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4. PORTRAIT DE LA RESSOURCE FAUNIQUE, DU TERRITOIRE ET DES

4.2 La faune

4.2.5 Avifaune

4.2.5.1 Description

La Côte-Nord présente une diversité d’habitats qui favorise la présence de nombreuses espèces aviennes. Certaines d’entre elles sont présentes uniquement lors des période de migration alors que la plupart y sont pour la nidification. Quelques-unes séjournent à l’année sur le territoire. Il n’existe aucune liste systématique de toutes les espèces de la Côte-Nord et aucune donnée sur l’état des populations n’est disponible. Cependant, d’après le Club d’ornithologie de la Manicouagan, qui recense les observations sur toute la Côte-Nord, 295 espèces d’oiseaux ont été observées par les ornithologues amateurs de 1984 à 1999.

Divers inventaires de la faune, principalement des inventaires d’aires de concentration d’oiseaux aquatiques le long du littoral, ont permis de confirmer la présence de 72 espèces sur une base régulière dans la région (tableau 21).

Tableau 21. Espèces aviennes dont la présence a été confirmée par des inventaires

Nom français Nom latin

Oiseaux migrateurs – Sauvagine

Arlequin plongeur Histrionicus histrionicus

Eider à tête grise Somateria spectabilis

Fuligule à collier Aythya collaris

Fuligule à tête rouge Aythya americana

Fuligule milouinan Aythya marila

Garrot à œil d’or Bucephala clangula

Garrot d’Islande Bucephala islandica

Grand harle Mergus merganser

Harelde kakawi Clangula hyemalis

Harle couronné Lophodytes cucullatus

Harle huppé Mergus serrator

Macreuse à front blanc Melanitta perspicillata

Macreuse brune Melanitta fusca

Macreuse noire Melanitta nigra

Oie des neiges Chen caerulescens

Petit fuligule Aythya affinis

Sarcelle à ailes bleues Anas discors

Sarcelle d’hiver Anas crecca

Canard branchu Aix sponsa

Canard chipeau Anas strepera

Canard siffleur Anas penelope

Érismature rousse Oxyura jamaicensis

Oiseaux aquatiques et migrateurs - Autres

Bécassin roux Limnodromus griseus

Goéland à bec cerclé Larus delawarensis

Goéland arctique Larus glaucoides

Goéland argenté Larus argentatus

Goéland bourgmestre Larus hyperboreus

Goéland marin Larus marinus

Grand chevalier Tringa melanoleuca

Nom français Nom latin

Pygargue à tête blanche Haliaeetus leucocephalus

Espèces à statut particulier, c’est-à-dire menacées, vulnérables, susceptibles d’être désignées comme telles, ou espèces d’intérêt pour le CDPNQ.

4.2.5.2 Traits distinctifs régionaux relatifs à ces espèces Sauvagine

Les rives du Saint-Laurent, dans la portion de l’estuaire marin et du golfe, servent d’aires de repos et d’alimentation lors des haltes migratoires au printemps et à l’automne. Les espèces les plus abondantes lors de ces haltes migratoires sont le canard noir, l’eider à duvet, la macreuse à front blanc, la macreuse noire et le harle huppé. La région sert aussi d’aire de nidification pour plusieurs espèces, tels l’eider à duvet, le canard noir et la bernache du Canada. Le garrot d’Islande, espèce d’intérêt pour le CDPNQ, niche également dans la région, sur des lacs à l’intérieur des terres. Le canard arlequin plongeur, espèce susceptible d’être désignée menacée, niche probablement sur la Basse-Côte-Nord.

De grands rassemblements d’anatidés hivernent dans les eaux du golfe du Saint-Laurent, dans la portion située entre l’archipel de Mingan et l’île d’Anticosti. La présence des canards de mer en toutes saisons en milieu maritime constitue un trait particulier de la région. Malgré leur abondance, la perte d’habitats, la cueillette des œufs et la chasse illégale entraînent des pressions sur les populations et constituent une menace constante en dépit des efforts de protection.

Pygargue à tête blanche

Le pygargue à tête blanche se nourrit surtout de poissons morts ou vivants, mais il peut également se régaler de sauvagine et plus rarement de petits mammifères. L’automne et l’hiver, il est principalement nécrophage, se nourrissant de carcasses diverses. Il préfère un habitat plutôt aquatique qui lui fournit de la nourriture en abondance et où l’homme et ses activités le dérangent le moins possible. Anticosti, de par sa faible densité humaine (environ 250 personnes pour un total de 7 943 km2), sa forte densité de cerfs (produisant nombre de carcasses) et sa situation géographique dans le golfe du Saint-Laurent, est donc un petit royaume que cette espèce d’oiseau apprécie. Un inventaire fragmentaire de sites de nidification et de grands secteurs reconnus pour être utilisés par l’espèce, effectué en 1997, a révélé que plus de 60 % des nids ayant produit des juvéniles cette année-là au Québec se retrouvaient sur l’île d’Anticosti. On le rencontre régulièrement lors de séjours, même de courte durée.

