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2. Cadre théorique

2.3 L’événement médiatique et la crise

Il convient avant toute chose de définir la notion même d’événement de manière générale et de l’événement médiatique en particulier. L’événement apparaît comme une rupture des « activités routinières du quotidien » (Sini, 2015). Il introduit une discontinuité dans le cours actuel des choses ; comme le souligne Sini dans Evénements, discours, médias : réflexions à partir de quelques travaux récents (2015), l’événement induit nécessairement un aspect nouveau et inédit. Il souligne : « Quand un événement s’est produit, quelle qu’en soit l’importance, le monde n’est plus tout à fait le même : les choses ont changé » (Sini, 2015). Nous comprenons donc l’aspect disruptif de l’événement avec le quotidien ou le monde d’avant ; il y a un avant et un après l’événement.

Il faut également relever l’imprévisibilité et le côté inattendu des événements. Cela rejoint la discontinuité de ces derniers. Sini (2015) relève également la connexité avec les événements antérieurs :

« […] c’est l’événement qui fait comprendre son passé et son contexte conformément à la nouveauté qu’il fait surgir. C’est en cela que consiste son pouvoir de révélation et de dévoilement : il manifeste quelque chose de son propre passé et de son propre contexte qui, sans lui, serait resté invisible. […]

l’événement n’est pas seulement une cible à comprendre, par la contextualisation et par la reconstruction de l’enchaînement causal qui y a conduit ; il est aussi une source de compréhension. »

Sini (2015) Sini (2015) traîte un événement x ou y comme un fait dans le temps avec des limites spatiales et temporelles, et lui donne un sens à la lumière de nos constructions sociales et/ou politiques. L’événement, comme nous l’avons vu, modifie de manière abrupte le cours du temps, imprègne notre mémoire sociale, politique et historique.

L’événement permet de comprendre l’actualité à laquelle nous devons faire face et en retour de comprendre l’événement en lui-même (Garcin-Marou, 1996). Comme le souligne Garcin-Marou dans L’événement dans l’information sur l’Irlande du Nord (1996), la définition de l’événement « […] articule les dimensions du passé, du présent et du futur ».

Pour qu’un fait se transforme en un événement, il faut de surcroît qu’une « dynamique événementielle » soit déclenchée (Sini, 2015). Ce processus d’événementialisation permet la construction de l’identité de l’événement, en relation avec nos « prérequis » sociaux, politiques ou historiques. Molotch & Lester (1996) soulignent la définition de l’événement comme un « objet du monde social ».

Toutefois, et il nous semble important de le relever, ce qui donne sa force à l’événement, notamment dans son lien avec l’actualité, c’est sans conteste l’apport médiatique qui l’entoure. En effet un événement est avant tout un événement médiatique.

Du point de vue des médias, un événement se définit par deux caractéristiques : la rupture avec l’ordinaire et le retentissement (Arquembourg, 2003). L’événement a quelque chose d’extraordinaire ; cette rupture avec la banalité du quotidien capte l’attention du public et le traitement médiatique de l’événement amplifie cette captation.

Arquembourg dans Le temps des événements médiatiques (2003) souligne la construction d’une expérience publique à travers l’événement médiatique. Les médias captent les événements sans généralement les dénaturer et ou les transformer. Cette conception naturaliste des événements par les médias est intrinsèquement liée à la diffusion en direct et en continu de l’information sur les chaînes comme CNN ou BFM TV. L’auteur mentionne que l’apparition des événements en direct date du couronnement de la reine Élisabeth II le 2 juin 1953 qui fut retransmis par les chaînes télévisées du monde entier.

Cette retransmission marque un tournant important : à partir de 1953, les médias vont pouvoir se réapproprier les événements et construire une trame narrative autour de ces derniers ; nous reviendrons sur ce point ultérieurement. Aujourd’hui les événements médiatiques ne sont plus forcément des événements historiques, comme ce fut le cas par exemple pour le couronnement de la reine d’Angleterre. Cela s’explique notamment par la « prolifération des canaux d’informations » (Sini, 2015).

