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«PRÊCHE LA PAROLE»

Dans le document Td corrigé 1923 - La Sainte Bible pdf (Page 126-129)

«PRÊCHE LA PAROLE»

2 Timothée IV, 1-8.

L'apôtre Paul allait terminer sa carrière. Il avait combattu le bon combat; il avait soutenu la lutte contre l'ennemi pour établir l'Assemblée, le témoignage du Seigneur; sa course était achevée ; de Damas à la cour de Rome il avait pleinement accompli son service (v. 17) ; il sortait du combat, ayant gardé dans ses mains la foi intacte, l'ensemble de toutes les vérités qui lui avaient été confiées .et que la foi saisit: il avait « gardé la foi ». Mais, avec une perspicacité selon Dieu, il se rendait compte du déclin de la mai son de Dieu. Cet édifice, élevé si fidèlement par lui, commençait à se lézarder; et il savait quels progrès le mal ferait jusqu'aux derniers jours.

Il sentait douloureusement le relâchement de ceux qui travaillaient à l'œuvre du Seigneur. Dans sa première défense, tous l'avaient abandonné. Peu d'années auparavant, en écrivant aux Philippiens, il disait que «tous cherchaient leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ ». Un fidèle serviteur restait avec lui; un seul qui fût animé d'une sincère sollicitude à l'égard de ce qui les concernait. Il s'agit de Timothée qui «servait avec lui dans l'Évangile, comme un enfant sert son père.» C'était vers lui, son enfant dans la foi que, dans ces jours sombres, il portait ses regards. Il aurait été connu dans les épreuves en travaillant avec l'apôtre. Mais désormais ce n'était plus avec Paul que Timothée allait travailler, mais seul, au milieu d'un état de choses fâcheux qui s'aggravait encore. Mais comment Timothée, jeune, craintif, faible, pourrait-il accomplir un tel service et faire face aux difficultés qui

étaient au devant de lui? Dans la ruine, pas plus que dans les beaux jours de l'Église, Dieu ne prend en considération la valeur de l'homme.

L'apôtre en avait fait lui-même l'expérience. « Quand je suis faible, dit-il, alors je suis fort. » C'est j'arme placée entre les mains de celui que le Seigneur fortifie pour accomplir son œuvre qui a de la valeur. Paul avait dit à Timothée: « Aie un modèle des saines paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et l'amour qui est dans le Christ Jésus» (Chap. I, 13). Il devait «exposer » justement la parole de la vérité. » Il avait pleinement compris la doctrine de Paul, sa conduite, son but constant. Il avait été pleinement convaincu des choses qu'il avait apprises; sachant qu'il les avait apprises de Paul auquel le Seigneur les avait révélées. Dès son enfance, il connaissait les saintes lettres qui pouvaient le rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus. Armé de cette manière, ayant en mains l'Écriture inspirée de Dieu, et propre a accomplir toute Son œuvre, il pouvait aller en avant, quoi qu'il en fût de sa personne. Cette Parole opérerait au milieu de la ruine comme elle l'avait fait aux plus beaux jours de l'Assemblée à son début. Cette même Parole nous la possédons encore et nous avons à l'écouter et à la faire valoir dans les jours fâcheux que nous traversons.

L'apôtre, dans la conscience que sa fin est proche, recommande à Timothée de la manière la plus solennelle l'usage de la Parole. Il remet, pour ainsi dire entre ses mains, l'arme avec laquelle il avait combattu lui-même.

Il est intéressant de remarquer que Timothée personnifie, en quelque sorte, le ministère dans les dernierS jourS. Il Était faible, #raintif, timide ; mais il avait reçu un don, et devait le faire valoir. Les croyants étant privés d'un grand nombre de dons qui ne fonctionnaient pas à la place q5e Dieu leur avait assignée, Timothée devait faire l'œuvre d'un docteur, d'un pasteur, d'un évangéliste, étant nourri dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine qu'il avait pleinement comprise (1 Timothée IV, 6). Il en est de la ruine actuelle, de l'Église, comme des sombres jours de la ruine d'Israël: Dieu peut se servir d'un Éhud, d'un gaucher, n'ayant qu'une courte épée sous son vêtement, ou d'un Shamgar, avec un aiguillon à bœufs, pour accomplir son œuvre (Voyez Juges V, 15 et 31.) Mais la Parole, exposée au mépris du monde, et représentée par ces armes, a la même efficace dans tous les temps; elle ne la perd pas plus que Celui dont elle est la voix.

