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Principaux sites d’intérêt

Dans le document EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DE LA CÔTE-NORD (Page 101-105)

4. PORTRAIT DE LA RESSOURCE FAUNIQUE, DU TERRITOIRE ET DES

4.3 Principaux sites d’intérêt

De nombreux sites présentent un potentiel pour le développement d’activités touristiques et récréatives liées à la faune. En plus de la faune riche qui s’y retrouve, ces sites ont des caractéristiques particulières quant aux paysages, à la géologie ou à l’histoire de la Côte-Nord.

Ainsi, la présence de plusieurs activités complémentaires exploitées conjointement dans un secteur permettrait de générer des retombées économiques plus importantes. Les quelques sites décrits ci-dessous font déjà l’objet d’une activité économique liée à la faune et présentent des potentiels qui restent à développer. Quoiqu’il s’agisse d’une liste non exhaustive des innombrables sites d’intérêt de la Côte-Nord, elle donne un aperçu des initiatives qui ont eu cours dans la région jusqu’à présent et qui constituent un moteur de développement économique.

4.3.1 L’archipel de Sept-Îles

L’observation de baleines, ces mammifères géants qui fascinent, ne se pratique pas uniquement à Tadoussac, mais sur toute la Côte-Nord. Différents types d’excursions sont déjà offerts à plusieurs endroits sur la côte, dont l’archipel de Sept-Îles, mais très peu sont connues du public. Des excursions biologiques, au cours desquelles un plongeur remonte sur un bateau différents organismes marins qui sont présentés par un naturaliste, sont aussi offertes.

L’archipel a beaucoup de potentiel et de ressources encore inexploitées. Les cayes à chaux sur l’île Manowin, uniques dans les environs de Sept-Îles en raison de la nature calcaire du sol, témoignent de l’histoire de la Côte-Nord et pourraient être mises en valeur. La ressource marine est présente à profusion et des installations facilitant la pratique de la plongée sous-marine ou du kayak de mer contribueraient à la mise en valeur de cette ressource. Le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île Corossol, classé au premier rang des refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord quant à son indice combiné de diversité et d’abondance des oiseaux, est encore peu connu des visiteurs. D’ailleurs, l’ensemble des îles de l’archipel hébergent quantité d’oiseaux marins, dont plusieurs espèces d’alcidés, ce qui permettrait la mise en place d’activités d’observation complémentaires à celles déjà existantes.

4.3.2 L’archipel de Mingan

Les îles de l’archipel, composées de sol calcaire, sont en fait un milieu exceptionnel. La flore diversifiée, dont certaines espèces sont rares et même uniques à l’archipel de Mingan, compte près de 475 plantes vasculaires. Ces dernières ont fasciné les botanistes comme le frère Marie-Victorin. Les oiseaux marins, souvent rassemblés en colonie, sont omniprésents au cours de la saison estivale. Les monolithes, rochers aux formes étranges sculptés par le vent et la mer, sont des beautés naturelles remarquables d’envergure internationale. Baleines et phoques peuvent aussi être observés lors d’excursion en mer. Grâce à la présence d’une réserve de parc national, bon nombre d’activités mettant en valeur les ressources naturelles du milieu sont déjà en place et sont connues de la clientèle touristique. Cette destination peut servir de levier à la mise en place de circuits intégrant des secteurs dont le potentiel est encore peu développé, comme Aguanish et Baie-Johan-Beetz, pour attirer une clientèle supplémentaire, la retenir plus longtemps dans la région et contribuer ainsi au développement économique des plus petites municipalités.

