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5. Transcriptions et résultats

5.2 Longues interviews

5.2.2 Prise de parole de Marine Le Pen le 26 novembre 2018

5.2.2 Prise de parole de Marine Le Pen le 26 novembre 2018

[Journaliste : Notre invité ce matin Marine Le Pen bonjour ! Marine Le Pen, est-ce que vous appelez à de nouvelles manifestations ?]

M. L P : Je n’appelle à rien du tout moi. Parce que j’ai bien conscience que le mouvement des Gilets Jaunes c’est un mouvement qui a été initié par le peuple et qui ne souhaite pas être encadré soit par des syndicats soit par des partis politiques. Il n’en demeure pas moins que cette France invisible, cette France des oubliés, vous le savez, j’en parle depuis bien longtemps, j’alerte depuis bien longtemps, c’est vrai que c’est le combat que je mène, notamment à Hénin-Baumont, cette France qui est en même temps la victime de la mondialisation sauvage ; qui a le sentiment d’être dépossédée, et qui subit un véritable déclassement compte tenu de la politique notamment économique et fiscale qui est menée depuis des années.

[Question du journaliste : Donc vous n’appelez pas à de nouvelles manifestations, vous n’appelez pas à de nouveaux blocages, vous n’appelez pas les Gilets Jaunes à poursuivre leur mouvement ?]

M. L P : Non mais moi je suis une responsable politique, je soutiens les Gilets Jaunes, je soutiens les Gilets Jaunes. C’est clair depuis le départ, il n’y a aucune ambiguïté là-dessus. Mais mon rôle de responsable politique, qui est aujourd’hui donner en tête de la future élection européenne, c’est de dire au Président de la République : « Vous ne pouvez pas continuer à vous écouter vous-même. Il faut maintenant répondre aux Gilets Jaunes. Répondre à ces femmes et à ces hommes qui viennent vous dire

« Monsieur le président, vous ne cessez d’augmenter les taxes et les impôts, nous ne pouvons plus faire face ». Et particulièrement, vous enrobez de bons sentiments, c’est-à-dire d’écologie, une augmentation des carburants dont on sait pertinemment que seule une minorité des recettes que ça va générer vont aller en réalité à la transition écologique. »

[Question du journaliste : Emmanuel Macron va s’exprimer demain, qu’attendez-vous ?]

M. L P : J’attends qu’il déclare un moratoire sur l’augmentation des taxes, voilà, de la taxe carbone ; pour les augmentations qui ont eu lieu et pour les augmentations qui vont de nouveau avoir lieu au mois de janvier.

[Question du journaliste : Vous avez entendu et évidemment rencontré des Gilets Jaunes Marine Le Pen, vous savez que les revendications sont diverses et variées. Le pouvoir d’achat, qui est finalement la première des revendications, le premier problème rencontré par énormément de français, qui effectivement n’arrivent pas à boucler les fins de mois, j’ai entendu ce matin par exemple, j’avais un coordinateur sur RMC qui me disait « Il faut augmenter le SMIC ». Est-ce que vous êtes favorable par exemple à l’augmentation du SMIC ?]

M. L P : J’ai toujours dit que l’augmentation du SMIC ça entraînait une charge supplémentaire pour les très petits entreprises et les PME, qu’elles ne peuvent pas aujourd’hui assumer. Mais qu’il faille l’augmentation des salaires nets, oui bien sûr.

[Question du journaliste : Mais comment ?]

M. L P : Notamment par la prise en charge de la part sociale des cotisations, si vous voulez, au-delà de ce qui vient d’être fait et qui est quand même relativement limité.

Alors vous allez me dire, comment est-ce qu’on le finance, je l’avais proposé pendant la présidentielle, j’avais proposé une cotisation sociale à l’importation, payée par les produits et les services d’ailleurs qu’on importe dans notre pays à hauteur de 3%, mais c’est un vrai sujet. Mais c’est pas le seul sujet, et vous avez raison Mr Bourdin, en réalité il y a énormément de sujets. Il y a un problème, encore une fois, de représentativité. Il y a un problème d’effondrement de la démocratie de proximité. Ils ont imposé tous ces gens-là, et Macron était au centre de ce débat-là aussi, avec François Hollande à l’époque, les fusions forcées de communes, etc. dont on s’aperçoit, nous avions dit d’ailleurs, que ca entraîne un éloignement du pouvoir et des administrés. Les gens ne se reconnaissent plus dans cette construction. Leur maire par exemples, les petits maires ont de moins en moins de pouvoir. Tout a été transféré aux communautés de communes, aux communautés d’agglo, et du coup ils se sentent perdus car ils n’ont aucune réponse, ils s’adressent à des maires qui n’ont plus rien à leur répondre car ils n’ont plus de pouvoir. On les a transformés en simple agent pour marier, pour tenir les registres, etc.

