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Elle est consacrée à la présentation des données de contextualisation sur le département du Boyacá, en rapport avec l’histoire de la production agricole. Nous y décrivons comment, pendant les périodes précolombienne, coloniale, postcoloniale et actuelle, l’obtention de ressources végétales et animales n’a pas été subordonnée à la mise en place de systèmes techniques et technologiques exigeants. Un processus historique de déterritorialisation, en plus de la pression exercée par les grandes propriétés et des terres réquisitionnées par certains militaires, ont cantonné les paysans dans de petites ou très petites propriétés. Les stratégies de survie qu’ils ont mises en place, les ont conduits à rechercher des alternatives productives, dont la viticulture fait partie, bien qu’étrangère à la région en dépitdu symbolisme religieux chrétien qu’elle véhicule.

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Chapitre 1

1.1 Description de l’histoire économique de la zone, caractérisée par une abondante et complexe biodiversité exprimée dans la production agricole, depuis la domination locale des Muiscas jusqu’à nos jours, sans pour autant qu’elle s’appuie sur des systèmes techniques et technologiques élaborés.

1.2 Examen de la façon dont l’architecture agricole du haut-plateau tropical andin du Boyacá, qui s’est longtemps exclusivement donnée à voir sous la forme de cultures transitoires de tubercules, a toujours été concomitante à des activités religieuses profondément enracinées, depuis le système de croyances muiscas jusqu’au christianisme.

1.1.1. Il s’agit de montrer que l’accès aux produits minéraux a également été rendu difficile par le manque de systèmes techniques raisonnables, même si les Muiscas, notamment, avaient su mettre au point un système de récupération du sel. Une production de poteries a même été développée par ce peuple, et perdure aujourd’hui. Il faut aussi noter l’existence de machines à tisser et le travail de l’or.

1.1.2. Les processus liés à la conquête et la colonisation ont produit des transformations et des permanences dans les modes de production, du fait de l’introduction de différents produits agricoles et de l’élevage. Mais les dynamiques de soumission des indigènes ont interrompu le cours normal du développement de la créativité patrimoniale. De plus, le système de grande propriété instauré par les jésuites manquait cruellement d’applications techniques.

Chapitre 2.

2.1 Cette partie montre que le processus historique de déterritorialisation régionale a enfermé la population paysanne dans de petites ou très petites propriétés à flanc de colline ou de montagne. Le territoire national a commencé à s’ouvrir à l’international en redécouvrant le fleuve Magdalena qui permet le transport du café, le coton, la quinoa: toutes productions qui requièrent la mobilisation de technologies émergentes étrangères au département du Boyacá.

2.1.1 La pauvreté paysanne: elle maintient les petits producteurs dans un état permanent de recherche d’alternatives agricoles; les échecs dans le domaine de la culture des fruits ont

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été nombreux au cours des dix dernières années, mais ils ont été à l’origine de l’enrichissement de l’identité régionale par le biais de festivités en tout genre. Il n’en demeure pas moins que la pomme de terre et d’autres cultures transitoires sont dominantes.

2.1.2 L’exploitation du minerai de fer et des émeraudes constitue bien une alternative économique pour la région. Elle est aussi le point d’entrée possible de la science et de la technologie. Elle reste cependant au niveau de la production de matières premières et les grands investisseurs étrangers commencent juste à la rendre compétitive.

2.1.3 Nous décrivons comment, grâce à la quasi-absence de technologie dans les processus agricoles, l’artisanat a réussi à s’exprimer, en enrichissant de manières significatives l’identité régionale.

Chapitre 3

L’exploration du système régional de croyances a constitué une expression complémentaire des activités agricoles. La vie sociale des plantes ancrée dans son économie et le symbolisme chrétien sont concentrés dans la vigne, le blé et l’olive. En dépit de facteurs favorables au développement de ces cultures dans la région et dans le pays, leur présence est réduite, notamment la culture vitivinicole.

3.1 La culture vitivinicole s’appuie sur un système de patrimoines qui ont réussi à articuler: mythes, rites religieux, science, économie, technologie, art, etc., éléments centraux dans la construction et le dynamisme socioculturel.

3.1.1 Analyse de la manière dont la géographie religieuse régionale, contrôlée par l’église catholique, une des plus expressives du territoire national depuis les temps coloniaux, a toujours eu besoin de grandes quantités de vin pour accomplir ses rites, sans jamais avoir pris l’initiative d’en produire (sauf les jésuites pendant la période coloniale).

3.2 Les représentations viticoles nationales sont investies dans la vallée du Cauca et dans le Boyacá. Au cours des années 1980 sont nés les projets vitivinicoles: Ain Karim dans la vallée de Zaquencipa (commune de Villa de Leyva), et le Projet Vitivinicole de la Vallée del Sol et Territoires Limitrophes.

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3.2.1 Description et analyse du projet vitivinicole de la vallée du Cauca, située au sud-ouest de la Colombie.

3.2.2 Cette sous-partie traite du Projet vitivinicole Marqués de Villa de Leyva, qui est une initiative agro-industrielle sans lien avec les petits agriculteurs paysans.

3.2.3 Il s’agit ici d’expliquer que la culture vitivinicole nationale et régionale se sont développées grâce à l’ascension sociale modérée de la classe moyenne, à l’arrivée d’importants capitaux étrangers sous la forme d’hypermarchés importateurs de vin à bas prix, à l’ouverture économique et aux stratégies publicitaires.

3.2.4 La capitale du Boyacá, après 400 ans d’existence, ne dépasse pas le million d’habitants. La classe moyenne locale n’a pas cru proportionnellement à la classe moyenne nationale, et la consommation de vin reste faible.