4.3.3 Les monts Groulx

Situés à environ 150 km dans l’arrière-pays à l’est du réservoir Manicouagan, les monts Groulx constituent la troisième plus importante chaîne de montagnes au Québec. Plusieurs sommets dépassent 900 m d’altitude. Ce vaste territoire vierge est un paradis pour les amateurs de ski hors piste et de télémark en hiver, ou de trekking en été. Actuellement, seules les personnes autonomes et bien organisées fréquentent ce territoire en raison de l’absence d’infrastructures d’accueil. Les monts Groulx peuvent se définir comme étant une rencontre avec l’immensité et l’inconnu, qui charme tous les amants de la nature. Il est même possible d’y rencontrer des caribous dans un milieu sauvage exceptionnel où les paysages uniques donnent l’impression qu’une partie de la toundra et de la taïga du Grand Nord québécois se serait détachée pour atterrir un peu plus au sud.

Ce massif présente un intérêt phytogéographique par la présence des plantes arctiques alpines, dont l’athyrie alpestre qui est une espèce de fougère désignée menacée. Ce milieu, qui est aussi convoité pour l’exploitation minière et l’exploitation forestière dans sa partie sud, présente un potentiel de développement encore sous-exploité. La Société des amis des monts Groulx s’est donné pour but de défendre et de promouvoir l’intégrité naturelle des monts Groulx et des paysages environnants. Les MRC de Caniapiscau, de Manicouagan et de Sept-Rivières ont également adopté des résolutions qui visent la mise en valeur récréotouristique de ce milieu.

4.3.4 L’île René-Levasseur

Située dans la MRC de Manicouagan, cette île presque circulaire d’une superficie d’environ 2 000 km2, est contenue dans le réservoir Manicouagan, situé approximativement à 200 km au nord de Baie-Comeau. Cette île est en fait le cratère qui s’est formé à la suite d’un impact de météorite. Elle présente donc un intérêt particulier pour les géologues et géomorphologues. Ce cratère est le plus grand et le plus complexe du Canada. Le mont Babel, caractérisé par un gisement de zéolite, pierre semi-précieuse, résulte du rebondissement du fond du cratère, il y a 210 millions d’années.

L’île René-Levasseur est considérée comme la deuxième île en importance pour ce qui est de sa superficie, située dans un lac, à l’échelle mondiale. Cette dernière contient à son tour de

grands plans d’eau riches en poissons. L’île est d’ailleurs fréquentée par les chasseurs et pêcheurs. Certaines pourvoiries y offrent des services.

Ses forêts vierges matures abritent des arbres de dimension exceptionnelle pour cette latitude en raison du microclimat créé par le réservoir Manicouagan. Une partie de l’île est protégée intégralement de toute forme d’exploitation par la présence de la réserve écologique Louis-Babel. Située dans la partie nord de l’île René-Levasseur, d’une superficie de 24 540 ha, il s’agit en fait de la plus grande réserve écologique du Québec.

4.3.5 L’île d’Anticosti

D’une superficie de 7 943 km2 et d’une longueur de 220 km, l’île d’Anticosti est la plus grande île au Québec. Elle abrite des paysages exceptionnels de même qu’une faune et une flore riches et diversifiées. On la caractérise comme étant un paradis de chasse.

Dans le but de faire de l’île un lieu privilégié pour la chasse, Henri Menier, un chocolatier français, y a introduit en 1896-1897 plusieurs espèces animales qui se sont établies avec plus ou moins de succès. Parmi ces dernières, il y a bien sûr le cerf de Virginie dont la population s’est adaptée à son nouvel habitat avec beaucoup de succès. Les 220 individus qui ont été introduits à l’époque se sont reproduits jusqu’à devenir une population évaluée à près de 130 000 bêtes en 2001.

Sur l’île et près de ses côtes, en plus du cerf, on peut observer l’orignal, le renard roux, le lièvre d’Amérique, le castor ainsi que des baleines et phoques. L’ours noir serait encore présent, mais il est plutôt rare et sa situation est précaire. Anticosti est un lieu de reproduction de nombreuses espèces d’oiseaux dont certaines présentent un statut particulier. Parmi ces dernières, le pygargue à tête blanche, rapace impressionnant, est digne de mention. Les falaises sur le pourtour nord et est de l’île abritent d’importantes colonies d’oiseaux marins.

