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CHAPITRE 1 : L’ENSEIGNEMENT AU VIETNAM SOUS LA COLONISATION

6. Révolution Nationale et enseignement colonial : 1940-1945

6.2. Politique éducative

Un instrument politique revalorisé

Instrument politique majeur, la politique éducative résulte pendant la guerre d’un « savant mélange entre les principes de Maréchal Pétain et les initiatives de l’Amiral

Decoux »534. Ce dernier adopte et adapte les principes de l’enseignement vichyste : éducation morale (famille, obéissance, respect de la hiérarchie), éducation « nationale » (patriotisme), importance du travail manuel (goût de l’effort, amour du travail), pratique du sport (santé, courage, discipline). La présentation de l’œuvre française « dans la grandeur, dans la

noblesse de sa mission et de sa civilisation » doit inspirer « affection et reconnaissance au peuple protecteur »535. Comme en Métropole, le culte du Maréchal est imposé dans les écoles. Les élèves sont invités à afficher un portrait de Pétain pour se motiver. Les remises de prix, auxquelles participe l’Amiral, font passer le message d’un pétainisme adapté à chaque public : pétainisme « confucéen » pour les Vietnamiens, pétainisme « bouddhique » au Laos et au Cambodge536.

Decoux se donne les moyens de cette instrumentalisation de l’école. Le budget total de l’Éducation augmente considérablement, passant de 127 millions de piastres en 1938 à 290 millions en 1944537. Les effectifs scolaires suivent, comme le montre le tableau suivant.

534

Bezançon, op.cit., p. 297

535

Bulletin Général de l’Instruction Publique, 4e trimestre 1942, cité par Bezançon, op.cit., p. 312

536

Pascale BEZANÇON, Une colonisation éducatrice ? L’expérience indochinoise (1860-1945), op. cit., p. 310.

537

Albert CHARTON, Tableau statistique de l’enseignement en Indochine (1930, 1938, 1944), op. cit. Pour 1942, TRỊNH VĂN THẢO, L’école française en Indochine, op. cit., p. 136.

Tableau 3. Effectifs de l’enseignement franco-indigène de 1940 à 1943538

Année 1940 1941 1942 1943

Pénétration scolaire 119080 238950 213143 316505

Elémentaire 221984 226441 297170 230481

Elémentaire plein exercice 82336 81113 86631 87001

Primaire plein exercice 62490 63611 68692 73331

Total 1er degré 485890 610115 665636 707318

Primaire supérieur 5818 6163 6521 6550

Secondaire 636 697 927 1329

Professionnel 3093 3461 3233 3518

Total 2nd degré + professionnel 9547 10321 10681 11397

Le premier chantier scolaire de Decoux est l’enseignement élémentaire et primaire. En 1941, des milliers de villages sont encore sans école. Dans ces zones mal contrôlées, le besoin de combattre les « propagandes subversives » s’ajoute à la volonté d’apporter l’instruction publique. Le programme de construction est accéléré et le nombre d’écoles de pénétration, d’écoles élémentaires et d’écoles primaires double pour atteindre 14.000 en 1944539

, cet enseignement scolarisant alors plus de 700.000 élèves. L’enseignement privé compte 150.000 élèves en 1944540. L’alphabétisation des populations, à laquelle participent les mouvements de jeunesse et des associations comme l’Association pour l’expansion de l’étude du quốc ngữ, prend de l’ampleur : en 1945, 2000 volontaires participent à l’alphabétisation de près de 60.000 personnes541. La progression de l’enseignement enseignement primaire supérieur est plus modeste (6550 élèves dans 20 établissements en 1944), mais celle de l’enseignement professionnel est notable, avec 3532 élèves en 1944, ce qui reflète les restructurations engagées peu avant la guerre542 et les efforts de Decoux pour industrialiser l’Indochine et développer l’artisanat543. Mais ces effectifs restent faibles.

