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La population à l’étude est composée de jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans ayant vécu une séparation parentale alors qu’ils étaient enfants ou adolescents. De plus, leur garde a été contestée devant les tribunaux, plus précisément à la Cour supérieure, alors qu’ils étaient âgés de 6 à 17 ans.

Cette population a été choisie afin d’avoir l’opinion d’acteurs sociaux ayant vécu la problématique à l’étude (Mayer et Deslauriers, 2000). De plus, le fait d’interviewer de jeunes adultes permet d’examiner le regard de ce groupe, aujourd’hui, avec le recul du temps. En prenant une population de jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans, cela permet de prendre du recul face à chacun des niveaux d’influence possible qui aurait pu être présent avec une population mineure. Dans les situations de séparation parentale conflictuelle, des enfants peuvent être influencés par la position des parents, se sentir responsables de l’un ou l’autre des parents, voire, dans des cas rares, mais sévères, vivre une situation d’aliénation parentale (Amato et Booth, 1997; Booth, 1999; Gagné, Drapeau et Hénault, 2005; Saint- Jacques et Drapeau, 2008).

Cette tranche d’âge représente les jeunes adultes émergents (Arnett, 2000). De plus, rencontrer des adultes permet d’obtenir une population qui souhaite d’elle-même s’exprimer sur son expérience. Les jeunes peuvent le faire s’ils le souhaitent, mais ils doivent avoir l’autorisation de leurs parents. En faisant le choix d’une population constituée de personnes majeures, on permet que certains adultes s’expriment alors qu’ils n’auraient peut-être pas pu le faire lorsqu’ils étaient mineurs, en raison du consentement parental requis. En optant pour une population de jeunes adultes, on réussit à donner la parole à ceux-ci, sans obtenir ce consentement parental, tout en permettant un certain recul de leur part. La restriction d’âge, quant à elle, est justifiée par la volonté d’être le plus fidèle possible aux situations actuelles concernant une mésentente des parents concernant la garde de leur enfant. Une population de jeunes adultes (18 à 25 ans) a été sélectionnée puisqu’on cherche à éviter qu’un participant plus âgé soit sélectionné et que son expérience présente une situation trop différente comparativement aux situations plus récentes.

La population à l’étude se divise en deux groupes. Le premier groupe est celui où les jeunes adultes ont été entendus (témoignage devant un juge, représentation par avocat ou rencontre avec un expert psychosocial) à l’intérieur du processus lorsqu’ils étaient mineurs. Le deuxième groupe est celui où les jeunes adultes n’ont pas été entendus à l’intérieur du processus. Certains critères d’inclusion et d’exclusion ont été déterminés afin que les répondants sélectionnés correspondent bien aux objectifs de ce mémoire.

3.3.1 Les critères d’inclusion

Les personnes sélectionnées ont été choisies en fonction des critères suivants : 1. Être âgé de 18 à 25 ans;

2. Avoir vécu la séparation parentale à l’âge de 6 à 17 ans;

3. La séparation parentale doit avoir créé une mésentente concernant la garde de l’enfant;

4. Le litige entourant en tout ou en partie la garde de l’enfant doit avoir été réglé par la Cour supérieure du Québec;

3.3.2 Critère d’exclusion

Un critère d’exclusion a été déterminé. Le litige doit avoir été réglé devant la Cour supérieure, et non devant la Cour du Québec (Chambre de la jeunesse). Les principes et les procédures régissant les cas entendus par la Cour du Québec (Chambre de la jeunesse) sont différents de ceux impliqués dans les situations entendues devant la Cour supérieure. Un biais important, forçant cette décision, est que les enfants, dont le dossier est réglé devant la Cour du Québec (Chambre de la jeunesse), sont toujours représentés par un avocat. Cependant, pour ce qui est de la Cour supérieure, l’avocat à l’enfant est facultatif et, comme déjà mentionné, peu commun. Il est donc nécessaire de faire la distinction entre ces deux tribunaux.

