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Caractéristiques géographiques

1. LE PORTRAIT RÉGIONAL

1.1 Caractéristiques géographiques

La Côte-Nord est une vaste région à caractère maritime et en grande partie nordique, riche en ressources naturelles et relativement peu peuplée. Elle couvre une superficie de 299 368 km2, ce qui en fait la deuxième région administrative la plus vaste du Québec. Elle est bornée à l’ouest par la rivière Saguenay et le 70e degré de longitude ouest, au sud par l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, et au nord par le Labrador et le 55e degré de latitude nord. Le territoire inclut l’île d’Anticosti. À l’ouest et au nord, la Côte-Nord côtoie les régions administratives Saguenay―Lac-Saint-Jean et Nord-du-Québec. Sa façade maritime s’étend sur près de 1 300 km entre Tadoussac et Blanc-Sablon (figure 1).

L’unique voie de pénétration terrestre de la Côte-Nord, la route 138, longe le littoral sur une distance de 800 km, de Tadoussac à Natashquan. C’est d’ailleurs 90 % de la population régionale qui se concentre le long de cet axe routier et la majorité se trouve à Sept-Îles et Baie-Comeau. Seulement deux villes surgissent en milieu nordique, Fermont et Schefferville, distantes respectivement de 450 et 700 km de la zone littorale. Pour sa part, la portion est du territoire, soit à l’est de Natashquan, est privée de liens routiers avec le reste de la Côte-Nord.

Seuls quelques villages sont reliés entre eux par la route 138. On peut cependant accéder à cette partie de la région par bateau ou par avion.

La Côte-Nord est constituée à plus de 95 % de terres du domaine de l’État sous la responsabilité du ministère des Ressources naturelles. Le reste du territoire est réparti entre le domaine privé et les terres de compétence fédérale. Les terres privées sont de faible superficie et se retrouvent principalement dans la portion sud-ouest du territoire, le long du littoral.

Il faut distinguer la Côte-Nord maritime de la Côte-Nord intérieure. Le secteur côtier, escarpé dans sa portion ouest, devient bas et parsemé d’archipels dans l’est. La température y est plus douce qu’à l’intérieur des terres, avec une saison de croissance moyenne. Plusieurs rivières d’importance se déversent dans le Saint-Laurent, le long du littoral nord-côtier. Elles prennent leur origine sur le plateau continental où le relief accidenté découpe de grandes vallées. Le climat de l’intérieur des terres est plus froid et humide, avec une saison de croissance courte.

De nombreux lacs et tourbières couvrent l’ensemble du territoire. À l’exception de l’archipel de Mingan, de l’île d’Anticosti et des sols environnant Havre-Saint-Pierre qui sont d’origine sédimentaire, la Côte-Nord repose sur le socle du bouclier canadien où les sols naturellement acides sont peu développés. La région est en grande partie recouverte d’une forêt boréale qui devient clairsemée et qui fait place à la toundra vers le nord et vers l’est du territoire. Parmi les 43 régions naturelles définies dans le cadre écologique de référence du Québec, dix d’entre elles se retrouvent partiellement ou totalement sur la Côte-Nord (figure 2). Les caractéristiques de ces régions naturelles sont décrites sommairement au tableau 1.

La forêt occupe 198 930 km2. Il s’agit de la plus importante superficie boisée du Québec.

L’industrie forestière occupe d’ailleurs une place importante dans l’économie régionale. Toute la portion sud-ouest du territoire est constituée en aires communes forestières et la presque totalité du bois y est allouée.

Figure 1. Caractéristiques géographiques et administratives.

Carte couleur insérée en fin de document.

Figure 2. Régions naturelles de la Côte-Nord (tiré de Bernard et al. 1983)

On retrouve quatre zones hydrographiques sur la Côte-Nord. La majorité des cours d’eau se déverse toutefois dans le Saint-Laurent (figure 3), suivant un axe nord-sud. Quelques rivières situées au nord de la région s’écoulent vers les baies James et d’Hudson. Avec son réseau hydrographique bien développé, la Côte-Nord est aussi une région de premier plan pour le développement de l’hydroélectricité. Actuellement, 24 centrales hydroélectriques sont en opération sur 11 rivières. Une centrale est en construction sur la rivière Sainte-Marguerite (centrale SM-3) alors que 14 nouveaux sites du domaine de l’État viennent d’être identifiés comme sites admissibles à la location par le gouvernement pour le développement de centrales de moins de 50 MW. Le développement hydroélectrique des centrales de plus de 50 MW se poursuit actuellement d’ouest en est sur les rivières qui présentent un potentiel intéressant.

