolution a mené au vide. La jeune génération actuelle est comme dominée, opprimée par des ancêtres qui ne veulent céder le flambeau à la postérité. Les jeunes se sentent inaptes, malhabiles, incompétents et rabaissés. Quels que soient leurs projets, ceux-ci n’égaleront jamais les sacrifices des libérateurs d’autrefois. Comble du drame, c’est cette récente génération qui est menacée de mourir du fait qu’elle sombre jour après jour dans la détresse.

En outre, le sujet se révolte contre cette impossibilité de produire une œuvre ou un simple livre affranchi de la restitution de l’histoire de la guerre. Il est impossible d’écrire sans évoquer la guerre, la révolution, la patrie ou le patriotisme. Même l’écriture littéraire devait impérativement s’assujettir au principe fondateur de réécriture de l’histoire nationale et des épisodes de guerre :

« Je découvris qu’il était impossible d’écrire autre chose que cette histoire de guerre, et d’écrire contre elle. (…) Il était impossible d’écrire une simple histoire d’amour par exemple, ou une histoire de rencontre ou de pêche miraculeuse, sans déboucher, malgré soi, dans cette bibliothèque violente et terrible où l’on a ramassé quelques millions d’exemplaires d’un livre unique… » (68-69)

Alors, tous les livres produits racontent le combat des héros parvenus à se réapproprier une terre arrachée des mains de l’étranger. D’ailleurs, ces hommes, plus tard, détenteurs du pouvoir,