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catégories raciales au sein de l’identification

sociale de « ceux du milieu »

Durant le cours de notre enquête, nous avons été confrontés à la prégnance des catégories raciales dans le cadre du recueil des auto-positionnements des enquêtés.

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ESCUSA Elodie ǀ Thèse pour le doctorat en Science politique | 2015 173

3.3.1 La perception de la catégorie « middle

class » comme une identité de « Blancs »

Nous nous sommes rendu compte que le terme « middle class » était une étiquette utilisée pour l’auto-positionnement par certains, mais que, pour beaucoup, elle suscitait des réserves.

Nous avons donc interrogé nos enquêtés sur le sens de « middle class » pour eux, et leur avons demandé les associations d’idées que ce terme pouvait susciter. Nous leur avons également demandé s’ils se reconnaissaient appartenir à cette catégorie, et sinon, de quelle façon ils se positionnaient dans la société.

Voyons tout d’abord les réponses à la première partie de la question qui portait sur le champ d’associations, les représentations suscitées par le mot « middle class ». Les réactions peuvent être classées en deux grands ordres : le refus de s’identifier à une catégorie décrite comme extérieure et liée à une identité raciale « blanche », et l’adhésion totale ou partielle à la catégorie mais selon certaines conditions.

 La description d’un groupe social considéré comme extérieur ou

étranger à soi, ou qui l’a été dans un temps passé assez récent (celui de l’apartheid)

L’extrait ci-après est représentatif des réponses (9 sur 28) qui associent la catégorie « middle class » à la population européenne vivant dans des territoires réservés aux « Blancs » sous l’apartheid (« those days ») : les banlieues au nord de Johannesburg notamment. Selon Doria, 51 ans, gestionnaire dans une ONG (entretien n°1) : « Les classes moyennes vivent à Rosebank, conduisant une Mercedes, font leurs courses à Woolworths et boivent du thé Lipton »314.

Le terme est associé à des marques et à des territoires autrefois réservés aux « Blancs » et qui semblent encore inaccessibles. D'ailleurs, l’enquêtée poursuit l’évocation de ce temps-là : « there was no black soul in the suburbs ».

Il y a donc un sentiment d’exclusion dans l’expression « middle class », comme si cette catégorie ne pouvait désigner qu’un autre que soi-même. Nous pensons que cette extériorité provient d’un marquage racial de la catégorie qui est fortement

314 “Middle classes would be living in Rosebank, driving a Mercedes, shopping at Woolworths,

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associée aux « Blancs ». En raison de l’expérience du régime de la ségrégation, qui se manifestait notamment par l’assignation de quartiers de résidence pour les populations « noires » à l’écart des centres villes et le plus loin possible des lieux de résidence des « Blancs », les « middle class » ne peuvent, selon nos enquêtés, que se situer dans les banlieues huppées du nord de la ville.

L’impossibilité de se rallier à cette étiquette malgré le changement objectif de sa situation financière et sa stabilité professionnelle est bien exprimée par R. qui, comme son âge nous l’indique, a vécu la plus grande partie de sa vie sous l’apartheid :

« Je ne peux pas dire que je suis ‘classe moyenne’. Je suis toujours celle que je suis. Je vais toujours à la ‘location’315

pour rendre visite à ces dames, cela n’a pas d’importance le lieu où j’habite maintenant, je les respecte toujours et je ne me considère pas comme étant au-dessus d’elles ou quoi. Non.. parce que quel que soit mon parcours, [la location] c’est toujours chez moi. »316 Rethabile, 50 ans, téléopératrice (entretien n°7)

Accepter ce terme de « classe moyenne » pour l’appliquer à son propre positionnement rentre en conflit avec son passé et l’expérience de la ségrégation qui marque sa trajectoire sociale et sa mémoire personnelle. L’expérience de la ségrégation est si prégnant pour Rethabile qu’il lui est impossible (« je ne peux pas dire ») de reconnaître son appartenance à cette catégorie malgré des revenus assez conséquents pour notre échantillon : R30 000 pour le ménage constitué de son mari et de deux enfants.

Le passé est souvent mobilisé dans les discours de positionnement social. Cela reflète selon nous le fait que la distinction sociale est récente en Afrique du Sud, notamment pour les individus classés dans les populations « noires ». Pouvoir se positionner (et donc choisir ou évaluer sa position) dans l’échelle sociale est quelque chose de récent pour les populations « noires » et « coloureds ».

315 « Location » fait référence aux quartiers populaires où vivaient les populations « noires », « indiennes » et « coloureds » avant les années 1950 et la création des townships. Ces quartiers, tels Sophiatown ou Vrededorp sont aujourd’hui devenus des lieux communs de nostalgie car les différentes catégories raciales vivaient ensemble, et, semble-t-il dans la paix et une certaine richesse culturelle (Myriam Makeba etc.) qui disparaît ensuite.