[Journaliste : Oui, sauf que la politique sur la mobilité ou autre, ça ne dépend pas du maire, ça dépend essentiellement de l’Etat et des régions…]

M. L P : Oui, mais ça aussi c’est une vraie question. On a abandonné en réalité, l’organisation du territoire. Oui bien sur l’organisation du territoire, l’aménagement du territoire, l’organisation du territoire. C’est aussi le fait de se dire, est ce qu’on ne fait pas en sorte de mettre en place des incitations fiscales pour permettre à des entreprises d’aller non pas se concentrer toutes autour de métropoles qu’on espère des plus importantes, ce qui est une aberration ou est ce qu’on les redistribue à nouveau sur le territoire, permettant de créer des écoles, permettant de rouvrir des lignes ferroviaires, qui du coup ne sont pas déficitaires. On n’a pas cette vision-là. On a voulu, on a une vision de grande métropole, tout le monde doit venir à la ville, quand il le peut hein, parce que tout ça, faut quand même se souvenir que là, le gouvernement vient de renoncer à une véritable folie, dieu merci il y a renoncé, le péage urbain. C’était une manière de dire [elle est coupée]

[Journaliste : Ce n’est pas dans la loi mobilité]

M. L P : Non ça y était, et ils l’ont retiré. Ils l’ont retiré [elle est coupée]

[Journaliste : C’était une proposition de certaines grandes villes]

M. L P : Ils l’ont retirée, pourquoi ? Parce que c’est évidemment la politique de mort aux pauvres. Vous êtes pauvres, bah vous n’avez pas le droit de venir dans la grande ville, vous êtes riche bah vous pouvez payer.

[Question du journaliste : Est-ce que vous seriez favorable à une vignette poids lourd pour les étrangers ?]

M. L P : Oui, oui, cent fois oui. Pas pour les poids lourds français, comme ils veulent, comme ils voulaient le faire. Vous avez bien vu qu’il y a eu une négociation là, on est allé voir les syndicats de poids lourds, de transporteurs routiers en disant « Écoutez, vous ne suivez pas les Gilets Jaunes et on supprime la taxe qu’on avait envisagé ».

Mais sur les poids lourds étrangers, oui ! pourquoi Mr Bourdin ? Nous sommes au centre de l’Europe, on est traversé tous les jours, par des milliers ou des dizaines de milliers de véhicules étrangers, et c’est nous qui prenons en charge l’entretien de la voirie pour permettre de passer dans notre pays. C’est nous qui subissons aussi les conséquences de la pollution qui est la conséquence de ces transports routiers étrangers qui passent par la France. Je trouve ça complétement légitime que les transporteurs étrangers, permettez-moi, contribuent, contribuent ce qui n’est pas le cas des transporteurs français.

[Question du journaliste : Donc une vignette pour les poids lourds étrangers qui traversent le pays. Le kérosène détaxé des avions dans les vols intérieurs ?]

M. L P : Est-ce qu’on peut parler, avant de parler des avions, parce qu’il me paraît que c’est beaucoup plus grave à mon sens, parler des portes-containers gigantesques, des super tankers, 60 000 se baladent sur nos mers, dans le monde, et ceci pour une grande partie d’entre eux fonctionnent au fuel lourd qui est extrêmement polluant. Là

aussi, il n’y a pas une seule taxe. Or, nos dirigeants ont besoin de ces supers tankers car ils ont mis en place des accords de libre-échange qui fait qu’on incite en réalité à aller, à consommer, des produits qui sont fabriqués loin. Il faut taxer, mais il faut surtout changer le modèle économique, Mr Bourdin. C’est le modèle économique qu’il faut changer. Il faut revenir à un modèle économique qui est de plus en plus local, il faut faire ce qu’on appelle du localisme. On parlait des circuits courts pendant la campagne présidentielle, ça y participe, mais pas seulement. Il faut vraiment qu’on essaie de retrouver cette proximité.