Balbuzard pêcheur

Le balbuzard pêcheur est un rapace piscivore opportuniste. Il se nourrit d’espèces communes qui fréquentent les eaux peu profondes. Dans l’estuaire maritime, l’espèce forme à l’occasion des concentrations élevées de couples nicheurs. C’est notamment le cas dans les secteurs de la pointe Paradis et de Baie-Saint-Ludger de la péninsule Manicouagan près de Baie-Comeau, où l’observation du balbuzard est fréquente.

Un inventaire réalisé en juin 2001 a permis de répertorier 23 nids de balbuzard pêcheur, dont 22 sont situés à l’intérieur d’une bande littorale d’environ 60 km2, ce qui représente une concentration élevée de l’espèce. Ce secteur semble être un habitat de choix pour le balbuzard compte tenu de la disponibilité de la nourriture ainsi que des structures pouvant accueillir leur nid.

Sterne pierregarin

Située dans la municipalité de Gallix, une bande littorale d’une superficie d’environ 4 ha abrite un site de nidification de sternes pierregarins, soit le plus important situé à l’ouest de Mingan.

Ce site, bordé d’un marais salé, comptait une population évaluée à 430 sternes en 2000.

Famille des alcidés

La Côte-Nord, de par les nombreuses îles en milieu marin, compte plusieurs colonies nicheuses d’oiseaux appartenant à la famille des alcidés, tels le petit pingouin, le macareux moine, le guillemot à miroir et les marmettes.

4.2.5.3 Principaux aspects réglementaires

Mis à part la sauvagine et les espèces aviennes qui sont considérées comme petit gibier (voir section 4.2.3.1), il est interdit de chasser ou de garder en captivité des oiseaux indigènes.

Certains oiseaux exotiques comme la caille ou les faisans peuvent être gardés en captivité, relâchés dans la nature puis chassés. Certains permis peuvent cependant être nécessaires.

Concernant la chasse à la sauvagine, cette activité est sous la responsabilité d’Environnement Canada, qui en détermine les modalités.

4.2.5.4 Potentiels de mise en valeur Sauvagine

Les grands rassemblements lors des haltes migratoires au printemps et à l’automne sont recherchés par les ornithologues. Des sites d’observation pourraient être aménagés à des endroits stratégiques pour faciliter l’accès à la ressource et pour les activités d’interprétation.

Des nichoirs à canard et des étangs aménagés pour la sauvagine pourraient devenir des sites privilégiés d’observation.

Favoriser la relève pour la chasse aux oiseaux migrateurs pourrait aussi être une voie de développement de cette ressource. La chasse à l’intérieur des territoires municipalisés est généralement interdite pour des raisons de sécurité des citoyens. Or, c’est souvent à l’intérieur des limites municipales que se trouvent les secteurs les plus facilement accessibles pour pratiquer cette activité. La mise en place d’infrastructures d’accès à l’extérieur des territoires municipalisés pourrait inciter une nouvelle clientèle à pratiquer cette activité.

Oiseaux de proie

Le pygargue suscite l’intérêt et la curiosité de tous, même les moins « ornithologues ».

Toutefois, sa relative timidité face aux humains commande la prudence dans le développement d’activités d’observation. La Société de la faune et des parcs a enclenché le processus permettant de le placer sur la liste des espèces vulnérables, ce qui confirme la fragilité de l’espèce au dérangement. Cette désignation devrait entraîner un intérêt général accru pour le pygargue. Le plan de rétablissement de l’espèce, présentement en élaboration, apportera des indications pour le développement d’activités d’observation qui respectent la vulnérabilité de l’espèce, et ce, à l’échelle du Québec.

Le balbuzard, étant moins farouche que le pygargue et profitant occasionnellement de la présence d’infrastructures d’origine anthropique pour la construction de son nid, il semble plus réaliste de mettre en valeur un site d’observation de cette espèce.

L’installation de nichoirs pour les nyctales et autres oiseaux de proie permettrait aussi de favoriser le développement d’activités d’interprétation de la faune.

Oiseaux forestiers

Les oiseaux forestiers pourraient être mis en valeur en milieu urbain par l’installation de mangeoires et de nichoirs. Aussi, l’identification et l’aménagement de sites d’observation pour les ornithologues peut être une avenue de développement. Comme la tendance est de plus en plus vers des activités sans prélèvement, l’ornithologie semble prendre un essor intéressant.

Sterne pierregarin

Le site de nidification de sternes situé à l’embouchure de la rivière Brochu, à proximité de Port-Cartier, est encore peu connu mais pourrait être mis en valeur et aménagé pour faciliter l’observation (à distance) des sternes par les ornithologues amateurs. Il devrait avant tout être protégé, puisqu’il est présentement victime de l’assaut de visiteurs qui perturbent la colonie en risquant de détruire les œufs et les nids par leur passage, que ce soit à pied ou en véhicule.

Des pancartes sensibilisant les gens sur le dérangement de la colonie et interdisant la circulation dans son périmètre pendant la période de nidification seront d’ailleurs installées sur le site par la Société de la faune et des parcs du Québec dès l’été 2002.

Famille des alcidés

La présence de petits pingouins, macareux moines, guillemots et marmettes dans la région pourrait être mise en valeur et devenir la raison du choix de destination vacances pour les touristes. La présence de cette espèce au Québec est très peu connue de la population et constitue un attrait particulier de la région étant donné le nombre important de ces oiseaux qui y nichent.