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“I can’t say I am middle class. I’m still who I am. I still go to the location, meet with those

ladies, it doesn’t matter where they stay, I still value them, they I don’t see myself better or anything, no because wherever you go, it’s my home .

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« Après 1994, nous jugeons désormais les gens sur leur valeur, leur richesse et il y a davantage de respect pour la richesse que pour l’intellect. Autrefois, on considérait les Blancs comme les possédants. Depuis 1994, nous réalisons que nous sommes désormais égaux, que nous aussi pouvons faire partie des possédants, et être jugés à partir de ce que nous avons, notre richesse matérielle.»317 – Gary, 53 ans, enseignant (entretien n°14)

Quand on leur demande à quoi elles associent la catégorie « classe moyenne », les personnes interrogées décrivent des signes de richesse extérieure, des p ossessions ou des lieux correspondant à l’image qu’ils se font d’une vie aisée assez lointaine, avec des référents souvent Européens ou « Blancs » en termes de styles de vie. La catégorie semble alors fonctionner comme une identité extérieure à eux, lointaine et stéréotypée, qui n’appartient pas à leur monde, à leur façon de vivre. Elle est décrite par des termes tels que « high class », « that’s not the life I have » etc. La référence à la culture européenne ou occidentale pour décrire la « classe moyenne » en Afrique du Sud transparaît également dans notre étude qui portait sur les pratiques alimentaires de la petite classe moyenne (Chevalier et Escusa 2011). Pour autant, les données relevées lors de nos séjours en observation dans les familles d’accueil ne nous ont pas indiqué que cette catégorie supérieure de référence « blanche » ou « européenne » est une catégorie d’aspiration pour nos enquêtés. Elle semble être trop exotique pour adopter effectivement ses pratiques sociales et son style de vie.

Enfin, les critères financiers sont bien sûr mobilisés pour définir une « classe moyenne » extérieure à sa propre identité :

« La classe moyenne c’est des gens qui contrôlent leurs finances. ‘Tu t’offres cette vie’ Mais c’est seulement 5% de la population. Moi, si je perds mon boulot, ma maison va être menacée. Moi, je suis coincée. Ce que j’ai et ce que je suis en train de payer, rien de plus. »318 – Leratong, 31 ans, agent immobilier et entrepreneur (entretien n°28)

Leratong exprime l’idée qu’elle n’a pas de patrimoine, pas de capital ou d’épargne qui puissent lui assurer un filet de sécurité, ce qui est en effet un des critères

317 “After 1994, we are now judging people on their values, their wealth; there is more respect for

wealth than for intellect. We used to see the Whites as “the haves” so after 1994 we realize we are now equal, so we can also be part of the haves, judging you on your material wealth, what you have.”

318 “The middle class are people in control of their finances. “you a fford life”, it’s like only 5% of

the population. Me, if I lose my job, my house will be in trouble. Me I’m squeezed. What I have is what I’m paying for.”

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communs objectifs de « ceux du milieu » qui n’ont pas, ou très peu, de capital économique.

Pour Xolani, 28 ans, consultant (entretien n°2), l’identification à la « classe moyenne » ne va pas de soi. Elle est fonction du contexte social. Elle dépend d’une première identification au sein de son groupe racial : « le groupe racial des Noirs ». Selon lui tout est question de « contextualisation ».

« Dans ce contexte [de l’apartheid], et à l’intérieur de ce groupe, alors je fais partie de la classe moyenne. En tant que citoyen sud-africain, je ne pense pas que je fasse partie. Car on ne m’a pas donné des droits entiers en tant que citoyen de ce pays. »319

 L’adhésion totale ou partielle à l’étiquette « classe moyenne »

14 enquêtés sur 28 ont accepté la catégorie « middle class » pour décrire leur auto-positionnement. C’est-à-dire la moitié de l’échantillon. Dans ces cas de figure, les personnes interrogées décrivent alors la classe moyenne par des caractéristiques proches de leur situation. Par exemple : « La classe moyenne, qu’elle soit supérieure ou inférieure, elle a les bases : une maison, une voiture et un emploi ou une petite entreprise. » 320

Un bémol doit être apporté à cette analyse car certaines personnes semblent émettre cette identification de façon un peu « forcée » ou du moins guidée par nos questions. Comment savoir si l’identification à la classe moyenne n’est pas tout simplement suscitée par notre présence et la conduite de l’entretien ?

Comme le soulignent M.C. Lavabre et F. Haegel (2010a :236) à partir des concepts de Bernard Lahire, la méthode d’entretien donne à voir (voire produit) de l’identité au sens d’auto-perception, « une image de soi pour soi et pour autrui » ou dit autrement, « une verbalisation de soi ».

