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CHAPITRE 1 : L’ENSEIGNEMENT AU VIETNAM SOUS LA COLONISATION

4. La maturité de l’école indochinoise : 1917-1930

4.2. Bilan et réactions

Monopole et limites de l’enseignement colonial

Au début des années 1930, le système éducatif colonial est constitué. L’enseignement franco-indigène basé sur le quốc ngữ et le français a le monopole de l’éducation, l’enseignement traditionnel ayant pratiquement disparu en même temps que le système des concours, brisant « les mécanismes essentiels qui assuraient l’affiliation de l’élite dirigeante à

343

Pascale BEZANÇON, Une colonisation éducatrice ? L’expérience indochinoise (1860-1945), op. cit., p. 344.

344

HOÀNG THỊ TRỢ, « Educational Changes in Vietnam since 1906 (Changements dans la politique scolaire au Viêt-Nam depuis 1906) », op. cit., p. 134‑135.

345

GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE, Rapports au Conseil de Gouvernement de l’Indochine. Session

ordinaire de 1925. Deuxième partie, op. cit., p. 489.

346

Henri Gourdon, 1927, cité par TRỊNH VĂN THẢO, L’école française en Indochine, op. cit., p. 60. Outre le fait que certains de ses diplômés se tournèrent vers l’activisme politique, Trịnh Văn Thảo note plusieurs de ses enseignants français, comme Paul-Gustave Houlié et Félix Milon, étaient connus pour leurs idées progressistes.

347

Ibid., p. 130 et p. 137.

348

La Faculté de Droit d’Alger, fondée en 1879, est réservée aux étudiants européens. Laure BLÉVIS, « Une université française en terre coloniale. Naissance et reconversion de la Faculté de droit d’Alger (1879-1962) »,

Politix, vol. 4, no 76, 2006, pp. 53‑73.

349

DGIP, Le Service de l’Instruction Publique en Indochine en 1930, op. cit.

350

Les intellectuels vietnamiens de différentes générations ont raconté leurs parcours scolaires et leur carrière dans de nombreux mémoires. Notre mémoire de DEA en propose une sélection. NGUYỄN THỤY PHƯƠNG, « L’enseignement de la littérature française dans l’école franco-vietnamienne à l’époque coloniale », op. cit.

351

PHAN TRỌNG BÁU, Giáo dục Việt Nam thời cận đại [L’Education au Viet Nam aux temps modernes], op. cit., p. 184.

l’univers confucéen sino-vietnamien »352

. L’enseignement colonial dispose de structures solides et de 8000 écoles scolarisant 450.000 élèves. Fait rare aux colonies, il est adapté aux sociétés locales et des enseignements destinés aux populations rurales, aux minorités ethniques et aux bouddhistes ont été créés. L’éducation des filles se développe. Mais ces avancées sont au service de la doctrine horizontaliste. Les examens sont autant de barrières au passage d’un cycle à l’autre. Des limites d’âge sont instaurées afin d’éviter les candidats trop vieux. Bùi Quang Chiêu, chef du Parti Constitutionaliste353, écrit en 1925 que « si l’on exige

l’acte de naissance pour admettre un enfant à l’école, aucun papier n’est demandé pour lui vendre un tael d’opium »354. Seuls quelques élèves accèdent aux enseignements secondaire et supérieur. Le post-primaire n’est dispensé que dans 36 établissements et dans 11 villes pour toute l’Indochine355. Les établissements primaires sont hors d’atteinte des familles rurales. L’utilisation du français comme langue d’enseignement se heurte au mauvais niveau des maîtres. Les élèves doivent abandonner leurs études en cas d’urgence familiale (mauvaise récolte, maladie des parents…)356

ou d’expulsion pour mauvais résultats357. Enfin, l’obtention d’un diplôme ne permet pas toujours d’obtenir un poste du niveau correspondant, les Français, même moins qualifiés, étant toujours prioritaires358. En 1927, une mission du Ministère des Colonies critique la politique scolaire

trop sélective car seul un tiers au plus des élèves continuent au-delà des cours complémentaires, […] notoirement insuffisante car elle ne touche qu’un quart de la population d’âge scolaire, […] « médiocre » en partie à cause du « tout-français » et de la formation insuffisante des maîtres.359

Tout cela limite l’accès des populations aux études, à la mobilité sociale et aux responsabilités qu’Albert Sarraut avait fait miroiter aux élites indochinoises en 1919. Les milieux coloniaux, qui n’ont cessé de protester contre la concurrence de ces élites et d’agiter la menace des « déclassés », ont eu gain de cause.

352

Pierre BROCHEUX et Daniel HÉMERY, Indochine, la colonisation ambiguë, 1858-1954, op. cit., p. 218.

