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Une autre source de modification de la composition de la population immigrée est venue de l’arrivée de demandeurs d’asile à partir du milieu des années 1970. En 1973, est créé le « dispositif national d'accueil » (DNA) avec les premiers centres provisoires d'hébergement (CPH) pour accueillir notamment les réfugiés chiliens fuyant le coup d'État de Pinochet. En 1975, l'État délègue à l’association France terre d'asile (FTDA) la coordination du dispositif qui concerne également les réfugiés du Sud-Est asiatique et s’élargit aux autres origines. La plupart des Centres Provisoires d’Hébergement on été installés à l’intérieur de foyers de travailleurs qui disposaient de places libres. La plupart du temps, ces foyers appartenaient à la SONACOTRA, aujourd’hui ADOMA. Il n’y a pas eu de C.P.H. en Savoie du fait que dans les années 1970-1980, les foyers de travailleurs étaient remplis par leur clientèle traditionnelle. C’est un peu plus tard que l’on voit se mettre en place des structures destinées aux demandeurs d’asile dans les deux départements. Les premiers réfugiés venus s’installer en Savoie sont passés par des Centres d’hébergement situés dans d’autres départements de la région Rhône-Alpes ou sont venus quelquefois directement de Paris après avoir obtenu leur statut.!

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L’arrivée et l’installation de ces personnes en Savoie sont liées à des opportunités professionnelles puis à une bonne insertion dans le milieu local. Ils y ont trouvé à la fois des conditions favorables à leur intégration et des possibilités de maintenir une activité militante en lien avec leurs conditions et tournée vers leurs pays d’origine.!

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Les premiers groupes de demandeurs d’asile se sont souvent croisés dans les centres provisoires d’hébergement et les relations entre eux ont été souvent conflictuelles. Une réfugiée chilienne installée à Chambéry depuis plus de vingt ans se souvient des contacts difficiles avec les originaires d’Asie du Sud-Est qu’elle a pu avoir au début de son arrivée en France : !

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«  Donc ben à Paris déjà, Orly tout ça. On nous a amenés dans un foyer Sonacotra et là c'était un peu l'enfer parce que c'était la même époque des boat people vietnamiens qui étaient contre les communistes, qui nous prenaient à nous comme des communistes, des ennemis donc c'était la Tour de Babel quoi. Les asiatiques, les sud-américains, c'était la guerre quoi. Dans le foyer parce que eux venaient de fuir et nous on disait mais on fuit justement la dictature fasciste. Eux ils disaient mais non les fascistes, c'est les communistes. Ah là la, c'était terrible et puis on pouvait pas se comprendre puisqu'il y avait pas de langue à part l'anglais, le français personne le parlait. Oui les vietnamiens ils parlaient plus

mais nous on parlait pas du tout, nous c'était plutôt l'anglais. Et donc dans ces foyers d'accueil où c'était vraiment la... je vous dis on pouvait pas rester ensemble. Il fallait toujours des groupes de différents pays et c'était terrible, terrible, terrible 62. »!

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Ces deux vagues de réfugiés ont en effet été presque concomitantes. Pour les Chiliens, le coup d’état a eu lieu en 1973 et les flux de départ les plus importants se sont situés entre 1974 et 1976 mais les dates d’arrivée en France se sont échelonnées sur près de 15 ans car beaucoup sont passés d’abord par d’autres pays voisins, en particulier l’Argentine. Les vagues d’arrivées les plus importantes ont été enregistrées au début des années 1980, alors que les années qui suivent le coup d’état n’ont vu que des entrées assez peu nombreuses. Les choses sont quelque peu trompeuses à ce niveau car les dates indiquées sont celles qui correspondent à la première demande d’asile et, comme pour d’autres réfugiés par la suite, on observe que de nombreux Chiliens ont vécu d’abord en France un certain nombre d’années sans papiers avant de déposer leurs demandes d’asile.!