En effet, certains individus affirment correspondre à la catégorie mais il se mble que cela soit le résultat a posteriori d’une considération ou d’un regard suscités par notre entretien.

Par exemple, Rosa (entretien n°8) :

319 “Within that context and within that group, I am part of the MC. As a south African citizen, I

don’t think I am part of the MC. I was not given my full rights as a citizen of the country.”

320 “Your middle class whether upper or lower, they have the basics: house, a car and they are

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« Oui sûrement on peut dire qu’on est classe moyenne parce que on a une maison à nous, qu’on a pas à rembourser, on peut se débrouiller nous-mêmes, on peut se divertir, sortir .. On est pas de la classe ouvrière parce qu’on peut faire beaucoup de choses qu’eux ne peuvent pas faire.. c’est pour cela qu’ils disent qu’on est plus élevés. »321

Nous retrouvons ici l’idée de capacités distinctives : « nous pouvons faire des choses ».

D’autres nous ont dit que ce n’était pas nécessairement comme cela qu’ils se percevaient spontanément. Beaucoup disent ne pas vraiment se poser la question en ces termes, ne pas se positionner nécessairement en termes de « classes » dans la société. Selon Haegel et Lavabre (2010b : 324-5), « […] certains acteurs sociaux – sans doute moins nombreux aujourd’hui compte tenu de l’injonction de réalisation de soi et de l’impératif de réflexivité qui semble caractériser les sociétés contemporaines – n’ont qu’une faible conscience discursive (Giddens 1987) ; ils ne se posent pas la question de leur identité sauf si on la leur pose. » De plus, il faut ajouter le biais d’interprétation créé par la traduction de « classe moyenne » en anglais. L’acception anglaise « middle class » charrie avec elle la tradition sociologique britannique selon laquelle cette catégorie désigne plutôt ce que nous appelons la « classe moyenne supérieure ». Selon C. Bidou-Zachariasen qui s’intéresse aux classes moyennes dans la sociologie britannique : « […] la traduction de « middle classes » par « classes moyennes » est approximative car l’histoire de cette terminologie est différente dans les deux pays. Dans le langage courant, le terme « middle classes » évoque plutôt les couches aisées de la population.» (Bidou-Zachariasen 2000 :777).

L’identification (ou non) à la catégorie « middle class » par nos enquêtés ne peut se comprendre sans la prise en compte du fait que cette catégorie a une histoire en Afrique du Sud. Celle-ci comporte des résonances avec la tradition sociologique britannique, mais elle est aussi entièrement singulière car liée à un passé de ségrégation. Nous avons donc découvert que dans l’imaginaire de nos enquêtés, elle comportait une forte connotation raciale. Elle est non seulement une catégorie sociale fortement associée aux « Blancs », mais aussi, par extension, à leurs lieux

321 “Yes I guess we could say we are middle class because we have a self-owned house, we don’t

owe it, we have a car, we are able to help ourselves, we can entertain ourselves we can go out. We are not working class because we can do many things they can’t do.. so they say we are upper.”

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de résidence et leurs modes de vie (voiture individuelle, villa etc.). L’appropriation de cette étiquette par certains de nos enquêtés (souvent parmi la tranche haute de revenus de notre panel) est néanmoins un signe de reconfiguration des catégories sociales et raciales.

3.3.2 La prégnance de l’identification raciale dans

les discours des enquêtés « Coloureds »

Pour les individus « Coloureds » de notre panel d’enquêtés, que nous n’avons pas voulu exclure ou dissocier a priori dans la construction de notre objet théorique, puis empirique, c’est précisément à ce moment-là de l’entretien (« Comment vous situez-vous socialement ? ») que les récits diffèrent des autres enquêtés.

Car à la suite de ces questions sur leur positionnement social, ils nous expliquent de quelle société nous parlons alors, et de ses transformations post -apartheid. Leur identification sociale apparaît alors « conditionnée » ou imbriquée dans une certaine vision de la société et de leur trajectoire sociale qu’ils tiennent à nous préciser. Comme si leur appartenance même à cette soci été dans son ensemble, et son caractère multiracial revendiqué depuis 1994, leur posait problème.

Nous avons en effet recueilli dans les entretiens et dans des situations d’observation un sentiment de xénophobie vis-à-vis de la majorité « noire », désormais représentée par le gouvernement ANC.

De plus, le positionnement social qu’on leur suggère de formuler est très souvent lié à un positionnement politique. En fait, de ce positionnement social problématique naît parfois un engagement politique.