353

Bùi Quang Chiêu (1872-1945), ingénieur agronome de l’Institut National Agronomique, grand propriétaire terrien en Cochinchine, fonde le Parti Constitutionaliste en 1917. Ce parti souhaite une réforme du système politique associant plus directement les Indochinois. Très critique initialement de la colonisation, ce Parti évolue vers des positions plus modérées et pro-françaises, notamment après les révoltes des années 1930.

354

BÙI QUANG CHIÊU, France d’Asie. L’Indochine moderne. Être ou ne pas être. Vers le dominion, Toulouse, Imprimerie du Sud-Ouest, 1925, p. 9.

355

David G. MARR, Vietnamese tradition on trial, 1920-1945, op. cit., p. 43.

356

Ibid., p. 42.

357

L’École Normale de Saigon fut agitée de grèves à répétition dans les années 1920. Etait mise en cause la pratique consistant à renvoyer sans diplôme des élèves ayant accompli leurs 4 ans d’étude, ce qui permettait à l’Etat de se constituer un vivier d’instituteurs formés mais non diplômés et aux salaires deux à quatre fois inférieurs à ceux des diplômés. Gail Paradise KELLY, « Franco-Vietnamese schools, 1918 to 1938 », op. cit., p. 203‑204.

358

Dans l’Annuaire Administratif de l’Indochine de 1930, qui liste les cadres de l’administration coloniale, on relève moins de 200 patronymes vietnamiens, cambodgiens et laotiens sur plus de 7000 noms de fonctionnaires. GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE, Annuaire administratif de l’Indochine. 1930, Impr. d’Extrême- Orient, 1930, book p.

359

L’enseignement à tout prix

Les élites indochinoises perçoivent bien que les limites de l’enseignement colonial visent à les écarter du pouvoir politique et économique360. Bùi Quang Chiêu écrit en 1925 :

Les peuples asiatiques voisins assistent en témoins amusés à cette politique inattendue d’une nation protectrice occidentale qui cherche par tous les moyens à empêcher ses protégés d’apprendre sa langue et sa littérature.361

Des stratégies de contournement sont mises en œuvre. Des élèves pauvres se font aider par des organisations privées362, par des mécènes363, par des parents éloignés, voire par des familles riches qui attendent de leur protégé qu’il épouse leur fille une fois le diplôme obtenu364… Le Baccalauréat local étant considéré comme un diplôme au rabais, les Indochinois se pressent dans les lycées français d’Indochine pour y passer le Baccalauréat français, malgré le coût élevé des études et la rarété des places. En 1925, ils représentent 45% des élèves du cycle secondaire d’Albert-Sarraut365, et, en 1930, 48% (soit 700 élèves) des effectifs primaire et secondaire d’Albert-Sarraut et de Chasseloup-Laubat366. Cette forte demande est déplorée par le Gouverneur Général Pierre Pasquier :

Il y a encore beaucoup de familles indigènes qui s’obstinent à se lancer à l’assaut du petit nombre de places restant disponibles dans nos lycées français.367

Pourtant, quand l’Exposition Coloniale de 1931 doit donner au public l’image d’une France coloniale libérale et non raciste – contrairement à l’Allemagne nazie – la forte proportion d’Indochinois dans les classes des lycées français est citée en exemple :

On ne saurait donner preuve plus nette de notre libéralisme scolaire et de notre absence de préjugés en ce qui touche la question des races.368

360

Pour une discussion détaillé de l’attitude de ces élites, voir Gail Paradise KELLY, « Franco-Vietnamese schools, 1918 to 1938 », op. cit., p. 336‑366.

361

BÙI QUANG CHIÊU, France d’Asie. L’Indochine moderne. Être ou ne pas être. Vers le dominion, op. cit., p. 7.

362

Société pour la protection des études françaises (Pháp học bảo trợ hội), par exemple. David G. MARR,

Vietnamese tradition on trial, 1920-1945, op. cit., p. 43.

363

Ainsi, Trần Văn Đôn (père du Général Trần Văn Đôn, l’un des auteurs du coup d’état de 1963), est aidé à l’âge de 8 ans par un médecin français qui l’envoie en France continuer ses études. Devenu médecin et diplomate, Đôn aidera à son tour des élèves vietnamiens. TRầN VĂN ĐÔN, Our endless war inside

Viêtnam, Santa Rosa, Presidio Press, 1978, p. 4. 364

David G. MARR, Vietnamese tradition on trial, 1920-1945, op. cit., p. 43.

365

GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L’INDOCHINE, Rapports au Grand Conseil des intérêts économiques et

financiers et au Conseil de Gouvernement. Session ordinaire de 1926. Deuxième partie, op. cit., p. 465‑467.

366

Le lycée de Dalat ne prend pas d’élèves indigènes (jusqu’en 1934) mais accueille des indochinois naturalisés. HOÀNG THỊ TRỢ, « Educational Changes in Vietnam since 1906 (Changements dans la politique scolaire au Viêt- Nam depuis 1906) », op. cit., p. 216‑218.