L'apôtre adjure Timothée «devant Dieu et le Christ Jésus, qui va juger vivants et morts ». Le sentiment de la présence de Dieu et du Christ Jésus auquel tout service doit s’adresser; la pensée que le jugement est proche, dans lequel tout sera manifesté; l'apparition de Christ, quand tout œil le verra, quand personne ne pourra se soustraire à l'éclat de sa lumière; son règne où tout correspondra à la pensée de Dieu en vue de la terre; tous ces faits solennels, présents à l'esprit de Paul et dont dix-neuf siècles nous ont approchés, dès lors, devaient engager Timothée à prêcher «la Parole ». Combien plus devons-nous aujourd'hui la prêcher et l'écouter! « Car la parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur» (Hébreux IV, 12.)

Aux jours de Timothée on écoutait encore la Parole. Tant que cette disposition existait, il devait en profiter pour la prêcher. Il devait insister en temps et hors de temps, convaincre, reprendre, exhorter avec toute longanimité et doctrine. On sent ici que l'on avait déjà affaire à l'indifférence spirituelle ou aux raisonnements humains, puisqu'il fallait insister en saisissant toute occasion. Timothée devait convaincre ces auditeurs afin qu'ils ne se contentassent pas d'une connaissance superficielle qui, à la première occasion cèderait aux enseignements provenant d'autres sources. Il devait reprendre et exhorter; corriger ce qui était défectueux, encourager à marcher dans le bien, et cela avec longanimité et doctrine, usant de patience et de support en présence d'une ignorance souvent coupable; mais ne se départant jamais de la doctrine de la vérité dans toute sa pureté. En un mot, il lui fallait présenter la Parole pour qu'elle combatte le mal décrit aux versets 16 et 17 du chap. II. « Car il y aura un temps -dit l'apôtre, qu’ils ne supporteront plus le sain enseignement; mais, ayant des oreilles qui leur déman-gent, ils s’amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises, et ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables. »

Nous sommes dans ce« temps» où les hommes détournent leurs oreilles de la vérité, et mettent de côté l'enseignement de la Parole de Dieu; parce qu'elle le juge en plaçant la lumière et la vérité devant eux. Ils veulent des choses plus agréables, ayant même un caractère religieux, pourvu qu'elles flattent la chair et laissent dormir la conscience. Dans ce but, ils s'amassent des docteurs qui répondent à leurs désirs. Au lieu de laisser la saine doctrine venir à eux et opérer en eux, ce sont eux qui cherchent les docteurs qui leur plaisent, sachant que, si même ils parlent de la Parole, ils éviteront son tranchant

pour la chair. Ces docteurs, il leur en faut un grand nombre pour répondre à tous les goûts variés de leurs publics divers.

Nous vivons dans un temps où les prédictions de l'apôtre se réalisent pleinement. Nom sommes donc exposés à en subir l'influence et malheureusement nous ne la subissons que trop. La Parole de Dieu est le remède efficace pour lutter contre ce courant d'indépendance et d'erreur. Moins que jamais il ne nous faut en négliger la lecture, individuellement, en famille, en assemblée. Elle doit habiter richement en nous. Un contact habituel avec elle produira tout naturellement ses effets, parce qu'elle est vivante,opérante et pénétrante; mais il faut la lire avec attention, respect et prières; non par acquit de conscience, ou superficiellement; il faut se laisser convaincre et corriger par elle en la recevant comme d'autorité divine. Il ne faut pas en lire une partie pour reprendre aussitôt une lecture plus agréable à nos goûts naturels, ou livrer notre esprit à d'autres sujets qui, comme les oiseaux de la parabole, enlèveraient la bonne semence pour l'empêcher de produire du fruit.

Nous avons à lutter contre le besoin d'entendre des paroles agréables à l'oreille, car il nous expose à chercher nos jouissances en dehors du terrain de la vérité. Ceux qui font ainsi paraissent n'être pas étroits, voudraient prouver que l'on peut s'associer à tout ce qui est bon sur quelque terrain que ce soit.

Ils prétendront aussi qu’ils vont entendre prêcher l'Évangile, plus clairement, plus à la portée de chacun que dans le cercle restreint où l'obéissance à la Parole les aurait placés.