La chasse au cerf est l’une des activités les plus prisées sur l’île. En plus de la chasse d’automne, une chasse d’hiver est ouverte depuis 2000 et fait la joie de plusieurs chasseurs. De nombreux lacs et rivières accueillent des pêcheurs qui y prélèvent l’omble de fontaine et le saumon atlantique. Quatre pourvoyeurs, dont la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), exploitent une partie de ces richesses.

En plus des forfaits de chasse et de pêche, d’autres activités sont offertes mais encore peu exploitées comme l’interprétation, la randonnée pédestre, l’excursion en mer, le vélo de montagne, la villégiature et la randonnée de motoneige. Un écomusée traite de l’histoire et de l’écologie de l’île. Un centre d’interprétation paléontologique aborde sa richesse fossilifère. L’île est également un paradis pour les géologues. Les phénomènes karstiques sont omniprésents sur l’île. Le karst de la Haute-Saumons est le plus spectaculaire de l’île et constitue le plus important système karstique à l’est des Rocheuses et l’un des plus importants au Canada. La présence d’un parc et de deux réserves écologiques témoigne de l’importance de protéger ce milieu riche et exceptionnel.

L’île d’Anticosti pourrait devenir une destination touristique de niveau mondial au même titre que l’archipel de Mingan. Son insularité, ses paysages, ses plages, son patrimoine historique et culturel, sa faune et sa flore diversifiées en font un endroit remarquable. Des paysages époustouflants et des lieux uniques peuvent être observés : chutes, canyons, grottes, fossiles et

épaves sont omniprésents. Cette île possède un potentiel touristique élevé et sous-exploité. La création du parc d’Anticosti devrait contribuer à mieux faire connaître cette île.

4.3.6 Les habitats fauniques

Les habitats fauniques désignés en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune présentent peu de possibilité de développement d’infrastructures étant donné que ces sites sont destinés à assurer une protection face aux divers projets industriels, municipaux, gouvernementaux et privés.

Néanmoins, certains de ces habitats sont, dans quelques localités, mis en valeur dans le but de favoriser la rétention des touristes. Un bel exemple de mise en valeur d’un habitat faunique est le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes. Ce parc est situé sur une pointe de terre où 8 écosystèmes se côtoient sur 1 km2. Il offre à l’observateur averti plus de 200 espèces d’oiseaux, soit près de la moitié de toutes les espèces au Québec. C’est un couloir et refuge migratoire, une aire de reproduction pour les oies et les canards et une aire de repos. Le parc est situé à proximité de Baie-Comeau, en terres privées. D’autres exemples de mise en valeur des habitats fauniques sont le parc Boisjoli et le parc de la Rivière-des-Rapides localisés à Sept-Îles, qui mettent en valeur des aires de concentration d’oiseaux aquatiques et l’habitat du poisson.

En développant de petits projets de mise en valeur dans les habitats fauniques et en soutenant les projets existants, il est possible de créer des emplois, de retenir la clientèle touristique tout en faisant découvrir la richesse nord-côtière. La protection des habitats fauniques passe par une sensibilisation et l’éducation du public à la préservation des milieux de vie des espèces animales. Les milieux visés devraient se situer surtout en milieux urbains et péri-urbains pour accroître l’intérêt de la population à la préservation des habitats.

4.3.7 Les zones importantes pour la conservation des oiseaux en Amérique du Nord (ZICO)

Même si elles n’ont pas toujours un statut leur assurant une protection supplémentaire d’un point de vue juridique, les ZICO sont des sites reconnus par le milieu comme représentant des secteurs particuliers à protéger et à mettre en valeur pour les espèces aviennes de la région.

Ainsi, la présence d’un nombre important d’oiseaux dans ces sites permet d’y développer des activités d’interprétation de la faune encadrées, de façon à ne pas déranger les activités de nidification ou d’alimentation des oiseaux. Les ZICO étant principalement situées le long du littoral nord-côtier, il s’agit de sites privilégiés pour l’observation des mammifères marins et la pratique d’activités comme le kayak de mer dans un milieu généralement non perturbé.

5. ENJEUX ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT

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