Gary, 53 ans, enseignant dans un lycée à Lenasia (entretien n°14)322 par exemple, commence l’entretien en répondant à nos sollicitations pour décliner son identité selon une grille assez classique : nom, âge, profession. Profitant d’un moment de silence, il rajoute alors ceci : « ethnic group : Coloured ». Il évoque ensuite son

322 Qui était le township construit pour les « Indiens » au sud de Soweto et dont les écoles sont aujourd’hui réputées pour la qualité de l’enseignement (et le niveau de langue anglaise notamment) ce qui poussent les familles de Soweto ou d’Eldorado Park qui en ont les moyens à y envoyer leurs enfants au prix de frais de transport plus élevés.

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engagement initial pour l’ANC et la lutte (« struggle »), puis sa déception envers le parti et son abstentionnisme aujourd’hui.

« Malheureusement, c’est encore fondé sur des lignes raciales, tu as besoin de tes votes Indiens, tes votes Coloureds.. nous sommes un pays divisé. Même si nous nous disons unis, et organisons de grands évènements comme la Coupe du Monde et tout ça. On se regarde les uns les autres en termes de couleur. »323

Sally, employée de banque, (entretien n°15) qui a une « bonne situation » selon ses propres termes, pense pourtant que la vie était meilleure sous l’apartheid.

« La seule fois où j’ai voté différemment c’est quand.. la première élection en 1994 j’étais encore mineure mais la seconde j’ai voté pour le parti national, durant le premier gouvernement [1996]. La raison pour laquelle j’ai voté pour le Parti National c’est que nous avions une vie très agréable, [Rosa, présente lors de l’entretien, acquiesce de la tête], il y avait du travail pour tout le monde, on avait tout ici, ils faisaient en sorte que les rues soient nettoyées, la police faisait son travail, on avait tout. Même si c’était l’apartheid, ce n’était pas si visible. […] ce n’était pas si terrible hein ?»324

D., le frère de Rosa de la famille d’accueil A, se lance un jour dans une violente diatribe raciste alors que nous étions en voiture :

« Cette corruption.. c’est terrible et c’est causé par les Noirs. Est-ce que tu connais un seul Blanc qui a été impliqué dans un de ces scandales depuis 94 ? Non, que des Noirs, qui fraudent, qui trafiquent les papiers et les contrats.. c’est pour ça que je dis que ces Noirs sont stupides, qu’ils ont rien dans le cerveau et qu’ils n’apportent que malheur au pays. Tu sais ce qu’ils font au Ministère de l’Intérieur depuis 5 ou 10 ans, ils laissent tous les Nigérians et les Somaliens entrer.. on s’est battus pour la liberté de ce pays, pour que maintenant ils le laissent à manger aux chiens, ils le laissent être envahis par ces africains.. tu sais ces africains des autres pays d’Afrique.. Et tu sais comment ils font pour t’avoir, ils te disent combien ils ont souffert pendant l’apartheid, combien de fois va-t-on devoir regarder ces films qui passent toujours en boucle à la télé sur l’apartheid.. ils aiment jouer ce rôle de victimes. Mais tu sais quoi ? nous aussi, les Coloureds, les Indiens on s’est battus, les Blancs aussi, mais on en parle jamais et maintenant ce sont eux les seules victimes. Et toi tu

323 “Unfortunately, it is still based on racial lines, you need your Indian votes, your coloureds

votes.. we are still a divided country. Even though we call ourselves united, and have big event with the world cup and everything. We all look at one another in terms of colour.”

324 “The only time I voted differently is when.. the first election in 94 I was underage but the

second one I voted for the NP, during the first government [1996]. The reason why I voted NP is we had a very good life, there was work for everybody, we had everything here, they would make sure the streets were cleaned out, the police was doing its job, we had everything. Even if it was apartheid, it wasn’t so visible. […] but it wasn’t so bad.. hey?”

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t’apitoies sur leur sort et pendant ce temps ils te poignardent dans le dos en te volant. C’est comme ça qu’ils font. »

Notre séjour de trois mois au sein de l’extension 2 d’Eldorado Park, située juste en face du quartier dit « noir » de Devland, nous a fait comprendre que les catégories raciales étaient présentes dans les discours mais aussi dans la vie quotidienne. Vivant au rythme de la famille pendant ces quelques mois, les déplacements, les courses, les cercles de sociabilité étaient « colorés » : les quartiers « indiens », « blancs » ou « coloureds » de la ville, ainsi que leurs habitants, étant systématiquement préférés aux parties dites « noires » de Johannesburg.

Eldo’s FM

C’est la radio communautaire du quartier dont nous avons rencontré la directrice des programmes B., 31 ans (entretien n°23). Elle habite encore chez sa mère, extension 9 d’Eldo’s comme les gens disent ici. La radio est écoutée et a une influence sur les jeunes du quartier selon Teddy Matera (le fils du gangster -poète Don Matera engagé dans la lutte