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4. PORTRAIT DE LA RESSOURCE FAUNIQUE, DU TERRITOIRE ET DES

4.2 La faune

4.2.3 Petite faune

Le terme « petite faune » regroupe une multitude d’espèces ou de groupes d’animaux de petite taille : micromammifères, chiroptères (chauves-souris), herpétofaune (grenouilles), oiseaux.

Beaucoup d’espèces de petite faune ne font l’objet d’aucune forme de prélèvement, si bien qu’il y a peu de données concernant l’abondance et les tendances démographiques des populations. Cependant, certaines espèces sont exploitées par la chasse, soit des espèces de petit gibier ou des amphibiens. Les espèces de petit gibier sont généralement considérées comme étant prolifiques et résistantes à une exploitation intensive. C’est pourquoi peu de ressources ont été investies jusqu’à maintenant pour connaître leurs effectifs et leurs tendances.

4.2.3.1 Espèces avec prélèvement 4.2.3.1.1 Description

Les espèces de petite faune qui peuvent être exploitées sur la Côte-Nord sont indiquées au tableau 17.

Tableau 17. Espèces de la petite faune faisant l’objet d’une exploitation

Classe Nom français Nom latin

Vacher à tête brune Molothrus ater

Oiseaux

Quiscale bronzé Quiscalus quiscula

L’ensemble de ces espèces sont exploitées par la chasse. Le lièvre d’Amérique est également colleté. Les espèces les plus chassées sont celles destinées à la consommation, soit le lièvre d’Amérique, la gélinotte huppée et le tétras du Canada. Le lagopède des saules quitte parfois son habitat plus nordique et atteint la plaine côtière suivant un cycle d’environ dix ans, ce qui fait la joie des ornithologues et des chasseurs de la région. La chasse aux autres espèces listées est permise par la réglementation, mais beaucoup moins populaire.

4.2.3.1.2 Traits distinctifs régionaux relatifs à ces espèces

Les données d’exploitation de ces espèces sont plutôt fragmentaires puisqu’elles ne sont colligées que dans les territoires structurés (zecs, pourvoiries, réserve faunique). On sait toutefois que la chasse au petit gibier est fort populaire dans la région mais légèrement à la baisse depuis quelques années (figure 27).

0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000

1989-1990 1991-1992 1993-1994 1995-1996 1997-1998 1999-2000

Nombre de permis vendus

Petit gibier Colletage

Figure 27. Vente de permis de chasse au petit gibier et de colletage du lièvre de 1989-1990 à 1999-2000

Le nombre de permis de colletage a chuté radicalement pour la saison 2000-2001 étant donné que le colletage du lièvre est autorisé depuis pour les détenteurs d’un permis de chasse au petit gibier. D’après les rendements de récolte de tétras et gélinottes observés (figure 28), aucun cycle nettement identifiable n’est présent.

On peut par contre remarquer une tendance à la hausse, qui a débuté en 1993-1994 et qui semble se poursuivre.

0 50 100 150 200 250

1979-1980 1984-1985 1989-1990 1994-1995 1999-2000

Oiseaux/100 km2

Figure 28. Rendements de récolte de tétras du Canada et de gélinottes huppées dans les territoires structurés de 1979-1980 à 1999-2000

Globalement, au cours des 20 dernières années, les populations de lièvres, exprimées par les rendements de récolte obtenus dans les territoires structurés de la Côte-Nord, présentaient des variations relativement régulières s’étendant sur huit ans (figure 29). Pics et creux se suivent avec un rapport du rendement d’environ 10 pour 1.

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

1979-1980 1984-1985 1989-1990 1994-1995 1999-2000

Lièvres/100 km2

Figure 29. Rendements de récolte de lièvres d’Amérique par la chasse sportive dans les territoires structurés de 1979-1980 à 1999-2000

4.2.3.1.3 Principaux aspects réglementaires

La chasse et le colletage du lièvre sont permis dans la zone 19 Sud du 8 septembre au 30 avril, et dans la zone 18 du 15 septembre au 1er mars. La chasse à la gélinotte et au tétras commence le 8 septembre dans la zone 19 Sud et le 15 du même mois dans la zone 18; elle se termine, dans les deux cas, le 31 décembre. La chasse au lagopède débute aux mêmes dates que pour la gélinotte et le tétras, mais se termine plus tard, soit le 30 avril. La réglementation de la chasse aux autres espèces qui sont sur la liste des espèces permises, ainsi que les limites de prise et de possession, sont les mêmes sur la Côte-Nord que pour la plupart des autres régions du Québec.