Un autre moyen dont l'Ennemi se sert efficacement pour faire perdre le goût de la Parole de Dieu et la capacité de la comprendre, ce sont les lectures religieuses diverses qui foisonnent de nos jours. Elles usurpent souvent, dans nos maisons, la place des Écritures, et des précieux écrits par lesquels nous pouvons être développés spirituellement, en apprenant à connaître mieux la pensée de Dieu sur les gloires du Seigneur pour nous transformer à son image, sur la position élevée du chrétien et de l'Église, sur la vérité du rassemblement des enfants de Dieu selon la Parole. N'est-il pas remarquable que le Seigneur ait pourvu à ce qu'un ministère pareil à celui de Timothée puisse avoir lieu dans les temps de la fin auxquels nous sommes arrivés.

On trouve, il est vrai de bonnes publications que l'on est heureux de voir répandre et qui font du bien en détournant les âmes des lectures mauvaises qui abondent. On est heureux de voir travailler à l'endiguement du mal, à retenir quelque peu la marée montante d'immoralité et d'iniquité qui envahit de plus en plus la chrétienté. M:ais il ne faut pas confondre l'œuvre que l'on cherche à accomplir dans le monde pour enrayer les progrès du mal, avec l'œuvre qui s'adresse aux enfants de Dieu. Il faut à la famille de Dieu le pain de la maison paternelle, et c'est le Christ que la Parole nous présente. «Prêche la Parole. »

Cette Parole nous montre à quelle distance nous sommes du modèle parfait, mais elle ne nous fait pas seulement mesurer cette distance, elle juge ce qui en est la cause; elle nourrit, et donne la force d'accomplir ce qu'elle nous enseigne; elle convainc, corrige, instruit dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre. Il faut que Christ soit formé en nous pratiquement, pour que nous revêtions ses propres caractères et soyons dignes de porter son nom. Cette œuvre ne peut s'accomplir que par la Parole présentée dans sa pureté. Elle apporte la mort à ce qui est de la chair, et elle développe la vie de Christ dans le nouvel homme. Telle lecture, ou tel dis-cours, ont-ils formé en nous quelque caractère de Christ? Nous ont-ils fait accepter la mort du vieil homme, ou ont-ils cherché à le cultiver? Une chrétienne disait un jour que chaque fois qu'elle avait entendu prêcher, un des plus grands prédicateurs populaires du jour, elle était remplie de bonnes intentions, mais que ces dernières disparaissaient vite. Si la Parole de Dieu avait été prêchée et avait atteint sa conscience, elle au rait non seulement produit chez elle le désir de mieux faire, mais elle lui aurait montré son incapacité pour y arriver, et plaçant le Modèle devant ses yeux, elle lui aurait communiqué la force de marcher sur ses traces, dépendant de Lui seul pour vaincre ce qui s'y opposait.

Il est facile, par l'éloquence, de faire vibrer les sentiments pour un moment mais l'œuvre est super-ficielle, et n'a pour résultat que d'illusionner l'âme et de la conduire ensuite à de tristes déceptions. Au contraire, la Parole de Dieu opère et pénètre; elle est l'œil de Dieu qui nous conduit au dedans de nos cœurs et de nos consciences pour nous montrer ce qui nous empêche de manifester les caractères de Christ.

Si nous sommes au milieu de ceux qui ne supportent pas le sain enseignement et qui se cherchent des docteurs qui chatouillent leurs oreilles, n'oublions pas que nous avons aussi affaire à la « tromperie de hommes et leur habileté à user de voies détournées pour égarer.» Dans ce but, ils se servent de moyens très divers. Satan sait se déguiser en ange de lumière et ses serviteurs en ministres de justice. Il sait distribuer l'erreur en dilutions et la présenter sous des formes très attrayantes, à l'insu même des instruments qu/il emploie, et dans lesquels on ne soupçonnerait ni mauvaise intention, ni

mauvaise doctrine. Il ne commence jamais par présenter ouvertement sa pensée. Il prépare le terrain en l'arrosant de bonté, d'amour fraternel large, d'une charité qui admire le bien où qu'il se fasse, d'une indulgence qui se cont%nte d'intentions louables là où les procéDés ne seraieNt pas scripturaires. On nous dira: N'est-ce pas ces qualités que le SeigNeur a manifestées dans sa marche ici-bas?

