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2 : La fibre satirique chez quelques auteurs intermédiaires : le cas de Boileau, Beaumarchais et Voltaire

Chapitre III : Évolution de la satire : de Juvénal à Chateaubriand

III- 2 : La fibre satirique chez quelques auteurs intermédiaires : le cas de Boileau, Beaumarchais et Voltaire

III-2 : La fibre satirique chez quelques auteurs intermédiaires : le

cas de Boileau, Beaumarchais et Voltaire

L’évocation de ces auteurs satiriques n’est pour nous qu’un tremplin pour arriver à Chateaubriand. Que cela ne soit pas perçu comme un détour inutile, car notre souci est de montrer qu’il y a des auteurs comme Chateaubriand qui ont eu un regard très critique face aux réalités de leur société. Même si les problèmes ne sont pas les mêmes, toujours est-il que les cibles de leur satire se ressemblent de par leur rang social, leurs vices et leurs intérêts. Ces auteurs choisis, non par leur affinité et moins encore par notre préférence, ont tous, au même titre que Chateaubriand fait de leurs œuvres, une tribune d’expression au service du peuple, usant ainsi de l’arme de la satire pour dénoncer les déviances sociales au mépris de toute

prudence. Ce qui revient en filigrane chez ces auteurs, c’est leurs rapports avec la société, des rapports qui se perçoivent au moyen d’une écriture littéraire particulièrement caustique. Cette écriture est à la fois un procédé et un aboutissement. Un procédé dans le cas où ils parviennent à atteindre leurs destinataires, le peuple ; un aboutissement si ils parviennent à faire prendre conscience et éveiller une espèce de révolte chez les victimes d’un abus de tous ordres.

Nicolas Boileau (1636-1711) est compté au nombre des écrivains satiriques, car un des visages que la critique lui reconnaît depuis le XVIIe siècle est « celui du législateur du parnasse, celui d’un théoricien du sublime et celui d’un homme de goût, celui d’un philosophe moral admiré ou rejeté tantôt pour sa véhémence, tantôt pour sa mesure, celui d’un satirique bilieux et celui d’un prêtre de la raison, celui d’un écrivain au prosaïsme étouffant et celui d’un bon poète de métier[…] L’écrivain Boileau n’est purement ni l’homme excédé par les vices de son temps et qui les dénonce avec fermeté ni l’artiste secrètement séduit par le jeu des différents aspects de la vie et dévoré par le désir de transmuer cette séduction en création. Il est à la fois l’un et l’autre ; tantôt plus l’un que l’autre, tantôt les deux également. Son œuvre parcourt librement le champ qui s’étend entre le moralisme et l’esthétisme, sans jamais atteindre une de ces deux frontières. Et ce voyage constitue une histoire qui est elle-même un long poème. Avant d’accompagner dans son aventure littéraire le satirique contemporain de Louis XIV, il n’est pas inutile de le suivre dans les années d’enfance et de jeunesse où se formèrent sa pensée, ses goûts, ses désirs […] Bien des éléments de sa condition première ne semblent pas avoir été de nature à jeter dans son cœur le mécontentement dont se nourrit l’ardeur satirique. »97

Le respect de l’ordre politique et moral, les excès de la violence, la misère d’un peuple affamé font naître chez Boileau cette vocation d’écrivain satirique qui n’hésite pas de dénoncer la démagogie des grands personnages. Cette inclination à la poésie ne nous étonne guère lorsqu’on sait qu’il s’est nourrit des œuvres de Juvénal et Horace. Dans

Satire III, Boileau ne se contente plus de dénoncer la sottise, mais il se rit de la sottise en montrant le spectacle d’un groupe de sots, très satisfaits d’eux-mêmes. En décrivant le spectacle d’une bande de sots qui s’attribuent les certificats d’autosatisfaction, Boileau semble railler la noblesse. Les quelques lignes de la Satire III nous en donnent la preuve :

« Notre hôte cependant, s’adressant à la troupe, Que vous semble, a-t-il dit, du goût de cette soupe ?

Sentez-vous le citron dont on a mis le jus Avec des jaunes d’œufs mêlés dans du verjus ? Ma foi, vive Mignot et tout ce qu’il apprête ! Les cheveux cependant me dressaient à la tête : Car Mignot, c’est tout dire, et dans le monde entier Jamais empoisonneur ne sut mieux son métier. J’approuvais tout pourtant de la mine et du geste, Pensant qu’au moins le vin dût réparer le reste. »98