538

Sources : GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE, Annuaire Statistique de l’Indochine 1941-1942,

Volume 10, Hanoi, Imprimerie d’Extrême-Orient, 1941. GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE, Annuaire

Statistique de l’Indochine 1943-1946, Volume 11, Hanoi, Imprimerie d’Extrême-Orient, 1948. Albert CHARTON,

Tableau statistique de l’enseignement en Indochine (1930, 1938, 1944), op. cit.

539

GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE, Annuaire Statistique de l’Indochine 1943-1946, Volume 11,

op. cit., p. 43.

540

Ibid.

541

David G. MARR, Vietnamese tradition on trial, 1920-1945, op. cit., p. 180‑182.

542

Albert CHARTON, « L’évolution culturelle de l’Indochine », Politique étrangère, no 1, 1947, pp. 51‑68.

543

Jean DECOUX, A la barre de l’Indochine, Histoire de mon Gouvernement Général, op. cit., p. 407. Vichy élabore en 1941 un Plan décennal d’équipement des colonies prévoyant une industrialisation de l’Indochine. Ce plan est abandonné en 1942, mais les réalisations de Decoux s’en inspirent. Jean MARTIN, Lexique de la

Les réformes de Decoux concernant l’enseignement secondaire, telles que la suppression de la gratuité du second cycle et l’intégration des écoles primaires supérieures au secondaire sont appliquées en Indochine, mais la principale innovation est le retour aux humanités classiques : jusque-là, les élèves indochinois, du fait de leur passage quasi-obligé par l’enseignement primaire supérieur, ne pouvaient se diriger que vers la section moderne du secondaire, faute de latin. Le directeur de la DGIP, Albert Charton, note en 1941 que

nombreux sont les bacheliers qui n’ont pu acquérir qu’un maniement automatique et mécanique de la langue française, sans aisance, sans style, sans véritable imprégnation de notre culture.544

Des sections secondaires classiques (latin-grec) sont ouvertes en 1941 dans les lycées franco-indigènes545, suivies en 1942 d’une section classique extrême-orientale où le latin est remplacé par l’étude de la langue et de la littérature classique chinoise et vietnamienne546. En conséquence, le secondaire franco-indigène triple ses effectifs, passant de 553 élèves en 1939 à 1329 en 1944547. En 1942, le Baccalauréat local est enfin supprimé. En ce qui concerne les lycées français, Charton note que ces établissements « expressément destinés à la population

scolaire française, sont devenus, par l’application d’un libéralisme indiscutable, des lycées franco-indochinois »548. Rien n’aura jamais donc vraiment dissuadé les élites indochinoises d’y mettre leurs enfants : la prédiction de 1914 selon laquelle le Lycée Albert-Sarraut « deviendra de plus en plus un établissement indochinois »549 s’est réalisée. Les effectifs des lycées français restent stables, avec 2300-2400 élèves dont 20% d’Indochinois550. Le Lycée Albert-Sarraut atteint 1386 élèves (dont 251 Indochinois) en 1943. En 1944, Chasseloup- Laubat compte 1074 élèves (dont 251 Indochinois) et Yersin en compte 682 (dont 94 Indochinois)551.

L’autre grand chantier est l’Université Indochinoise, qu’il s’agit de développer et de mettre à niveau, ne serait-ce que pour permettre aux étudiants bloqués en Indochine de suivre

544

Albert CHARTON, Lettre aux chefs des services locaux d’enseignement, Résidence Supérieure du Tonkin, juin 1941, ANOM, Nouveau Fonds, dossier 3.595. Cité par Pascale BEZANÇON, Une colonisation éducatrice ?

L’expérience indochinoise (1860-1945), op. cit., p. 305.

545

Albert CHARTON, L’enseignement du second degré. Rapport du Commissaire fédéral à l’enseignement, Fédération Indochinoise, 1946, ANOM, Fonds ministériel, Nouveau fonds, Indochine 4, Carton X 2, Dossier 1323.