En reprenant les mots de Nora (1972), Sini (2015) souligne que « Au XXe siècle, les médias fabriquent des « événements monstrueux » en attribuant « au discours, à la déclaration, à la conférence de presse, la solennelle efficacité du geste irréversible ».

Nous comprenons dès lors le rôle fondamental des médias dans la construction d’un événement, et par extension, d’un événement médiatique. Ils alimentent constamment une « faim d’événements » (Neveu & Quéré, 1996). Les médias ne créent pas

artificiellement des événements mais ils sont continuellement à l’affût du moindre fait qui pourrait potentiellement se transformer en événement. Ces faits, pour devenir événements, doivent être connus et cette connaissance ne peut se faire sans les médias. Nous comprenons dès lors l’articulation et le lien fondamental si ce n’est obligatoire entre événements et médias. Finalement, il n’y a pas d’événements s’il n’y a pas de médias pour les narrer.

Nous l’avons compris, les médias ont donc un rôle essentiel dans la construction des événements ; ils vont les mettre en forme et en scène ; cela passe donc par une construction d’événements publics correspondant aux « produits ou résultats des activités, des pratiques routinières et des stratégies d’acteurs sociaux ». (Neveu &

Quéré, 1996).

L’événement se mesure notamment à sa valeur. Sa newsworthiness lui permet un certain traitement médiatique, dans une logique d’agenda ou de stratégies concurrentielles de diffusion. Nous comprenons donc qu’un fait se construit, est travaillé et élaboré médiatiquement pour devenir pleinement un événement.

Molotch & Lester dans Informer : une conduite délibérée de l’usage stratégique des événements (1996) ont élaboré un processus propre à l’avènement d’un événement médiatique : quatre types d’acteurs vont intervenir de manière consécutive dans ce processus :

L’effecteur de fait : il est responsable de l’occurrence ; c’est celui qui agit ou profère quelque chose. En ce sens, il « lance » l’événement ;

Le promoteur de l’événement : il a un rôle d’identificateur et de mise en visibilité d’une occurrence ; il fait reconnaître et sensibiliser l’occurrence. Soulignons que le promoteur et l’effecteur peuvent être une seule et même personne, mais cela n’est pas nécessairement le cas ;

Les assembleurs d’informations : ils interviennent après le promoteur puisqu’ils utilisent les informations fournies par le promoteur pour les assembler et les transformer en un événement public. Cela s’effectue en plusieurs étapes : la vérification des faits, leur sélection et leur catégorisation. Ce dernier point est essentiel car les événements vont être catégorisés dans des familles d’événements (par exemple fait divers ou catastrophe naturelle) ;

Les consommateurs d’informations : ils arrivent en bout de chaîne puisque ce sont eux qui accèdent à l’information comme produit fini.

Les médias sont donc le socle, si ce n’est fondateur, du moins amplificateur d’un événement.

De nombreux auteurs se sont penchés sur le traitement médiatique des événements et ce notamment en élaborant une typologie et une classification des événements.

Penchons-nous sur les théories de Molotch & Lester (1996), Coman (1996) et Arquembourg (1996).

Dans la continuité du processus de création d’un événement, Molotch & Lester (1996) ont établi un modèle regroupant une typologie des événements :

L’événement de routine : il se caractérise par une pratique habituelle intégrée dans un processus ; il y a une intentionnalité dans l’événement de routine qui suppose une initiative de la part de l’effecteur qui est également le promoteur.