[Question du journaliste : Je vais revenir Marine Le Pen, mais un mot quand même sur le kérosène, qui est détaxé des avions, faut-il supprimer cette détaxation ?]

M. L P : Mais si on supprime cette détaxation, plus personne, si vous voulez le problème à ce moment-là, il faut être modéré sur les taxes qui aujourd’hui pèsent sur les billets d’avion. Parce qu’il y a des taxes qui sont considérables, mais tout est taxé ! c’est ça qui devient insupportable.

[Journaliste : Le kérosène n’est pas taxé.]

M. L P : Non mais à côté il y a des taxes qui sont déjà considérables. Est-ce qu’on ne peut pas prendre les recettes de ces taxes pour peut-être financer en partie la transition écologique ? Mais si on veut débattre de la transition écologique, et c’est essentiel, c’est très important, mais pas n’importe comment, pas en urgence pour remplir les caisses de l’Etat.

[Journaliste : Toute la classe politique aujourd’hui s’intéresse à la transition écologique, alors qu’il y a encore quelque temps ne s’y intéressait pas franchement Marine Le Pen…]

M. L P : Ce n’est pas tout à fait vrai.

[Journaliste : En partie vrai]

M. L P : Non, non, ce n’est pas tout à fait vrai. Vous savez très bien que… (elle est coupée)

[Journaliste : C’est des sujets qu’on ne mettait pas en avant…]

M. L P : Si, il y a des tas de sujets qui ont été mis en avant, le choix de l’éolien, il a été mis en avant et moi je l’ai profondément contesté d’abord parce que ça coûte une véritable fortune en réalité aux français et qu’en plus c’est une pollution visuelle épouvantable, bon ; le choix du tout électrique, on en a parlé, en disant que c’était une mauvaise idée et que nous partions aux devants de très lourdes difficultés.

[Question du journaliste : Donc pas d’éolien, pas d’électrique ?]

M. L P : Non, le tout électrique. L’idée est de remplacer totalement, tout par l’électrique.

D’abord, est-ce qu’on va pouvoir le faire ? Est-ce qu’on a assez de productions nationales pour y faire face ? est-ce qu’il va falloir importer l’électricité d’Allemagne avec les centrales à charbon qui polluent ?

[Journaliste : Il va bien falloir développer les énergies renouvelables.]

M. L P : Bon d’accord, est-ce qu’on ne va pas être dépendant de la Chine, qui aujourd’hui à toute la filière batterie, ainsi que la filière plus-value.

[Journaliste : La filière française est en train de se mettre en place.]

M. L P : Ah bon ? Ce n’est pas ce que l’on m’a dit quand je suis allée au centre de l’automobile pour poser la question, moi. J’ai dit mais c’est bien gentil de pousser les gens pour prendre de l’électrique mais est-ce que l’Etat stratège construit la filière batterie française ? On m’a répondu non, voilà.

[Question du journaliste : L’Etat c’est une chose, les entreprises une autre, vous le savez bien. Marine Le Pen, qu’est-ce que vous proposez comme autre mesure écologique ?]

M. L P : En 2004 Mr Bourdin, j’ai proposé de mettre en place des pôles de recherches (elle est coupée)

[Question du journaliste : Il faut construire des autres centrales nucléaires ?]

M. L P : Mais pourquoi pas ! Moi je suis pour…le problème, j’aimerais que vous compreniez, nous avons dépensé sur l’éolien, permettez-moi d’y revenir, 7 milliards nous dépensons pour l’éolien, 7 milliards. Mais le problème, c’est que tout cet argent il est absorbé par l’éolien et c’est de l’argent qu’on ne peut pas mettre dans la recherche et le développement. Il n’y a plus aujourd’hui de recherches et développement sur l’hydrogène, je le réclame, il y a 15 ans j’ai demandé des pôles de compétitivité (elle est coupée)

[Journaliste : C’est en train de circuler…]

M. L P : Mais pas chez nous, ailleurs. On avait une avance sur l’hydrogène et on l’a perdue parce que précisément on n’a pas fait le choix de la recherche et du développement dans ce domaine.

[Question du journaliste : Est-ce qu’il faut construire d’autres EPR ?]

J M. L P : e pense qu’il faut continuer les recherches [Journaliste : 11 milliards il a coûté le premier…]

M. L P : Oui, oui. Mais ça nous permet d’avoir l’électricité la moins cher qu’il soit aujourd’hui. Et pourquoi pas demain ?