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Dans le cas des ressortissants du Viêt Nam, du Cambodge et du Laos, c’est l’année 1975 qui marque le début de l’exode. À quelques semaines d’intervalle, les régimes politiques en place dans les trois pays qui étaient soutenus par les pays occidentaux ont été balayés par des partis totalitaires. Dès l'effondrement du régime du Sud Viêt Nam en mars 1975, 143 000 premiers réfugiés quittent le pays avec les Américains, fuyant le régime communiste. Rapidement des vagues d'autres réfugiés partent ensuite par leurs propres moyens sur des embarcations de fortune. Après la réunification en 1976, de nombreuses vagues d'émigration clandestines ont lieu avec la radicalisation socialiste progressive du Sud. À partir de 1978, une forme particulière de départ maritime, qualifiée de semi-officielle, voit le jour. Moyennant une somme d'argent aux autorités locales et aux organisateurs, la minorité ethnique souvent commerçante des Sino-vietnamiens peut fuir sur des bateaux au fur et à mesure des tensions avec la Chine, notamment pendant la guerre sino-vietnamienne, jusqu'à la fin des années 1980. Beaucoup d'entre eux sont dirigés vers des camps de Hong Kong. Les images de milliers de réfugiés parqués dans ces camps derrière des barbelés et des barreaux dans des conditions déplorables soulèvent l'indignation des médias occidentaux de l'époque. Parmi ces millions d'émigrants, principalement originaires du sud, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés estime qu'entre 200 000 et 250 000 d'entre eux ont péri, victimes des gardes- côtes, des pirates ou de noyades. Au Cambodge, la prise du pouvoir par les

Entretien Olaya M. Juillet 2015 62

Khmers rouges le 17 avril 1975 marque le début d’une dictature sanglante qui va provoquer la mort de près du quart de la population. Afin d’échapper à la déportation dans les campagnes, beaucoup de gens fuient à travers la jungle jusqu’en Thaïlande où le H.C.R a commencé à installer des camps d’accueil. L’essentiel des arrivées en France se fait à partir de 1979 et de la défaite des Khmers Rouges devant l’armée vietnamienne. C’est au moment où le cauchemar prend fin que beaucoup choisissent de se diriger vers les camps de Thaïlande dans l’espoir de trouver un refuge dans un pays «  libre  ». Les raisons de ce départ après la chute du régime qui leur avait fait tant de mal sont complexes. Il y a la méfiance héréditaire envers les Vietnamiens qui jouent incontestablement un rôle dans la décision de partir, comme l’exprime un réfugié cambodgien résidant à Chambéry : !

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« C'est à l'époque occupé par les vietnamiens en 1979. Je pense que c'est eux quand ils font ça, ils disaient les Khmers rouges sont dans la forêt donc il a encore tué, attaqué les Khmers rouges et tué en même temps ces gens qui sont allés travailler pour couper les bois. Et après mes enquêtes, je fais pas de la politique mais j'ai suivi l'histoire et c'est une histoire que les Vietnamiens ont profité de tuer encore les Cambodgiens. »!

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Mais la raison essentielle tient dans le constat que le pays est détruit. L’organisation concentrationnaire établie par les Khmers Rouges laisse la place à un désordre dans lequel il est difficile de trouver où se loger et de quoi se nourrir. Les gens déplacés ne peuvent pas retrouver leurs propriétés et ne peuvent pas se faire accepter ailleurs : il y a surtout un sentiment d’anéantissement total, de découragement et d’abattement qui fait que tout paraît pratiquement impossible à reconstruire. !

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Au Laos, une guerre civile opposait depuis 1953 le Pathet Lao (Laos libre) d’inspiration communiste à la monarchie constitutionnelle instaurée par la France en 1948 et soutenue par les Américains. En 1973, après une réconciliation entre les deux tendances, le Pathet Lao s’empare progressivement du pouvoir et en décembre 1975, la monarchie est abolie et est remplacée par la République démocratique populaire lao, sous forte influence vietnamienne. Le pays ne retrouve pas pour autant la paix avec la fin de la guerre civile : dès la prise du pouvoir par les communistes, des guérillas animées par les anciennes forces pro-américaines des Hmongs, et d'autres minorités ethniques comme les Yaos et les Méos, se développent avant de s'éteindre progressivement faute de moyens et de soutien étranger. !