Il s’agit également de distinguer trois types d’événements de routine, à savoir : les événements de routine dont les promoteurs ont un accès habituel à l’espace public grâce à un pouvoir certain ou un fort capital symbolique. Pour illustrer ce propos, prenons l’exemple des conférences de presse dont le succès va fortement dépendre du capital symbolique de l’intervenant ; l’accès perturbateur est marqué par une réappropriation de l’espace public. Il y a une perturbation de l’ordre établi pour créer un événement et marquer les esprits, non parce que l’effecteur-promoteur a un fort capital symbolique mais parce que les individus perturbent l’événement de routine classique et se réapproprient l’espace public ; enfin, l’accès direct est la troisième distinction de l’événement de routine du modèle de Molotch & Lester. Il se caractérise par une fusion entre les assembleurs et les promoteurs. Les journalistes vont aller directement à la

« pêche aux informations ». Il y a sur cet aspect un important travail d’investigation pour ensuite publiciser ces informations et ainsi créer l’événement.

• L’accident : c’est le deuxième type d’événement prévu dans le modèle de Molotch & Lester (1996) qui démontrent que l’accident marque une rupture dans l’ordre des choses et est de manière générale non prévu. Les accidents, par opposition aux événements de routine, ne sont pas intentionnels. Les promoteurs ne vont donc pas à être effecteurs (a contrario des événements de routine). Il est important de relever que les événements de type accident supposent des faits imprévus qui surviennent dans une pratique habituelle. Le fil rouge quotidien est rompu. On retrouve la rupture dans l’ordre des choses que soulève Arquembourg (2003). Les accidents n’imposent pas de jugements et de manière générale ne remettent en cause les valeurs sociétales.

• Le scandale : pour Molotch & Lester (1996), le scandale est une occurrence qui se transforme en événement. Le promoteur n’est pas l’effecteur et produit une action indésirable de promotion. Le scandale est indéniablement lié à une personnalité qui doit avoir un capital médiatique important pour permettre la survenue de l’événement.

Dans L’événement rituel : médias et cérémonies politiques. La Place de l’Université à Bucarest en décembre 1990 (1996), Coman apporte des précisions sur l’événement de routine et les événements qualifiés de rituels, en analysant la manifestation qui eut lieu en 1990 sur la Place de l’Université à Bucarest, qui mobilisa pendant plus de deux mois des citoyens aux revendications politiques.

L’auteur explique que la manifestation en elle-même n’avait rien de sensationnaliste et n’était finalement que peu porteuse d’éléments pouvant fonder un événement médiatique selon les définitions que nous avons vues précédemment. Néanmoins, les médias bulgares et internationaux (notamment la presse écrite) ont réussi à monter cet événement en épingle et à en faire un véritable Media event (Coman, 1996), en mettant constamment le sujet à la Une. Coman (1996) démontre que selon la classification de Molotch & Lester (1996), l’événement était routinier dans le sens qu’il était prévisible et redondant. Il souligne qu’il n’y avait ni rupture dans l’ordre des choses

ni rupture sur l’échelle du temps. Finalement, ce fut un événement que parce que les médias en ont décidé ainsi. L’auteur s’en explique :

« Ni épique et ni dramatique, cet « avènement » attirant l’attention des journalistes et les émouvait à cause de la forte mobilisation des participants, une mobilisation d’un type différent de celui des émeutes, des meetings ou des mouvements sociaux habituels. Cette mobilisation, cause et produit en même temps du travail des médias, fonctionne comme « le propre de l’événement moderne » ; celui-ci se déroule « sur une scène immédiatement publique » et donne « cette impression de jeu plus vrai que la réalité, de divertissement dramatique, de fête que la société se donne à elle-même » (Coman, 1996).

Nous comprenons alors que les médias ont un rôle d’amplificateur des faits qui vont se répandre dans l’espace public comme une traînée de poudre et parfois créer un événement médiatique alors qu’il n’aurait pas lieu d’être. Coman (1996) dénonce une manifestation rituelle. L’événement est alors vu comme un fait cérémonial, amplifié par les médias et « doté d’un surplus de pouvoir émotif, devenant un facteur de fédération symbolique des groupes et des individus ». Les médias ont dès lors une double casquette : non seulement ils relatent et transmettent une histoire mais ils deviennent partie prenante du rituel. Finalement, les médias sont spectateurs et acteurs de l’événement (Coman, 1996).