Certainement, et nous avons tous à les pratiquer mieux que nous ne l'avons fait jusqu'ici ! Mais si nous voulons être de vrais disciples de Christ, soumis à la Parole, nous discernerons ce qui manque dans le bien que nous pouvons admirer, non pas avec la satisfaction de juger et de blâmer, mais afin de marcher nous-mêmes dans toute la vérité et d'aider ensuite nos frères à y marcher.

La vérité, la sainteté, la justice sont inséparables de l'amour. L'apôtre exhorte à «être vrais dans l'amour » pour croître jusqu'à Christ: «L'amour se réjouit avec la vérité.» Nous sommes exhortés à

«poursuivre la paix avec tous et la sainteté sans laquelle nul ne verra le Seigneur.» Le maintien de la vérité et de la sainteté est une condition essentielle du témoignage rendu au Seigneur. L'ennemi fait son possible pour nous faire passer légèrement sur des choses aussi importantes. Tous admettent cependant que la vérité doit être maintenue, mais le désir d'union parmi les chrétiens, l'œuvre de l'évangélisation, l’amour entre tous, la font considérer comme chose secondaire.

Aujourd'hui, le grand but de l'Ennemi est d'affaiblir le faible témoignage que le Seigneur s'est suscité jusqu'à son retour prochain. Hélas! Nous rendons à l'Adversaire son œuvre facile, par notre mondanité, notre affaiblissement spirituel, l'indifférence qui nous fait traiter d'étroitesse et de manque d'amour le maintien de la vérité.

Après avoir affaibli le témoignage par de nombreuses divisions, il veut le ruiner davantage encore;

c'est pourquoi il cherche à réunir ceux qu'il a divisés, non pas sur le terrain de la vérité, ce qui certes serait à désiRer, mais en niant ou en atténuant les erreurs qui ont causé ces divisions, erreurs avec lesquelles ne peuvent marcher ceux qui désirent être fidèles129au Seigneur en gardant sa Parole et en ne reniant pas son nom. Pour réunir des chrétiens hors du terrain de la vérité, l'ennemi insinue qu'il fAut revenir en arrière et revoir si les erreurs étaIent tellEs qu'il ait129fallu s'en séparer. Hélas! Dans bien Des cas, cette séparation n'aurait pas été nécessaire avec plus de patience et moins de volonté propre. Mais sommes-nous plus spirituels que ceux qui étaient alors à la brèche et qui avaient un jugement plus sûr que le nôtre, parce qu'ils vivaient plus que nous dans la séparation du mal et du monde ! Au contraire, en vertu de notre affaiblissement, nous nous laissons influencer par les circonstances; ce n'est qu'avec des mains tremblantes que nous retenons la vérité qui nous a été enseignée par ceux qui nous ont précédés, et qui étaient doués d'une manière toute spéciale pour remettre en lumière les vérités fondamentales de l'Assemblée, méconnues durant des siècles. Mais si nous n'avons pas qualité pour juger de nouveau ce que de plus spirituels que nous ont fait sous le regard du Seigneur, nous avons la responsabilité d'agir selon les principes scripturaires dans les circonstances où nous nous trouvons aujourd'hui.

Pour marcher sûrement au milieu d'un état de choses, si compliqué, si travaillé par l'ennemi, si semé d'écueils de tous genres, nous avons la Parole que Paul recommandait à Timothée de prêcher; la Parole de la grâce à laquelle Paul: recommandait l'Église d'Éphèse. C'est sur elle qu'il faut insister, à elle qu'il faut prêter une oreille attentive afin d'être accomplis et parfaitement accomplis pour toute bonne œuvre, et non pour quelques-unes seulement.

Le jour est proche où tout sera manifesté, où Paul recevra la couronné de justice que le Sei gneur juste juge lui donnera, ainsi qu'à tous ceux qui' aiment son apparition, qui vivent avec la pensée qu'un jour tous les résultats de leur marche seront manifestés. L'apôtre Paul n'attendait pas même ce jour-là pour être dans la lumière. Après avoir parlé du tribunal de Christ, il dit: « Mais nous avons été manifestés à Dieu. » Il vivait dans la présence de Dieu, dans laquelle toutes ses pensées, tous les motifs de ses actions étaient jugés.

Puissions-nous tous, en attendant son apparition, vivre pratiquement dans cette présence, et n’avoir besoin d'autres motifs pour marcher d'une manière qui lui soit agréable que l'amour pour lui, qui ne peut se manifester que dans l’obéissance à ses commandements.

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RECUEIL D'EXHORTATIONS ET D'APPELS

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