C’est un groupe de réfugiés Yao passé par la Thaïlande qui est à l’origine de la communauté laotienne installée à Bonneville et dans les environs. Arrivés à Paris, comme la plupart des demandeurs d’asile du Sud-Est asiatique, ils ont été rapidement orientés vers Bonneville où l’entreprise de fabrication de téléphones pouvait leur offrir des emplois. La majorité est restée dans cette ville. Après la disparition de l’entreprise de téléphonie, ils ont trouvé des emplois dans divers secteurs, certains créant même des entreprises artisanales dans la soudure ou la carrosserie. Il existe deux associations encore actives dans cette ville  : une a vocation à maintenir un lien avec la culture yao en organisant de temps à autre des fêtes folkloriques. L’autre est une association bouddhiste créée en 2011.!

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Les itinéraires de ces différents groupes ont été complexes avant l’arrivée en Savoie, comme le précisent les personnes rencontrées au cours de cette recherche. Une réfugiée chilienne vivant actuellement à Chambéry a, comme beaucoup de ses compatriotes, émigré d’abord en Argentine pour rejoindre son mari, opposant à Pinochet qui avait réussi à s’enfuir après avoir été emprisonné : !

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«  Et c'est comme ça qu'il a fait lui, il est passé à l'Argentine et donc après moi c'était mon tour de le rejoindre et j'avais ma fille aînée qui maintenant a 43 ans elle était petite quoi, 3 ou 4 ans. Ca a été terrible, pas aussi terrible maintenant que on voit ces gens-là, ces immigrés qui arrivent en bateau, qui meurent dans l'eau tout ça, c'est aussi, mais nous c'était... On risquait la vie aussi mais c'était pas aussi vous voyez, il fallait passer clandestinement la frontière, et moi j'ai réussi avec ma fille avec des grands efforts, à rejoindre mon mari en Argentine. »"

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En fait, un accord secret, connu sous le nom de « plan condor » avait été passé entre les différentes dictatures militaires du cône sud de l’Amérique latine pour éliminer tous les opposants et après avoir échapper à une tentative d’assassinat de la part de militaires argentins, le mari de cette réfugiée a été envoyé en France par les Nations Unies qui intervenaient à l’époque dans ces pays pour protéger les personnes persécutées. Sa famille l’a rejoint quelques mois après, alors qu’elle n’avait jamais imaginé se rendre en France. Après être passée par un centre provisoire d’hébergement situé à Orly, la famille obtient un statut de réfugié et le père se voit proposer un emploi de manœuvre à la SNCF au Havre. Ils emménagent dans un appartement HLM mais rencontrent de grosses difficultés pour s’adapter, parlant encore très mal français, souffrant de l’isolement et du climat. Ayant des problèmes d’asthme, le père obtient une mutation d’abord pour Grenoble puis pour Chambéry où la famille réside depuis vingt ans. Le couple a divorcé, ce qui est fréquent chez les réfugiés chiliens où

les hommes, très affaiblis par ce qu’ils avaient subi au Chili, ont laissé aux femmes toute la responsabilité de porter la famille. Toujours militante, Olaya M. a pu constituer à Chambéry un réseau d’amis qui se retrouvent dans des actions de solidarité envers les réfugiés d’aujourd’hui. !

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Les réfugiés du Sud Est asiatique ont connu aussi des itinéraires complexes avant d’arriver en Savoie :!