Dans son article décortiquant l’exemple de Bucarest, Coman souligne la dimension hautement symbolique propre aux événements qui sont souvent amplifiés par les médias. Se développent alors des médias « symbol-oriented » (Coman, 1996), dont les discours permettent de représenter une réalité construite symboliquement.

L’auteur démontre la métaphorisation de la réalité ; il explique que « Les rituels, concentrés d’action et de sens, s’offrent dans ces périodes, comme une réalité plus dense, plus fascinante, plus volubile que la réalité elle-même, comme des événements les plus attractifs, comme, en dernière instance, la matrice de tout événement » (Coman, 1996).

Arquembourg dans L’événement dans l’information en direct et en continu. L’exemple de la guerre du Golfe (1996) s’intéresse à la couverture et au traitement médiatique consécutivement à un événement et plus particulièrement dans le traitement de l’information en direct et en continu. Cela est donc fortement pertinent pour notre cas d’analyse. Pour étayer ses propos, l’auteure prend l’exemple du traitement journalistique de la guerre du Golfe.

Cet événement marque une rupture dans l’ordre des choses et dans le cours du temps.

Sa médiatisation est nécessaire et fondamentale car l’être humain, en quête perpétuelle de sens, a besoin de mettre des mots et de comprendre ce qu’il se passe, ce qu’il voit. Le rôle des médias prend ainsi tout son sens.

L’auteure souligne encore l’importance de l’information en direct et en continu qui permet de situer l’information sur une échelle temporelle mais aussi « au niveau d’un enchaînement de réactions ou de « coups stratégiques » (Arquembourg, 1996). A l’inverse du reportage, qui relate les faits de façon neutre, le direct, par la mise en place de duplex, permet d’établir des liens avec la réalité du terrain : nous sommes dans l’immédiateté la plus totale. Relevons également la différence de structure temporelle entre le reportage et le direct. En effet, ce dernier moyen technologique permet de situer l’action sur un spectre temporel large, naviguant entre le passé, le

présent et le futur ; ce sont plusieurs niveaux temporels qui vont pouvoir se superposer (Arquembourg, 1996).

A travers l’analyse de la couverture médiatique de la guerre du Golfe, l’auteure souligne la construction de l’événement autour des journaux télévisés par la mise en place de flashs spéciaux et de directs. La chaîne de télévision américaine CNN a joué un véritable rôle dans la couverture de l’événement en effectuant un travail de routinisation de l’information dans le but de couvrir entièrement l’événement « pour être sûr que rien ne passe entre les mailles du filet tendu par la couverture médiatique » (Arquembourg, 1996). Les chaînes du monde entier, notamment les chaînes françaises vont adopter ce procédé pour finalement relater l’événement heure par heure, minute par minute. Depuis, nous constatons que de plus en plus de chaînes ont éclos dans le paysage médiatique tels que BFM TV ou LCI en France, pour suivre le procédé mis en place déjà à l’époque par CNN.

L’apparition des directs et des événements en continu permet de construire un récit détaillé, captivant et finalement de créer l’événement médiatique lui-même.

Intéressons-nous un instant à cette construction narrative.

Comme nous l’avons dit précédemment, l’être humain est en quête de sens et de réponse. Lorsqu’une occurrence survient, il a besoin de la comprendre, de la raconter et/ou de la nommer. La construction d’un récit narratif autour de l’événement prend dès lors tout son intérêt et permet d’une part de « réduire le désordre » autour de l’événement et d’autre part de le comprendre (Arquembourg, 1996). Garcin-Marou, dans L’événement dans l’information sur l’Irlande du Nord (1996), indique que la mise en récit de l’événement implique la « transformation d’une occurrence en information ».