Nous retrouvons le poète dans Satire X où se dessine une véritable opposition de Boileau aux tendances et pratiques de la cour. Cette verve satirique s’emploie à attaquer non seulement les femmes et la société mondaine, mais aussi la fausse dévotion qui excelle dans l’hypocrisie. Le goût de la polémique domine l’œuvre de Boileau, car dans son Discours au roi, (1674), placé en tête de ses Satires, Boileau essaie de justifier la polémique très virulente qui éclate de chapitre en chapitre dans ses œuvres. Le poète se considère comme le censeur qui dévoile au nom de la liberté et de la vérité, les sottises de la société. Ainsi, mène-t-il un combat contre les poètes ridicules, les avares, les écrivains prétentieux…

Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799), peut être considéré comme un des écrivains de la Révolution. A l’image de son Figaro, il se met à condamner les excès les plus intolérables. Se livrant à une grande bataille contre l’abus du pouvoir et la grande puissance, il déclare dans la Préface du Mariage de Figaro (1784) : « Dans l’ouvrage que je défends on n’attaque point les états, mais les abus de chaque état ; les gens seuls qui s’en rendent coupables ont intérêt à le trouver mauvais ; voilà les rumeurs expliquées ; mais quoi donc, les abus sont-ils devenus sacrés qu’on en puisse attaquer aucun sans lui trouver vingt défenseurs ?... Je respecte donc hautement ce que chacun doit honorer ; et je blâme ce qui peut nuire. »99 Le Mariage de Figaro, achevé en 1778 a attendu plus de cinq années avant de recevoir l’autorisation de sa première représentation le 27 avril 1784. Cet ouvrage est une véritable critique de l’ordre politique et social de son temps. Ce qui explique l’acharnement de la censure officielle et surtout l’hostilité de Louis XVI qui se sentait la cible de cette œuvre satirique. Par-dessus tout, c’est la cour et la noblesse que cette satire insolente visait. Même

98 BOILEAU (Nicolas), Satires, Épîtres, Art poétique, Paris, réédition Gallimard, 1985, pp. 76-77. 99

BEAUMARCHAIS (Pierre Augustin Caron de), Préface du Mariage de Figaro, Paris, réédition Flammarion,

Beaumarchais a essayé d’affirmer l’innocence de sa pièce pour s’échapper à la censure, son discours satirique paraissait flagrant au point d’irriter Louis XVI. Lorsqu’il évoque l’absoluité du maître qui n’a que des vices comme qualités, tout porte à croire qu’il critique le Roi. Ce qu’il en dit dans la Préface du Mariage de Figaro trahit bien ses intentions satiriques : « Un grand seigneur espagnol, amoureux d’une fille qu’il veut séduire, et les efforts que cette fiancée, celui qu’elle doit épouser et la femme du seigneur, réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu que son rang, sa fortune et sa prodigalité, rendent tout-puissant pour l’accomplir. »100 Cette audace et cette témérité de blâmer le vice ont commencé dans un autre ouvrage intitulé Le Barbier de Séville où l’auteur s’attache à fustiger l’infamie de la société. Dans la préface du Mariage de Figaro, Beaumarchais avoue son allure satirique en ces termes : « Ainsi dans Le Barbier de Séville je n’avais qu’ébranlé l’État ; dans ce nouvel essai, plus infâme et plus séditieux, je le renversais de fond en comble. Il n’y avait plus rien de sacré si l’on permettait cet ouvrage. On abusait l’autorité par les plus insidieux rapports. »101 Beaumarchais avait une façon sévère de juger la société, et ses œuvres peuvent bien montrer sa verve satirique. Pour s’en convaincre, Jacques Vier a montré combien Beaumarchais a mené une bataille contre les travers de la société. Ainsi, dit-il, en parlant du Mariage de Figaro, « Cette comédie follement gaie (cf. le titre : la Folle Journée) renferme, beaucoup plus accentuées que les revendications politiques, des revendications sociales que l’on ne peut pas ne pas considérer comme révolutionnaires pour l’époque :

-En faveur de la condition du fils naturel, devant qui toutes les portes se ferment et qui est condamné au vagabondage. Figaro, mis en présence d’un père qui se fait prier pour le reconnaître…

-En faveur de la condition diminuée de la femme que sa faiblesse expose à des malheurs dont elle n’est pas toujours responsable…

-En faveur du droit qui ne devait être refusé à personne de vivre de son métier…

-Contre la carence de la justice qui, au lieu de défendre les faiblesses, fait cause commune avec les grands pour les accabler. Sur l’incompétence des juges, leur vénalité, leur asservissement aux puissances…

100

BEAUMARCHAIS (Pierre Augustin Caron de), ibidem, p. 53.