367

Pierre PASQUIER, Discours d’ouverture du Grand conseil des Intérêts Economiques et Financiers, op. cit. Cité par Francisque VIAL, Le problème humain de l’Indochine, op. cit., p. 122.

368

La solution la plus radicale est l’expatriation en France. Les rares bourses – une douzaine par an entre 1920 et 1929369 – sont en majorité données par le gouvernement370. D’autres viennent d’entreprises (comme les Distilleries de l’Indochine371

), de revues (le magazine Phụ Nữ Tân Văn372) ou d’autres organisations privées. Des fils de familles riches partent comme touristes tandis que des élèves pauvres embarquent comme garçon de cabine ou passager clandestin. La Tribune Indochinoise, le journal du Parti Constitutionaliste, se vante d’avoir envoyé clandestinement 147 étudiants en une seule année373 ! Les boursiers du gouvernement sont d’ailleurs minoritaires parmi les expatriés374. Fin 1924, le gouvernement assouplit les conditions de sortie et le nombre d’étudiants expatriés passe de 600 à 1700 entre 1925 et 1930, ce qu’un rapport de la DGIP décrit comme une « invasion »375. Il s’agit surtout de fils de mandarins ou de grands propriétaires du Sud, auxquels s’ajoutent quelques élèves issus des classes moyennes, ainsi que des élèves exclus en Indochine pour insubordination.

Agitation étudiante et crispation coloniale

« Le chemin de la France est celui de l’anti-France », écrit le journal Le Courrier

Saïgonnais en 1925376. Les étudiants indochinois en France sont alors une source d’inquiétude pour l’administration. Souvent livrés à eux-mêmes, leurs conditions de vie sont difficiles : un tiers d’entre eux abandonnent pour raisons de santé ou pour résultats insuffisants377. La crainte de les voir devenir contestataires empire quand apparaissent en France des associations étudiantes indochinoises378 protestataires. Les autorités améliorerent les conditions d’accueil afin d’apporter une « protection morale, mais libérale et discrète »379 aux étudiants, mais se servent des structures créées pour surveiller leurs activités380. La Sûreté

369

TRỊNH VĂN THẢO, L’école française en Indochine, op. cit., p. 272.

370

Les bourses de l’administration vont en majorité aux enfants des classes dirigeantes et des grands propriétaires. Ibid., p. 274.

371

Elles servent à former leurs personnels. Scott MCCONNELL, Leftward journey, op. cit., p. 52.

372

TRỊNH VĂN THẢO, L’école française en Indochine, op. cit., p. 282.

373

Scott MCCONNELL, Leftward journey, op. cit., p. 52‑54.

374

Pascale BEZANÇON, Une colonisation éducatrice ? L’expérience indochinoise (1860-1945), op. cit., p. 221.

375

Les autorités françaises semblent avoir été incapables de connaître ce chiffre avec précision. Le chiffre de 1700 est cité par Scott MCCONNELL, Leftward journey, op. cit., p. 52. La Sureté Générale donne pour 1930 le chiffre voisin de 1556, cité par David G. MARR, Vietnamese tradition on trial, 1920-1945, op. cit., p. 40. Une source non précisée propose pour la même année le chiffre de 665, cité par Pascale BEZANÇON, Une colonisation

éducatrice ? L’expérience indochinoise (1860-1945), op. cit., p. 221.

376

Cité par NGUYỄN AN NINH, « La France et l’Indochine », Europe, no 15, Juillet 1925.

377

Selon une étude de 1930. Scott MCCONNELL, Leftward journey, op. cit., p. 94.

378

Association Générale de Étudiants Indochinois, Association Mutuelle des Indochinois, Comité d’Organisation des causeries amicales des étudiants indochinois…

379

COMITÉ DE LA MAISON DE L’INDOCHINE, La Maison des Étudiants de l’Indochine, Paris, 1928, p. 16.

380

Création en 1927 du SAMI (Service d’assistance morale et intellectuelle des indochinois en France); fondation en 1929 du Foyer de l’Étudiant Indochinois (rue Vauquelin, 5e

arrondissement de Paris), puis en 1930 de la Maison des Étudiants de l’Indochine.

