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3 : La poétique du pouvoir et le regard porté sur la Révolution

Chapitre IV : L’image du pouvoir

IV- 3 : La poétique du pouvoir et le regard porté sur la Révolution

Il s’agira dans ce sous-chapitre, de tenir un discours littéraire sur le pouvoir aussi bien royal qu’impérial et de faire une analyse centrée sur la Révolution française. Le tout est bien entendu éclairé par le regard révélateur de Chateaubriand dont les propos nous serviront d’illustration. Si nous parlons de la poétique du pouvoir, c’est parce que la poétique se présente comme une approche de la littérature qui interroge les propriétés du discours particulier qu’est le discours littéraire. Comme le dit Tzvetan Todorov, « Le but de cette étude n’est plus d’articuler une simple paraphrase, un résumé raisonné de l’œuvre concrète, mais de proposer une théorie de la structure et le fonctionnement du discours littéraire. »167 Le

165 MUSSET (Alfred de), La confession d’un enfant du siècle, Paris, réédition Maxi-Livres, 2005, p. 22. 166

CHATEAUBRIAND (François-René de), op.cit., t. I, p. 652.

discours particulier qui nous servira de référence pour dégager cette poétique du pouvoir ainsi que le regard porté sur la Révolution, nous viendra des propos satiriques de Chateaubriand. Nous tenterons d’établir le rapport entre le règne du pouvoir et les événements issus de la Révolution. Ce rapport semble étroit parce que le soulèvement du peuple est lié à l’action du pouvoir dirigeant. Le discours littéraire que Chateaubriand tient sur l’histoire de son époque fait germer de part en part, une poétique qui révèle la figure tyrannique de l’instance dirigeante à l’instar de Napoléon. Étant « Prince de poésie »168 comme l’appelait Alfred de Musset, Chateaubriand déploie un langage poétique pour donner son opinion analytique sur le pouvoir et le cours de l’histoire révolutionnaire. Le discours tenu par Chateaubriand sur le pouvoir est en corrélation avec la Révolution. C’est pourquoi, nous pensons avoir pour champ poétique le pouvoir et la Révolution, car le langage qu’utilise Chateaubriand traverse la portée histoique pour donner place à une littérarité qui se dégage dans chacun des termes qu’il emploie. Le tout concourt vers une volonté manifeste de produire un discours satirique contre, non seulement le pouvoir, mais aussi contre les méfaits de la Révolution. Malgré ses multiples fonctions diplomatiques aux côtés du pouvoir, Chateaubriand ne s’est pas empêché, comme témoin privilégié des événements, de jeter un regard critique sur le mode du fonctionnement du pouvoir politique et de brosser un tableau quelque fois sombre de la Révolution qui est semble-t-il, corollaire aux travers du pouvoir. Philippe André-Vincent, dans Les idées politiques de Chateaubriand affirme que « La Révolution le séduit jusqu’au jour où elle assume le pouvoir et se rend odieuse par ses crimes. Son indépendance répugne autant à la démagogie des clubs qu’à l’étiquette de la cour. Et puis quand on est le chevalier de Chateaubriand, il faut songer à sauver sa tête. »169 Examinons, au rythme d’un langage essentiellement littéraire, rythme tiré des propos de Chateaubriand qui nous montre comment se présente et se comporte ce pouvoir auquel on impute la responsabilité des mouvements révolutionnaires. Il importe même d’insister sur le fait que cette Révolution serait liée à l’idéologie entretenue par le pouvoir en place. Il s’agit bien évidemment d’une idéologie qui heurte les principes fondamentaux d’une Nation à savoir la liberté. Ce type d’aliénation débouche sur une tempête civile qui porte le nom de la révolution. Intéressons-nous à la journée de juillet qui constitue une structure autour de laquelle se dégagent des signes révélateurs du fonctionnement du pouvoir. Dans un passage que nous citerons intégralement, Chateaubriand utilise le mot usurpation en souvenir des ordonnances prescrites par un pouvoir peu soucieux des lois en vigueur : « Le parti de l’usurpation ne se montrait pas encore : son