546

PHAN TRỌNG BÁU, Giáo dục Việt Nam thời cận đại [L’Education au Viet Nam aux temps modernes], op. cit., p. 179. Les manuels de vietnamiens sont ceux de Dương Quảng Hàm (1898-1946), l’un des trois premiers enseignants (avec Bùi Kỷ et Lê Thước) à enseigner la littérature vietnamienne dans les écoles primaires supérieures et les lycées franco-indigènes.

547

Albert CHARTON, L’enseignement du second degré. Rapport du Commissaire fédéral à l’enseignement,

op. cit., p. 4.

548

Ibid., p. 2.

549

GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE, Rapports au Conseil de Gouvernement. Session ordinaire de

1914. Deuxième partie, op. cit., p. 750.

550

Renseignements statistiques sur l’Indochine, op. cit.

551

Albert CHARTON, L’enseignement du second degré. Rapport du Commissaire fédéral à l’enseignement,

des études supérieures552. L’École Supérieure des Sciences, créée en juillet 1941, compte 275 étudiants en 1944553. En 1943, la Section Architecture554 de l’École des Beaux-arts est transformée en École d’architecture555 dont les diplômes valent ceux de la Métropole. Une Cité Universitaire de 800 places est construite et ses bâtiments accueillent les élèves dès 1944556. A la rentrée 1943, le corps professoral comprend près de 120 enseignants dans les facultés et dans les écoles supérieures557. Pour la première fois depuis sa création, les effectifs de l’Université augmentent significativement et doublent durant la guerre : en 1944, il y a 1524 étudiants (contre 732 en 1939) dont près d’un quart de Français (contre 12% en 1939558) bloqués en Indochine.

Le Mouvement Sport et Jeunesse

Le pétainisme indochinois utilise comme en métropole deux processus pour assoir son idéologie : l’armée est employée pour faire de la propagande et de la pédagogie, tandis que la société civile est « militarisée » via les mouvements de jeunesse559. Un Commissariat général à l’Éducation Physique, aux Sports et à la Jeunesse, est créé en 1941. Il est d’abord rattaché à la DGIP puis, très significativement, au cabinet militaire du Gouvernement Général. Il est censé détourner la jeunesse de l’influence japonaise tout en améliorant son quotidien560. Pour son responsable, le Capitaine Maurice Ducoroy, il est préférable que les jeunes chantent « Maréchal nous voilà » que « Mikado nous voici »561. Ce « Mouvement Ducoroy », vaste réseau d’organisations de jeunesse et d’infrastructures sportives, se développe rapidement : en 1944, on compte 1111 stades, 210 piscines, 1129 clubs sportifs (pour 86.075 licenciés) et 1156 moniteurs562. De grands évènements sportifs sont organisés, tels le Tour d’Indochine. La

Jeunesse d’Empire Français chapeaute l’ensemble des mouvements de jeunesse – Jeunes

552

Pascale BEZANÇON, Une colonisation éducatrice ? L’expérience indochinoise (1860-1945), op. cit., p. 305.

553

Albert CHARTON, L’enseignement supérieur français en Indochine. Rapport du Commissaire fédéral à

l’enseignement, Fédération Indochinoise, 1946, p. 4, ANOM, Fonds ministériel, Nouveau fonds, Indochine 4,

Carton 410 X 2, Dossier 1323.

554

En 1939, l’Inspecteur Général des Travaux Publics avait affirmé « que la valeur de ces architectes

indochinois ne répondait pas réellement à ce titre, qu’il y avait là une erreur de termes et qu’il fallait les considérer tout au plus comme des commis du Bâtiment », ce qui avait provoqué des grincements de dents côté

indochinois. GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE, Recueil des procès-verbaux des séances plénières du

Grand Conseil des intérêts économiques et financiers de l’Indochine, session ordinaire de 1939, Hanoi,

Imprimerie d’Extrême-Orient, 1940, p. 155.

555

Jean DECOUX, A la barre de l’Indochine, Histoire de mon Gouvernement Général, op. cit., p. 403.

556

Auguste RIVOALEN, « L’œuvre française d’enseignement au Viêt-Nam », op. cit., p. 411.