[Journaliste : Pourquoi pas demain, parce qu’il va falloir recycler demain…il va falloir fermer des centrales nucléaires, le prix de l’électricité venu de l’énergie renouvelable est en train de baisser et est moins cher que l’électricité nucléaire.]

M. L P : On en est ou du recyclage des batteries ? On en est nulle part, d’accord. Et ce sera le grand problème de demain, et Mr Tavares le patron de TSA l’a dit. Il a dit

« vous allez nous pousser au tout-électrique ? Venez pas nous dire dans 30 ans qu’on a un énorme problème avec les terres rares, parce qu’on va délocaliser les ravages écologiques dans d’autres pays, venez pas nous dire qu’il y a un problème avec les batteries recyclées et venez pas nous dire qu’il va y avoir un problème avec les ondes électromagnétiques des batteries en recharge parce que manifestement eux ils ont des éléments que nous nous n’avons pas, que les français n’ont pas. Est-ce que ça ne nuit pas à la santé, la voiture qu’on met à recharger dans son garage au-dessus de là où on dort ? Ce sont des questions auxquelles il faut encore une fois réfléchir, et moi ce qui m’embête vous voyez, dans la démarche du gouvernement c’est on taxe et on réfléchit après. Mais moi je crois qu’il faut d’abord réfléchir, d’abord mettre tout sur la table, (elle est coupée)

[Journaliste : Pas trop longtemps quand même, parce qu’il y a des urgences quand même, notamment le pouvoir d’achat des Français, Marine Le Pen…]

M. L P : Non mais justement. On taxe pas et on réfléchit d’abord. Mais Mr Bourdin, il faut arrêter de culpabiliser, arrêtons de culpabiliser les français. La France fait partie des meilleurs élèves en matière écologique. Je le redis (elle est coupée)

[Journaliste : On peut toujours faire mieux.]

M. L P : Oui oui d’accord on peut toujours faire mieux, mais en l’occurrence (elle est coupée)

M. L P : On doit faire mieux, mais on fait déjà 2 fois mieux que l’Allemagne, 15 fois mieux que les Etats-Unis et on fait 30 fois mieux que la Chine. Et pourtant, on continue à acheter massivement des produits qu’on fait venir de Chine. Est-ce que ce n’est pas là une incitation en quelque sorte à continuer à polluer, c’est une vraie question aussi.

C’est pour ça que je vous dis que le modèle économique doit qui doit quand même être sur le fonds remis en cause.

[Journaliste : Marine Le Pen, il y a eu, bon les images ont montré ce qu’il s’est passé sur les Champs Elysées samedi, est-ce que vous condamnez [il est coupé]]

M. L P : Bien sûr, évidemment que je condamne toutes les violences.

[Question du journaliste : Vous condamnez les casseurs ?]

M. L P : Évidemment, mais on les voit dans toutes les manifestations.

[Question du journaliste : D’où viennent-ils ? On a dit extrême-droite j’ai entendu séditieux à dit le ministre de l’intérieur ?]

M. L P : Oui hein, séditieux des gens avec des drapeaux qui chantent la marseillaise séditieux

[Journaliste : Parmi les casseurs peut-être pas beaucoup qui chantaient la marseillaise ou qui brandissaient des drapeaux français…séditieux ça fait allusion à ce qui s’est passé en 1934, le mot a été choisi volontairement.]

M. L P : Est-ce que vous vous rendez compte tout de même qu’aujourd’hui, Mr Darmanin traite les Gilets Jaunes de nazis, de nazis, il a parlé des chemises brunes, ce sont les nazis. Donc il traite les Gilets Jaunes de nazis (elle est coupée)

[Journaliste : Non pas les Gilets Jaunes, les casseurs.]

M. L P : Non non, il a dit ceux qui ont manifesté sur les Champs Elysées ce sont les chemises brunes, sur les Champs Elysées, il y avait 50 000 60 000 70 000, il est ministre hein, il est ministre. Bon, quant à Monsieur Castaner, il évoque ce terme de séditieux, à l’égard de femmes, d’hommes qui viennent dire la souffrance qui est la leur, de ne plus arriver à boucler leur budget familial. Ça n’est pas digne, ça n’est pas digne et c’est un moyen encore une fois de remettre un petit peu d’essence sur la colère, sur l’indignation que ressentent les Français.