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MUSSET (Alfred de), ibidem, p. 28. 169 PHILIPPE (André-Vincent), ibidem, p. 7.

chef, caché hors de Paris, ne savait s’il irait à Saint-Cloud ou au Palais-Royal. Le parti bourgeois ou de la monarchie… délibérait et répugnait à se laisser entraîner au mouvement. M. de Polignac se rendit à Saint-Cloud et fit signer au Roi, le 28, à cinq heures du matin, l’ordonnance qui mettait Paris en état de siège. »170 Il semble évident ici que le pouvoir ne fonctionne que par ordonnances et peu importe ce qu’elles peuvent engendrer comme conséquences. De l’usurpation au chef qui se cache en débouchant sur la signature de l’état de siège, Chateaubriand organise sa structure langagière pour donner sens et forme à un pouvoir dont l’engagement tord le cou à la morale sociale et à la liberté du peuple. Ce qui entraîne, nous le verrons bien comme nous l’indique le cours des événements rapportés par Chateaubriand, les conséquences qui résultent d’un pouvoir usurpateur. D’ailleurs, juste après les événements du 27, Chateaubriand nous dit que « Les groupes s’étaient reformés le 28 plus nombreux ; au cri de : Vive la charte ! qui se faisait encore entendre, se mêlait déjà le cri : Vive la liberté !… »171 Rien que par les deux passages illustratifs, nous pouvons établir un lien entre le pouvoir et avec lui, ses ordonnances et l’explosion sociale qui réclame la liberté. Doit-on croire cependant que Chateaubriand, en déroulant le fil des événements au moyen d’un discours satirique, désire mettre le pouvoir sur la sellette ? Les mots pas très laudatifs, on dirait même agressifs qu’il utilise pour décrire le fonctionnement du pouvoir signalent son parti pris pour la liberté et sa volonté de dresser un réquisitoire contre ceux par et pour qui la Révolution était venue. Les slogans de « Vive la charte ! » et « Vive la liberté ! » scandés par le peuple en ébullition témoignent du rapport étroit entre le respect ou non des lois établies par le pouvoir et la réaction du peuple très regardant sur l’application des principes établis. Sachant que la révolution est un changement brusque, souvent violent, dans le gouvernement, les structures politiques, économiques et sociales d’un État se traduisant par l’accession d’un nouveau régime au pouvoir, il va de soi de convenir sur l’idée selon laquelle, la révolution est fille du pouvoir. S’il résulte de la révolution un bouleversement durable dans les mœurs, les traditions d’une société, cette agitation bouleversante n’est pas sans conséquences. C’est pour cela que Chateaubriand, rendant cohérente sa poétique du pouvoir, part d’abord d’un constat ou d’une démonstration de la conduite du pouvoir avant d’introduire la récolte de ce qui préside de la semence dudit pouvoir. En clair, il nous montre les résultats issus de la conduite de tel ou tel dirigeant. C’est pourquoi, après avoir évoqué entre autres l’ordonnance qui mit en place l’état de siège décrété, il nous invite à découvrir à travers son regard porté sur la Révolution, ce qui s’en est suivi : « Les souvenirs et les passions étaient descendus, on

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CHATEAUBRIAND (François-René de), op.cit., t. II, p. 2219.