4.2.3.1.4 Potentiels de mise en valeur

Les potentiels de développement concernant la petite faune sont plutôt limités compte tenu du peu de connaissances actuelles sur les espèces. L’abondance et les tendances démographiques de ces dernières sont insuffisamment définies. Des travaux d’acquisition de connaissance sur les espèces de la petite faune sont nécessaires pour mieux les protéger de même que leurs habitats.

Il faudrait également mettre en place des mesures d’évaluation des récoltes pour les espèces exploitées pour assurer le maintien des populations et des retombées socio-économiques qui sont associées à leur capture. Une autre piste de développement serait de favoriser davantage l’élevage de petit gibier pour ensuite offrir ces animaux comme gibier pour la chasse.

4.2.3.2 Espèces sans prélèvement 4.2.3.2.1 Description

Comme mentionné précédemment, peu de renseignements sont disponibles sur les espèces de petite faune qui ne sont pas exploitées. Au moins 25 espèces différentes (tableau 18) représentant les rongeurs, les insectivores et les chiroptères seraient présentes dans la région (présence confirmée ou présence potentielle). Ces espèces sont à la base de la chaîne alimentaire de plusieurs autres espèces qui, elles, sont convoitées par les chasseurs, les piégeurs ou les amants de la nature.

Tableau 18. Espèces de la petite faune ne faisant l’objet d’aucune exploitation

Groupe Nom français Nom latin

Campagnol à dos roux de Gapper* Clethrionomys gapperi Campagnol des bruyères* Phenacomys intermedius Campagnol des champs* Microtus pennsylvanicus Campagnol des rochers Microtus chrotorrhinus Campagnol-lemming de Cooper* Synaptomys cooperi Campagnol-lemming boréal* Synaptomys borealis

Grand polatouche* Glaucomys sabrinus

Porc-épic d’Amérique* Erethizon dorsatum

Rat surmulot* Rattus norvegicus

Souris commune* Mus musculus

Souris sauteuse des bois* Napaeozapus insignis Souris sauteuse des champs* Zapus hudsonius

Souris sylvestre* Peromyscus maniculatus

Rongeurs

Tamia rayé* Tamias striatus

Condylure à nez étoilé Condylura cristata

Grande musaraigne* Blarina brevicauda

Musaraigne cendrée* Sorex cinereus

Musaraigne arctique* Sorex arcticus

Musaraigne palustre Sorex palustris

Insectivores

Musaraigne pygmée* Sorex hoyi

Chauve-souris cendrée* Lasiurus cinereus Chauve-souris rousse* Lasiurus borealis Grande chauve-souris brune* Eptesicus fuscus Petite chauve-souris brune* Myotis lucifugus Chiroptères

Chauve-souris nordique* Myotis septentrionalis

*Présence confirmée sur la Côte-Nord.

Espèces à statut particulier, c’est-à-dire menacées, vulnérables, susceptibles d’être désignées comme telles, ou espèces d’intérêt pour le CDPNQ.

4.2.3.2.2 Traits distinctifs régionaux relatifs à ces espèces

La présence de quatre espèces à statut particulier a été confirmée par des inventaires. Il s’agit de la chauve-souris rousse, la chauve-souris cendrée et la musaraigne pygmée. Ces quatre espèces mériteraient de faire l’objet d’acquisition de connaissances supplémentaires afin de les protéger adéquatement et de suivre l’évolution de leurs populations.

Même s’il n’est pas considéré comme une espèce exploitée en vertu de la réglementation, le porc-épic est exploité et consommé par les bandes montagnaises.

4.2.3.2.3 Potentiels de mise en valeur

Les potentiels de développement sont très restreints, étant donné le peu de connaissances que nous avons des espèces et de leur biologie. La présence de certaines espèces (exemple du campagnol des rochers) n’a pas encore été confirmée alors que leur abondance et leurs tendances démographiques sont totalement inconnues.

L’une des avenues de développement serait de promouvoir l’utilité de certaines de ces espèces et de leur habitat (par exemple les chauves-souris pour le contrôle des insectes) en élaborant des projets de sensibilisation et d’éducation du public envers la préservation de ces espèces et leurs habitats.

Il faudrait prévoir des campagnes visant à « mousser » la popularité de certaines espèces et à maximiser les retombées économiques qui leur sont associées. Par exemple, l’installation de nichoirs peut être une avenue de développement pour les chiroptères. Le suivi de routes d’écoute pour les chiroptères (inventaires acoustiques) peut également constituer une activité non consommatrice de la faune qui stimulerait l’intérêt pour ce groupe d’espèces.