Indochinoise est consultée, et toute fréquentation douteuse, tout témoignage défavorable peut faire refuser une bourse381. En Indochine, les établissements connaissent des troubles à répétition, décrits par Gail Kelly382 et Trịnh Văn Thảo383. A partir de 1920, on dénombre une centaine de rébellions, grèves et manifestations touchant tous les types d’établissement, notamment ceux fréquentés par les élites384. Les problèmes scolaires sont une cause majeure385 : injustices, racisme386, revendications d’égalité de droits avec les élèves français387, protestations contre des activités jugées indignes388... La contestation devient politique en 1926 à l’occasion des funérailles de Phan Châu Trinh, prétexte à une vague de grèves et de manifestations qui se termine par l’exclusion d’un millier d’élèves389. Ces grèves continuent en Annam en 1927390. Les autorités sont stupéfaites de voir participer à ces actions des fils de notables et des filles, tant cela contredit l’imagerie coloniale, cette « docilité […]

conforme aux traditions de leur race »391, la « modestie » et la « douceur » des filles. On accuse « l’orgueil démesuré qui fait le fond de leur caractère », les révolutionnaires et les « retours de France »392. Des administrateurs défendent parfois les élèves contre les abus de pouvoir393, ou récusent les allégations de mainmise communiste394 mais la répression est

381

Pascale BEZANÇON, Une colonisation éducatrice ? L’expérience indochinoise (1860-1945), op. cit., p. 220.

382

Gail Paradise KELLY, « Conflict in the Classroom: A Case Study from Viêtnam, 1918-38 », British Journal of

Sociology of Education, vol. 8, no 2, 1987, p. 191‑212.

383

TRỊNH VĂN THẢO, L’école française en Indochine, op. cit., p. 185‑215.

384

Gail Paradise KELLY, « Conflict in the Classroom: A Case Study from Viêtnam, 1918-38 », op. cit., p. 207.

385

Ils rappellent d’ailleurs ceux qui eurent lieu en France dans certains lycées dans la seconde moitié du XIXe siècle.

386

Grève de 1926 à l’École des Jeunes filles indigènes, dont la directrice proclame « vouloir écraser les

vietnamiens sous ses pieds », cité par Gail Paradise KELLY, « Conflict in the Classroom: A Case Study from

Viêtnam, 1918-38 », op. cit., p. 201‑202. Kelly cite aussi d’autres insultes rapportées par les élèves : « Tas de

cochons », « Membres d’une sale race », « Bande de crétins, race de menteurs » etc.

387

Grèves de 1920 et 1921 au Collège Chasseloup-Laubat, où les élèves indochinois réclament des uniformes en aussi bon état que ceux des élèves français. Ibid., p. 202.

388

Grèves dans des Écoles pratiques, des Écoles primaires supérieures et à l’École des Beaux-Arts, cité par Gail Kelly, Ibid.

389

Pierre BROCHEUX et Daniel HÉMERY, Indochine, la colonisation ambiguë, 1858-1954, op. cit., p. 299.

390

Ce mouvement touche les Collèges Quốc Học et Đồng Khánh, le Collège Pellerin et d’autres établissements prestigieux. Provoqué par une gifle donnée par un enseignant français à un fils de la famille royale, le mouvement prend de l’ampleur suite à la prosternation des mandarins devant des officiels français. Gail Paradise KELLY, « Conflict in the Classroom: A Case Study from Viêtnam, 1918-38 », op. cit., p. 205.

391

Paul Blanchard de la Brosse, Directeur (par intérim) de l’Instruction Publique, cité par Pascale BEZANÇON,

Une colonisation éducatrice ? L’expérience indochinoise (1860-1945), op. cit., p. 324. De la Brosse fait

cependant partie de ceux qui notent la responsabilité des « actes d’autorité insuffisamment justifiés » de certains enseignants et directeurs d’établissement.

392

Ibid., p. 202‑203.

393

George Taboulet, chef du service de l’enseignement en Cochinchine, réprimande en 1926 une équipe enseignante coupable de vexations et de brutalités, mais l’affaire s’arrête là. Gail Paradise KELLY, « Conflict in the Classroom: A Case Study from Viêtnam, 1918-38 », op. cit., p. 202. Le Recteur Thalamas proteste, lui-aussi sans succès, contre l’exclusion de la quasi-totalité d’une classe au collège de Nam Dinh en 1928. TRỊNH VĂN

sévère : exclusions, interdiction de passer les examens ou d’exercer dans la fonction publique… Nombre de chefs de la résistance anticoloniale forgent leur conscience politique dans ces révoltes scolaires. « Âge d’or » de l’enseignement en Indochine, cette période porte les germes des troubles à venir. L’accroissement des effectifs du primaire ne pouvait se traduire que par une augmentation de la demande d’accès aux niveaux supérieurs, inacceptable pour les autorités395. Par ailleurs, les élèves mesurent la distance séparant les promesses de l’« association », que l’école leur rappelle au quotidien, et la réalité de la domination coloniale. Les tentatives de réformisme s’enlisent dans « la simple tactique à

court terme destinée à clientéliser les nouvelles élites vietnamiennes »396. La période se termine par une crispation des autorités vis-à-vis de la contestation scolaire, sans remise en question de la sélection induite par l’horizontalisme, des conditions d’enseignement, et de l’opposition des milieux coloniaux au développement d’une élite autochtone.