abattait et l’on brûlait les armes de France ; on les attachait à la corde des lanternes cassées ; on arrachait les plaques fleurdelisées des conducteurs de diligences et des facteurs de la poste… ceux qui jadis avaient recouvert les aigles napoléoniennes peintes à l’huile de lis bourboniens détrempés à la colle n’eurent besoin que d’une éponge pour nettoyer leur loyauté : avec un peu d’eau on efface aujourd’hui la reconnaissance et les empires. »172Chateaubriand décrit ici, non seulement l’agressivité des révolutionnaires animés par une passion orageuse, mais aussi l’attitude caméléonesque des partisans du pouvoir qui, face à la foudre populaire, se retranchent derrière les barrières de la méconnaissance. Il y a dans ce passage, une véritable satire enveloppée dans un langage très subtil. La symbolique d’ « Une éponge » et d’ « Un peu d’eau » qui « Efface aujourd’hui la reconnaissance et les empires » est une critique très acerbe à l’encontre du pouvoir à caractère lunatique. Fidèle aux principes de liberté, Chateaubriand présente dans son œuvre le primat de cette fidélité sur la volonté d’un pouvoir qui crée la distance la plus insigne entre la vertu et la gloire obtenue au prix du mépris. C’est assurément au nom des sentiments humains et de sa dignité qu’il divorçait d’avec tout ce qui portait atteinte aux principes auxquels il renouvelait continuellement sa fidélité. Ghislain de Diesbach qui a mené une profonde étude sur Chateaubriand, témoigne de sa fidélité aux principes dont il est le fervent défenseur au détriment du pouvoir. Parlant ainsi de l’esquisse d’un portrait, il affirme qu’ « En ces temps troublés où se sont succédé plus de dix régimes, il n’a guère varié, fidèle à ses principes plutôt qu’à ses princes. »173

Ceci est un témoignage de l’audace de Chateaubriand, son penchant pour une vision inaliénable, son respect pour ce qui lui semble défendable comme vertu. Dans son audace verbale où sa plume satirique s’acharne sur les moindres dérapages du pouvoir, il apparaît clairement que pour Chateaubriand, seuls ses principes priment ou passent avant tout. Son parti pris pour la liberté et la tolérance lui oppose au pouvoir en place et crée une distance critique entre lui et, pour emprunter les termes de Diesbach, « ses princes ». Cet écart différentiel sur le plan idéologique se justifie par la dimension satirique qui se trouve par endroits dans l’œuvre de Chateaubriand. C’est à ce niveau qu’il se montre satirique en vers le pouvoir au nom de sa fidélité et pour ses principes qui pour lui, sont gages de vérité. Horst Baader qui a publié l’ouvrage collectif intitulé Études littéraires françaises. Onze études sur l’esprit de la satire nous définit le rôle d’un satirique en ces termes : « Le satirique écrit d’abord pour manifester sa fidélité à l’essentiel inaperçu, fidélité à une grande vérité qui est

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CHATEAUBRIAND (François-René de), op.cit., t. II, pp. 2220-2221. 173 DIESBACH (Ghislain), Chateaubriand, Perrin, 1995, p. 4.

mal reçue dans l’opinion. »174 La poétique du pouvoir que déploie Chateaubriand fait apparaître son côté satirique en ce sens qu’il transpose ses opinions qu’il défend tout en fustigeant les abus du pouvoir. Le regard qu’il porte sur la Révolution est une mise à nu de ce qui serait imputable au pouvoir ; voire ce qui relèverait de la responsabilité politique. C’est aussi, semble-t-il, une implicite manière de se disculper du drame occasionné par le pouvoir. Cette poétique qui se déploie dans le terrain de la satire trouve pour issue, la peinture des mouvements révolutionnaires d’où le rapport étroit entre le pouvoir dans toute l’étendue de ses actes et la révolution qui semble la résultante de ce qu’aura semé le pouvoir. Dans nos études précédentes, nous avons relevé le caractère tyrannique du pouvoir. Cela seul suffirait pour justifier le pourquoi de la Révolution ou des révolutions ? Dans tous les cas, seul Chateaubriand nous le dira à travers son discours satirique mettant ainsi en parallèle les réalités du pouvoir et le déclenchement des troubles publiques que nous appellerons en d’autres termes, la Révolution. Aussi, faut-il ajouter que la Révolution est indissociable aux problèmes politiques ; donc en rapport avec le pouvoir. Si manifestations il y a eu, elles ont été inhérentes au mode de fonctionnement politique proposé et adopté par le pouvoir. Ainsi, les exemples tirés de l’œuvre de Chateaubriand notamment les Mémoires d’outre-tombe nous en éclaireront. Nous pouvons à l’instant même penser à « La journée militaire du 28 juillet » comme l’intitule Chateaubriand, pour établir un rapport de cause à effet. Il s’agit bien évidemment des résolutions issues du pouvoir qui débouchent sur le drame populaire. Lorsque nous parlons du pouvoir dans ces journées révolutionnaires, le cas précis du 28 juillet, nous faisons allusion au Roi et avec lui, ses ministres ou d’une manière générale son entourage. C’est pourquoi, Chateaubriand nous rapporte des résolutions issues de ce pouvoir complice pour marquer un trait d’union entre les troubles civils et le facteur causal : « Le maréchal de Raguse écrivit au Roi qu’il était urgent de prendre des moyens de pacification, et que demain, 29, il serait trop tard. Un envoyé du préfet de police était venu demander au maréchal s’il était vrai que Paris fût déclaré en état de siège : le maréchal qui n’en savait rien, parut étonné ; il courut chez le président du conseil ; il y trouva les ministres rassemblés, et M. de Polignac lui remit l’ordonnance. Parce que l’homme qui avait foulé le monde aux pieds avait mis des villes et des provinces en état de siège, Charles X avait cru pouvoir l’imiter. »175