Pour construire l’information et l’intégrer dans un récit, il faut avant tout que l’informateur ait identifié l’événement et compris ce qu’il s’est passé, son implication, sa durée et les acteurs concernés (Garcin-Marou, 1996). Il est également souligné le fait que le narrateur doit impérativement maîtriser « […] les structures d’intelligibilité » de l’événement : les éléments constitutifs de ce qui est arrivé permettent l’identification du fait comme une entité événementielle repérable » (Garcin-Marou, 1996). La dénomination même de l’événement ressort d’une construction narrative (Sini, 2015).

Le type de récit dépend de l’immédiateté de l’actualité, une certaine forme du récit est imposée quasi-synchroniquement selon Sini (2015). Finalement, l’événement est présenté sous un certain angle et un certain éclairage, adoptés par la société. Il en va de même pour l’axe de la temporalité. Nous comprenons dès lors que l’actualité fait émerger un événement qui prend forme par la construction du récit. (Sini, 2015). Nous pouvons affirmer sans nul doute que sans récit, il n’y a en définitive pas d’événement médiatique.

L’information délivrée en continu et en direct contribue à la construction de la trame narrative et in fine de l’événement lui-même. Comme le souligne Arquembourg (1996), l’information en continu va fragmenter le récit en plusieurs petites intrigues qui s’insèrent dans une structure narrative générale. Toutefois elle indique la non-linéarité de cette trame narrative qui se manifeste par plusieurs séquences apposées les unes aux autres dans des occurrences temporelles diverses (passé, présent, futur). En effet, elle explique que :

« […] Concevoir le direct comme la pure mise en visibilité d’un instant ou d’une durée ponctuels, coupés du passé et de l’avenir renvoie à une conception du présent qui lui dénie la dimension d’une architecture temporelle à part entière. Il est vrai que des cérémonies médiatiques aux duplex, le direct recouvre de documents variés. Au sens strict, il est caractérisé par la coïncidence entre le temps de l’action, celui de la renonciation et celui de la diffusion ».

(Arquembourg, 1996) Selon l’auteure, la construction en direct du récit de la guerre du Golfe va finalement s’imposer de trois manières :

• A travers l’intervention de chefs d’Etat, d’hommes politiques de ministres, etc. ;

• A travers la diffusion d’images tournées sur le terrain ou d’interventions des militaires présents ;

• Par l’établissement de contacts « permanents et routiniers » avec les envoyés spéciaux présents sur le terrain et qui peuvent parfois délivrer des scoops.

(Arquembourg, 1996) A travers notamment le traitement en continu de l’information, nous comprenons l’importance des médias de manière générale mais également des journalistes en particulier. En effet, l’expérience pratique d’un journaliste dans la transformation d’une information en événement est essentielle. Garcin-Marou (1996) souligne le lien entre discours et expérience : « [le] discours doit organiser le monde de l’événement pour constituer une information lisible » ; d’où l’importance de l’expérience journalistique, pour narrer les événements à travers les « exigences narratives liées à la production de l’information » (Garcin-Marou, 1996).

Comme pour tout traitement journalistique, l’important est donc de répondre aux cinq questions essentielles : Qui, Quand, Quoi, Comment, Où. De surcroît, et cela souligne d’autant plus la mise en récit, pour qu’une actualité soit événement, il faut lui attribuer un sens ou une valeur, afin de « configurer son événementialité » (Garcin-Marou, 1996).

Pour terminer, relevons, toujours dans la perspective de mise en récit de l’événement, les stratégies manipulatoires qui peuvent en découler. En effet, tout discours tend à un effet de persuasion, de séduction, ou tout simplement cherche à convaincre l’auditoire ; la mise en récit de l’événement relève alors de ces stratégies et Sini (2015) conclut dès lors son ouvrage en relevant que « […] tout acte énonciatif qui conduit au bout du compte à la dénomination d’un événement est un acte performatif. ».