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LE CANTIQUE NOUVEAU

Dans le document Td corrigé 1923 - La Sainte Bible pdf (Page 122-125)

LE CANTIQUE NOUVEAU

Cette expression: Le Cantique nouveau a122plus122d'Une fois occupé ceux Qui étudient la Parole et, plus spécialement, peut-Être, ceux qui s'occupent des questions prophétiques. Leurs pensées à ce sujet ne nous ont jamais entièrement satisfaits. L'idée dominante chez quelques-uns, et qui, toute incomplète qu'elle soit, se rapprocherait le plus de notre conclusion, c'est que le Cantique nouveau

célèbre le caractère du Seigneur comme triomphateur. Il sera aisé de montrer que cette interprétation manque de précision et qu'elle est loin de répondre entièrement à la pensée que le mot «Cantique nouveau» veut exprimer. L'examen des divers passages où nous trouvons ce terme nous amènera, je le pense, à une interprétation plus précise. Il serait contre la pensée de l'auteur d'offrir, dans ce petit travail, un aliment à l'intelligence; il désire, au contraire, le voir servir à l'édification des âmes en leur faisant apprécier davantage les gloires multiples de notre adorable, Seigneur et Sauveur.

Avant de présenter notre conclusion, nous examinerons aussi brièvement que possible tous les passages où ce terme se rencontre:

Apocalypse V

« Et ils chantent un Cantique nouveau disant: Tu es digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux» (v. 9.)

Nous commençons notre examen par ce chapitre, parce que nous y trouvons, très clairement exprimés: 1° le milieu dans lequel le Cantique nouveau est chanté ; 2° les personnes qui le chantent. 3°

Le contenu du Cantique et l'Objet qu'il célèbre. Si l'on ose parler de la sorte, nous avons donc ici «le Cantique nouveau modèle », c'est-à-dire qui contient à la fois tous les éléments de la louange qu'il a mission a'exprimer.

En premier lieu donc, la scène dans laquelle il est entonné est le ciel. C'est là qu'est établi le trône même de Dieu, au milieu duquel on voit l'Agneau immolé.

Ensuite, ceux qui entonnent le Cantique nouveau sont les saints glorifiés, envisagés par anticipation lorsque leur nombre sera complet, ayant le ciel pour domicile éternel et établis eux-mêmes sur leurs propres trônes. Ces saints, avec les quatre animaux, comprennent l'ensemble des rachetés céleste ressuscités et glorifiés, c'est-à-dire tous ceux qui, depuis la chute, ont hérité du salut, jusqu'au moment où s'ouvriront les événements prophétiques de la fin. Ces saints glorifiés peuvent célébrer, avec intelligence, Celui qui est mort pour eux et dont la résurrection leur a acquis la place glorieuse qu'ils occuperont à jamais. Ils sont rois et sacrificateurs, compagnons de Celui qui exerce la royauté et la sacrificature suprêmes. Si leur règne céleste est le sujet proéminent, le règne auquel ils auront part (et d'autres encore avec eux) n'est pas omis: «Ils règneront sur la terre» (v. 10.) Cette part est encore fu-ture ; les anciens n'occupent pas encore, dans ce passage, le département terrestre du royaume, mais ils en tiennent déjà, ce qui est de beaucoup supérieur, le département céleste.

En troisième lieu, l'Objet du Cantique nouveau, c'est Lui, Lui seul, l'Agneau immolé, établi publiquement comme le Centre éternel de toutes choses. Quant à son Contenu le Cantique nouveau célèbre le Christ, comme ayant, par son sacrifice, remporté la victoire sur toute la puissance de l'Ennemi, afin d'acheter pour Dieu, par son sang, une multitude d'adorateurs. Cependant, comme nous l'avons dit, le Cantique nouveau qui exprime tant de choses, n'exprime pas ici la relation définitive des rachetés avec: la sphère terrestre, car il se borne à dire: «Ils règneront sur la terre. » Christ lui-même a vaincu pour ouvrir le livre et en briser les sceaux, c'est-à-dire pour donner libre cours aux jugements qui délivreront la terre, mais, au Chap. V, son règne, pas plus que celui des saints qui en dépend, n'est établi ici-bas. Il ne peut l'être que par les jugements qui vont avoir lieu. Ce n'est pas ici, mais au chap.