L’absence de sols propices et le climat plutôt rude font en sorte que l’agriculture est marginale sur la Côte-Nord. Par contre, toute la côte est généralement bien pourvue en poissons et crustacés. Cette ressource explique la présence d’une grande partie de la population qui s’y trouve depuis des décennies. Enfin, les gisements de minerai de fer qui proviennent du bouclier canadien ont permis de développer l’économie de l’arrière-pays.

Tableau 1. Description sommaire des régions naturelles du Québec qui se trouvent sur la Côte-Nord

La plaine côtière de la Haute et Moyenne-Côte-Nord (L-12)

Longe le littoral de la rivière des Grandes Bergeronnes à la rivière Natashquan, et dans l’arrière-pays jusqu’au premier relief rocheux du bouclier canadien. La topographie y est très peu prononcée et la forêt y est typiquement boréale, soit constituée de sapinières ou de pessières fréquemment associées au bouleau blanc. Plusieurs tourbières et marais y sont aussi présents et sont généralement fréquentés par la sauvagine.

Les cuestas de la Côte-Nord (L-13)

Sont constituées de l’archipel de Mingan et d’une portion des cuestas de Brador. Dépassant rarement les 30 m d’altitude, cette région se caractérise par un climat maritime à forte humidité et une assise rocheuse de calcaire. La végétation y est très diversifiée. Sur les îles, on retrouve principalement une végétation de toundra, tandis que sur la côte, il s’agit plutôt de forêt boréale. Le milieu insulaire est favorable à la nidification de nombreuses espèces d’oiseaux marins et les mammifères marins (baleines, phoques et dauphins) y sont aussi observés.

L’île d’Anticosti (L-14)

Possède un relief monoclinal, c’est-à-dire de strates calcaires paléozoïques inclinées vers le sud.

L’hydrographie en est influencée, les eaux s’écoulant dans l’axe nord-sud à partir d’une ligne de partage située à environ 300 m d’altitude. La situation maritime de l’île lui confère un climat relativement tempéré.

La forêt boréale, accompagnée de nombreuses tourbières, constitue la végétation dominante. Cette dernière est beaucoup influencée par le broutage intensif du cerf de Virginie et c’est le seul endroit où l’on retrouve des pessières blanches pures. C’est sur cette île que l’on retrouve les densités les plus élevées de cerfs de Virginie au Québec. Les colonies d’oiseaux marins et les échoueries de phoques sont présentes sur le pourtour de l’île.

La côte rocheuse de la Basse-Côte-Nord (L-15)

Frange côtière morcelée, qui contient beaucoup de récifs et de petites îles. L’altitude dépasse rarement 150 m. La végétation dominante est la pessière noire à bouleau blanc mais plus on se rapproche de la côte, plus les arbres deviennent rabougris jusqu’à devenir sur les rives une toundra maritime. La faune terrestre présente correspond à celle de la forêt boréale. Sur la côte, on peut observer des oiseaux marins ainsi que des mammifères marins.

Le plateau du Petit Mécatina (B-16)

Correspond de façon générale à l’arrière-pays de la Basse-Côte-Nord, soit l’extrême est du territoire. Le relief y est plutôt uniforme et l’altitude inférieure à 500 m décroît graduellement en avançant vers le golfe.

La végétation est constituée principalement de pessière noire, prenant parfois la forme de peuplement un peu plus ouvert. La faune présente est également typique de la forêt boréale.

Les Laurentides boréales (B-17)

Vaste région qui s’étend du Témiscamingue à l’arrière-pays de la Basse-Côte-Nord, ce qui correspond à la bordure du bouclier canadien. Le relief y est très accidenté. L’altitude croît vers l’est et peut dépasser les 900 m sur la Côte-Nord (secteur des monts Groulx). Monts et collines découpent de grandes vallées, où circulent de grandes rivières telle la Manicouagan. La végétation est principalement composée d’épinettes noires et de sapins baumiers. La forte valeur économique de cette forêt en fait une région où les coupes forestières sont importantes.

Le massif du mont Valin (B-18), les monts Otish (B-31), le fjord du Saguenay (B-20), le plateau lacustre central (B-32)

Occupent une proportion négligeable de la Côte-Nord; principalement au Saguenay—Lac-Saint-Jean et dans le Nord-du-Québec.

Figure 3. Zones hydrographiques.

Carte couleur insérée en fin de document.