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Prédiction de la texture de la canopée par les variables environnementales et topographiques

CHAPITRE 5 : LES DRIVERS DE LA DIVERSITÉ STRUCTURALE DES FORÊTS DENSES

5.3.2 Prédiction de la texture de la canopée par les variables environnementales et topographiques

5.3.2.1 Influence de l'environnement et de la topographie sur la texture de la canopée

En considérant l'ensemble des sites, les réponses partielles de l'indice de granulosité PC1 pour les cinq variables les plus influentes (Figure 5.4-1 A haut) indiquent qu'il est principalement influencé par l'insolation (58,7 %), particulièrement au-delà de 1200 kWh/m2 : plus l'insolation augmente plus la texture est fine. Les mêmes tendances sont observées sur chacun des sites pris séparément. Cependant la variabilité de l'indice de granulosité expliquée par cette variable oscille entre 34,7 % et 53,2 % selon les sites (Figure 5.4-2 à 3-5 A).

Les précipitations constituent la 2ème variable qui influence le plus la texture sur l'ensemble des sites (23.2 %, Figure 5.4-1 A haut) et sur les sites de La Guen, Aoupinié, Forêt Plate, Jiève, Tiwaé et Atéu (entre 21, 4 et 29, 9 %, Figures 3-2 à 3-5 A). Sur l'ensemble des sites, l'amplitude des variations de PC1 est faible (entre 0,1 et -0,01), et la tendance varie énormément le long du gradient de précipitations entre les valeurs de PC1 négatives et positives, ce qui ne permet pas de relier ce gradient de texture aux précipitations. En revanche, à l'échelle des sites, malgré les importantes fluctuations de l'indice de granulosité en fonction des précipitations, la texture de la canopée a tendance à être plus grossière lorsque les précipitations augmentent. Cette tendance est particulièrement observable sur les sites d'Atéu, Aoupinié, Forêt Plate et Jiève (influence de 29,9 %, 26,7 %, 23,8 %, 21,5% respectivement).

L'altitude influence le gradient de texture sur l'ensemble des sites (11,9 %) et sur tous les sites individuellement (entre 13,7 et 25,3 %), excepté sur le site de Forêt Plate. A partir d'environ 600 m la texture est de plus en plus fine jusqu'au maximum d'altitude observé. Entre 0 et 600 m les tendances varient. Elles varient peu pour les sites qui présentent des gammes de variation de l'altitude moyennes à faibles (Site de l'Aoupinié, Figure 5.4-3 bas). Sur les sites qui présentent de larges gammes d'altitude, la texture évolue des grains fins vers des grains grossiers entre 0 et 600 m d'altitude (site d’Atéu, Figure 5.4-5 bas). Sur le site de Forêt Plate, cette tendance n'est pas observée car la gamme de variation des altitudes y est très faible (entre 136 m et 777 m, Figure 5.1). En outre, les figures (Figure

5.4-B) permettent de mettre en évidence les effets d'interaction entre des paires de variables. Ainsi l'interaction de niveaux élevés d'altitude et de précipitations a tendance à engendrer des textures plus grossières (Figure 5.4-1 à 3-5 B), et inversement l'interaction de faibles niveaux d'altitude et de précipitations a tendance à engendrer des textures plus fines.

Enfin, sur l'ensemble des sites comme sur les sites pris individuellement, l'inclinaison de la pente et le CTI influencent moins le gradient de texture (entre 3,6 et 11 % et entre 2,6 et 10,4 % respectivement) que l'insolation, l'altitude ou les précipitations. Cependant, sur la moitié des sites (Forêt Plate, Bouirou, La Guen, et Atéu pour la pente et Tiwaé, Jiève, La Guen et Atéu pour le CTI) nous avons observé des textures plus fines sur les inclinaisons de pente élevées et sur les terrains de forme convexe (type crête) et au contraire des textures plus grossières sur les inclinaisons de pentes faibles et sur les terrains de forme concave (type talweg). En outre, des interactions entre l'inclinaison de la pente et l'insolation ont été observées sur certains sites (Atéu, Tiwaé, Aoupinié et Jiève, Figure 5.4-2 et 5.4-4 B), caractérisés par de larges gammes d'altitudes, de pentes et d'insolation (Figure 5.1). L'interaction entre ces deux variables, pour un même niveau d’insolation, engendre des textures plus grossières lorsque les pentes sont inférieures à environ 40° puis des textures plus fines au-delà.