XIX de ce livre que nous le voyons apparaître personnellement, sur la terre comme juge. Sa relation comme Roi avec son peuple Israël est caractérisée ici par ces mots: «le lion de Juda, la racine de David» (v. 5), mais ce triomphateur royal nous est présenté sous des traits bien plus élevés, qui donnent essor au Cantique nouveau, c'est-à-dire comme ayant droit à toute domination dans le ciel et sur la terre par un sacrifice qui a brisé la puissance de Satan et a fait échapper pour toujours les saints glorifiés à leur cruel ennemi.

Nous, les saints qui sommes aujourd'hui, sur la terre, attendant la venue du Seigneur et ne participant à cette scène qu'en espérance, nous pouvons déjà entonner par anticipation le Cantique nouveau d'Apocalypse V, parce que, tout en étant encore dans notre état d'imperfection, nous sommes ressuscités avec Christ et que nous appartenons, par l'Esprit, à la scène occupée par notre Sauveur glorifié.

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Considérons maintenant le Cantique nouveau, tel que les Psaumes nous le présentent. Une première remarque de toute importance, c'est que, dans les Psaumes, le Cantique nouveau n'est pas chanté dans

le ciel, mais sur la terre où le règne de Christ est établi ou sur le point de s'établir. Je veux dire que, lorsqu'il est entonné sur la terre il est près de revêtir ou a déjà revêtu un nouveau caractère. La terre n'est plus la scène du mal ou de l'éloignement de Dieu, que nous habitons, le royaume dont Satan est le prince et où il domine. Elle est une terre renouvelée, semblable à un tapis secoué de ses impuretés, balayé de ses souillures par le jugement pour devenir le marchepied des pieds de l'Éternel, délivrée, en un mot, du pouvoir de Satan, lié pour mille ans. Il faut que, ce grand fait ayant eu lieu, la création actuelle soit digne de saluer le Roi entrant dans son règne. Historiquement, le Cantique nouveau des Psaumes vient donc après celui d'Apocalypse V qui célèbre dans le ciel le jour encore futur où le Seigneur prend le livre et en rompt les sceaux pour donner essor aux jugements qui prépareront Son règne sur la terre.

Psaume XXXIII.

«Exultez en l'Éternel, vous justes ! Aux hommes droits sied la louange. Célébrez l'Éternel avec la harpe, chante ses louanges avec le luth à dix cordes; chantez-lui un Cantique nouveau » (v. 1-3.) Ce Psaume fait suite au Psaume XXXII ème où, en vertu de l'œuvre de la croix, appliquée à des coupables qui viennent confesser leurs péchés devant Dieu, nous entendons des chants de triomphe de la délivrance» (v. 7.) L'âme est délivrée de toute sa culpabilité; Dieu lui-même a «pardonné l'iniquité de son péché» (v. 5). Il n’y a plus que joie pour elle; le pécheur est devenu un «juste», en vertu de la rédemption, un «homme droit» en vertu de la confession des péchés (Voyez XXXII, 1, 11; XXXIII, 1). Alors retentit le Cantique nouveau (XXXIII, 3). Le Psaume dont nous nous occupons a une cer-taine analogie avec Apocalypse V. Dans ces deux passages, la rédemption est à la base de tout, mais, dans l'Apocalypse, la scène est céleste, ici terrestre. En vertu de la rédemption, l'heureux racheté est introduit sur une scène qui sera la terre millénaire, témoin « de la justice et du jugement et pleine de la bonté de l'Éternel» (v. 5), bonté qui repose sur les rachetés « selon qu'ils se sont attendus à lui» (v.