3.3.3 Échantillonnage

Puisqu’il s’agit d’une étude qualitative, la technique d’échantillonnage utilisée est fondée sur un choix de cas correspondant à des caractéristiques précises de la population plutôt que le hasard (Chauchat, 1985; Ouellet et Saint-Jacques, 2000).

L’échantillon est de type contraste-saturation, car il permet de comparer deux groupes tout en assurant une représentation qualitative suffisante de chacun des groupes sur un même sujet (Pires, 1997). Ce type d’échantillon est pertinent puisqu’il permet l’analyse comparative intergroupe (Pires, 1997). Dans le cas de ce mémoire, c’est à l’aide de caractéristiques spécifiques (avoir été entendu ou ne pas avoir été entendu) qu’on analyse par comparaison ces deux différents contextes. Ces deux groupes ont été sélectionnés selon le principe de diversification externe qui implique de créer des groupes pour représenter tous les acteurs concernés et s’attarder à la recherche de profils différents (Frisch, 1999; Pires, 1997;

Van Campenhoudt et Quivy, 2011). Cette diversification favorise l’atteinte de la saturation (Pires, 1997), c’est-à-dire l’atteinte d’un échantillon qui est suffisamment grand pour que la poursuite de la collecte de données n’amène plus de nouvelles informations (Ouellet et Saint-Jacques, 2000). Ce type d’échantillon cherche à comparer à l’aide de critères différents (avoir été entendu ou non) l’expérience commune et les différences quant aux deux situations, soit le litige parental concernant leur garde (Pires, 1997).

Dans une étude qualitative, un échantillon d’environ une dizaine de participants peut être suffisant (Van Campenhoudt et Quivy, 2011). Un échantillon constitué de 12 jeunes adultes

était ainsi visé au départ. On cherchait à ce que six d’entre eux aient été entendus par l’un ou l’autre des modes de participation lors du litige concernant leur garde au moment de la séparation de leurs parents et que six d’entre eux n’aient pas été entendus lors de ce litige. Au final, notre échantillon est composé de 13 participants (7 entendus et 6 non entendus). Cette méthode permet d’obtenir des propos de jeunes adultes ayant vécu une expérience similaire, mais dont l’implication dans ce processus n’a pas été la même.

3.3.4 Modalités de recrutement des participants

Diverses stratégies de diffusion et de recrutement ont été déterminées afin de constituer l’échantillon de participants. Le recrutement s’est effectué par un courriel transmis à la communauté de l’Université Laval (Annexe 5). Deux envois ont été réalisés; le courriel a été transmis pour la première fois au début de la session d’été 2019 et une seconde fois au début de la session d’automne 2019. Le choix de contacter le milieu universitaire se justifie par l’âge cible de notre population à l’étude. Les réseaux sociaux (Facebook et Instagram) ont été utilisés afin de diffuser l’affiche présentant ce projet (Annexe 6). L’ensemble des participants (n = 13) ont été sélectionnés selon ces deux méthodes. Il n’a pas été nécessaire de modifier les critères de sélection initiale.

Les personnes intéressées à participer à cette recherche ont pu contacter l’étudiante par courriel ou par téléphone. Au moment du premier contact, l’étude leur a été présentée (Annexes 3 et 4). Une vérification a été effectuée afin de voir s’ils correspondaient aux critères de sélection. Par la suite, pour les participants qui répondaient à ces critères, un rendez-vous a été fixé avec eux pour l’entrevue. Un questionnaire sociodémographique a également été rempli (Annexe 1). Les entrevues ont été réalisées en face à face, par téléphone, par FaceTime ou par Skype. Il a été proposé de les rencontrer chez eux, à l’Université Laval ou dans un autre milieu de leur choix afin qu’ils soient à l’aise et qu’ils se sentent en sécurité. Les entrevues ont été enregistrées avec le consentement explicite des participants prévu à l’intérieur du formulaire de consentement (Annexe 7).