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“Le Projet vitivinicole Valle del Sol et Territoires limitrophes”, se trouve au carrefour d’investissements financiers. Il permet d’analyser l’émergence et l’effet produit par un acteur social dont le savoir spécialisé (scientifique et technologique) est légitimé par une image européocentriste. Il réussit pourtant à populariser les techniques viticoles étrangères en utilisant la pédagogie populaire et en s’appuyant localement sur l’Etat. Cet exercice scientifique a permis de rompre avec un paradigme et de montrer que les paysans peuvent s’approprier des techniques nouvelles, combiner agricultures traditionnelle et spécialisée et dépasser le stade d’une organisation traditionnellement “forcée”. Les activités néo-viticoles des paysans mettent en lumière d’un côté la diversité des activités nécessaires pour réaliser cette production, et de l’autre la précarité technique et technologique dans laquelle ils se trouvent.

Chapitre 1

1.1. Où nous démontrons que c’est dans une agence géo symbolique et euro centrique qu’est élaboré le projet vitivinicole, dont l’effet de démonstration opère comme centre touristique et invite simultanément à son extension.

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1.1.1. Le patrimoine vitivinicole: culturel, scientifique, technologique, économique, social, qui prend place dans une tradition agricole paysanne du tropique haut-andin.

1.1.2. Le projet se tient au carrefour d’investissements financiers qui garantissent l’achat d’un produit accessible seulement aux classes moyennes-hautes de la région.

1.2 Nous analysons dans cette partie comment la culture du Boyacá, accoutumée aux acteurs

sociaux traditionnels (prêtres, hommes politiques, militaires) a commencé il y a seulement quelques décennies, à valoriser l’action de ceux qui se forment dans les universités installées dans la région.

1.2.1 Les sentiments philanthropiques, alliés à un capital épistémologique spécialisé, se conjuguent pour enrichir l’identité régionale de l’initiateur du projet.

1.2.2 Où nous montrons que la légitimité de cette nouvelle agriculture réside, selon son créateur, dans le processus scientifique, conception appropriée aussi par quelques paysans. Mais s’il est certain que la science possède un rôle et une valeur dans la société, il est raisonnable de reconnaître le rôle de savoirs autres.

1.2.3 Nous insistons sur un obstacle majeur au cœur de la société régionale, lié au manque de popularisation du savoir et de la connaissance scientifique et technologique, conséquence du déficit des moyens de communication: ceux qui existent désinforment, plutôt de faire que le contraire.

1.3 La Loma de Puntalarga n’est pas seulement un centre de recherche vitivinicole, mais aussi un lieu où sont essayées des stratégies de pédagogie populaire avec effet de démonstration.

1.3.1 Exploration des concepts socio-tropicaux andins, qui enrichissent et stimulent la recherche dans des champs scientifiques importants dans le contexte de la région: une biodiversité abondante exige une analyse sociale complexe.

1.3.2 La vitiviniculture moderne est pratiquée dans la majorité des zones concernées à l’aide de méthodes scientifiques et technologiques sophistiquées, bien plus que pour d’autres cultures traditionnelles, ce qui donne à penser que les régions concernées sont familiarisées avec la culture scientifique.

1.3.3 Nous examinons comment dans le Boyacá la relation entre religion et développement humain, économique et social n’a jamais fait l’objet de recherches. Ce que nous avons

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perçu est que, étant l’une des régions les plus religieuses du pays, elle est à l’époque contemporaine la plus pauvre. L’économie du savoir spécialisé débute à peine.

1.4 Nous mettons en lumière que l’Etat, localement, participe superficiellement aux activités de popularisation des connaissances technologiques viticoles. Son rôle en tant que créateur et développeur de la science est mis en question.

1.4.1 Nous développons une réflexion sur le pluralisme et l’élection populaire de représentants de l’Etat dans la région et les communes, qui ont transformé les acteurs sociaux politiques. La majorité d’entre eux sont passés par l’université, ce qui a permis un engagement et un effort important pour soutenir les initiatives productives dans le contexte local.

1.4.2 Nous montrons que l’Etat interventionniste prétend imposer des logiques d’organisation aux habitants des zones rurales, en leur subordonnant l’octroi d’aides communautaires. Les organisations “forcées” sont le fait non seulement de l’Etat, mais aussi de l’Eglise, des banques, des ONG, etc.

Chapitre 2

Où nous montrons que les paysans néo-viticulteurs représentent une réalité qui s’articule au commerce, à un système salarié et à une expression féminine de l’agriculture régionale.

2.1 Présentation de données essentielles sur une partie de la réalité des paysans du Boyacá qui dans leur majorité habitent en réalité des zones rurales-urbaines et accomplissent leurs travaux agricoles sur des terrains très petits à flanc de colline, souffrant du manque d’eau.

2.2 Examen du cas de Don Roque, qui représente les paysans qui se consacrent entièrement à

leur petite unité de production, grâce à une division familiale du travail. Il essaye en permanence des adaptations et changements de cultures tout en combinant agriculture traditionnelle et spécialisée.

2.3 Présentation de Don Florentino, symbole de la paysannerie qui a réussi à articuler harmonieusement activités agricoles et commerciales.

2.4 Analyse de la manière dont les petites et très petites propriétés ont forcé les habitants des zones rurales (hommes) à vendre leur force de travail comme journaliers, et les femmes à

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se charger des activités agricoles, d'ou une “Féminisation de l’agriculture”; c’est le cas de don Víctor et doña Rosalbina

2.5 Réflexion sur la manière dont une culture spécialisée réussit à remplacer les cultures traditionnelles et les animaux domestiques. L’émigration des jeunes vers la ville a laissé seules dans les campagnes de nombreuses personnes âgées. Ces dernières abandonnent souvent leur parcelle par vieillesse ou solitude. La viticulture, exigeante en matière technique et technologique, a poussé ces viticulteurs à vendre leur vignoble. C’est le cas de don Parmenio et doña María Inés.

2.6 La vendange fait revivre les moments festifs de la récolte paysanne, l’importance du travail familial, la générosité du patron. Cette partie est aussi l’occasion de faire le constat de la précarité technique des travaux agricoles.

Chapitre 3

La production viticole paysanne réorganise les espaces de la petite unité de production et le temps de ses multiples activités.

3.1 Où nous nous intéressons au processus productif qui mêle la production agricole de cultures transitoires avec les cultures permanentes, ces dernières demeurant minoritaires dans la région. D’où l’émergence de nouveaux calendriers agricoles, la réorientation de la géographie et de l’architecture du paysage dans la petite unité de production.

3.2 Nous montrons ici, qu’au cœur des multiples activités que le processus productif implique, la protection des grappes est ce qui occupe et préoccupe le plus les paysans. C’est jusqu’à nos jours l’activité qui nécessite le plus de main d’œuvre.

3.3 Nous soulignons dans cette partie que les paysans continuent à produire de la matière première, dans le cas qui nous occupe, au bénéfice d’un monopole qui élabore des vins et impose des prix aux récoltes. Il n’en reste pas moins qu’aucun autre produit agricole n’a pour le moment entraîné des excédents équivalents à ceux du raisin. Les bénéfices dégagés par les producteurs paysans sont généralement investi dans l’entretien de l’habitat et des cultures.

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3.4 Où nous attirons l’attention sur le fait que l’appropriation sociale de connaissances en matière vitivinicole, de la part des paysans, résulte d’un effet de démonstration d’une pédagogie populaire ancrée dans des activités festives: élections de Reines, Jour du viticulteur, entre autres.