22) ; sur une scène où l'Éternel est craint universellement (v. 8), où « tous les cœurs sont formés par lui» (v. 15) ; où tous les siens « s'attendent à sa bonté» (v. 18) et se réjouissent en lui (v. 21). En vertu de la rédemption, l'Éternel s'est choisi un peuple pour son héritage (v. 12). Lui, le Créateur, l'introduit en pleine bénédiction sur la terre, après avoir dissipé le conseil des nations (v. 10).

Ce Psaume nous présente donc trois choses déjà signalées au chap. V de l'Apocalypse: une scène nouvelle: la terre, pleine de la bonté de l'Eternel - un peuple nouveau, juste et droit de cœur - un Cantique nouveau célébrant les résultats d'une œuvre reçue par la foi: le rachat, la transgression pardonnée, le péché couvert, la conscience purifiée, qui est à la base de toutes les bénédictions futures.

Psaume XL.

« Il a mis dans ma bouche un Cantique nouveau, la louange de notre Dieu» (v. 3.)

Ce Psaume ne nous parle pas proprement de la mort de Christ, c'est-à-dire de l'œuvre rédemp trice accomplie sur la croix. Nous y voyons Christ, venant comme homme, en parfaite obéis sance, pour faire la volonté de Dieu, se substituant aux sacrifices de la loi dont Dieu n'a pas voulu, devenant lui même le sacrifice, et atteint, jusqu'à les faire siennes, par les iniquités de ceux qu’il venait sauver.

Aussi Dieu lui a répondu par la résurrection: «Il m'a fait monter hors du puits de la destruction, hors d’un bourbier fangeux; et il a mis mes pieds sur un roc» (v. 2.) Cette position d'homme ressuscité, il la partage avec les siens. C'est Lui-même qui entonne un Cantique nouveau, approprié à la position nou-velle qu'il occupe par sa résurrection, un Cantique dont Dieu est l'objet. La résurrection est donc la victoire célébrée, plutôt que l'œuvre rédemptrice accomplie à la croix dont nous parlent Apocalypse V et les Psaumes 32 et 33. Les saints participent à cette victoire, c'est pourquoi il est dit que le Cantique nouveau, entonné par Christ homme, est «la louange de notre Dieu.» Le thème du cantique est l'exaltation du nouveau caractère de Dieu qui a triomphé de la mort en puissance, en ressuscitant l'homme Christ Jésus et en donnant la même position à ceux qu'il était venu sauver en prenant leur place.

Au Psaume XL ème, les saints ne sont pas sur la nouvelle terre, comme au Psaume XXXIII ème, mais Christ est transporté par la résurrection dans une nouvelle scène et y introduit les siens.

Ceux-ci ont part à une vie toute nouvelle, à une vie de résurrection à laquelle convient un Cantique nouveau. C'est Christ qui est entré dans cette nouvelle scène et y a rendu participants ceux qu'il a rachetés. Ceux-ci se trouvent dans une condition nouvelle, amenée par la résurrection de Christ.

Il en est de même aujourd'hui pour le chrétien. La scène dans laquelle il se trouve corporelle ment n'a pas changé. Cependant Christ est là, au milieu des siens, les ayant associés à Sa vie de résurrection devant son Dieu et leur Dieu, dans les relations toutes nouvelles dans lesquelles il est entré Lui-même, comme homme. Ce Psaume fait penser en quelque mesure aux quarante jours de la résurrection de Christ sur la terre. 1° La scène va changer pour Lui, elle va aussi changer pour nous. 2° Le caractère dei Dieu est exalté comme ayant mis fin par la résurrection à notre ancienne position. 3° C'est cette victoire, accordée par Dieu à l'Homme obéissant jusqu'à la mort, que le Cantique nouveau célèbre.

Seulement, dans ce Psaume, c'est Dieu, que Christ exalte (non pas le Père, sujet propre au Nouveau Testament) et qu'Israël célèbre avec lui.

(À suivre).

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LE DISCIPLE ANANIAS

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