5.3.2.2 Influence de l'environnement et de la topographie sur l'hétérogénéité de la canopée

L'hétérogénéité de la texture (indice PC2) est principalement influencée par l'altitude et les précipitations. Ces variables expliquent respectivement en moyenne 28,5 % et 25,3% de la variabilité de PC2 sur les huit sites et 43,9 % et 21,7 % sur l'ensemble des sites. En dessous de 600 m d’altitude, selon les sites, l'hétérogénéité de la texture diminue, reste stable ou augmente légèrement entre 0 et 600 m d'altitude, alors qu'elle augmente fortement au-delà de ce seuil. L'influence des précipitations est moins claire. L'hétérogénéité de la texture augmente avec les précipitations sur seulement quatre sites : Forêt Plate, La Guen, Jiève et Atéu. De plus, sur tous les sites, il semble que l'interaction entre l'altitude et les précipitations a moins d'effet sur l'hétérogénéité de la texture (PC2) que sur la texture (PC1) de la canopée elle-même (Figure 5.4-6 à 5.4-9 B bas).

L'insolation influence également l'hétérogénéité de la texture (entre 13,4 et 22,3 %) sauf sur le site de La Guen (Figure 5.4-6 A, haut). Lorsque l'insolation augmente, jusqu'à environ 1700 kWh/m2,

la texture a tendance à devenir plus homogène, au-delà de ce seuil elle tend à être plus hétérogène. Cependant la gamme de variation de PC2 le long du gradient d'insolation reste faible (≤ 0,2) hormis sur le site d'Atéu (Figure 5.4-6 A bas).

L'influence de l'inclinaison de la pente et du CTI a plus d'impact sur l'hétérogénéité de la texture (PC2) que sur la texture (PC1). En effet, ces variables influencent l'hétérogénéité de la texture entre 9,6 et 22,9 % pour l'inclinaison de la pente (8,4 % pour l'ensemble des sites) et entre 9,3 et 18,2 % pour le CTI (5,2 % pour l'ensemble des sites). Sur la moitié des sites (Aoupinié, Forêt Plate, La Guen et Jiève) l'hétérogénéité de la texture semble diminuer entre 0 et environ 30° d'inclinaison de pente puis augmenter au-delà de 30°. Sur les trois autres sites, la gamme de variation de PC2 reste inférieure à 0,2 le long du gradient d'inclinaison de la pente. En outre, l'interaction entre l'insolation et la pente a une influence sur l'hétérogénéité de la texture, elle augmente pour les pentes comprises entre 0° et environ 30° (Figures 5.4-6 à 5.4-9 B bas). Enfin, l'hétérogénéité de la texture varie beaucoup le long du gradient de CTI sur des gammes de PC2 restreintes (≤ 0,2). Ainsi aucune tendance n'est observée entre cette variable et l'hétérogénéité de la texture.

Figures 5.4 - 1 à 16 (ci-dessous) : A) Relations entre l'indice de texture (PC1 ou PC2) et les cinq variables prédictives les plus influentes. Les indices de texture (axe Y) ont été centrés (moyenne de la distribution = 0) et réduits entre -1 et 1. Les chiffres entre parenthèses indiquent la contribution de chaque variable explicative à la variabilité de la variable expliquée. B) Représentation en 3-Dimensions des interactions entre les indices de texture PC1 et PC2 (axe Z) et les variables environnementales et topographiques (axe X et Y) ajustées avec des arbres de régression (BRT). Les variables environnementales et topographiques sont mises à l'échelle en fonction de leur gamme sur chaque site étudié. Les indices de texture (axe Y) ont été centrés (moyenne de la distribution = 0) et réduits entre -1 et 1.

Figure 5.4 – 1 : Tous les sites, influence des variables environnementales et topographiques sur les indices de texture PC1 (en haut) et PC2 (en bas).

Figure 5.4 – 2 : Site de La Guen (en haut) et d’Atéu (en bas), influence des variables environnementales et topographiques sur l'indice de granulosité PC1.

Figure 5.4 – 3 : Site de Tiwaé (en haut) et de l'Aoupinié (en bas), influence des variables environnementales et topographiques sur l'indice de granulosité PC1.

Figure 5.4 – 4 : Site d'Arago (en haut) et du Jiève (en bas), influence des variables environnementales et topographiques sur l'indice de granulosité PC1.

Figure 5.4 – 5 : Site de Forêt Plate (en haut) et Bouirou (en bas), influence des variables environnementales et topographiques sur l'indice de granulosité PC1.

Figure 5.4 – 6 : Site de La Guen(en haut) et d’Atéu (en bas), influence des variables environnementales et topographiques sur l'indice d'hétérogénéité PC2.

Figure 5.4 – 7 : Site de Tiwaé (en haut) et de l'Aoupinié (en bas), influence des variables environnementales et topographiques sur l'indice d'hétérogénéité PC2.

Figure 5.4 – 8 : Site d'Arago (en haut) et de Jiève (en bas), influence des variables environnementales et topographiques sur l'indice d'hétérogénéité PC2.

Figure 5.4 – 9 : Site de Forêt Plate (en haut) et de Bouirou (en bas), influence des variables environnementales et topographiques sur l'indice d'hétérogénéité PC2.