Disons pour conclure que Le Mariage de Figaro, comme l’ensemble du répertoire dramatique de Beaumarchais, peu favorable aux bouleversements d’ordre politique, a entrevu à distance quelques-uns des grands problèmes sociaux qui devaient se poser encore un siècle après lui. »102

L’on peut tirer un intérêt littéraire du Mariage de Figaro, car cette pièce englobe à la fois une comédie de caractère et de mœurs du temps de Beaumarchais. C’est en quelque sorte un aperçu historique de l’évolution sociale avant 1789. Par le mélange du comique et du persiflage, Beaumarchais essaie de brosser une peinture satirique des conditions sociales. Pour preuve, cette œuvre fut condamnée pendant cinq ans par l’hostilité de la censure et du roi, du fait de sa véhémence. Le ton comique qui caractérise cette œuvre (comédie de mœurs, comédie sociale et comédie de caractère), dénote d’une véritable satire déployée par l’auteur. Beaumarchais se présente en maître de la comédie satirique par ses œuvres comiques qui tournent en ridicule le comportement de la noblesse. Ainsi, dans Le Barbier de Séville, en 1775, comme dans Le Mariage de figaro, en 1784, Beaumarchais oppose la valeur de l’individu aux privilèges liés à la naissance. Utilisant les mêmes personnages du Barbier de Séville, Beaumarchais déploie dans Le Mariage de Figaro autrement appelé La Folle Journée, une satire sociale virulente contre l’aristocratie. Ce qui se passe dans Le Mariage de Figaro à travers les personnages, est un véritable réquisitoire contre la société de l’Ancien Régime. Il montre l’inconstance du Comte Almaviva qui épouse Rosine et veut faire de Suzanne, la camériste de la Comtesse, sa maîtresse. Or, Suzanne étant la fiancée de Figaro, Figaro se sent trahi le jour même où il décide de convoler en justes noces. Il laisse exploser son indignation en un long monologue qui est perçu comme une satire contre l’Ancien Régime. D’ailleurs, l’hostilité du roi à l’égard de cette comédie en était la preuve. Ainsi, le comique, le rire, la drôlerie, l’hypocrisie, la ruse, l’inconstance… caractérisent la comédie satirique de Beaumarchais.

Un autre génie de la satire est bien évidemment Voltaire, François-Marie Arouet de son vrai nom (1694-1778), qui a mené un grand combat pour les Lumières et défendu ses idées à travers tous les genres littéraires utilisant ainsi tous les registres dont le pamphlet, l’ironie, la polémique et la satire. Il a pris une distance critique sur l’esprit des Lumières, en dénonçant les préjugés, l’injustice, l’intolérance, jusqu’à tourner en dérision le fanatisme. Il s’est présenté comme le maître des écrivains philosophes et a poussé l’audace jusqu’au point de

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VIER (Jacques), Le Mariage de Figaro, miroir d’un siècle, portrait d’un homme, Archives des Lettres Modernes, 1957, pp.45-47.

défier le pouvoir politique et religieux. L’esprit des Lumières qu’il incarnait consistait à proposer une vision nouvelle de la société défendant ainsi un idéal de progrès, de justice et de liberté. C’est une vision qui inspirera le peuple puisque cet idéal a exercé son influence et conduit la société à la Révolution. Comme disait Georges Mailhos, « Voltaire peut aisément paraître comme l’annonce des grands bouleversements de la fin du siècle… Voltaire fut le promoteur de cette révolution qui se fit au XVIIIe siècle dans l’esprit humain.»103 Vu comme un écrivain engagé, le combat de Voltaire a été une véritable lutte contre les déviances sociales ; contre tous les abus qui ont remis en question l’idéal des Lumières. Son esprit critique se déclenche très tôt en 1716 par ses écrits satiriques contre le Régent ; et cette fibre satirique le conduira à la Bastille avant son exil en Angleterre. Il faut admettre que son œuvre philosophique exprime une véritable indignation face aux abus du pouvoir, à la guerre, à la torture, à l’intolérance et à l’injustice. D’ailleurs, en 1760, il prend la défense de Jean Calas et du chevalier de La Barre, tous deux victimes de l’intolérance religieuse. Sa révolte sur la condamnation injuste de Calas le pousse à écrire le Traité sur la tolérance. Déterminé par sa célèbre phrase « Écrasons l’infâme ! », il écrit son Dictionnaire philosophique dans lequel il revendique la réforme du système judiciaire tout en condamnant le fanatisme religieux. Voltaire est l’un des écrivains philosophes qui tient en éveil la conscience morale de sa société parce qu’il s’est montré sensible aux conditions de vie misérables et à la douleur de l’homme. Usant du pamphlet et de la polémique dans ses œuvres, il a dénoncé les violences commises au nom de la religion et les tortures commises au nom du pouvoir. Dans un de ses contes philosophiques (Candide 1759), il met en scène un héros innocent et naïf d’où le nom de Candide qui signifie naïf. Candide, un esprit naïf, est éduqué par son maître Pangloss, dans une véritable illusion que « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Lancé dans l’aventure à la découverte du monde et de lui-même, il découvre la cruauté de l’être humain, l’injustice, les catastrophes naturelles et même le fanatisme religieux. En écrivant Candide, Voltaire se lance dans la dénonciation des excès de l’esclavage et la cruauté des maîtres inhumains. Candide, cet esprit naïf, tombe dans la désillusion aux portes de Surinam où il rencontre un esclave qui lui ôte ses illusions : « En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. ’’ Eh ! mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit

103

MAILHOS (Georges), « Pour une Révolution dans l’esprit », in Voltaire ou La liberté de l’esprit, Éditions du Rocher, 1989, p. 46.

le nègre. Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide qui t’a traité ainsi ? Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe… Ô Pangloss ! s’écria Candide, tu n’avais pas deviné cette abomination ; c’en est fait, il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme. Qu’est-ce qu’optimisme ? disait Cacambo. Hélas ! dit Candide, c’est la rage de soutenir que tout est bien quand tout est mal’’ ; et il versait des larmes en regardant son nègre ; et en pleurant, il entra dans Surinam. »104 Cet extrait n’est que la démonstration de la veine satirique d’un auteur qui voulait dénoncer la cruauté humaine. Il montre encore sa révolte contre l’injustice et le fanatisme religieux dans l’affaire Calas. En effet, le 13 octobre 1761, Marc-Antoine Calas est assassiné dans la maison familiale à Toulouse. Le 10 mars 1762, Jean Calas, injustement accusé d’avoir tué son fils, est condamné pour infanticide et exécuté sur la place publique à Toulouse. Révolté, Voltaire se voit cultiver l’amour de la vérité et les lumières de la raison pour combattre l’injustice. Ainsi, publie-t-il le Traité sur la tolérance en 1763 à l’occasion de la mort de Jean Calas. Dans cette lutte contre l’injustice, Voltaire s’engage pour obtenir la réhabilitation de Jean Calas et la condamnation du fanatisme religieux. Le couronnement de son combat fut la réhabilitation de Jean Calas le 9 mars 1765. Il y a bien d’autres affaires pour lesquelles, Voltaire a combattu pour défendre la vertu des Lumières et celle de la justice. Il s’agit notamment de sa défense en faveur des Sirven, injustement accusés d’avoir assassiné leur fille sans oublier la défense du jeune Chevalier de La Barre, jugé et exécuté pour être passé devant une procession religieuse sans se découvrir. Nourri donc par une fibre satirique jusqu’à la fin de sa vie, Voltaire a fait de l’abus du pouvoir, du fanatisme, de l’injustice, de la cruauté humaine et de l’intolérance, son principal combat. Il n’est point étonnant qu’il soit considéré comme un des plus grands écrivains engagés et révoltés de son temps.

Comme celle de Voltaire, la vie de Chateaubriand a été une perpétuelle lutte contre l’injustice, la violence cruelle, la médiocrité, l’abus du pouvoir politique et la défense des libertés populaires. De même que Voltaire avait dénoncé les atrocités de l’esclavage, Chateaubriand en a fait autant. Francis Claudon le signale dans un article intitulé « Chateaubriand Écrivain politique après 1814 » en ces termes : « Sous la plume d’un ultra du moins réputé tel, on n’aurait pas attendu que la défense de la branche aînée des Bourbons s’accompagne d’un

éloge de la constitution, de la liberté de la presse. Quant à la variété, elle est grande ; dans une époque de paix et de repli ce sont la Grèce, l’Espagne, la décolonisation aux Antilles et en Amérique, voire l’évocation du complot des Décabristes. Et Chateaubriand écrit aussi contre l’esclavage des Noirs ou pour la défense des canuts lyonnais… Arrêtons l’énumération, quoiqu’elle ravisse l’historien autant que le critique ; comprenons que Chateaubriand fustige moins telle ou telle politique que ses auteurs, parce que ceux-ci manquent de discernement, parce qu’ils faillissent à comprendre des suites futures de ce qu’ils font présentement. »105

Ce passage nous montre le paradigme commun entre Voltaire épris des principes de liberté et d’ordre moral avec Chateaubriand, qui a tout au long de sa vie fait de la liberté, son principal combat.

Bien que n’étant pas de la même année, les auteurs intermédiaires que nous avons choisis, notamment Boileau, Beaumarchais et Voltaire ont quelque chose de commun avec Chateaubriand. Il s’agit bien évidemment de cette audace poussée vers la fibre satirique qui constituait pour eux, une arme par excellence pour dévoiler, dénoncer, railler et condamner ce qui s’écartait des normes sociales. L’évocation de ces auteurs satiriques nous sert de transition pour aborder la satire chez Chateaubriand qui est l’auteur principal des travaux de nos recherches.