Nous avons ici, si nous prêtons attention aux dires de Chateaubriand, un implicite procès contre le mimétisme de Charles X. s’il déclare que « Charles X avait cru pouvoir » imiter « l’homme

174 BAADER (Horst), Études littéraires françaises. Onze études sur l’esprit de la satire, Ed. Jean-Michel Place, Paris, 1978, p. 18.

qui avait foulé le monde aux pieds » en mettant « des villes des provinces en état de siège », il formule probablement l’échec de cette entreprise mimétique. Cet échec, fortement prouvé par la tempête civile, rend compte du dysfonctionnement du pouvoir, de l'inefficacité du pouvoir qui agit par mimétisme ignorant ainsi les retombées. Dans le passage qui suit, Chateaubriand nous apprend intelligemment qu’un bel esprit ne fait pas bon ménage avec un pouvoir qui n’aspire qu’aux coups de force dans l’exécution de ses ordres. Ce bel esprit, comme un directeur de conscience, éprouve le malheur d’être incompris par un pouvoir qui est certainement indifférent aux esprits de génie. Il s’agira du duc de Raguse que cite Chateaubriand en ces termes : « M. le duc de Raguse, homme d’esprit et de mérite, brave soldat, savant, mais malheureux général, prouva pour la millième fois qu’un génie militaire est insuffisant aux troubles civils : le premier officier de police eût mieux su ce qu’il y avait à faire que le maréchal. Peut-être son intelligence fut-elle paralysée par ses souvenirs ; il resta comme étouffé sous le poids de la fatalité de son nom. »176 Comme nous l’avons souligné précédemment, il se dévoile dans cette poétique du pouvoir, une incompatibilité irréductible entre l’esprit éclairé et les idées noires du pouvoir. L’étouffement que ressent cet homme d’esprit comme l’appelle Chateaubriand, n’est pas très loin de ce que la jeune génération romantique, dotée de cet esprit de génie avait senti. Ce sentiment d’être incompris par une société hostile au génie faisait partie de son lot quotidien. Ce qui s’enchaîne dans cette poétique du pouvoir, c’est le tableau des souvenirs qui retrace la Révolution, un soulèvement du peuple qui n’est pas sans conséquences. C’est vrai qu’il est facile de salir un linge que de le nettoyer, on dira même qu’il est facile d’allumer le feu que de l’éteindre. Cela va sans dire, le pouvoir politique pose aisément des actes dignes d’un casus belli, susceptibles de provoquer la foudre du peuple, mais il ne détient pas toujours une stratégie résolutoire. C’est pour cela que Chateaubriand nous raconte les faits tragiques entre le peuple et les partisans du pouvoir : « A mesure qu’on s’avançait, les postes de communication laissés sur la route, trop faibles et trop éloignés les uns les autres, étaient coupés par le peuple et séparés les uns les autres par des abattis d’arbres et de barricades… On se battit au passage de la Seine sur le pont Notre-Dame. Le peuple, tambour en tête, aborda bravement la garde. L’officier qui commandait l’artillerie royale fit observer à la masse populaire qu’elle s’exposait inutilement, et que n’ayant pas de canons elle serait foudroyée sans aucune chance de succès. La plèbe s’obstina ; l’artillerie fit feu. »177