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« En fait on a même pas décidé de partir ailleurs, on a quitté comme ça le pays natal, jusqu'à la frontière de Thaïlande et c'est là qu'on découvre que l'ONU, que le UNHR ils sont là-bas. Ils nous ont accueilli au camp de Khao I Dang. On a dû rester avant d'arriver à Khao I Dang, on a dû rester 8 semaines. 2/3 nuits au camp à la frontière. Ça s'appelle le camp de résistante anti-cambodgien, anti- communiste. Et après on est rentré ici. On a dû rester 6 mois. Après on est rentré, ils nous ont fait quitter le camp Khao I Dang, ils nous ont envoyés vers le Chonburi. On a dû rester à peu près aussi 5/6 mois. C'est un autre camp, mais c'est plus près pour qu'on puisse quitter l'Asie pour partir vers les pays de destination. Et après Chonburi on a dû rester en prison internationale en Thaïlande, je ne sais pas comment ça s'appelle, je ne me rappelle plus du nom, on n’est pas prisonniers mais c'est comme le plus près de l'avion il n’y a pas de camp, donc on a pu dormir dans la prison. Je me rappelle plus son nom. Près de l'aéroport. À peu près on a dû rester 2 ou 3 nuits je crois. Près de l'aéroport de Bangkok. Et après le bus est venu nous chercher jusqu'à l'aéroport en destination de la France 63. »"

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Après un bref séjour en région parisienne la famille est conduite au centre provisoire d’hébergement de Cognin-les-gorges dans l’Isère où adultes et enfants pourront apprendre le français. À l’issue de six mois de séjour, les gens sont envoyés dans différentes villes des alentours où on leur propose du travail. Notre enquêté qui a suivi ses parents arrive à Chambéry à l’âge de 14 ans ; Sa famille obtient un appartement grâce à l’aide de l’association « les enfants du Mékong ». Son père, comme beaucoup d’autres réfugiés cambodgiens est recruté par une entreprise sous-traitante de la SNCF spécialisée dans le nettoyage. Lui-même bénéficie de l’aide bénévole des étudiants de l’université de Savoie pour apprendre le français et obtient un CAP de soudeur en 1982.!

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Entretien Mathias K. septembre 2015

Les familles cambodgiennes seraient environ 90 à Chambéry et dans les environs. La vie associative s’est développée d’abord pour maintenir un lien avec la culture khmère, puis pour aider le Cambodge qui aux yeux des exilés reste un pays pauvre, plus ou moins sous contrôle vietnamien. Cette question amène quelques militants associatifs locaux à se politiser plus ou moins et à se coordonner avec d’autres associations ailleurs en France et à l’étranger afin de lutter contre l’emprise vietnamienne sur leur pays. En dehors de cela, les Asiatiques, comme les Chiliens, ont conscience que les associations locales leur ont apporté une aide appréciable à leur arrivée en Savoie et participent volontiers à des actions de solidarité en faveur d’autres réfugiés ou pour des causes humanitaires qui sont mises au devant de l’actualité.!

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Par la suite, des structures d’accueil destinées aux demandeurs d’asile ont été ouvertes dans les deux départements. Après les jeux olympiques d’Albertville en 1992, Adoma a récupéré une partie des constructions provisoires utilisées pour l’hébergement des athlètes afin d’ouvrir un Centre d’Accueil pour demandeurs d’asile 64. Il va bénéficier en particulier aux Bosniaques exilés suite aux guerres

qui se déroulent dans l’ex-Yougoslavie. La poursuite jusqu’aux années 2000 de flux de personnes fuyant les conflits en Europe centrale et orientale, dans le Caucase ou en Afrique centrale amènera l’ouverture de nouveaux établissements en particulier à Saint-Michel de Maurienne et à Annemasse. Diverses populations venues des zones marquées par des guerres ou de pays sous l’emprise de dictature s’y succèderont pendant plus de dix ans. La fermeture du CADA géré par Adoma en 2010 à Saint-Michel de Maurienne donnera lieu à un conflit entre cet organisme et les salariés qui ne comprenaient pas pourquoi on fermait un établissement qui faisait encore face à une demande importante. Devant l’arrivée de nouvelles vagues de demandeurs d’asile en provenance de Syrie en 2015, il a été décidé d’ouvrir à nouveau l’établissement.!