[Question du journaliste : C’est volontaire ?]

M. L P : Je finis par me poser la question de savoir si c’est pas volontaire parce que c’est une stratégie qui est utilisée depuis 10 jours. Depuis 10 jours on a eu de cesse de mépriser les Gilets jaunes, de les insulter, de leur faire porter des responsabilités qui n’est pas les leur.

[Question du journaliste : Mais alors où sont les responsabilités ? j’ai lu une déclaration de votre nièce qui dit, qui critiquait la violence des forces de l’ordre contre les Gilets Jaunes. Vous faites la même chose ? vous critiquez les forces de l’ordre ?]

M. L P : Incontestablement les forces de l’ordre ont reçu l’ordre et ils y ont répondu mais qu’est ce que vous voulez, ils sont obligés de le faire, d’être violents avec la population.

[Question du journaliste : Les forces de l’ordre se sont mal comportés ?]

M. L P : Ce n’est pas ce que je dis, ce n’est pas les forces de l’ordre. Non, non non mais Monsieur Bourdin, les forces de l’ordre dans une République elles obéissent, d’accord, elles obéissent.

[Question du journaliste : Est-ce qu’ils ont eu raison de rétablir l’ordre ?]

M. L P : Mais le sujet n’est pas là. A-t-on donné aux forces de l’ordre des ordres pour arrêter les casseurs immédiatement, pour les mettre hors d’état de nuire immédiatement ? non. Et bien non, la preuve que non.

[Question du journaliste : On ne leur a pas donné l’ordre d’arrêter les casseurs ?]

M. L P : Mais enfin, les premières arrestations ont eu lieu à 15h. La première grenade lacrymogène qui a été lancée par les forces de l’ordre 9h30. De 9h30 à 15h ils n’ont pas réussi ? alors qu’il y avait personne. Entre 9h30 et 10h30 il y avait 100 personnes sur les Champs Elysées. Non, vraiment il y a une volonté je crois, je le dis clairement, il y a une volonté du gouvernement d’avoir des images spectaculaires pour décrédibiliser le mouvement.

[Question du journaliste : Vous accusez le gouvernement d’avoir prolongé l’action des casseurs ?]

M. L P : Bah de les avoir laissés venir. Oui, de les avoir laissés venir. Bah écoutez, quand encore une fois, le préfet vient dire la veille « pas une personne rentrera sur les Champs Elysées », que le matin même on dit aux gens qui arrivent « Les Champs Elysées sont ouverts » donc tout le monde est venu sur les Champs Elysées quand on a dit, et vous avez dit vous-mêmes sur les plateaux de télévision, « Bah les Champs Elysées sont ouverts » donc tout le monde est venu sur les Champs Elysées (elle est coupée)

[Journaliste : Tout le monde savait bien que la manifestation était interdite sur les Champs Elysées.]

M. L P : Mais ce n’est pas vrai Monsieur Bourdin. Mais ce n’est pas vrai, puisque précisément les journalistes qui étaient sur place à 10h 10h30 disent à la télévision

« Bon bah pour finir les Champs Elysées sont ouverts »

[Question du journaliste : Il fallait bloquer les Champs Elysées ?]

M. L P : Bah quand on veut bloquer les Champs Elysées, dites-moi pendant la manif pour tous on a bloqué les Champs Elysées, personne n’est passé. Bon, donc faire venir les gens et après donner l’ordre d’envoyer des milliers de grenade lacrymogène, des milliers hein, ça a été une pluie de lacrymogènes. Les canons à eau qui sont quand même assez peu sortis ces dernières années, et pourtant il y a eu des manifestations avec pour le coup presque un millier de casseurs qui ont fait des dégâts considérables le 1er mai. Et puis oui il y a des images qui ont été (elle est coupée)

[Journaliste : Vous n’avez pas vous aussi une part de responsabilité lorsque vous dites [il est coupé]]

M. L P : Ah bah tiens ça m’aurait étonné [elle est coupée]

[Question du journaliste : Mais je vous pose la question, est-ce que vous avez une part de responsabilité ou pas ? Vous avez dit à ceux qui manifestent vous pouvez aller sur

[Question du journaliste : Mais je vous pose la question, est-ce que vous avez une part de responsabilité ou pas ? Vous avez dit à ceux qui manifestent vous pouvez aller sur