557

GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE, Annuaire Statistique de l’Indochine 1943-1946, Volume 11,

op. cit., p. 45‑46.

558

Pascale BEZANÇON, Une colonisation éducatrice ? L’expérience indochinoise (1860-1945), op. cit., p. 344.

559

Anne RAFFIN, Youth mobilization in Vichy Indochina and its legacies, 1940 to 1970, op. cit., p. 20.

560

Ibid., p. 64.

561

Maurice DUCOROY, Ma trahison en Indochine, Paris, Editions Inter-Nationales, 1949, p. 105.

562

d’Annam, Jeunes Lao, organisations chrétiennes, scouts... –, qui finissent par atteindre

environ un million de membres563, autant que la population scolaire. Ces organisations pratiquent les activités du scoutisme mais donnent aussi des cours d’alphabétisation564, et plus tard d’artisanat et d’agriculture afin de se rapprocher des populations rurales565.

Bilan éducatif et culturel

Du point de vue éducatif, il y a une accélération du développement de l’enseignement primaire et de l’alphabétisation. Même si l’offre est toujours très inférieure aux besoins, cet ultime élan éducatif a peut-être bénéficié à la campagne d’alphabétisation entreprise en 1944- 1945 par le Viet-Minh566. L’autre réalisation notable concerne l’Université de Hanoï, enfin devenue un véritable établissement d’enseignement supérieur. L’enseignement secondaire a bénéficié également de ce changement d’attitude, avec la disparition du baccalauréat local et l’instauration de séries classiques dignes de la métropole. Le doublement des effectifs tant dans le secondaire franco-indigène que dans le supérieur (si on ne compte que les élèves indochinois) indique que les avantages sociaux et politiques de l’éducation secondaire et supérieure l’emportent désormais sur les craintes qui en avaient jusque-là limité le développement. Il appartiendra aux gouvernements des pays de l’ex-Indochine d’utiliser cet héritage – infrastructures, méthodes, programmes – pour développer des systèmes éducatifs propres destinés au plus grand nombre.

Du point de vue politique, le discours identitaire du pétainisme indochinois se mute de façon inattendue – pour ses promoteurs en tout cas – en un nationalisme exacerbé, en dépit d’« acrobaties sémantiques » où le « bon » patriotisme est distinct du « mauvais » nationalisme567. Pour Cantier et Jennings, « l’administration pétainiste fut incontestablement

à l’origine d’un vaste mouvement de redécouverte, voire d’élan nationaliste pur et simple, à travers toute l’Indochine »568. Les chants et pièces patriotiques promues par Vichy dans les écoles et les organisations de jeunesse ont des paroles pour le moins ambigües :

Étudiants ! Notre passé glorieux / Reste présent dans nos mémoires / De ces grands héros qui combattirent autrefois / Pour notre terre si belle, nous sommes les fils. / Soyons fiers de nos ancêtres.569

Comment aider le pays pour qu’il soit fort / Si vous savez penser la chose est aisée / Si vous ne le savez pas vous resterez éternellement esclaves570.

563

Ibid., p. 5.

564

David G. MARR, Vietnamese tradition on trial, 1920-1945, op. cit., p. 180.

565

Anne RAFFIN, Youth mobilization in Vichy Indochina and its legacies, 1940 to 1970, op. cit., p. 85.

566

TRỊNH VĂN THẢO, L’école française en Indochine, op. cit., p. 68.

567

Par exemple quand il s’agissait de définir une « identité lao » interne à la Fédération alors qu’elle débordait en réalité des frontières officielles. Jacques CANTIER et Eric JENNINGS, L’Empire Colonial sous Vichy, op. cit., p. 41.

568

Ibid., p. 40.