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Des établissements d’hébergement autres que des CADA ont accueilli aussi des demandeurs d’asile. C’est le cas d’un certain nombre de CHRS (centres d’hébergement et de réinsertion sociale) situés dans les principales agglomérations savoyardes. Une famille d’origine albanaise rencontrée au cours de nos enquêtes a été hébergée au CHRS géré par l’association la Galopaz à Barberaz. Si cette famille s’est vue refuser le statut de réfugié, elle a pu tout de même obtenir un titre de séjour pour raisons familiales et humanitaires, ce qui lui Créés par la circulaire du 26 septembre 1991, les CADA sont spécifiquement destinés 64

aux demandeurs d’asile à qui ils offrent hébergement et aide administrative et sociale. Les centres provisoires d’hébergement sont réservés aux réfugiés statutaires qui ont du mal à trouver un logement autonome après l’obtention de leur statut.

a permis de trouver du travail et d’entreprendre quelques années après des démarches pour obtenir la nationalité française. Sans l’aide apportée par les divers acteurs locaux impliqués dans les actions de solidarité, elle ne serait sans doute jamais parvenue à stabiliser sa situation à Chambéry et à s’intégrer de façon plutôt réussie puisque les deux conjoints exercent chacun un emploi et que les deux aînés des enfants venus en France en 2003 à l’âge de 16 et 13 ans ont pu reprendre des études à Chambéry et obtenir des diplômes importants. Elle est consciente de l’importance de l’aide que lui a apporté le secteur associatif dans ses difficultés lors de son arrivée en France. !

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« La Croix rouge oui, les gens... Ils ont fait beaucoup. Parce que c'est des gens qui sont en retraite, qui travaillent là-bas comme ça, ils font bénévolat, c'était là- bas qu'on... Je sais pas moi là-bas j'avais le sourire parce qu'ils étaient là, ils m'aidaient. Ces gens-là... Ben oui, oui. Je peux pas oublier, j'ai des photos, j'ai tout avec ces gens-là. Et je vois encore, ils viennent, j'ai une dame qui vient ici à la maison chaque fois, après on a des autres qui nous invitent, on invite, comme ça. On peut pas oublier ces gens-là 65. »"

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L’arrivée des demandeurs d’asile à partir des années 1980 a donc contribué à modifier le visage de l’immigration dans les pays de Savoie. À côté des composantes dominantes venues d’Italie, d’Espagne, du Portugal, du Maghreb et de Turquie, on trouve désormais des familles originaires des Balkans, du Caucase, d’Asie du Sud-Est, d’Afrique centrale etc.. Certains, surtout parmi les premiers arrivés, ont obtenu un titre de réfugié. La majorité a pu, après des périodes plus ou moins longues de vie sans papiers, obtenir un statut légal associé à diverses situations : vie familiale, santé, protection subsidiaire en cas de risque encouru en rentrant au pays.!

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Entretien Irma K, septembre 2015

LA POPULATION IMMIGRÉE À LA FIN DU XXÈME SIÈCLE!

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Le recensement de 1999 est non seulement le dernier du XXème siècle mais aussi le dernier à être réalisé la même année par enquête exhaustive. Il a donc des chances d’être plus précis et plus fiable que les précédents. Quelle photographie donne-t-il de l’immigration dans les deux départements savoyards ? !

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On observe tout d’abord une certaine stabilisation de la population immigrée au sens où elle comprend les personnes nées à l’étranger qui ont conservé leur nationalité et celles qui ont acquis la nationalité française depuis leur entrée en France. Le nombre d’étrangers en particulier diminue, passant en Savoie de 23 068 en 1990 à 19749 et en Haute-Savoie de 48 758 à 47 283. Cette baisse du nombre d’étrangers due à une diminution des entrées pendant la période intercensitaire n’est pas compensée par une hausse des acquisitions de la nationalité française puisque celles-ci ne concernent que 5636 personnes en Savoie et 11 375 en Haute-Savoie. La proportion des immigrés en Savoie qui est de 6,9% diminue et passe au-dessous de la moyenne régionale (8,4%) et nationale (7,4%) tandis qu’en Haute-Savoie, avec 9,3%, elle reste nettement au- dessus. Les écarts s‘affirment entre les deux départements. La Haute-Savoie