Nous avons fait erreur de parler d’un manque de stratégie résolutoire de la part du pouvoir puisque l’artillerie mise en place pour l’extermination des

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CHATEAUBRIAND (François-René de), op.cit., t. II, p. 2221.

masses populaires révolutionnaires en était une. Il fallait peut-être parler d’une stratégie résolutoire et raisonnable. Intéressons-nous tout de même aux mots que place Chateaubriand dans cette poétique de pouvoir. Nous n’en prendrons qu’un à titre illustratif. En effet, en décrivant les affrontements sanglants, Chateaubriand met au centre le peuple qui semble la principale victime ; mais ce qui est beaucoup plus poignant, c’est le fait de partir du mot peuple tout court pour son expression vieillie et péjorative « plèbe ». Est-ce une façon de montrer à quel point le peuple a été réduit aux êtres sans valeur, peuple sur lequel on pouvait impitoyablement et sans aucune once de sentiments humains, cribler des balles ? Nous nous interdirons de dire non puisque « L’artillerie fit feu » sur cette « plèbe » annoncée d’avance par l’officier qu’elle n’aurait « Aucune chance de succès. » Alors, comment définir un pouvoir qui devait avoir pour vocation première de protéger le peuple et qui s’en détourne pour la terreur inouïe ? Comment définir un pouvoir qui se soustrait à ses obligations et devoirs pour se constituer en bourreau et machine d’extermination de masse populaire ? Loin d’en juger, nous nous en remettons aux propos de Chateaubriand qui d’ailleurs, nous informe que « Dans ces combats, la garde souffrait plus que le peuple, parce qu’elle était exposée au feu des ennemis invisibles enfermés dans les maisons. D’autres nommeront les vaillants des salons qui, reconnaissant des officiers de la garde, s’amusaient à les abattre, en sûreté qu’ils étaient derrière un volet ou une cheminée. »178 Ce semblant avantage du peuple sur l’artillerie ne nous paraît pas consolant et moins encore une raison suffisante pour prendre le parti du pouvoir, responsable de ce que Chateaubriand appelle « Des scènes tragiques ». Vaut-il la peine d’établir la responsabilité de ces scènes tragiques ? En suivant le fil du conte de Chateaubriand, il apparaît clairement que ces scènes doivent leur origine aux règles imposées par le pouvoir qui pense ne pas avoir de limites dans ses rênes. L’extension de ce pouvoir a suscité la descente du peuple dans les rues ; lequel peuple qui ne pouvait supporter et souffrir indéfiniment les abus de tous ordres. Les violences que relate Chateaubriand ne sont autre chose que les conséquences dramatiques imputables au pouvoir qui aura régné sans la moindre considération des vertus humaines. La réaction du peuple qui se montre ici à la fois victime et bourreau se révèle pathétique et tragique : « Un capitaine de la garde, Kaumann, reçoit un coup de barre de fer sur la tête : étourdi et les yeux sanglant, il relève avec son épée les baïonnettes de ses soldats qui mettaient en joue l’ouvrier… plusieurs officiers perdirent la vie, entre autres le lieutenant Noirot, d’une bravoure extraordinaire… »179 Toute cette situation conflictuelle aux conséquences tragiques, est le fruit de la Révolution ; laquelle

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CHATEAUBRIAND (François-René de), op.cit., t. II, p. 2223.

Révolution, provoquée par le pouvoir mu par des intérêts égoïstes et d’une incurie insolente face au peuple. Chateaubriand décrit cette Révolution dans son horreur la plus profonde, essayant de son mieux, de peindre la réalité sans détour et sans euphémisme. Cette volonté manifeste de restituer l’histoire des mouvements révolutionnaires témoigne d’un réel sentiment de désenchantement au regard des dispositions prises par le pouvoir qui a en