569

Extrait d’une chanson composée par les étudiants de l’Université de Hanoi en 1942. Eric JENNINGS, Vichy in

Dès 1943, les services de renseignement notent l’apparition de groupes d’inspiration national-socialiste, qui utilisent les thématiques pétainistes dans un but anti-français, et des réseaux scouts sont détournés à cet effet. Vers la fin de la guerre, ces services notent avec inquiétude la montée du nationalisme dans la presse vietnamienne571. L’Université voit le nationalisme monter parmi les étudiants, et l’afflux d’étudiants français entraîne des tensions entre Français et Vietnamiens, en dépit des efforts des autorités universitaires pour encourager une « harmonieuse entente » : en février 1945, une représentation théâtrale donnée pendant une fête de l’Association Générale des Étudiants d’Indochine (AGEI) doit être interrompue suite à des affrontements572. Les cours sont ensuite suspendus et l’AGEI dissoute573. L’exaltation permanente du « patriotisme local » est certainement l’une des causes de l’effervescence nationaliste qui saisit le Vietnam après le coup de force japonais de mars 1945574.

L’embrigadement de la jeunesse est également un terreau fertile pour le nationalisme. L’ambigüité du concept de patriotisme selon le régime Decoux permet aux étudiants Viet- Minh, Đại Việt ou VNQDĐ de manifester ouvertement leur nationalisme avec l’approbation des autorités575. Le cadre des mouvements de jeunesse offre un moyen légal d’exister à de nombreuses organisations qui finissent par échapper à tout contrôle. En 1945, une source gaulliste considère que la majorité des 2500 moniteurs d’éducation physique formés dans les années 1940 sont passés au Viet-Minh576. A partir de mars 1945, certaines organisations de jeunesse infiltrées passent dans le camp nationaliste et communiste. Les « Scouts d’Annam », rebaptisés « Jeunesses de première ligne » (Thanh Niên Tiến Truyền), ainsi que les « Eclaireurs du Tonkin » rejoignent le Viet-Minh. En Cochinchine, les « Jeunesses d’avant-

garde » (Thanh Niên Tiền Phong) réorganisées par le médecin communiste Phạm Ngọc

Thạch puisent aussi dans le « Mouvement Ducoroy ». En quelques semaines, ces organisations sont capables de mobiliser des centaines de milliers de jeunes très disciplinés577. Bernard Fall affirmera que « les mouvements de jeunesse pétainistes ont formé plus de

570

Chanté dans les écoles de Saigon, Jacques CANTIER et Eric JENNINGS, L’Empire Colonial sous Vichy, op. cit., p. 47.

571

Ibid., p. 48.

572

Guillaume Hubert CAMERLYNCK, Rapport concernant la Faculté de Droit de l’Indochine, op. cit., p. 7.

573

Philippe GRANDJEAN, L’Indochine face au Japon: 1940-1945 : Decoux-de Gaulle, un malentendu fatal, Editions L’Harmattan, 2004, p. 108.

574

Il a aussi été avancé que les fondamentaux de cette idéologie – retour à la terre, travail manuel, culte du chef – ont influencé les élites cambodgiennes qui y avaient été soumises, en particulier Pol Pot et Khieu Samphan. Ben KIERNAN, Blood and soil: a world history of genocide and extermination from Sparta to Darfur, London/New Haven, Yale University Press, 2007, p. 544.

575

Témoignage du diplomate Bùi Diễm dans BÙI DIỄM et David CHANOFF, In the jaws of history, op. cit., p. 20.

576

Anne RAFFIN, « The integration of difference in French Indochina during World War II: Organizations and ideology concerning youth », op. cit., p. 384‑384.

577

Jacques CANTIER et Eric JENNINGS, L’Empire Colonial sous Vichy, op. cit., p. 283. Pierre BROCHEUX, « L’impérialisme culturel français en Indochine (1860-1954) et « le retournement des armes » », in Colloque

franco-japonais Le passé colonial, Mémoire pour l’Avenir, 8 et 9 décembre 2007, Maison franco-japonaise,

commandants de compagnie Viet Minh que toutes les écoles de cadres communistes », grâce

notamment au sens de la discipline et de « leadership » inculqués par ces mouvements578. Les politiques éducatives et culturelles du gouvernement vichyste de l’Indochine auront donc contribué à la formation des cadres communistes qui mèneront les deux guerres à venir.